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| Joseph Conrad | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Joseph Conrad Ven 14 Mar 2014 - 18:48 | |
| Mes livres préférés de Conrad ?
Lord Jim, Une victoire, Au coeur des ténèbres, Fortune, Jeunesse, La ligne d' ombre, Nostromo,
et pratiquement toutes ses nouvelles. J' aimerais bien relire Le nègre du Narcisse que j' ai lu il y a un sacré bail ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Conrad Ven 14 Mar 2014 - 21:25 | |
| - bix229 a écrit:
- Topocl, quitte à etre contredit, Typhon n' est pas le meilleur Conrad, traduction de Gide ou pas.
Je l'avais quand même beaucoup aimé. C'était dans la traduction de Gide, je crois. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Sam 26 Avr 2014 - 18:20 | |
| NostromoRoman fleuve où j’ai bien failli me noyer au milieu bien que je fus loin d’être emporté par le courant. Vais-je me permettre de critiquer Conrad ( Joseph et non Robert), quitte à passer pour une tête brûlée ? Je ne vais pas en faire un mystère (de l’ouest ou d’ailleurs …), je n’irai pas me briser les ailes ou encore tirer à bout portant sur un monument tel que Conrad ( Joseph ou Robert). En fait, j’ai senti mon envie de poursuivre la lecture de Nostromo décroitre dans la deuxième partie alors que j’ai été pris à l’hameçon du plaisir de lire dans les premières et troisièmes parties. Conrad déploie tout son arsenal consommé d’écrivain doublé d’aventurier vieux loup de mer pour rendre cette histoire vivante et prenante. Je me suis régalé notamment dans l’entame des premières et troisièmes parties où l’originalité du style permet d’évoquer des péripéties de manière indirecte, comme à ricochet. Mais j’ai manqué d’air à la moitié car mon rythme de lecture est actuellement au cabotage le long des côtes de quelques pages et non pas au long cours comme les croisières littéraires de pavés conradiens de plus de 500 pages. Il faudra que j’y revienne avec Typhon, Lord Jim ou au cœur des ténèbres … | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 11:17 | |
| C'est sûr que c'est un livre long, touffu, avec beaucoup de thèmes, de personnages...et qu'il vaut mieux être disponible pour partir pour un tel voyage. Mais c'est un livre d'une richesse incroyable, qui pour ma part m'a marqué et laissé une très forte impression. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 11:29 | |
| - Arabella a écrit:
- C'est sûr que c'est un livre long, touffu, avec beaucoup de thèmes, de personnages...et qu'il vaut mieux être disponible pour partir pour un tel voyage. Mais c'est un livre d'une richesse incroyable, qui pour ma part m'a marqué et laissé une très forte impression.
Je te comprends : j'ai l'impression d'être passé à côté ... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 14:32 | |
| curieusement GGG ce que tu dis m'appâte (?)
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 19:46 | |
| - Bédoulène a écrit:
- curieusement GGG ce que tu dis m'appâte (?)
Ouf ! J'ai donc bien défendu le bouquin ... Comptes-tu te lancer prochainement dans cette lecture au long cours ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 20:00 | |
| ... Si vous aimez le court, Conrad a écrit d' excellentes nouvlles comme Jeunesse, Au coeur des
ténèbres, Un avant-poste du progrès, Un paria des iles, Histoires inquiètes, Gaspar Ruiz... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 20:09 | |
| - bix229 a écrit:
- ... Si vous aimez le court, Conrad a écrit d' excellentes nouvlles comme Un paria des iles, [/b]
Un paria des îles est le deuxième roman de Conrad et fait quelque chose comme 400 pages. Je ne crois pas que l'on puisse le qualifier de court. Enfin tout dépend de ce qu'on appelle court.... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 20:12 | |
| Certes, on ne peut pas dire ! Je me suis planté quoi ! Comme je le disais, il est toujours bien qu' il y ait des gens attentifs et rigoureux ! | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 21:37 | |
| - bix229 a écrit:
- Certes, on ne peut pas dire ! Je me suis planté quoi !
Comme je le disais, il est toujours bien qu' il y ait des gens attentifs et rigoureux ! Tu vois ... Tu l'as eu ton coup de fouet | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 21:59 | |
| - bix229 a écrit:
- Certes, on ne peut pas dire ! Je me suis planté quoi !
Comme je le disais, il est toujours bien qu' il y ait des gens attentifs et rigoureux ! Je suis toujours attentive quand il s'agit de Conrad. - GrandGousierGuerin a écrit:
Tu vois ... Tu l'as eu ton coup de fouet Cela m'apprendra à vouloir t'éviter la lecture d'un autre pavé. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Dim 27 Avr 2014 - 22:03 | |
| - Arabella a écrit:
- bix229 a écrit:
- Certes, on ne peut pas dire ! Je me suis planté quoi !
