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| Andrei Zviaguintsev | |
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Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Sam 20 Juil 2013 - 2:22 | |
| Vu Elena en DVD. D'accord avec vous sur la forme, c'est toujours aussi beau. - Marko a écrit:
- Plus j'y pense plus il me plait mais j'ai quand même eu l'impression que c'était un peu "juste", trop minimaliste... trop prévisible? Pourtant pas tout à fait. Ce qui se passe vers la fin reste passionnant
Prévisible, oui. Trop peut être, c'est ce qui m'a gênée. Et peut être un peu trop appuyé dans les clivages entre les personnages?Vladimir dans son appart luxueux et froid impeccablement tenu par cette femme -servante, le petit-fils, pour lequel le drame va arriver, décrit dès le début comme un môme à qui on a envie de donner des claques..Et la mère.. A partir du moment où on voit le quotidien minutieusement détaillé de cette femme qui est obligée de tout monnayer ( il y a une scène de sexe très violente, finalement) pour subvenir aux besoins de son assez sordide famille personnelle, on devine qu'elle fera tout pour pouvoir continuer.C'est une mère avant tout. Il y a de très belles scènes dans lesquelles on devine son désarroi intense , mais il n'y a pas d'alternative. Ils ne lui laissent aucun choix. Je mets au pluriel , car son fils non plus, d'ailleurs , et je trouve son attitude envers sa mère encore plus atroce. Finalement, c'est encore la fille du père( oui, très belle scène à l'hôpital) que je trouve la plus sympathique dans cette sinistre histoire! - Aériale a écrit:
- La famille réunie et débarrassée de ses derniers scrupules semble ouverte à un meilleur avenir,
Je ne le pense pas, bien sûr, c'est ce qui rajoute à la dimension crime et châtiment à venir. Et la mère va continuer à servir, houlala, c'est vraiment un film sans aucune issue . | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Jeu 22 Mai 2014 - 16:46 | |
| Léviathan est projeté demain. Souvent Frémaux garde le meilleur pour la fin (on se fait plaisir comme on peut! ). Il me semble que c'était le cas de Visage de Tsai Ming Liang en 2009. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 23 Mai 2014 - 15:31 | |
| - The Guardian a écrit:
- Cannes 2014 review: Leviathan - a new Russian masterpiece
Andrei Zvyagintsev's latest is a very strong contender for the Palme d'Or – a mix of Hobbes, Chekhov and the Bible, and full of extraordinary images and magnificent symmetry. It is a movie with real grandeur Donnez-lui la palme s'il vous plait !! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 23 Mai 2014 - 18:29 | |
| Mais tu ne l'as pas encore vu, Marko ? | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 23 Mai 2014 - 21:06 | |
| - Arabella a écrit:
- Mais tu ne l'as pas encore vu, Marko ?
Non il faudra attendre fin septembre pour le voir mais c'est le film qui me fait le plus envie dans cette sélection avec le Nuri Bilge Ceylan et quelques autres. Et j'aimerais que ce cinéaste remporte une palme d'or. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Sam 24 Mai 2014 - 9:47 | |
| Un article stimulant parmi d'autres plus tièdes (comme d'habitude avec ce réalisateur): - Citation :
- « Léviathan », impressionnant Andreï Zviaguintsev
Le cinéaste russe, auteur du « Retour » et de « Elena », est à nouveau en compétition avec « Léviathan », film puissant et féroce qui frappe un grand coup en cette fin de festival.
Tous les festivaliers vivent dans l’attente du grand film qui les subjuguera, leur procurera ce frisson esthétique dont parlait déjà Stendhal et les poursuivra longtemps hors de la salle, habités, envahis, travaillés par le sujet, le récit, les images. C’est à peu près la sensation que l’on a pu ressentir jeudi 22 mai dans la soirée, à l’issue de la première projection réservée à la presse du nouveau film du Russe Andreï Zviaguintsev, Léviathan.
ŒUVRE PUISSANTE, TRAGIQUE ET FÉROCE Concourant pour la palme d’or, dévoilé en toute fin de programme, le quatrième long-métrage du cinéaste – qui s’était fait connaître avec Le Retour et Le Bannissement avant d’élargir son auditoire avec Elena – s’impose comme une œuvre puissante, tragique et féroce sur la Russie d’aujourd’hui. Une Russie dont deux organismes d’État ont financé le film à hauteur de 35 %, et dont le ministre de la culture a peu goûté l’œuvre, tout en reconnaissant son caractère « talentueux », selon les dires du réalisateur lui-même, lors de la conférence de presse qui a accompagné sa présentation cannoise.
