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| Albert Cohen [Suisse] | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Lun 15 Mar 2010 - 21:33 | |
| Je suis entrain de terminer Le livre de ma mère. Je ne connaissais pas Cohen. Je ne connaissais pas cette litanie, ces boucles qui s'entrelacent, ses mots qui résonnent contre les pages, cette lente danse du souvenir. J'entre dans la danse avec un enfant triste qui les yeux brillants parle d'un être d'amour qui à présent à la couleur de la mort. Et l'enfant saigne mais la danse continue, et la mémoire pleure et les pages se mouillent d'une peine qui est à tous.
"Ces gens qui passent devant moi sont inutiles et vivants, salement vivants."
L'enfant est perdu, égaré, il parle d'un autre, il parle de lui, il parle d'elle, et d'un monde étranger. Et la litanie reprend, la mort et la réalité du monde blessent mais n'empêche pas le mouvement, le rendent, peut-être, seulement un peu plus pénible. Par instant cet élan prend de l'ampleur, grandit, s'élève, et l'enfant rit, rit de ce qui veut arrêter, étouffer cet élan du coeur. Il rit mais quelque chose l'a fissuré, l'a cassé en dedans. Le crescendo se meurt et l'enfance aussi. Jeter un peu de terre sur la tombe, et souriez au monde, consolez vous en cachette avec des mots.
"Qui dort ? demande ma plume. Qui dort, sinon ma mère éternellement, qui dort, sinon ma mère qui est ma douleur ? Ne la réveillez pas, filles de Jérusalem, ma douleur qui est enfouie au cimetière d’une ville dont je ne dois pas prononcer le nom, car ce nom est synonyme de ma mère enfouie dans de la terre. Va, plume, redeviens cursive et non hésitante, et sois raisonnable, redeviens ouvrière de clarté, trempe-toi dans la volonté et ne fais pas d’aussi longues virgules, cette inspiration n’est pas bonne. Ame, ô ma plume, sois vaillante et travailleuse, quitte le pays obscur, cesse d’être folle, presque folle et guidée, guindée morbidement. Et toi, mon seul ami, toi que je regarde dans la glace, réprime les sanglots secs et, puisque tu veux oser le faire, parle de ta mère morte avec un faux cœur de bronze, parle calmement, feins d’être calme, qui sait, ce n’est peut-être qu’une habitude à prendre ? Raconte ta mère à leur calme manière, sifflote un peu pour croire que tout ne va pas si mal que ça, et surtout souris, n’oublie pas de sourire. Souris pour escroquer ton désespoir, souris pour continuer de vivre, souris dans ta glace et devant les gens, et même devant cette page. Souris avec ton deuil plus haletant qu’une peur. Souris pour croire que rien n’importe, souris pour te forcer à feindre de vivre, souris sous l’épée suspendue de la mort de ta mère, souris toute ta vie à en crever et jusqu’à ce que tu en crèves de ce permanent sourire."
Des mots simples... Qu'a-t-on donc contre les mots simples?... Ils disent à nu les sentiments. Mais les sentiments font peurs, parce qu'ils sont trop vrais, parce qu'ils sont trop forts et trop faibles.
"Assis à cette table verte, nous observons les autres consommateurs, nous tâchions d'entendre ce qu'ils disaient, non pas vulgaire curiosité mais par soif de compagnie humaine, pour être un peu, de loin, leurs amis. Nous aurions tant voulu en être. Nous nous rattrapions comme nous le pouvions en écoutant. C'est laid? Je ne trouve pas. Ce qui est laid, c'est que sur cette terre il ne suffise pas d'être tendre et naïf pour être accueilli à bras ouverts.
La simplicité n'entache en rien la profondeur des mots. Les mots ne trompent qu'à demi, l'imposteur amour qui ne se nourrit que de lui même est dénoncé face à la pureté d'un amour qui lui ne se ment pas. Quel blagueur d'âme vous faîtes hypocrite lecteur... saurez vous faire la différence?
