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| Murakami Haruki | |
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Auteur | Message |
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Polarber Posteur en quête
Messages : 63 Inscription le : 12/11/2009 Age : 47 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 10 Déc 2009 - 18:19 | |
| J'ai littéralement gobé "Le passage de la nuit", mon premier roman de Murakami.
Quelle réussite ! Ce fil tendu entre réalisme et onirisme sur lequel on évolue, cette narration cinématographique, cette ambiance feutrée ... on ne peut rester indifférent. Seul reproche qui me vient à l'esprit : c'est beaucoup trop court ... et cette impression est renforcée par le fait que ça se lit sans effort. On est désagréablement surpris d'arriver à la dernière page.
Je remercie les aficionados de Murarkami du forum pour m'avoir donné l'envie de le découvrir, car je ne vais certainement pas en rester là et m'attaquer à d'autres titres de l'auteur. Le prochain sera "Kafka sur le rivage" je pense ... | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Murakami Haruki Jeu 10 Déc 2009 - 21:26 | |
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| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mar 22 Déc 2009 - 1:39 | |
| Kafka sur le rivageMon premier Murakami, et comme beaucoup d'entre vous apparemment je n'ai pas été déçue. Ca a même été un véritable coup de coeur. Murakami nous offre un récit parcouru de références mythiques (Oedipe, mais aussi des réminiscences d'Orphée et Eurydice...) et artistiques, laissant entendre un véritable hymne à la musique et à la littérature. Il peint pour nous une galerie de personnages tous plus beaux, plus attachants, et plus mystérieux les uns que les autres. Portée par une langue poétique et onirique, une réflexion sur la vie et sur l'homme en général apparaît, avec sa part de beauté mais aussi sa part de cruauté. Murakami floute les frontières qui séparent le rêve du réel, et finalement la distinction entre ces deux mondes n'a finalement plus beaucoup de sens ni d'importance... Il laisse de nombreuses questions sans réponse et laisse le choix de l'interprétation (ou non) au lecteur, et c'est ça qui rend ce texte si riche et si puissant... je vous livre un extrait que j'ai beaucoup aimé mais ce n'en est qu'un parmi des dizaines d'autres ( et c'est un extrait un peu particulier, c'est une chanson composée par l'un des personnages, dont les paroles, comme le dit l'auteur lui même, sont "pour le moins abstraites et surréalistes" mais elles sont si belles que pour moi elles pourraient constituer un poème à part entière :) Tu es assis au bord du monde et moi dans un cratère éteint. Debout dans l'ombre de la porte, il y a des mots qui ont perdu leurs lettres.
La lune éclaire un lézard endormi; de petits poissons tombent du ciel. Derrière la fenêtre il y a des soldats résolus à mourir.
Kafka est au bord de la mer assis sur un transat. Il pense au pendule qui met le monde en mouvement.
Quand le cercle du coeur se referme, l'ombre du sphinx immobile se transforme en couteau qui transperce les rêves.
Les doigts de la jeune noyée cherchent la pierre de l'entrée. Elle soulève le bord de sa robe d'azur et regarde Kafka sur le rivageJe trouve ces mots infiniment poétiques surtout lorsque l'on est déjà plongé dans l'univers bien particulier de Murakami et que certaines interprétations possibles de ce poème nous apparaissent au fur et à mesure de la lecture... Je viens aussi de finir Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, on y retrouve certains thèmes qui semblent au coeur de la réflexion de l'auteur et reviennent comme un leitmotiv : le sens de la vie et la complexité des relations entre les êtres, la réflexion sur soi-même, l'importance de la musique... Cependant il m'a manqué le côté onirique et surréaliste que j'avais trouvé dans Kafka, et qui donnait plus de profondeur et de magie à ces mêmes réflexions... Un agréable moment de lecture, donc, mais pas une révélation comme pour Kafka... Enfin, je compte continuer avec cet auteur, La ballade de l'impossible attend sagement dans ma PAL | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mar 22 Déc 2009 - 18:05 | |
| C'était aussi mon premier Murakami, j'en ai été enchantée. Depuis, je découvre... pour l'instant mon préféré reste "la course au mouton sauvage". | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mar 22 Déc 2009 - 19:06 | |
| Je le note alors mais pour l'instant je vois difficilement comment il va pouvoir faire mieux que Kakfa... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mar 22 Déc 2009 - 19:42 | |
| Si tu découvres Murakami, tu vas t'apercevoir que tous ses livres (romans comme nouvelles) sont des variations sur le même thème. Les personnages se ressemblent beaucoup, il y a des symboles et des situations récurrents. Je pense que c'est entre autres cette impression de "terrain connu" qui le rend si délicieusement addictif pour ses aficionados et si barbant pour les autres. Bonne découverte! |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 0:18 | |
| Merci C'est vrai que j'ai déjà remarqué des similitudes entre les deux narrateurs des deux livres que j'ai lu, et des thèmes récurrents... mais je préfère quand il est à la frontière entre le réel et le rêve, plutôt que quelque chose de plus réaliste comme Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 0:50 | |
| - Camille19 a écrit:
- plutôt que quelque chose de plus réaliste comme Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil.
