François Bégaudeau

Citation :

Après une période punk-rock comme chanteur du groupe Zabriskie Point, François Bégaudeau collabore régulièrement à des revues telles Inculte et Transfuge, devient critique aux Cahiers du cinéma, et, passionné de foot, contribue à So Foot. Agrégé de lettres modernes, il enseigne dans un collège parisien de ZEP. Il publie son premier roman en 2003, 'Jouer juste', suivi de 'Dans la diagonale' (2005). 'Un démocrate, Mick Jagger 1960-1969', une 'fiction biographique', paraît en 2005. Avec son troisième roman, 'Entre les murs' (2006), un livre sur l'école, l'enseignement et la banlieue, François Bégaudeau obtient le prix France Culture/Télérama. Fan de cinéma, et en particulier de films commerciaux américains comme 'Mission Impossible', François Bégaudeau travaille en 2007, avec Laurent Cantet, à l'adaptation de son roman au cinéma. 'Entre les murs' de Laurent Cantet obtient en 2008 la Palme d'or au 61e Festival de Cannes.

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Entre les murs de François Bégaudeau

lecture intéressante !! Cela se lit comme un journal de bord.....au début j'avais un peu de mal......je me disais : " oui et alors!!??" mais en fait je pense que l'auteur fait exprès de pas faire d'analyse, il retrace les faits.....nous laissant ainsi libre de nos analyses et conclusions.....
L'écriture "parler-jeunes" ne m'a pas dérangé, c'est exactement comme cela que j'entends parler "mes" jeunes et en effet cela pose bien un problème de compréhension et de communication entre eux et nous.....nous n'avons pas le même langage et s'il est nécessaire de les reprendre souvent à ce sujet, à nous aussi d'essayer de faire un effort de compréhension.....de nous adapter....j'ai bien aimé aussi les parties décrites dans la salle des profs !!
J'ai hâte maintenant de voir le film.

entre les murs de François Begaudeau.

Présentation de l'éditeur
" Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse. "
Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.

Biographie de l'auteur
François Bégaudeau est l'auteur chez Verticales de deux romans remarqués, Jouer juste (2003) et Dans la diagonale (2005), et d'une fiction biographique consacrée aux Rolling Stones, Un démocrate, Mick Jagger 1960-1969 (Naïve, 2005).

Mon commentaire

Ambiance prof de lycée dans une zone « prioritaire ».
Écriture comme journal relatant les anecdotes, typiques d’une salle de classe tout au long d’une année scolaire.
Style narratif.
Parce que c’est entre les murs que l’éducation demeure une zone prioritaire comme charpente indispensable à l’équilibre de jeunes désemparés.
Pour éviter les débordements, la loi interne, permet d’instaurer quelques repères indéfectibles, aux rouages méthodiques.
Un jeu de dupes s’instaure entre les acteurs confinés dans la même pièce. Enfermés, protégés, les jeunes se heurtent aux murs(es). Ne serait-ce pas là qu’ils se sentiraient à l’aise, en sécurité ?
Et si quelqu’un vise l’extérieur comme espace de liberté, ce n’est qu’après avoir gravi l’arbre de la connaissance dépliant haut ses branches vers le ciel, promesse d’espérance et d’envies à venir.
Il faut connaître les contraintes, les mesurer, les apprécier pour enfin se sentir libre, d’où l’ambiguïté des esprits dépendants qui ne désirent pas (à priori) être accompagnés vers de meilleurs lendemains.
Begaudeau nous dissèque cet univers bien pensant des profs eux-mêmes fragiles, superficiels, mis en situation d’adultes référent. La fonction de professeur n’est plus un métier, mais un sacerdoce, une vocation.
L’année s’écoule évitant écueil et haut fond, sans surprise, sans miracle, car chacun reste campé sur ses positions.

Aucune part de rêve. Aucune fonction artistique. Tout n’est que matérialisme, pur jus de primate à décoffrer avec précaution.
L’exercice n’a de plaisant que le côté journalistique qu’il implique.
Excellent témoignage, pourtant déprimant, lorsque l’échec d’un enfant provoque son expulsion.

Je ne peux pas lire "Entre les murs". J'ai commencé, mais l'expérience de Begaudeau est à la fois trop proche (les élèves, c'est mon quotidien) et trop éloignée de la réalité de ce que je vis. J'ai trouvé sa manière de raconter beaucoup trop "brute", trop réaliste, crue, bref...stressante. C'est sans doute un livre intéressant, qui parle d'une réalité qu'il ne faut pas nier ou oublier, mais je ne suis pas la bonne lectrice pour cet ouvrage.

Spoiler:

quelqu'un a déjà vu le film ????

grain de sel a écrit:

quelqu'un a déjà vu le film ????

Va voir sur ce fil -là

coline a écrit:

grain de sel a écrit:

quelqu'un a déjà vu le film ????