"Petite remarque en passant. Si le pauvre Roméo avait eu tout à coup le nez coupé net par quelque accident, Juliette, le revoyant, aurait fui avec horreur. Trente grammes de viandes de moins, et l’âme de Juliette n’éprouve plus de nobles émois. Trente grammes de moins et c’est fini, les sublimes gargarismes au clair de lune, les « ce n’est pas le jour, ce n’est pas l’alouette ». Si Hamlet avait, à la suite de quelque trouble hypophysaire, maigri de trente kilos, Ophélie ne l’aimerait plus de toute son âme. L’âme d’Ophélie pour s’élever à de divins sentiments a besoin d’un minimum de soixantes kilos de biftecks. Il est vrai que si Laure était devenue soudain cul-de-jatte, Pétrarque lui aurait dédié de moins mystiques poèmes. Et pourtant, la pauvre Laure, son regard serait resté le même et son âme aussi. Seulement, voilà, il lui faut des cuissettes à ce monsieur Pétrarque, pour que son âme adore l’âme de Laure. Pauvres mangeurs de viande que nous sommes, nous, avec nos petites blagues d’âme. Assez, mon ami, ne développe plus, on a compris."
Il y a dans ces pages une simplicité de coeur... si rare...
"Et si je l'engageais à prendre du café sans sucre, elle m'affirmait que le sucre n'engraisse pas. "Mets-en dans l'eau et tu verras qu'il disparaîtrait.""
"Amour de notre mère, à nul autre pareil."
Le chant se prolonge. Je me laisse entraîner par ce chant.
"Sous terre, ma bien-aimée, tandis que bouge ma main faite par elle, ma main qu'elle baisait, sous terre, l'ancienne vivante, allongée maintenant en grande oisiveté, pour toujours immobile, celle qui en sa jeunesse virginale dansa de pudiques mazurkas rieuses. Fini, fini, plus de Maman, jamais. Nous sommes bien seuls tous les deux, toi dans ta terre, moi dans ma chambre. Moi, un peu mort parmi les vivants, toi, un peu vivante parmi les morts. En ce moment, tu souris peut-être imperceptiblement parce que j'ai moins mal à la tête". |
| | | Hexagone Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 18/01/2010 Age : 53 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 20 Mar 2010 - 20:24 | |
| A propos de Belle du seigneur : Un marathon littéraire qui m'a éreinté, J'attendais beaucoup de " Belle du seigneur ", trop peut être. A force d'entendre attention chef d'oeuvre, c'est le livre sur l'amour et toute la ribambelle d'éloges, je m'attendais à un livre extraordinaire. Au final un pavé, une bonne introduction, des personnages attirants, un talent certain pour la littérature, mais alors quel ennui. Les monologues sans ponctuation m'ont lassé. Les élucubrations sur le peuple juif m'ont paru être un cheveu sur la soupe. Et puis quelle lenteur. Je ne nie pas le talent de l'auteur pour ce qui doit être de la grande littérature, mais ce n'est pas pour moi. J'y ai retrouvé du Anna Karénine, ces grands et longs romans russe, qui à la longue deviennent interminables. Le pire de cela c'est que j' en garderai un souvenir très léger, un labeur dont la peine ne m'a pas apporté cette réjouissance après l'éffort. J'aurai pu m'en passer. Je mets deux étoiles pour le profond désintérêt que j'ai ressenti à 80 % du livre. Cette réputation n'est-elle pas surfaite ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Lun 29 Mar 2010 - 21:55 | |
| - Hexagone a écrit:
- Cette réputation n'est-elle pas surfaite ?