LES MAUX DE LA RUSSIE Il est vrai qu’Andreï Zviaguintsev, qui est passé en quelques films d’un cinéma hors du temps à des films très ancrés dans le réel, y va fort dans la dénonciation des maux qui affectent son pays, empêchent la démocratie d’y éclore et entretiennent encore aujourd’hui une tradition d’oppression.
La Russie montrée dans Léviathan est marquée par l’omniprésence d’une classe politique aux méthodes mafieuses, une justice aux ordres et une Église orthodoxe avide de pouvoir et de rayonnement. Plus généralement, il s’interroge sur le lien que tout homme noue avec l’État, monstre « nécessaire » qui oblige l’individu à mettre en balance liberté et sécurité.
DESCENTE AUX ENFERS Film supérieurement intelligent, parfois très drôle – ce qui est nouveau –, magnifiquement filmé et interprété, Léviathan offre une richesse inouïe de thèmes de réflexion. Comme toujours chez Zviaguintsev, l’ample propos s’ancre dans un singulier réduit à sa plus simple expression : un univers familial contrarié, lieu du tragique. Situé dans un grand nord sans neige, en bordure de la mer de Barentz, le récit s’organise donc autour d’un père de famille menacé d’expropriation, qui fait appel à l’un de ses bons amis, devenu avocat à Moscou, pour le tirer d’affaire…
DES IMAGES SUBLIMES À l’ambition du propos – qui prend une dimension spirituelle avec l’évocation du livre de Job – répond celle de la forme. Les images du chef opérateur Mikhaël Krichman, fidèle compagnon de route du réalisateur, sont d’une beauté absolue, presque minérale. Le rythme envoûtant oblige le spectateur à lâcher prise, pour se laisser porter vers l’inconnu et prendre conscience, petit à petit, de l’intensité et de la profondeur de l’œuvre qu’il lui est donné de découvrir. Du grand, très grand cinéma, que le jury de Jane Campion ne pourra laisser hors du palmarès final.
ARNAUD SCHWARTZ (à Cannes)
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Dim 25 Mai 2014 - 23:36 | |
| J'ai donc vu Léviathan en avant-première dans une salle bien remplie et dont les spectateurs ont été assez nombreux à applaudir à la fin comme si nous étions au festival en direct. Je me souviens de Zviaguintsev exprimant son désir, après Le Bannissement, d'aller vers un cinéma de plus en plus abstrait et silencieux. Elena allait déjà en partie à contre courant de ce projet d'un point de vue formel et narratif. Léviathan est encore plus scénarisé, dialogué et accessible. Il y a même en introduction et en conclusion un thème musical un peu grandiloquent (mais assez beau dans le genre même si ça me semble une erreur) de Philip Glass tiré de son opéra Akhnaten. Il y a surtout un humour inédit dans son univers malgré l'extrême désenchantement du propos. Humour à la frontière du burlesque et d'un très grand cynisme pour dénoncer l'absurdité et la cruauté du pouvoir et de ses instances. Le film pouvant être lu en grande partie comme une critique féroce du régime russe actuel. Léviathan renvoyant autant au monstre biblique, incarnation du mal et du chaos originel, et à l'histoire du livre de Job, qu'à la philosophie de Hobbes qui faisait du Léviathan le symbole du pouvoir étatique. L'histoire est simple: un homme modeste et un peu rustre, qui habite depuis des générations une maison d'un petit port de pêche dans un paysage sublime, avec son fils et sa nouvelle compagne, se voit exproprié par les autorités avec une compensation financière dérisoire. Un ami avocat venu de Moscou tentera d'affronter le maire de la commune et de faire valoir ses droits en justice. Le drame est en route... Le film a une certaine force dans sa progression implacable, la complexité des enjeux narratifs que s'entrecroisent (d'où le prix du scénario à Cannes), la beauté des cadrages et de certains plans, l'ambiguité des personnages (chacun participe au drame à sa façon), la tristesse des séquences finales (un "Léviathan" de métal que je vous laisse découvrir...). La démonstration est radicale et pourra paraître parfois manichéenne en surface mais c'est une fois de plus une forme de fable où désespoir et humour grotesque (ce maire incroyable, ces juges indifférents à la dimension humaine ou ce pope tout aussi ambitieux et glacial) cohabitent de façon très étrange. Sans oublier le machisme des relations hommes/femmes. J'en suis sorti avec pas mal de questionnements et une certaine émotion. Mais j'avoue avoir été un petit peu déçu que le film n'ait pas l'abstraction formelle magique de ses débuts (Le Retour et Le Bannissement). Il est très bavard, parfois répétitif, on y picole beaucoup, les images fulgurantes y sont plus rares (l'église en ruine de nuit!). Je préférais le Zviaguintsev plus tarkovskien. Mais certains aimeront le côté plus immédiat et politique du propos. Léviathan reste un très beau film que je conseille évidemment. | |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 26 Mai 2014 - 16:13 | |
| Je n'ai vu que les deux premiers films de Zviaguintsev avec une grosse préférence pour le retour d'ailleurs. je suis peut être passé un peu à coté du bannissement mais j'aimais bien les images et la lumière du film. Par contre ce que tu dis sur ces deux derniers films (et surtout le dernier) me refroidit un peu...
