David Foster Wallace

Je vous copie-colle trois rapides commentaires que j'ai envoyé en privé :

Pour ce qui est de "Tout et plus encore..." que je suis en train de finir, je conseille quand même de lire tout le reste de Wallace avant, d'une part parce que ça informe sur l'homme et sa littérature si et seulement si on a une bonne idée de ladite littérature, et d'autre part parce que, hors les étudiants en maths, il faut quand même être franchement branché Wallace et/ou déjà trouver les maths très sexy avant de commencer pour entendre sans réticence cette géniale histoire de l'infini.
Après, c'est sûr que nulle par ailleurs vous trouverez l'explication des différentes définitions du Zéro illustrée par une considération sur les menstruations féminines.

Pour ceux qui trouvent assez géniale de savoir que les grecs n'inventèrent jamais le zéro parce qu'ils n'arrivaient pas à concevoir le néant, et moins encore à appréhender un "rien" qui ne soit pas "néant", et plein d'autres trucs géniaux sur la science et la philo (pléonasme), ou qui se demandent comment un écrivain peut styliser une phrase par l'utilisation de signes algébriques, ça sera un essai-roman à lire.

Petit extrait :

"Des tomes entiers d'érudition sont dédiés aux résultats géniaux de Cantor².

2 : Les livres les plus érudits en anglais comptent parmi eux "Georg Cantor: his Mathematics and philosophy of the infinite" de J.W. Dauben. Le problème, cependant, est qu'"érudits" signifie ici sans pitié, denses, techniques. Le livre de Dauben requiert un tel niveau de connaissance en maths pures qu'il est difficile d'imaginer un lecteur capable de le comprendre en train de perdre son temps avec le présent petit livre... ce qui fait que cette note de bas de page s'auto-annule d'une façon assez intéressante."

Fini hier soir : quoique la deuxième moitié soit du genre haut perchée sur les cimes de l'abstraction mathématique, nous avons là un objet littéraire vraiment génial, d'une composition de chef d'orchestre et à la structure narrative wallacienne jusqu'aux extrêmes, avec toujours une danse des registres de langages brillante et hilarante. Je précise pour prévenir une éventuelle frigidité que la stricte compréhension des formules et explications mathématiques de ladite deuxième moitié ne sont nécessaires ni à la compréhension générale du propos, ni au plaisir de la lecture.

Un auteur que j'ai découvert aujourd'hui.

Bravo aux parfumés.

Sortie le 13 septembre.

C'est de l'eau

J'ai bien aimé cette conférence donnée par Wallace aux étudiants sortant d'une université américaine et dont le sous-titre est "quelques pensées, exprimées en une occasion significative, pour vivre sa vie avec compassion". L'éditeur a choisi de l'éditer en écrivant quelques phrases seulement par page, comme une suite de maximes spirituelles. On peut donc aussi lire seulement une pensée ici ou là. Inspirant.

tiens, merci d'en avoir parlé, jamais fait attention à ce petit texte, je vais voir de plus près, j'adore tellement cet auteur...

Jason Segel sera David Foster Wallace pour The End of the Tour

Citation :

L'écrivain américain disparu en 2008 va devenir un personnage de cinéma, dans un biopic pour l'instant intitulé The End of the Tour. L'acteur Jason Segel, vu notamment dans la série How I Met Your Mother, incarnera l'écrivain en route à travers les USA pour promouvoir son dernier livre, Infinite Jest. Accompagné par un journaliste, qui deviendra peu à peu son confident.

La substance du film sera tirée de l'ouvrage de ce journaliste de Rolling Stone, David Lipsky, qui a suivi l'écrivain au cours de sa dernière tournée de promotion, celle pour Infinite Jest, dernier roman avant le décès de Foster Wallace, bientôt traduit et publié en France par L'Olivier. Une entrevue au long cours dont il avait fait un livre, Although Of Course You End Up Becoming Yourself: A Road Trip With David Foster Wallace. David Lipsky, à l'écran, apparaîtra derrière les traits de Jesse Eisenberg (The Social Network).

Une sorte de relation amour-haine se forge entre les deux hommes, David Foster Wallace étant de mieux en mieux accueilli à mesure de la tournée, et le journaliste ressentant rapidement une légère jalousie vis-à-vis du succès naissant de l'écrivain. Tous deux abordent cependant des sujets variés, de l'intérêt et du désavantage de la célébrité, les femmes ou la dépression.

James Ponsoldt, jeune cinéaste récemment remarqué à Sundance pour The Spectacular Now, dirigera les acteurs sur un scénario de Donald Margulies, qui s'était chargé de l'adaptation théâtrale de l'ouvrage.

source

Après consultation sur le site de notre médiathèque , j'ai vu qu'ils avaient en disponibilité : "La fille aux cheveux étranges","La fonction du balai", "Brefs entretiens avec des hommes hideux" .
Je ne connais pas cet écrivain : lequel me conseillerais- tu Kena  ?

