Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]

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MessageSujet: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyLun 12 Mar 2007 - 1:00

John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] A921

Né en 1940 dans une famille afrikaner d'origine néerlandaise, J.M. Coetzee a retracé sa jeunesse dans l'Afrique du sud des années 50 dans "Scènes de la vie d'un jeune garçon". Rapidement, il a émigré à Londres, "Vers l'âge d'homme"est le deuxième volet de son auto-portrait.
Mais ces récits ont été faits plus tard, c'est de retour en Afrique du sud au début des années 70 qu'il signe un premier roman: "Au coeur de ce pays".
Prix Nobel de littérature en 2003.

Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)

1974 Terres de crépuscule,
1976 Au cœur de ce pays, Page 2,
1980 En attendant les barbares, Pages 1, 2,
1983 Michael K, sa vie, son temps, Pages,  2,
1986 Foe, Page 1,
1990 L'Âge de fer,
1994 Le Maître de Petersburg,
1997 Scènes de la vie d'un jeune garçon,
1999 Disgrâce, Pages 1, 3,
2002 Vers l'âge d'homme,
2004 Elizabeth Costello,
2006 L'Homme ralenti, Page 1,
2007 Journal d'une année noire, Page 1,
2008 Paysage sud-africain,
2010 L'Été de la vie, Page 2,
2012 De la lecture à l'écriture,
2013 Une enfance de Jésus,

Citation :
mise à jour le 15/04/2014, page 3


De Coetzee, j'avais lu: - "En attendant les barbares": peinture assez cauchemardesque d'une aliénation réciproque entre maîtres et esclaves
                                - "Disgrâce" : constat sans appel sur les retours de bâton de l'apartheid, une vision très désespérée ( mais sans aucun doute réaliste hélas) de l'humanité
                                 -"Elisabeth Costello", assez surprenantes réflexions sur la littérature,dans lequel une vieille romancière ne cessait de fracasser les idées reçues et les certitudes.

L'homme ralenti
Traduit de l'anglais( Afrique du sud) par Catherine Lauga du Plessis
Seuil

Un australien sexagénaire, Paul Rayment, sans famille , se retrouve brutalement amputé d'un membre inférieur à la suite d'un accident. Refusant obstinément le port d'une prothèse qui lui permettrait le retour à une certaine indépendance, incapable de se débrouiller seul donc, il nécessite des soins quotidiens. Qui lui sont prodigués par une infirmière d'origine croate, récemment immigrée avec sa famille.
Et notre sexagénaire qui ,jusqu'à l'accident, assumait parfaitement sa solitude, va s'apercevoir qu'une prothèse affective, une famille, fût-elle d'adoption, est encore le meilleur rempart contre les affres de la vieillesse et du handicap physique.
Arrêt sur image. La lectrice se dit: " Voyons......Mais il va devenir presque sentimental, notre Sud-africain ! "
Erreur. C'est à ce moment du récit que débarque dans le roman -fiction dans la fiction- Elisabeth Costello, double de l'auteur. Et celle-ci, à son habitude, va remettre les pendules à l'heure. Plus précisément à l'âge.
Froide observatrice et analyste de la réalité, incisive, Elisabeth Costello met peu de temps à briser rêves et espoir......
Coetzee n'a pas changé, ses romans sont toujours aussi noirs. On les referme avec soulagement. Et pourtant, leurs personnages ne nous quittent jamais tout à fait. C'est peut être ce qui prouve que J. M. Coetzee est un grand écrivain.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyMar 20 Mar 2007 - 13:39

Il est à souligner qu’hormis le prix Nobel de littérature 2003 comme tu l’as souligné, Il a reçu de nombreux prix littéraires de premier ordre. Il est le seul écrivain deux fois lauréat du prestigieux Booker Prize.

En outre, il a soutenu une thèse de doctorat sur les romans de Samuel Beckett.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyDim 12 Aoû 2007 - 16:45

Foe
et un peu l'homme ralenti

Ayant lu auparavant l’homme ralenti, ce livre donne vite une impression de déjà vu. Le principe est en effet le même.
Une jeune femme, échoue sur une île ou elle croisse Robinson Crusoë et Vendredi. Après qu’un bateau soit arrivé à sa rescousse, elle part de l’île avec Vendredi, les voilà qu’ils se retrouvent à Londres. (d'accord pour l'instant c'est plutôt différent). Mais à Londres, la femme à l’idée de proposé son histoire à Monsieur DeFoe. Problème, lors de sa vie sur l’île, il ne s’est rien passé d’intéressant.