Je ne peux pas te dire Hexagone , je n'ai jamais lu Belle du seigneur, mais il a sa place dans ma PAL. |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 8 Mai 2010 - 9:37 | |
| Dans quinze jours, je vais voir "Les soliloques de Mariettes", adapté de Belle du seigneur. J'espère ne pas être déçu, j'aime au-delà du raisonnable le roman. J'attends avec plaisir cette mise en théâtre. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Dim 7 Nov 2010 - 16:54 | |
| J'ai mis ce livre (Belle du Seigneur) au programme de mon Club de lecture francophone parce que je l'ai beaucoup apprécié. Mais pourquoi s'entêter à vouloir le présenter comme un "roman d'amour"? Je n’ai jamais rien lu d’aussi faux. Et si, comme je l’ai entendu dans une interview de Cohen, il a écrit ce livre pour une femme, drôle de cadeau en négatif. L’amour pousse sur un terreau truqué : l’apparence, le physique appétissant, la jeunesse, la dentition complète. Il est périssable, condamné: on a beau l’entourer de soins attentifs, il ne dure pas. Et il devient vite une corvée s’il est vécu en vase clos. Les deux héros en meurent. Oh ! Les pages inoubliables de ce double suicide ! Les gestes de l’acte sexuel sont saccagés : étude clinique, humoristique et objective de la copulation, certaines pages peuvent justifier le choix de la chasteté ! La description du baiser-douanier, de cette exploration mutuelle des muqueuses ….Ah ! Il faudra l’oublier très vite (impossible) avant d’embrasser. Il annihile toute éthique : mais ça ce n’est pas nouveau ! L’envoi du mari en mission, l’étui à cigarettes offert à l’amant, le nid d’amour au domicile des parents du conjoint. Tout énumérer serait un inventaire fastidieux et mesquin. Sous toute séduction, même subtile et raffinée, un schéma primitif : la femme sélectionne l’homme le plus fort et le plus armé pour la lutte et la chasse : pectoraux, dentition, force athlétique. L’homme choisit la femme pour assurer la reproduction : les « globes », les hanches etc.…On a beau draper tout ça sous des oripeaux poétiques et éthérés, on n’y coupe pas ! Non, franchement, ce n'est pas un roman à mettre entre toutes les mains. Romantiques, s'abstenir. Quant aux pages où apparaissent les "Valeureux"....elles sont la marque de la judaïté de Cohen, pages douloureuses et bouffones, étoile jaune auto-proclamée! Je le relis pour la 3º fois. (pour le club) (Zut, avec mon clavier espagnol, je ne peux pas faire correctement 3º)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Ven 19 Nov 2010 - 21:40 | |
| Quelqu'un a entendu parler de ça? http://www.imdb.com/title/tt0810772/ Ça me semble vraiment impossible! Qu'en pensez-vous? De plus, casting n'importe quoi. Qui est Isolde? et Van Vries? ça me donne envie de hurler.... |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 20 Nov 2010 - 10:05 | |
| C'est plus que possible le film est en tournage en ce moment en Italie, on peut voir des photos sur des sites. Sinon je pense que c'est une adaptation assez libre du livre, donc il est possible qu'il y ait une différence avec l'histoire de Cohen | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 15 Oct 2011 - 14:23 | |
| J'ai du mal à entrer dans "Mangeclous", le burlesque, la loufoquerie, c'est pas trop mon truc, mais bon je vais insister. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Mar 18 Oct 2011 - 17:34 | |
| P. 95 :j'abandonne, ce genre rabelaisien n'est pas pour moi. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Mar 18 Oct 2011 - 20:26 | |
