[2009] A l\'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

coline a écrit:

traversay a écrit:

Boogie de Radu Muntean.



Le film est cependant suffisamment bien écrit et interprété (la mise en scène est en retrait) pour qu'on lui réserve un accueil davantage que poli.

Tu l'as vu?...

Je l'ai vu il y a deux mois sur DVD grâce à une amie roumaine.

OK...Je pensais que tu pouvais l'avoir vu dans un festival...

Amerrika.
La bande annonce m'a plu, cette histoire d'étrangers qui s'intègrent plus ou moins bien en Amérique.

ça a fait Plouf.
L'histoire est vue et revue et rerevue... Mais c'est souvent le cas, après ce qui fait que ça fonctionne, c'est le point de vue, l'interprétation, l'ambiance, les images... mais là... rien.
Ah si les acteurs sont vraiment très bons.
Mais alors la mise en scène est inexistante... aucun traitement de l'image ne vaut un déplacement oculaire, la narration est bêtement linéaire, elliptique, en surface. On touche à la superficialité des choses profondes.
Peut être ont-ils voulu mettre trop de choses dans ce film, du coup, tout est survolé.
Première fois que je vois un film aussi froid alors qu'on sent qu'ils l'auraient voulu plein de chaleur.

J'aimerais vraiment bien avoir d'autres avis sur ce truc...

Je m'interroge sur un point de ton commentaire, Marko...

... celui-ci :

Marko a écrit:

Il se permet même d'abandonner en cours de route, au moins en partie, ce que le scénario aurait eu de prévisible.

Quelle partie du scénario t'a semblé imprévisible?

Li a écrit:

Je m'interroge sur un point de ton commentaire, Marko...

... celui-ci :

Marko a écrit:

Il se permet même d'abandonner en cours de route, au moins en partie, ce que le scénario aurait eu de prévisible.

Quelle partie du scénario t'a semblé imprévisible?

Je voulais dire que je m'attendais à une sorte de Roméo et Juliette avec une inversion dans le choix de la victime... Alors que l'évolution vers cette histoire d'enfant, ce choix qu'elle fait, son silence... m'ont intéressé. Mais "au moins en partie" parce que je n'ai malgré tout pas été vraiment transporté par l'histoire. Je la voyais se dérouler tranquillement sans me sentir très concerné. ça reste très agréable et divertissant, parfois émouvant, mais je n'en fais pas un grand film.

Queenie a écrit:

Amerrika.

J'aimerais vraiment bien avoir d'autres avis sur ce truc...

Son côté chaleureux, un coeur gros comme ça, une jolie évocation des rapports mère/fils et un scénario plutôt fluide : voilà pour les aspects positifs de Amerrika. Ce long-métrage de Cherien Dabis, américaine d'origine jordano-palestinienne, fait partie de cette catégorie des films qu'on aimerait aimer...davantage. De nombreux éléments empêchent pourtant de s'enthousiasmer vraiment : sur le fond d'abord avec cette volonté de la réalisatrice d'insister pour mettre les spectateur de son côté, un certain nombre de scènes attendues qui frisent le cliché (la douane, le racisme des uns, la compréhension des autres), une conclusion qui fait preuve d'un bel angélisme ; sur la forme, ensuite, avec une image laide (manque de moyens ?) jamais relevée par une mise en scène inventive. Et le péché ultime : rendre l'immense Hiam Abbass (Les citronniers) presque fade. Cela fait beaucoup ? Oui, reste toutefois l'empathie que l'on ne peut s'empêcher d'éprouver et quelques vérités toujours bonnes à dire (on peut être arabe sans être musulman).

PS : le titre fait évidemment penser à America, America de Kazan. Toujours téméraire de faire référence à un chef d'oeuvre.

Marko a écrit:

Je voulais dire que je m'attendais à une sorte de Roméo et Juliette avec une inversion dans le choix de la victime... Alors que l'évolution vers cette histoire d'enfant, ce choix qu'elle fait, son silence... m'ont intéressé. Mais "au moins en partie" parce que je n'ai malgré tout pas été vraiment transporté par l'histoire. Je la voyais se dérouler tranquillement sans me sentir très concerné. ça reste très agréable et divertissant, parfois émouvant, mais je n'en fais pas un grand film.