Comme pour l’homme ralenti, postérieur à Foe il est vrai, on retrouve le même thème sur l’écrivain. Il y a cependant des différences assez notables. Dans L’homme ralenti, Paul Rayment cherche à se débarrasser de l’écrivain. Dans Foe au contraire, la femme cherche à vendre son histoire, mais Daniel DeFoe semble en parti inaccessible.
Dans les deux cas par contre l’histoire à raconté est assez limité. Coestello dans l’homme ralenti se plaint que le héros ne soit pas plus actif. Dans Foe, Daniel Foe lui, considère que la période de l’île de l’héroïne n’est qu’un passage de sa vie, et ne mérite qu’un chapitre. Bref, il s’agit de diverses variations montrant qu’un récit est finalement subjectif, et qu’il n’existe pas de réalité unique, et finalement, l’auteur est un démiurge sur lequel repose une lourde responsabilité. :king:

Par ailleurs, Vendredi a une place majeure dans Foe. Pas par ces paroles, Vendredi depuis qu’il a eu la langue coupé est muet. Mais par son silence. Son histoire à lui, est impossible à raconter inaccessible aux européens.

Nb : Marie, J'avais trouvé l'homme ralenti plutôt optimiste personnellement. Outre la fin à l'eau de rose, cela m'a semblé dans son ensemble plus proche de la comédie (un vieux croulant qui cherche à séduire son infirmière) que du drame. Comme quoi, ce n'est pas seulement l'auteur qui oriente le récit mais aussi le lecteur. study
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyDim 12 Aoû 2007 - 20:49

Citation :
Nb : Marie, J'avais trouvé l'homme ralenti plutôt optimiste personnellement. Outre la fin à l'eau de rose, cela m'a semblé dans son ensemble plus proche de la comédie (un vieux croulant qui cherche à séduire son infirmière) que du drame. Comme quoi, ce n'est pas seulement l'auteur qui oriente le récit mais aussi le lecteur.
Oui!! Moi, j'ai trouvé très triste cette quête, alors qu'il est beaucoup trop tard, de liens affectifs.
As tu lu Disgrâce ? Je crois que c'est un des livres les plus durs - et sans aucun doute réaliste- que j'ai lu sur l'après apartheid!
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyLun 13 Aoû 2007 - 21:22

Non, j'ai lu que Foe et l'homme ralenti pour le moment. Mais Disgrace, est sur ma liste à lire rapidement. J'aimerais bien voir ce qu'il donne sur un sujet différent de la littérature.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyMer 14 Nov 2007 - 19:17

Bah, du coup j’ai eu le temps de lire Disgrâce. Et effectivement, c’est dur, déjà que les précédents n’étaient pas franchement joyeux.
L’histoire en gros, ça se passe l’Afrique du Sud post-apartheid. Un professeur d’université se fait renvoyer pour avoir eu quelques relations inapproprié avec une étudiante, et va voir sa fille qui vit dans la campagne. A partir de là, les choses vont réellement se gâter, pour lui et sa fille.

Contrairement à ses autres livres que j’ai pu lire, et qui parlaient en bonne partie de littérature, ici on est en pleine réalité. Et particulièrement sur les émotions des personnages, la plupart sont rongées par une sorte de honte ou de remord. Le professeur par exemple, ne cherche même pas à se défendre devant ses condisciples, alors que finalement l’affaire aurait put sans doute put être réglé à l’amiable, il n'était à vrai dire même pas vraiment en tord. Mais quelque part, il refuse d'évoluer, ou ne sait pas comment faire.
Sa fille quant à elle, essaie de se faire à la situation post-apartheid, mais elle manque totalement de repères. Et franchement le lecteur, du moins moi, est tout aussi dérouté qu'elle quand à se qu'elle devrait faire. Le tout est remplit d’une omniprésence de la violence, et d’une tension raciale à couper au couteau.

Ca ne donne pas vraiment envie d’allez là-bas. Mais c’est un magnifique livre.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyMer 14 Nov 2007 - 19:23

Citation :
la plupart sont rongées par une sorte de honte ou de remord.
oui, comme une nécessité d'expiation...
Un des plus beaux livres que j'ai lu ces dernières années.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyVen 20 Mar 2009 - 1:12

Journal d'une année noire
traduit de l'anglais ( Australie) par Catherine Lauga du Plessis

C’est un roman.. Enfin, c’est-ce qui est écrit! Un roman à trois voix, écrites simultanément , comme sur les portées d’une partition. C’est au départ d’ailleurs très difficile à lire, on se demande comment il faut s’y prendre, parce que bien sûr, les trois voix différentes ne s’arrêtent pas simultanément à la fin d’un chapitre!