| http://www.fabula.org/revue/cr/108.php Monilet, quand j'ai lu Belle du Seigneur, les passages où Les Valeureux apparaissaient m'ont beaucoup déroutée. La Cave, les Rosenthal, tout cela me paraissait grinçant. Je n'ai pas lu Mangeclous. Je me suis fait une petite théorie....un peu aidée par ce que j'ai lu à droite et à gauche sur Cohen. Je pense, et c'est une idée que j'ose à peine exprimer tant elle est simpliste: Cohen s'empare du grotesque de ses coreligionnaires, l'augmente, le surdimensionne afin que...personne ne le fasse "mieux que lui", et ce, sans faire partie du groupe incriminé. C'est un peu comme une étoile jaune autoproclamée! Je ne sais pas si ceci s'applique à Mangeclous, mais pour l'épisode des Rosenthal dans B.du S., ça m'a aidée. Il faudrait peut-être être juif, et de Corfou pour entrer dans le jeu de Cohen. |
| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Mer 15 Aoû 2012 - 7:59 | |
| Je découvre Albert Cohen et Belle du seigneur. Je lis avec gourmandise les alternances de points de vue : - La description au vitriol de la "bonne" société genevoise (les Deume sont à mourir de rire, Cohen en dressant un portrait absolument terrible) et du petit monde de la SDN qui fait penser férocement à La vie des animaux. - Spoiler:
« Sous les rires, les sourires et les plaisanteries cordiales, un sérieux profond régnait, tout d'inquiétude et d'attention, chaque invité veillant au grain de ses intérêts mondains. Remuant le glaçon de son verre ou se forçant à sourire, mais triste en réalité et dégoûté par l'ineffable inférieur qui lui cassait les pieds, chaque important se tenait prêt à s'approcher tendrement d'un surimportant enfin repéré, mais hélas déjà pris en main par un raseur, rival haï, surveillait sa proie future tout en feignant d'écouter le négligeable, se tenait sur le qui-vive, les yeux calculateurs et distraits, prêt à lâcher le bas de caste après un hâtif « à bientôt j'espère » (ne pas se faire d'ennemis, même chétifs) et à s'élancer, chasseur expert et prompt à saisir l'occasion, vers le surimportant, bientôt libre, il le sentait soudain. Aussi, ne le lâchait-il plus des yeux et tenait-il prêt un sourire. Mais le surimportant, pas bête, avait flairé le danger. S'étant brusquement débarrassé de son actuel raseur et faisant mine de n'avoir pas vu le regard et le sourire de l'horrible important, regard d'aimante convoitise et sourire de vassalité à peine esquissé mais tout prêt à s'élargir, le surimportant, feignant donc la distraction, s'esbignait en douce et disparaissait dans la foule buvante et masticante, tandis que le pauvre important, déçu mais non découragé, triste mais tenace et ferme en son propos, s'apprêtait, débarrassé de son casse-pieds personnel, à forcer et traquer une nouvelle proie.
Cependant, ayant échappé au danger de dévalorisation sociale, le surimportant s'approchait adroitement d'un encore plus important, un sursurimportant, hélas entouré d'une cour approbatrice. Les yeux déjà humides d'obéissance, le visage déjà passionnément modeste et tendre, il se disposait à son tour à harponner dès que possible mais dignement, non par fierté d'âme mais parce qu'il fut préjudiciable de se déprécier. Il attendait l'occasion de capture, le moment où le sursurimportant se serait enfin débarrassé du cercle des adorateurs épanouis, et il détestait ces concurrents qui s'éternisaient, réchauffés par le soleil de puissance. Doux et patient comme le phoque devant le trou creusé dans la glace et où va peut-être apparaître le poisson, il attendait et préparait en sa sociale caboche un sujet de conversation vif et amusant, susceptible d'intéresser le sursurimportant et de lui en valoir la sympathie. De temps à autre, il fixait ses yeux sur les yeux du convoité dans l'espoir que celui-ci le reconnaîtrait enfin, lui sourirait de loin, ce qui lui permettrait de s'approcher tout naturellement et de se joindre, à son tour fémininement jouissant, au cercle des autres vassaux. Mais les supérieurs reconnaissent rarement les inférieurs.