Bien sûr il n'est pas ouvertement surréaliste que Kafka, mais il est faussement réaliste à mon avis. Ce roman est un fantasme du début à la fin. Le narrateur est tellement pris dans sa réminiscence que sa vision du réel en est quelque peu affectée. C'est la Ballade de l'impossible qui est le plus réaliste de ses romans je pense. Si tu cherches quelque chose de plus onirique, il faut vraiment que tu lises La course au mouton sauvage et surtout Chroniques de l'oiseau à ressort. |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 0:54 | |
| Je suis d'accord, c'est pour ça que j'ai écrit "plus réaliste", car on n'y voit aucun phénomène réellement étrange comme dans Kafka mais c'est vrai qu'il y a toujours un côté onirique bien présent. Bon ben j'ai mal choisi étant donné que j'ai la Ballade de l'impossible dans ma PAL mais bon, ça ne m'empêchera pas de lire les autres, je note tes suggestions, merci. J'avais aussi repéré La fin des temps en parcourant les posts de ce fil, il a l'air de bien correspondre à ce que je cherche... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 0:59 | |
| - Camille19 a écrit:
- J'avais aussi repéré La fin des temps en parcourant les posts de ce fil, il a l'air de bien correspondre à ce que je cherche...
Oh oui absolument, si tu as aimé Kafka, tu devrais accrocher avec celui-là! |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 1:26 | |
| Oui, je crois que c'étaient les commentaires de Sousmarin qui m'avaient donné envie... bon, ça ne va pas arranger l'état de ma PAL tout ça mais je vous donnerai des nouvelles ! | |
| | | Scarabée Envolée postale
Messages : 231 Inscription le : 14/05/2008 Age : 40
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 17:16 | |
| Si je me rappelle bien il y a dans Les amants du Spoutnik une petite touche de fantastique. Légère, certe, mais intéressante. J'avais bien aimé ce roman. De toute façon, toute l'oeuvre de Murakami est intéressante. Il me manque juste à lire Danse, danse ,danse. C'est en quelque sorte la suite de La course au mouton sauvage mais je n'avais pas trop aimé ce livre. Des avis? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 17:24 | |
| - The Valuk a écrit:
- Si je me rappelle bien il y a dans Les amants du Spoutnik une petite touche de fantastique. Légère, certe, mais intéressante. J'avais bien aimé ce roman. De toute façon, toute l'oeuvre de Murakami est intéressante. Il me manque juste à lire Danse, danse ,danse. C'est en quelque sorte la suite de La course au mouton sauvage mais je n'avais pas trop aimé ce livre.
Des avis? Oui, il y a en quelque sorte du fantastique... Sauf s'il existe une explication que le livre nous aurait donné s'il avait été un peu plus long ? Tout (ou du moins une grosse partie) a l'air quand même fantasmé par le "héros", K. Je n'ai pas (encore) lu Danse, danse, danse, je ne me prononcerai donc pas. | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 18:21 | |
| Je trouve -personnellement- que Les Amants du Spoutnik est la meilleure introduction pour Murakami...
Comme le dit eXPie, ce roman n'est pas "fantastique" comme Kafka, ou La Nuit des Temps, mais en même temps, les "fantasmes" sont une "cause" récurrente chez Murakami, même lorsqu'on est dans le fantastique, c'est pour ça que c'est intéressant d'ailleurs... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Murakami Haruki Mer 23 Déc 2009 - 18:33 | |
| Les Amants du Spoutnik (supûtoniku no koibito, 1999 ; 271 pages, 10/18, traduit en 2003 par Corinne Atlan). L'histoire tourne autour d'un personnage féminin, Sumire, qui veut être écrivain. - Citation :
- "Après avoir achevé ses études secondaires dans un lycée public de la préfecture de Kanagawa, elle s'était inscrite en section artistique dans une agréable petite université privée de Tokyo. Mais pareilles études ne lui convenaient pas. A ses yeux, l'enseignement insipide proposé par cet établissement manquait d'esprit d'aventure, et tout ce qu'elle y faisait ne suscitait chez elle qu'un profond désespoir." (page 10).