Et un roman en deux parties, la première intitulée Opinions tranchées, la deuxième deuxième cahier mais aurait pu s’appeler les seules choses qui comptent vraiment? Ou journal intime?

Ca commence avec Des origines de l’Etat et se termine avec Bach et Dostoievski..

Un vieil écrivain sud africain installé en Australie ,J.C. ( toute ressemblance avec l’auteur ne saurait être fortuite..) s’est vu demander par un auditeur allemand des opinions sur des sujets divers qui vont donc du mythe de la fondation de l’Etat selon Thomas Hobbes , à Guantanamo, la pédophilie, Zénon ,Tony Blair, ou la manière qu’emploie l’Occident pour vouloir imposer la démocratie en Orient. Des opinions , ça, il en a J.C. Et tranchées!
L'occasion de râler en public, de me venger par magie du monde qui ne veut pas se conformer à mes fantasmes : ça ne se refuse pas.

C’est bref, sec et sans concession .C’est une mélodie grave et pour une fois les basses sont en haut de la page..

Pour taper ces pensées , l’écrivain recrute une jeune femmed'origine philippinne , qui habite dans son immeuble, et dont la vue ne le laisse pas indifférent. La deuxième voix apparaît , flûtée et futée.. Car elle a son mot à dire , Anya , l’impertinente, et elle ne se gêne pas pour le dire! Et insensiblement, l’air de rien, avec un bon sens à toute épreuve , elle discute, critique et surtout fait valoir que la politique n’intéresse plus grand monde..

Troisième voix, un bémol , l’actuel compagnon d’Anya , le plus moderne, je dirais, un ténor de la finance pas très scrupuleux ( un pléonasme..) dont l’intérêt se borne à trouver tous les moyens possibles pour tirer de l’écrivain un maximum d’argent.

Bien sûr, ça ne se raconte pas. Ou très mal. Le principal intérêt est de voir , exactement comme dans un trio musical,comment ces trois voix se mélangent, agissent les unes sur les autres et comment le thème se modifie au gré des variations , une vraie fugue à trois voix..

Et pendant que J.C. constate que la vie vaut d’être vécue tant qu’il peut écouter Bach, un père spirituel, la petite Anya lui écrit:

..En toute honnêteté, je vous dirai que vos opinions tranchées sur les questions politiques ou les choses de ce genre ne sont pas ce que vous écrivez de meilleur, peut être parce qu’il n ‘y a pas d’histoire à raconter en politique, peut être parce que vous n’êtes plus trop dans le coup, peut être parce que ce n’est pas le style qui vous convient. Mais j’espère vraiment qu’un jour vous publierez vos opinions adoucies. Si vous les publiez, n’oubliez d’envoyer un exemplaire à la petite dactylo qui vous a mis sur cette voie..

Roman, vrai journal avec auto-ironie apportée par les histoires parallèles?
Je n’en sais rien, mais ce croisement de lignes mélodiques , à lire lentement, est encore une fois d'une intelligence remarquable.
Grand plaisir de lecture!

L’opinion de Frédéric Ferney

ici
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyVen 20 Mar 2009 - 15:06

Marie a écrit:
L'homme ralenti
Traduit de l'anglais( Afrique du sud) par Catherine Lauga du Plessis
Seuil
Un australien sexagénaire, Paul Rayment, sans famille , se retrouve brutalement amputé d'un membre inférieur à la suite d'un accident. Refusant obstinément le port d'une prothèse qui lui permettrait le retour à une certaine indépendance, incapable de se débrouiller seul donc, il nécessite des soins quotidiens. Qui lui sont prodigués par une infirmière d'origine croate, récemment immigrée avec sa famille.
Et notre sexagénaire qui ,jusqu'à l'accident, assumait parfaitement sa solitude, va s'apercevoir qu'une prothèse affective, une famille, fût-elle d'adoption, est encore le meilleur rempart contre les affres de la vieillesse et du handicap physique.
Arrêt sur image. La lectrice se dit: " Voyons......Mais il va devenir presque sentimental, notre Sud-africain ! "
Erreur. C'est à ce moment du récit que débarque dans le roman -fiction dans la fiction- Elisabeth Costello, double de l'auteur. Et celle-ci, à son habitude, va remettre les pendules à l'heure. Plus précisément à l'âge.
Froide observatrice et analyste de la réalité, incisive, Elisabeth Costello met peu de temps à briser rêves et espoir......
Coetzee n'a pas changé, ses romans sont toujours aussi noirs. On les referme avec soulagement. Et pourtant, leurs personnages ne nous quittent jamais tout à fait. C'est peut être ce qui prouve que J. M. Coetzee est un grand écrivain.
Je suis à lire ce livre.
Qu'en début de lecture et déjà il aborde plusieurs sujets.
(l'amputation/la vieillesse/le suicide) . Des sujets qui interpelle.
qui nous ramène au quotidien de la réalité.

