[2009] A l\'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Marko a écrit:

Bon mercredi on va quand même avoir Le Prophète d'Audiard

A ne pas manquer! (contrairement à "Partir" )

En avant-première à Lille:

Demain soir: Fish Tank


et vendredi soir: NON MA FILLE, TU N'IRAS PAS DANSER de Christophe Honoré (déjà!) en présence du réalisateur et peut-être de Chiara Mastroianni.



Merci Métropole et Majestic!

Marko a écrit:

En avant-première à Lille:

Demain soir: Fish Tank


et vendredi soir: NON MA FILLE, TU N'IRAS PAS DANSER de Christophe Honoré (déjà!) en présence du réalisateur et peut-être de Chiara Mastroianni.



Merci Métropole et Majestic!

Quel privilège!

J'attends le film d'Honoré avec impatience. J'ai lu qu'il avait écrit le rôle du personnage principal pour Chiara Mastroianni.

Ca y est je recommence à flipper devant tout ce que je ne verrai pas...Au cours de l'été, nous sommes tous (plus ou moins) logés à la même enseigne question cinéma

coline a écrit:

Ca y est je recommence à flipper devant tout ce que je ne verrai pas...Au cours de l'été, nous sommes tous (plus ou moins) logés à la même enseigne question cinéma

Celui-là tu l'auras forcément bientôt! Et tu ne le manqueras pas

traversay a écrit:

Citation :

Le temps qu'il reste est un film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d'une famille, la famille du réalisateur, de 1948 au temps récent.
Ce film est inspiré des carnets personnels de son père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de sa mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays.
Mêlant ses souvenirs intimes d'eux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés "Arabes-Israéliens", vivant comme une minorité dans leur propre pays.

7 ans (de réflexion ?) sont passés depuis le miraculeux Intervention divine et voici, enfin, le nouveau film de Elia Suleiman, Le temps qu'il reste. Cette autobiographie familiale, déclinée en quatre époques : 1948, 1970, 1980, aujourd'hui démarre de façon déconcertante, les images, somptueuses, comme perverties par la violence aveugle qui s'abat. Et puis vient le morceau de choix, une longue dernière partie contemporaine où intervient Suleiman, l'acteur, Buster Keaton dégingandé, "lost in situation", égaré dans un univers incompréhensible et absurde. 3/4 d'heure de pure magie cinématographique, quasi muette, burlesque et dramatique. Le cinéaste atteint alors une sorte de perfection, celle d'un artiste qui imprime avec des images ce que les discours ne peuvent exprimer. La poésie prend alors le pas sur l'analyse politique sans l'annihiler, c'est tout simplement sublime. Suleiman, le magnifique !

Je ressors avec un sentiment partagé sur Le temps qu'il reste...
D'un côté séduite par le ton de ce film, le burlesque que l'on sent en opposition très forte avec le contexte lourd, de la guerre, des conflits ; de la dérision, de la poésie. J'aime aussi le travail autour du silence, la posture de Suleiman à la fin qu'a décrite Traversay.
J'aime l'idée aussi de la pesanteur du quotidien, sa répétition que l'on ressent dans des scènes récurrentes : la pêche, le voisin, les lentilles jetées à la poubelle, le type qui s'asperge d'essence etc.. Ce pourrait être lourd, mais on sent beaucoup de bienveillance, comme de la tendresse...

De l'autre côté, je suis restée toujours à l'extérieur du film, à distance. J'aime beaucoup d'idées de ce film, mais je n'ai pas ressenti grand chose

Li a écrit:

De l'autre côté, je suis restée toujours à l'extérieur du film, à distance. J'aime beaucoup d'idées de ce film, mais je n'ai pas ressenti grand chose

C'est l'impression que m'avait fait son film précédent. Le côté burlesque à la Buster Keaton qui me laissait complètement à distance.

L'argument est simple. Une jeune femme qui envisageait de quitter son mari pour son amant est victime d'un accident de voiture avec ce dernier. Le traumatisme crânien provoque une amnésie rétrograde qui la replonge quelques années en arrière alors qu'elle allait se marier avec son futur époux. Les sentiments s'éloigneront ils à nouveau au fur et à mesure que la mémoire reviendra par bribes? Le mari aura-t-il une seconde chance? (non ce n'est pas le dernier Barbara Cartland!)

"Tu dois te souvenir et moi je peux oublier"

Curieux film un peu hybride. Le côté lisse urbain contemporain des films de Hong Sang-Soo avec des touches d'Almodovar dernière veine, de spleen à la Wong Kar Wai...

On pourra se laisser bercer par l'atmosphère languide et mélancolique tout en écoutant en boucle la version pour piano de "Pavane pour une infante défunte" de Ravel et "Oblivion" de Piazzolla. Tout cela est un peu distant mais il y a quelques moments étonnamment touchants comme cette séquence où Suzhou soulève un rideau rouge Lynchien et redécouvre un pan de sa mémoire en bouclant une sorte d'ellipse temporelle sur la musique de Ravel. Elle se voit sur l' écran géant de son amant dans cette scène que n'aurait pas reniée Almodovar.

On pourra aussi trouver l'argument un peu artificiel et fabriqué, pas toujours crédible et le ton mélodramatique un peu appuyé et démonstratif (l'argument plus que la forme qui reste sobre). Mais la fin ouverte est belle.