Elle interrompt ses études. C'est un personnage excessif : - Citation :
- "Capable de parler pendant des heures, elle pouvait aussi se réfugier dans un mutisme total en présence de quelqu'un qui lui déplaisait (c'est-à-dire la majorité des individus). Elle fumait trop, égarait son billet chaque fois qu'elle prenait le train et avait tendance à oublier de se nourrir quand elle réfléchissait intensément - en conséquence, elle était maigre comme une de ces orphelines qu'on voit dans les vieux films italiens, avec de grands yeux ressortant dans un visage émacié. [...]
Mais revenons à nos moutons. La femme dont Sumire était tombée amoureuse, donc, s'appelait « Miu ». [...] Lors de leur première rencontre, Sumire et Miu parlèrent de Jack Kerouac." (page 11) Sumire n'avait jusqu'alors jamais été amoureuse, et par exemple pas du narrateur, K., avec qui elle est simplement amie. Notre narrateur est instituteur, et lui ressent un tas de trucs pour Sumire. Comme tout bon personnage Murakamien qui se respecte, il se pose des questions sur la vie, la solitude ("Pourquoi est-il nécessaire que nous soyons si seuls ? [...] Cette planète continue-t-elle de tourner uniquement pour nourrir la solitude des hommes qui la peuplent ?", page 232): - Citation :
- "Cependant, un doute fondamental subsistait : qui étais-je ? Qu'attendais-je de la vie, et vers où voulais-je aller ?
C'est après avoir rencontré Sumire et en parlant avec elle que je commençai enfin à me sentir réellement exister. Je ne m'exprimais pas beaucoup, je passais plus de temps à écouter avec attention ce qu'elle avait à dire qu'à prendre moi-même la parole. Elle me posait un tas de questions et attendait de moi des réponses précises." (page 81). Comme on le voit, Sumire est mignonne, et elle a une qualité supplémentaire qui la fait trouver craquante par notre narrateur : malgré sa culture notamment musicale (classique), elle semble souvent et étrangement très limitée, ressemblant ainsi un peu à une "admirable idiote" (certes, je caricature un peu). Par exemple, page 86, à propos du mot "trahison", il dit que c'est un mot, un concept, qui est surtout utilisé dans les communautés. - Citation :
- "- Les communautés, c'est ce truc inventé par Lénine ?
- Non, Lénine, c'était les kolkhozes." Est-ce vraiment crédible, de la part de quelqu'un qui lit beaucoup ? Bref, elle a besoin de notre héros pour lui expliquer des trucs. C'est vrai qu'il est bon pédagogue, notre héros. Cette ambivalence fufute/pas fufute de Sumire se confirme un peu plus tard, et là encore de façon curieuse. Elle apprend l'Italien (en plus de l'Espagnol, qu'elle connaissait déjà) sans problème pour pouvoir travailler avec Miu, une femme d'affaires. Alors, comment expliquer que dans une lettre qu'elle envoie, elle écrive Martha Algeritch (au lieu de Martha Argerich, page 101), et Giuseppe Cinopolli (au lieu de Sinopoli, page 102) ? On peut difficilement incriminer la traductrice, qui avait bien orthographié Maria Landowska, Sviatoslav Richter, etc. (page 32). Il doit y avoir une raison... C'est étrange. Comme est étrange l'histoire, dont on ne parlera pas beaucoup plus. - Citation :
- "Peut-être avais-je été entraîné dans le rêve de quelqu'un d'autre. Quand j'y réfléchis maintenant, je me rends compte que je ne peux écarter cette éventualité." (page 125).
Peut-être est-ce le cas de tout le roman, et notamment de Sumire, qui serait une projection de l'Idéal féminin de notre instituteur ? Il y a des passages amusamment écrits : - Citation :
- "Miu mit une olive dans sa bouche, prit le noyau entre ses doigts et le jeta dans le cendrier d'un geste élégant, tel un poète ajutant la ponctuation à son dernier vers." (page 126).
Ah, et on apprend (page 132 ; utile à replacer à la machine à café ou à table) que "Spoutnik", en russe, veut dire "compagnon de voyage". Les Amants du Spoutnik est un bon et curieux roman d'atmosphère, avec des passages mystérieux (ceux qui ne se déroulent pas au Japon, notamment), et qui est au final... poétique ? fantasmagorique ? ... ou un peu facile ? (la fin, notamment). | |
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