Citation :
Ils lui parlent de son avenir, ils le tarabustent pour qu'il fasse les excercices qui le prépareront à cet avenir, ils le sortent du lit à son corps défendant; mais pour lui, il n'y a pas d'avenir, la porte de l'avenir a été tirée, fermée à double tour. S'il y avait moyen de mettre fin à ses jours par une simple opération mentale, il le ferait sur-le-champ, sans aller
chercher midi à quatroze heures. Il a la tête pleine d'histoires de gens qui mettent fin à leur jours - ils paient scrupuleusement toutes les factures , écrivent des billets d'adieu,brûlent les vieilles lettres d'amour, étiquettent chaque clé, et puis, une fois que tout est en ordre, enfilent leurs habits du dimanche, et avalent les cachets qu'ils ont mis de côté en vue de ce moment-là, s'installent sur leur lit fait au carré, et se composent un visage distiné à l'oubli. Deshéros, tous autant qu'ils sont, méconnus, loués par personne.
Je suis résolu à ne causer aucun ennui. La seule chose dont ils ne peuvent disposer est le corps qu'ils laissent derrière eux, cet amas de chair, qui au bout d'un jour ou deux va se mettre à puer. Si seulement c'étais possible, si seulement c'était autorisé, ils prendraient un taxi pour gagner le crématorium, s'allongeraient devant l'ultime porte, avaleraient la dose fatale, puis, avant de perdre conscience, apppuieraient sur le bouton qui les précipiterait dans les flammes et leur permettrait de ressortir de l'autre côté, simple pelletée de cendres, quelques centaines de grammes, pas plus.
Il est persuadé que, s'il le pouvait, il mettrait fin à ses jours, sur l'heure. Et pourtant, tout en caressant cette pensée, il sait bien qu'il en ferait rien.
Citation :
Depuis le début de ce chapitre, depuis l'incident dans Magill Road jusqu'au moment présent, il n'a pas été à la hauteur des événements : cela crève les yeux, On lui a offert une occasion en or de donner un exemple: comment on accepte de bonne grâce un des plus cruels coups du sort, et
il n'a pas saisi cette occasion. Qui m'a fait ça?: quand il se rappelle comment il a hurlé à la tête du jeune docteur Hansen, sans nul doute tout à fait compétent, bien que plutôt quelconque, semblant dire Qui m'est rentré dedans? alors qu'en fait il voulait dire Qui a eu l'imprudence de me couper la jambe?, il est envahi de honte. Il n'est pas le premier à être vitime d'un accident désagréable, ni le premier vieillard à se retrouver à l'hôpitaql, entre les mains de jeunes pleins de bonnes intentions mais en fin de compte indifférents, qui lui administrent des soins machinalement. Une jambe de perdue: que représente une jambe perdue du point de vue de Sirius? Vu de loin, perdre unejambe n'est que la répétition qui prépare à la perte de tout. Sur qui va-t-il cirer ce jour-là? À qui va-t-il s'en prendre?
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyVen 30 Avr 2010 - 17:15

En attendant les barbares.
Un livre qui m'a fait penser à Globalia de Jean-Christophe Rufin (ce qui est un point point).

Un monde (un empire) tout puissant, civilisé, regroupant une population qui est. Autours, les non-zones, comme les appelle Rufin dans Globalia, regroupant la lie de la société, tout ce qui fait peur : des barbares, incultes, sales, illettrés... et dangereux. Le pouvoir les pointe du doigts et leur accroche autours du cou une pancarte portant le mot ennemi. C'est, au demeurant, bien pratique de focaliser l'attention sur eux. Pendant ce temps là, la population ne regarde pas trop ce qu'il se passe de leur côté.