Etc. »
- La très tendre loufoquerie des oncles Solal (à mourir de rire aussi : je les adore !). - Spoiler:
« Allons ami, s'écria Mangeclous en l'enlaçant, buvons d'un coeur vaillant et profitons de notre temps de vie ! Foin des discriminations raciales ! Et même je suis prêt à crier gloire au seigneur Jésus, fils de dame Marie, à condition que de ton côté, bon Hippolyte, tu cries gloire au seigneur Moïse, ami intime de Dieu ! Et bref que vivent les Chrétiens car ils ont du bon ! Sur quoi, de religions différentes, mais amis jurés jusqu'à la mort, buvons et chantons et embrassons-nous avec grâce car ce jour est de fête et l'amitié est le sel de la vie ! »
- Les monologues d'Ariane (écrit comme s'ils étaient pensés : désordonnés, sans ponctuation), qui troublent l'apparence falote du personnage. Elle tente de s'adapter au mieux à son environnement. Mais y avait-il beaucoup d'alternatives pour une femme, à l'époque ? Tout cela dans un style enlevé et brillant. Je continue donc ma lecture avec délectation... | |
| | | Menyne Agilité postale
Messages : 864 Inscription le : 26/04/2008 Age : 53 Localisation : dis z'y mieux !
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 22 Déc 2012 - 20:48 | |
| Enfin, je m'arrête quelques minutes sur le forum pour vous parler de Belle de seigneur, que j'ai lu cet été. Je ne sais pas comment débuter ... car je n'ai pas été emballée par cette histoire. Premier constat : c'est un livre épais mais qui aurait pu l'être un peu moins ! Il y a de nombreuses longueurs et certains passages semblent être 'jetés' là . Je ne comprends pas tous ces éléments sur la condition juive. Je suis peut- être passée à côté, mais je ne vois vraiment pas ce qu'ils apportent à l'histoire. Il est dit que c'est une histoire d'amour où il est fait l'éloge de la femme . Si c'est ça l'amour, quelle horreur ! Les personnages ne sont que dans l'apparence, le mensonge. Ils ne se montrent jamais ce qu'ils sont vraiment. Ils s'aiment pour ce qu'ils représentent : la beauté, la richesse. C'est d'une tristesse. Ils se cachent, n'acceptent pas les changements de leurs corps. Ils n'aiment qu'une image. Leur histoire a débuté de cette manière et ils ne peuvent revenir en arrière. La femme, bien sûr est belle ... mais aussi très futile. Elle semble bête, c'est affligeant. Je ne trouve pas du tout que cela soit une éloge. Au final, ce n'est pas l'histoire qui me déplaît mais c'est ce qu'elle est sensée représenter. Si on m'avait dit , "tu verras, c'est une critique des histoires d'amour ", je crois que j'aurais apprécié. Mais dire, que c'est une belle histoire d'amour, impossible pour moi et je ne souhaite à personne de vivre une telle relation ( ou alors seulement pour l'aisance financière ). Par contre, la famille Deume est un régal. Les descriptions des heures de travail du fiston sont mémorables. Sincèrement, je me demande si ce roman n'est pas simplement une sacré critique de notre société : "à bas les fonctionnaires qui ne font rien et vive le bling-bling et le superficiel". C'était mon premier Albert Cohen et pour l'instant, je n'ai pas trop envie de découvrir ces autres romans. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 22 Déc 2012 - 22:14 | |
| - menine a écrit:
- Si on m'avait dit , "tu verras, c'est une critique des histoires d'amour ", je crois que j'aurais apprécié.
Je garderai ça en mémoire quand je lirai ce livre... un jour ! J'avais bien cru comprendre qu'il y avait des longueurs, mais aussi des bons passages sur les fonctionnaires, ça rejoint donc ce qu'on m'avait dit... | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Albert Cohen [Suisse] Sam 22 Déc 2012 - 22:45 | |
| Je crois qu'hélas ce livre de Cohen finit toujours pas décevoir lorsqu'il est présenté de façon aussi réductrice. Ma lecture de ce roman est lointaine et je ne pourrais pas trouver les mots qui rendent hommage au talent de cet écrivain. Il faut se laisser du temps pour y revenir et pour le lire d'un autre oeil, comme beaucoup de livres.
Menine, je comprends ta déception. Peut-être devrais-tu essayer Le livre de ma mère un jour ou l'autre pour ne pas partir avec ce sentiment de déception. | |
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