églantine a écrit:

Je ne connais pas cet écrivain : lequel me conseillerais- tu Kena  ?

et ben... difficile de dire s'il va te plaire... ma première idée est: oh non, pas un auteur pour Églantine... mais ensuite: pourquoi ne pas tenter et surtout: si je me trompais
tu pourrais peut-être essayer un de ces recueils de nouvelles, La fille aux cheveux étranges ou Brefs entretiens avec des hommes hideux

Hé hé  Kena , tu me connais bien !!!!
Pourtant en lisant vos commentaires, bien que je pense aussi  que cet écrivain ne me correspond pas , vous me faites envie ! Et plus encore après ton scepticisme Kena    : j'aime bien quelquefois sortir de mes sentiers et le danger encouru dans ce domaine ne me semble pas fatale ....   Hop ""dans ma LAL "La fille aux cheveux étranges" !  

La fille aux cheveux étranges, oeuvre à privilégier, dit-on, pour aborder l'oeuvre de David Foster Wallace.

J'avais été très impressionné par la première nouvelle du recueil. Or là, je suis assez embêté de dire si c'est une première expérience non-concluante, ou bien un raté en attendant La Fonction du balai ou Infinite Jest. Mon plaisir à la lecture de ce livre a été inégal, parfois je pataugeais, parfois j'ai été un peu ennuyé par les tournures et la narration. Est-ce que ce n'est pas fait exprès ? Je suis par ailleurs obligé de reconnaître les qualité de ce roman par son aspect critique évident, et ses facéties diderotesques qui consiste à malmener son lecteur. Mais, est-ce que ça m'a plu ? Pas tant que ça, en fait. Reste à lire ses autres livres.

Dreep a écrit:

La fille aux cheveux étranges, oeuvre à privilégier, dit-on, pour aborder l'oeuvre de David Foster Wallace.

J'avais été très impressionné par la première nouvelle du recueil. Or là, je suis assez embêté de dire si c'est une première expérience non-concluante, ou bien un raté en attendant La Fonction du balai ou Infinite Jest. Mon plaisir à la lecture de ce livre a été inégal, parfois je pataugeais, parfois j'ai été un peu ennuyé par les tournures et la narration. Est-ce que ce n'est pas fait exprès ? Je suis par ailleurs obligé de reconnaître les qualité de ce roman par son aspect critique évident, et ses facéties diderotesques qui consiste à malmener son lecteur. Mais, est-ce que ça m'a plu ? Pas tant que ça, en fait. Reste à lire ses autres livres.

Voilà le style de commentaire qui réveille mon envie de découvrir cet auteur ! merci Dreep !

Pas de quoi   j'espère qu'il te plaira.

Tout vient à point. Roméo Castellucci dit être un grand admirateur de David Foster Wallace dont l'univers formel est très éloigné du sien mais pas sur le fond. Il parle d'un regard étrange et complexe sur la nature humaine. Je vais donc en faire une priorité d'autant plus que vos lectures semblent très favorables.

Je m'aperçois que je n'ai rien dit de ma lecture de La Fonction du Balai. Un des meilleurs livres que j'ai lu l'année passée. Je crois que La fille aux cheveux étranges m'avait échappé, en partie pour son aspect parodique, paraît-il. J'ai glané à plusieurs endroits et sur les dires de quelqu'un qui singeait Ellis, auteur que je n'ai pas encore lu.

Celui-là (La Fonction du Balai) est en tout cas une pépite tout bonnement géniale. Wallace est intelligent et joueur, joueur d'intelligence et de littérature. La structure, les éléments narratifs, le discours. Tout est un jeu.

Citation :

1990, Cleveland, frontière du Grand Désert d'Ohio. Lenore Beadsman a des soucis : son petit ami et patron est un jaloux qui a plus de complexes que de cheveux, son arrière-grand-mère a disparu de sa maison de retraite avec vingt-cinq autres pensionnaires et sa perruche se met à débiter des inepties, devenant la star d'une chaîne de télévision chrétienne...

Les dialogues entre Lenore et son psy ou son petit ami, ou ceux de son petit ami avec son psychologue (ils ont le même) sont vraiment, mais vraiment, géniaux et inoubliables. Sans doute situés dans des sommets de littérature insurmontables.

Je n'en dis pas plus, je vous laisse savourer. En attendant, je me demandais...

... Y aurait-il des gens assez renseigné pour dire quand est prévu la traduction d'Infinite Jest ?

Bien sûr, il me reste ses autres livres à lire ou à relire.

Dreep a écrit:

... Y aurait-il des gens assez renseigné pour dire quand est prévu la traduction d'Infinite Jest ?

la dernière nouvelle que j'ai lu à propos de ce livre, date de 2012 et on disait à ce moment que les éditions d'Olivier avaient les droits de traduction et s'y mettaient...