Comme je le disais, il est toujours bien qu' il y ait des gens attentifs et rigoureux ! Je suis toujours attentive quand il s'agit de Conrad.
Joseph ? Pourtant Robert et Charles valent le détour ... - Arabella a écrit:
- GrandGousierGuerin a écrit:
Tu vois ... Tu l'as eu ton coup de fouet Cela m'apprendra à vouloir t'éviter la lecture d'un autre pavé. Mais non ... Je t'en remercie ! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Joseph Conrad Lun 28 Avr 2014 - 7:37 | |
| oui GGG je tenterai certainement, mais plus tard ! Les pavés ne me dérangent pas si la lecture est bonne. | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Conrad Lun 1 Sep 2014 - 0:51 | |
| Lord Jim Publié en 1900, écrit entre septembre 1899 et juillet 1900, titre original "Lord Jim", 470 pages environ, deux parties, quarante-cinq chapitres. Vous le trouverez en version web ici.Je brûlais de le relire une fois de plus. - Spoiler:
Comme s'il me faisait des oeillades sur mes rayonnages peut-être, en tous cas la première lecture, quoique lointaine, était mémorable, et je l'avais relu avec joie et profit il y a quelques années. Au point (c'est ridicule, et de bout en bout j'en fus conscient ) de mettre en place une véritable mise en scène, que j'ai respectée à la lettre : Le grand privilège de la re-lecture, c'est peut-être cela -je n'en suis pas si coutumier, en effet, autant je cherche toujours des conditions très propices aux re-lectures de poèmes, autant pour une oeuvre romanesque, je me contente en général d'un état d'esprit en phase, qui devrait correspondre. Lecture démarrée dans une tente ouverte (sauf la moustiquaire), à la lueur d'une frontale, une fin de nuit d'août très sereine, avec comme seul fond sonore le ressac et quelques feuilles d'arbres bruissant à peine, et des odeurs salines, de mer. Captain Charlie Marlow peut prendre la parole et se lancer dans son discours interminable. Lecture prolongée, aux toutes premières lueurs et après l'intermède d'un café, sur le réchaud, au bout d'une grève sableuse, contre quelques rocs calcaires, avec la compagnie de ces petits crabes si craintifs, de couleur vert-bronze, à peine bons pour la soupe, et encore. Magnifique lever de soleil, des stries régulières d'abord rosâtres sur ton suie, puis orangées sur ton cendre. Et le ciel se mirait à l'identique sur les flots d'huile absolument, sauf sur une légère frange agitée d'un faible clapot le long de la berge. J'attendais la chaleur d'août, la canicule, celle de l'air épais et comme gluant, je ne l'ai pas eue, seule fausse note par rapport au plan, mais j'ai quand même imaginé le balancement des pankas dans l'air surchauffé, irrespirable . Les estivants commençant à se déverser, un recoin du port (enfin, pas du côté port de pêche ni port de plaisance), laissé aux herbes folles, puis un paisible vieux marais, envasé, à l'abandon, fournirent les lieux propices à la lecture de la première partie, pliée en 24 heures. Le seconde fut avalée en deux longs traits, deux nuits, à la maison. Puis j'ai traîné à plaisir sur les soixante-dix dernières pages (chapitre 37 et suivants), que j'avais autrefois avalées tel un boulimique, pressé de connaître l'issue, puis lors de la re-lecture précédente, parcourues sans trop chercher à voir ce qu'on peut scruter au-delà des mots et des situations, de l'action. Pas plus de dix pages par jour. Quand le dénouement est déjà connu, il reste encore à apprécier la manière de le conduire, tout ce que je n'avais pu (ou plutôt su) apprécier jusqu'à présent. Conrad m'a toujours ébahi. Il occupe une place de choix, parmi les écrivains britanniques, alors que l'anglais est sa troisième langue, après le polonais et le français, l'anglais ayant été appris sur le terrain (les ponts de bateaux, les docks, etc...) par lui-même sans professeur et à l'âge adulte, n'est-ce pas, en soi, un exploit rare ? Mme Odette Lamolle (traductrice de la version que j'ai en mains), comme tous les autres traducteurs de Conrad en français, a souvent dû penser que le meilleur traducteur de Conrad possible eût été... Conrad lui-même. Et, quand on a pour père un écrivain, traducteur (et patriote héroïque martyr) de renom, quelle idée de changer de patronyme, de langue, de nationalité quand on se lance dans une carrière...d'écrivain ? Conrad souhaitait en fait faire beaucoup plus court, vingt-cinq mille mots, soixante-quinze pages environ, une nouvelle complémentaire de Jeunesse et d 'Au coeur des ténébres. C'est en ce sens qu'il signe