Merci pour ta réponse, Marko.
Je te rejoins dans le constat que ce scénario n'est pas d'une grande originalité (c'est pour cela que je me demandais ce que tu y avais trouvé d'imprévisible )

Li a écrit:

Merci pour ta réponse, Marko.
Je te rejoins dans le constat que ce scénario n'est pas d'une grande originalité (c'est pour cela que je me demandais ce que tu y avais trouvé d'imprévisible )

C'est en fait à peu près exactement ce que je voulais dire au départ... Mais je trouvais dommage de dissuader les autres de voir un film qui fait passer quand même un bon moment.

monilet a écrit:

Depuis des mois je n'allais plus au ciné : trop de demi-navets (environ 8 à 9 sur 10 ; où est le cinéma des années 70 ?) ( je lis épisodiquement les critique pour sélectionner mais malgré cela ai été beaucoup déçu)

C'est étrange, je trouve au contraire que le cinéma n'a jamais été aussi varié et créatif. Question de génération ou de goûts personnels? J'ai pourtant l'impression d'avoir vu plein de choses formidables ces dernières années (et mois). Peut-être ne choisis-tu pas les bons? Essaye de trouver Tokyo Sonata ou Les Trois Singes parmi beaucoup d'autres...

Des "demi-navets" il y en a toujours eu et dans les mêmes proportions, comme en littérature d'ailleurs. Il suffit de s'arrêter sur les meilleurs et il y en a déjà pas mal! 1/10, vu tout ce qui sort, ça peut faire plus de films qu'on a de temps pour les voir.

Peut-être mais même quand je trie d'après allo-ciné, je suis souvent déçu quand j'y vais.
Je pensais entre autre à Les damnés, Raphaêl ou le débauché, les films avec Ronet, le vieux fusil etc, un film d'après Thomas Mann dont j'ai oublié le nom, l'ennui, Parfum de femmes, la Strada...... la liste est longue.

je vais néanmoins suivre ton conseil.

L'enfant de Kaboul de Barmak Akram.

Sortie le 22 avril et mal distribuée, cette co-production franco-afghane est à la fois un documentaire sur la vie à Kaboul et une fiction réaliste dont les ingrédients rappellent les plus belles réussites iraniennes. Le chauffeur de taxi qui recueille malgré lui un bébé dans sa voiture sert de fil conducteur (c'est le cas de le dire) à un voyage en apnée dans la capitale afghane, rude mais sans pathos, comme un road-movie circulaire qui capte à merveille l'air du temps à Kaboul. Mis en scène avec simplicité, interprété de façon convaincante, L'enfant de Kaboul ne sonne jamais "amateur" en dépit de ses faibles moyens. Un joli film, ceci dit sans condescendance aucune.

Avec un scénario basé sur une idée de départ assez ténue (mais astucieuse), Sunshine cleaning prend le parti de jouer des effets de situation, qu'ils soient dramatiques (traités avec légèreté) ou comiques (sans excès). Bonne pioche, quand on a sous la main des actrices aussi expressives que Emily Hunt et surtout Amy Adams. Rythme de croisière élevé sans être trépidant, personnages pittoresques qui ne tombent pas dans la caricature, mise en scène discrète mais efficace : Sunshine cleaning se situe dans la bonne moyenne du cinéma indépendant américain et constitue une honnête entrée en matière à Hollywood pour la néo-zélandaise Christine Jeffs dont a apprécié les deux premiers films, en particulier Sylvia, bien plus personnel.

Du réalisme magique et des sortilèges... ça devrait me plaire! Et le retard se creuse terriblement. Il y a des jours où je suis contre le travail

Parmi les sorties de mercredi, deux films que j'ai vus : Fais-moi plaisir de Emmanuel Mouret et Le grand chef de Jeon yu-su. Soit un film burlesque et un culinaire (sic). J'en dirai un petit mot demain. Côté américain, on dit beaucoup de bien de Jeux de pouvoir de Kevin MacDonald, le cinéaste du Dernier roi d'Ecosse.

Le grand chef (Jeon Yun-su).

Chacun a encore en mémoire Le festin de Babette ou Salé sucré, deux des plus belles réussites du genre dit Cinéma culinaire. Le grand chef, du coréen Jeon Yun-su, qui y appartient sans conteste, met la barre très haut avec une compétition qui oppose, de façon manichéenne -c'est le défaut majeur du film- le bon chef et le mauvais chef. Autre élément en sa défaveur, même si c'est paradoxal, : une trop grande richesse d'ingrédients. Jeon en fait trop : il multiplie les rebondissements, évoque la nostalgie des saveurs d'enfance, joue avec le mélodrame, flirte avec la romance, se nourrit de références historiques et installe une atmosphère de thriller. Cela fait beaucoup. A son crédit, néanmoins, un rythme ébouriffant, une mise en scène épicée, des dialogues savoureux...On est loin des récentes merveilles offertes par le cinéma coréen mais, malgrè ses excès, Le grand chef peut se déguster sans faire la fine bouche. Surtout si on a l'estomac solide !