L'Apartheid, ici, n'est même pas évoqué. Et ce livre dépasse largement les frontières de l'Afrique du Sud. Il lapide toutes les sociétés racistes, ségrégationistes, injustes. L'Apartheid, bien sur, mais on peut aussi y voir le KKK aux USA (et la société américaine du sud des Etats Unis décrite dans Lumière d'août de Faulkner), le régime nazi et des groupes d'extrêmes droites qui fleurissent de nouveau un peu partout...

Un livre fort auquel je reproche tout de même les continuelles introspections du vieux Magistrat qui se demande si le bout de son pénis est digne du vagin dans lequel il vient de faire quelques aller-retours. Je ne vois pas bien en quoi cela fait avancer le schmilblick... John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] 6948
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptySam 5 Juin 2010 - 13:07

Coetzee a une pensee et un style brilliants. J'apprecie.
Pourtant, je ne peux pas dire que lire “En attendant les barbares”, c’etait un vrai plaisir pour moi. Ce que c’est macabre! Un pays sans nom (anti-utopie comme chez Orwell) ou la terreur est la religion officielle, a la forme d’un triangle sinistre – un magistrat vieillissant qui refuse de se taire car il estime que les temoins des souffrances injustes, doivent en assumer la honte ; un colonel rendu en bourreau qui impose la chute morale et la decadence des idees de la civilization ; une fille mutilee moralement et phisyquement entre eux.
Ce schema trace des frontieres ou il n'y a que de la violence et de l'erotisme.
Le personnage principal - un bouc emissaire, reste passif aux moments decisifs.
A la fin du livre, je n’ai pas trouver de message. J’ai aime la nostalgie pour le passé qu’on devine chez le magistrat.

J'ai lu egalement "Disgrace" qui m'a beaucoup plu. L'auteur decrit d'une maniere bouleversante l'ecroulement du monde ordinaire ou vit l'enseignant David Lurie jusqu'a l'age de 52 ans.
Un autre monde construit de violence et cruautés vient s'installer a sa place.
Les valeurs morales de Lurie sont renversees, il perd ses reperes et n'a pas d'autre choix que d'accepter la chute dans une existence barbare et abrutie. C'est la disgrace.
David essaie d'y resister, de se revolter, mais en vain.
Je n'ai pas trouve, dans ce livre de Coetzee, non plus, un message a la fin - rien qu'un monde dirige par le mal et la violence.
Malgre que le livre m'a beaucoup perturbee, j'apprecie le talent de Coetzee que je lirai peut-etre encore, mais dans plusieurs mois, pas avant.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptySam 5 Juin 2010 - 13:15

" En attendant les Barbares " est aussi dans ma biblio, je vais essayer de le lire cet été.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptySam 5 Juin 2010 - 22:31

Dimanche 6 juin à 20h sur France Culture:

Fictions: Paysages Coetzee

Citation :
Un découpage de textes de John Maxwell Coetzee choisis par Michel Pomarède.


John Maxwell Coetzee, Prix Nobel de littérature en 2003, est issu d’une longue lignée de colons afrikaners. De ces boers qui sont arrivés au 17 ème siècle au sud du pays et qui ont traversé en chariots des terres hostiles peuplées de tribus qu’ils ont défaits par la force, avant de les asservir beaucoup plus tard par l’apartheid.

A partir d’extraits tirés des principales œuvres de l’auteur, Paysage Coetzee est un portrait de l’artiste en jeune homme, pétri par une enfance dans une famille blanche traditionnelle en Afrique du Sud, et qui part en exil à Londres, bien content de tourner le dos à son pays natal. Mais on ne se débarrasse pas de ces paysages-là si simplement. Ils reviennent dans les rêves, dans les voix, dans les descriptions. Pour donner corps à un individu et à son écriture.


Avec des extraits de

Vers l'âge d’homme, Seuil 2003, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga Du Plessis
Paysage Sud-Africain, Verdier 2008, traduit de l'anglais par (Afrique du Sud) Anne-Laure Jourdain
Terres de crépuscule, Seuil 1987, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga Du Plessis
Michael K, sa vie, son temps, Seuil 1985, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Sophie Mayoux
l’Âge de Fer, Seuil 1992, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Sophie Mayoux
Au cœur de ce pays, Seuil 2006, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Sophie Mayoux
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyDim 6 Juin 2010 - 10:07

Si c'est possible, je vais essayer de ne pas le louper ! - Merci nezumi !
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] EmptyDim 6 Juin 2010 - 10:14

Si tu le loupes je pense qu'il sera en écoute une semaine sur le site de l'émission.
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MessageSujet: Re: John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud]   John Maxwell Coetzee [Afrique du Sud] Empty

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