avec la revue écossaise Blackwood's magazine, pour une parution en feuilleton. Nul ne se doute alors, à commencer par l'auteur, que l'ouvrage final sera de si longue haleine, qu'il comprendra deux vastes parties denses et bien distinctes. Conrad a dû s'employer. Il n'avait jamais alors exploré ses possibilités d'écriture sur distance d'au-delà de la centaine de pages. Or, dans cette relative terra incognita de ses possibilités littéraires, il finit son roman en athlète-marathonien enfiévré, sur la bagatelle de vingt et une heures d'écriture non-stop pour apposer le point final !! Le procédé littéraire lui fut reproché, je veux dire ce discours interminable de Marlow. De bien futiles et savants critiques ont calculé que Marlow a dû parler onze heures de rang, ce qu'ils jugent peu probable et donc disqualifiant pour cet ouvrage. Je trouve tout à l'opposé que c'est très moderne, comme "impossibilité physique", ça le fait sortir d'un réalisme physique millimétré. Et je suis presque chagriné que Conrad ait cru bon de leur répondre, au lieu de se contenter d'un vague haussement d'épaule. Très moderne, mais crevant. Le lecteur est sollicité, en effet la matière est très riche, et tout n'est pas dans la linéarité chronologique. Comme il s'agit d'une compilation, faite par Marlow, de témoignages, dont le sien propre, nous devons garder les faits mais aussi les petits indices (un peu comme dans un polar) susceptibles de ressurgir: d'où la nécessité, au moins pour chaque partie (on peut souffler longuement au milieu), d'une lecture assez rapide, histoire de bien tout garder frais en tête. Et aussi pour suivre le discours, qui n'est pas effectué par un professeur, ni par un enquêteur professionnel, mais par un pair, certes plus expérimenté et plus élevé en grade. Conrad a gardé, et nous lui en sommes gré, les détours discursifs et les petites longueurs (rares, au reste) narratives, rendant ainsi un cachet certain et une belle atmosphère à l'ensemble. Il y a ce côté "élucubrations entre gentilshommes (ou racaille) de mer", ressassant une lenteur régulière, qui sonne bien. De quoi s'agit-il ? D'un jeune gentleman face à l'honneur, au devoir, à la solidarité, aux codes du métier de marin. Une histoire de courage, de loyauté, de manquement. En somme assez Kiplinguienne, la thématique, assez "empire britannique sur lequel le soleil ne se couche jamais". Mais quel traitement ! Tout part, avec une excusable prémisse ancienne, d'un travers dans lequel Jim (re)tombe. Puis, qui fuit, sur une chance donnée par Marlow, le monde, toujours plus discret, toujours plus à l'est, à mesure que son histoire le rattrape. Est-il encore "l'un des nôtres" ? (Marlow assène, à longueur de chapitre, qu'en effet c'est "l'un des nôtres"). Marlow, par son entregent, lui permet une dernière chance, dans un recoin de l'Indonésie hors du temps. Où il devient Tuan Jim, Lord Jim. Sans dévoiler le final de cette tragédie, et pourtant il le faudrait, car il se pose là et ce n'est rien de l'écrire, le "je" narratif passera entre plusieurs bouches ou écritures, revenant parfois à Charlie Marlow. Les personnages secondaires sont extraordinairement campés, et vraiment, quand Conrad s'attarde sur " le célibataire blasé entre-deux âges qui avait une réputation d'excentrique et possédait une rizerie", Chester, Stein (ah, Stein !), Brown, Jewel, Doremin, Tamb'Itam, Cornelius, le Rajah dans la seconde partie, ou bien "le Lieutenant français d'un certain âge" rencontré à Sidney, l'extraordinaire Brierly, Mr Jones, le Capitaine et le chef-mécanicien du Patna dans la première, ce ne sont pas de ces sous-lectures au sein d'une lecture principale, qui alourdissent le pavé, mais du bon trait croqué, des gens dont le témoignage, le regard, ne sont pas forcément ceux de Marlow, et qui viennent, à leur manière, nous illustrer mais aussi nous complexifier le cas Jim. Enfin, mais que cela ne soit pas réduit à cette seule dimension, c'est -et vous vous en doutez bien sûr- un livre de mer et d'aventure de haute tenue. Mais c'est avant tout un chef-d'oeuvre (au reste reconnu, je crois) aux questionnements toujours très intemporels. Peut-être quelques extraits si toutefois vous en émettez le souhait, car il est possible que ce soit superflu, en ce sens que c'est un livre assez notoire, que beaucoup de Parfumés ont sans aucun doute lu et parfois relu ?
Dernière édition par Sigismond le Lun 1 Sep 2014 - 1:16, édité 2 fois | |
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