C'est dommage qu'il n'ai pas continuer dans la veine du Retour ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 26 Mai 2014 - 16:43 | |
| ça reste du très beau cinéma et une réflexion riche et passionnante (vraiment très dense). Je regrette seulement la force hypnotique de son cinéma plus abstrait. Le Bannissement m'avait subjugué. Ici il y a beaucoup plus de dialogues et je n'ai jamais été porté sur les films mafieux ou à teneur plus politique. Il y reviendra peut-être mais on lui a tellement reproché son côté contemplatif qu'il doit se méfier!! Il faut voir Léviathan quand il sortira. En tout cas il plaira à un public plus large je pense. Elena aussi vaut la peine. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 24 Sep 2014 - 23:46 | |
| Léviathan est sorti... Ne le manquez pas ! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Jeu 25 Sep 2014 - 11:51 | |
| - Marko a écrit:
- Léviathan est sorti... Ne le manquez pas !
Programmé à Moulins...je ne vais pas le rater ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Ven 26 Sep 2014 - 18:13 | |
| ptet tenter le coup quand même prochainement. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Lun 29 Sep 2014 - 20:52 | |
| Plutôt content avec ce Leviathan que j'allais voir avec quelques craintes. Il est moins lourdingue que Elena et il ne tarkovskise pas à tout va, et on a quand même de belles images sans suresthétiser. Par dessus le marché les acteurs sont impeccables. Evidemment il y a aussi le scénario habile qui se suit facilement avec ses airs de thriller politico-judiciaire à la sauce régionaliste avant de laisser plus de place à sa composante dramatique. Et c'est là le plus habile, quand on tombe plus explicitement sur les habituels thèmes de culpabilité, on a pu suivre un comment commun sans que le discours s'en mêle. C'est assez fort. Par contre les icônes, les citations et les discours tout en prenant grand soin de ne pas trop dénouer les nœuds construits, ça a un air de tour de passe passe très convenu, voire mécanique et c'est bien dommage. Donc le film est bon, se voit avec plaisir et intérêt, et une dose certaine d'effroi (alcool, corruption, alcool, alcool, ...) mais il faut reconnaître que aussi rassuré qu'on soit on reste sur sa faim. Aussi bien amené que ce soit il n'y a pas grand chose de neuf sous le soleil. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 1 Oct 2014 - 1:21 | |
| Léviathan
Andrei Zvaguintsev explore une part sombre de la Russie contemporaine à travers un film d'une grande puissance dramatique et expressive. Si l'ouverture est marquée par la recherche d'une revanche juridique qui mêle corruption et intimidation, une violence intime s'impose peu à peu pour incarner un chaos, une destruction d'un lien social qui se transforme en vide. Une monstruosité se dégage de ces paysages désolés et lancinants, remarquablement filmés, reflets de la cupidité d'une humanité au bord du précipice.
Je partage tout de même certaines réserves déjà évoquées tant Léviathan élabore un discours qui peut être perçu comme étouffant, trop appuyé et replié sur lui-même. Le film est plus équilibré qu'Elena mais n'exploite pas complètement le potentiel du cinéaste malgré la force d'une démonstration d'un pessimisme glaçant. La dimension grotesque de certaines situations accentuent la sensation d'une lente dérive, à l'image notamment de la dépendance à la boisson qui parasite chaque dialogue pour révéler l'ivresse d'une folie. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev Mer 1 Oct 2014 - 17:25 | |
| - Marko a écrit:
- où désespoir et humour grotesque (ce maire incroyable, ces juges indifférents à la dimension humaine ou ce pope tout aussi ambitieux et glacial) cohabitent de façon très étrange.
. Tu crois? Je n'y ai vu aucun humour, j'ai été terrorisée par ce que je voyais, j'ai cru à fond jusqu'au bout à ce maire, à ces juges, à ce pope. J'ai eu la boule au ventre pendant tout le film, qui est d'une noirceur indescriptible. (Peut-être un peu insistant dans l'explication, surtout sur la fin). Après ça, je me demande si la solution ne serait pas d'aller m'acheter deux bouteilles de vodka! | |
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| Sujet: Re: Andrei Zviaguintsev | |
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| | | | Andrei Zviaguintsev | |
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