Pas indispensable mais un climat flottant qui peut séduire.

A défaut de le voir écoutez les extraits:


Ravel: Pavane pour une infante défunte (j'ai toujours aimé ce titre choisi par Ravel uniquement pour l'allitération qui est séduisante à l'oreille)


Piazzolla: Oblivion

Quelqu'un a vu le film Joueuse, avec Sandrine Bonnaire ? Je me tâte pour aller le voir.

Nezumi a écrit:

Quelqu'un a vu le film Joueuse, avec Sandrine Bonnaire ? Je me tâte pour aller le voir.

Non je l'ai raté mas on m'en a dit plutôt du bien... Voilà un avis éclairé

Marko a écrit:

Nezumi a écrit:

Quelqu'un a vu le film Joueuse, avec Sandrine Bonnaire ? Je me tâte pour aller le voir.

Non je l'ai raté mas on m'en a dit plutôt du bien... Voilà un avis éclairé

Moi aussi, et la personne en a profité pour bien me raconter l'histoire de A jusqu'à Z. Heureusement que ce n'est pas un film à suspense!
En tous cas ça me tente bien, il passe encore ici.

J'ai enchainé dans la même salle (du super cinéma "Le Majestic" tout récemment rénové comme son double "Le métropole") avec:



Film très court (1h20) du jeune réalisateur Serbe Vladimir Perisic.

L'anti-film de guerre qui choisit le minimalisme et l'abstraction pour dénoncer le conditionnement de jeunes gens ordinaires qu'on oblige à tuer comme on exercerait n'importe quelle activité banale et quotidienne.

L'action se déroule entre aube et crépuscule. On assiste à quelques scènes pratiquement en temps réel. On accompagne ce groupe de jeunes militaires dont le personnage principal, Dzoni, nouvellement recruté et qui ne sait rien de ce qui l'attend. Ils se lèvent, font leur lit, embarquent dans un bus et se dirigent vers un no man's land dans la campagne avec seulement quelques baraquements délabrés.



"On attend quoi? Ne pose pas trop de questions... "

Et de fait on attend pas mal, on fait la sieste, on échange quelques cigarettes, on boit de plus en plus de Vodka (on comprend pourquoi!). Et puis un camion arrive et ramène quelques prisonniers, les "ennemis", les "terroristes" sur lesquels on a appris vaguement quelques informations durant le trajet en car par la radio. Il n'est jamais dit évidemment qu'il s'agit de musulmans, des civils, et qu'on est en pleine épuration ethnique. Le propos du film est de toutes façons plus universel et concerne tous les conflits armés en général.



Il y aura plusieurs camions successifs et à chaque fois le même rituel pour exécuter les prisonniers (dont quelques enfants). Comme autant d'épreuves initiatiques pour notre jeune recrue qui dit d'abord "Je ne peux pas" et qui sera bien obligé d'aller toujours un peu plus loin même s'il lui reste encore quelques gestes d'humanité.



Et lorsque la fin du jour arrive et qu'un autre camion de militaires vient prendre leur relai, Dzoni se retourne vers le campement et prend conscience de toute l'horreur de cette journée avant de repartir à ses occupations quotidiennes.

Le cadre et les lignes de fuites empêchent toute évasion de l'espace, ne laissant aucune chance aux victimes. Glacial, implacable, peut-être trop minimaliste pour certains mais un regard intéressant d'un jeune réalisateur qu'on a envie de suivre.

Vladimir Perisic

Vus en août et diversement appréciés (hautement subjectif, hein ?)

Soie 3/10
Liverpool 2/10
Joueuse 7/10
Le temps qu'il restre 8/10
Partir 6/10
Charleston & Vendetta 6/10
Demain dès l'aube 7/10
Zion et son frère 6/10
Portrait de femmes chinoises 7/10
Les derniers jours du monde 6/10
Inglourious basterds 6/10
Un prophète 9/10
Memory of love 5/10
Parking 7/10
Ordinary people 6/10

traversay a écrit:

Inglourious basterds 6/10
Un prophète 9/10

Il y a pas mal de critiques tièdes du dernier Tarantino, quand même (pas encore vu).
Un prophète, par contre, a l'air de recueillir une plus grande majorité de votes positifs... Pas besoin de recompter les voix, je crois...

eXPie a écrit:

traversay a écrit:

Inglourious basterds 6/10
Un prophète 9/10

Il y a pas mal de critiques tièdes du dernier Tarantino, quand même (pas encore vu).
Un prophète, par contre, a l'air de recueillir une plus grande majorité de votes positifs... Pas besoin de recompter les voix, je crois...

J'ai toujours trouvé Tarantino surfait et ce n'est pas ce dernier film "bâtard" qui me fera changer d'avis. Ceci dit, il y a des moments éblouissants et la première demi-heure est somptueuse. Quant à Audiard, il ne cesse de pousser les limites plus loin. Son Prophète a un côté Melvillien évident et on peut ajouter Le trou de Becker comme référence. Sans oublier deux à trois séquences oniriques sublimes. Mais bon, je suis un inconditionnel du cinéma d'Audiard donc pas très objectif.