Va voir sur ce fil -là

oh merci beaucoup......très intéressant ce débat et ces échanges...j'ai bien l'intention de voir ce film.....j'irais alors y rajouter mon grain de sel !!

Je n'ai pas réussi à lire entièrement Entre les murs. Mon début de lecture a été difficile car l'échange verbal entre le prof et ses élèves me gêne beaucoup. Un échange trop caricaturé peut-être, trop rapide et qui nous donne crument à appréhender une réalité, mais dont toute tendresse semble absente.
L'impression que l'enseignant fait face non à des jeunes mais à une "classe socioculturelle", m'a dérangée. ça fait un peu mal, ce face à face, et ce réel fossé qui s'est creusé toutes ces années d'un établissement à l'autre, d'un élève à l'autre, d'une "filière" à l'autre...
Pas de pathos en tout cas contrairement à certains romans qui ont traité la même chose. Un documentaire donc.
Très envie cependant d'aller voir le film.

Citation :

lecture intéressante !! Cela se lit comme un journal de bord

Effectivement, je trouve cette lecture très très intéressante…ce style qui s’éloigne de la fiction, soucieux de la réalité dans toutes ses formes est nouveau et ça donne envie de voir ce que ça donne, de pousser la lecture jusqu’à la fin ; c’est vrai que je ne m’amuse pas trop en ce qui concerne ce roman, mais les particularités qu‘il présente font qu’il sort de l’ordinaire…

Personnellement je ne supporte pas le personnage ; je l'ai vu il y a quelque temps déjà dans un débat télé où il s'est ridiculisé d'arrogance face à P. Assouline. J'ai depuis feuilleté un livre ultérieur dudit et j'ai trouvé démago...démago...

J’ai vu le film, et ça m’a étonné de voir tant de changements apportés à l’histoire dans son adaptation. C’est vrai qu’un livre n’est jamais reproduit tel quel au cinéma, mais là, c’est toute la visée de l’histoire, je pense, et ses influences qui changent.

Dans le livre, on est amené à se figurer des élèves d’origines différentes, qui souffrent de certains troubles, qui ont une personnalité à peine forgée, mais qui cherchent dans leurs origines et leurs milieux quelque chose qui leur appartient, ils connaissent mal leur identité, et parce qu’ils n’arrivent pas à se situer, ont recours à la violence, à la force brutale, aux comportements insolents, aux conflits pour s’exprimer, s’imposer, montrer qu’ils existent…

Dans le film, c’est aussi le même décor, cependant on a diminué l’effet de violence et de brutalité des élèves, ce qui m’amène à porter un regard d’attendrissement sur ces élèves là, à penser qu’ils sont des victimes, des enfants innocents, un peu perdus, à plaindre. Dans une situation pareille, on ne peut les en vouloir, mais juste espérer qu’ils retrouvent la bonne voie…

« L’idée cheminait en moi que quelque chose s’était passé en 86 dont je n’étais jamais revenu.
Je commençai à me repasser cette année, sautillant entre les trous de mémoire. Finalement la rétrospection se resserra sur l’été, puis, au sein de cet été, sur la dizaine de jours de juillet qui avaient culminé dans de drôles d’événements, jamais oubliés mais que je ne croyais pas si fondateurs. Je décidai de raconter tout, jour après jour, heure par heure presque. On verrait bien. On verrait mieux, peut-être, ce qui là-dedans avait conditionné la suite ».

Nouveau livre de François Bégaudeau qui est sorti le 05/01/11
Source ; ici

Est-ce que quelqu'un a lu ce dernier roman?
J'hésite à me l'offrir...

Pas lu non, et il ne me dit pas spécialement. Depuis son premier roman Entre les murs (pas mal mais rien d'extraordinaire non plus) il y a un tel battage médiatique autour de lui que cela me fait plutôt fuir personnellement. Donc je ne suis pas la bonne personne Sophie...

Je ne supporte pas le personnage à chaque fois que le vois ou l'entends sur les médias et pourtant je me force. Je n'ai pas du tout apprécié le livre que j'avais lu(Antimanuel de littérature)mais bon, je crois que je ne changerai plus d'avis à son propos...

édit : en tout cas, en relisant le fil je vois que je n'en ai pas changé depuis... ? un an et demi, si pas deux et demi... :)

monilet a écrit:

Je ne supporte pas le personnage à chaque fois que le vois ou l'entends sur les médias et pourtant je me force. Je n'ai pas du tout apprécié le livre que j'avais lu(Antimanuel de littérature)mais bon, je crois que je ne changerai plus d'avis à son propos...

édit : en tout cas, en relisant le fil je vois que je n'en ai pas changé depuis... ? un an et demi, si pas deux et demi... :)

J'ai exactement le même sentiment, j'avais lu et détesté 'Entre Les Murs', ce monsieur manque de sincérité et d'authenticité tout en prétendant en avoir, cela doit s'approcher un peu de la définition de la démagogie. Ses livres ne sont pas pour moi.