Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Revue de littérature

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mimi54
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 4 Nov 2011 - 5:31

kenavo a écrit:
mimi54 a écrit:
Rien sur Nancy Sad
je me rappelle qu'une grande librairie au Luxembourg avait eu pendant un mois plusieurs exemplaires et j'avais demandé au libraire s'ils l'auraient maintenant régulièrement, plus besoin d'abonnement, je pourrais aller le chercher chez eux..
mais non, ils avaient testé avec un numéro mais pour eux le prix qu'ils devaient payer, ne rendaient pas le 'service au client' puisqu'ils devaient le donner gratuit
de moins en moins de libraires veulent faire peut-être cette dépense..

Et en plus, ils n'ont pas répondu à mon mail de demande de renseignements........
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 4 Nov 2011 - 8:48

colimasson a écrit:
Eh eh, qui est-ce qui va aller dans sa librairie préférée demain ? dentsblanches

(elle est chouette la couverture de ce mois !)
Very Happy

mimi54 a écrit:
Et en plus, ils n'ont pas répondu à mon mail de demande de renseignements........
oui.. leur 'service avant et après vente' Wink ne semble pas bien fonctionner
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 4 Nov 2011 - 21:52

Je suis déçue... Ils avaient seulement l'ancien magazine... (m'en vais les secouer moi !)
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 11 Nov 2011 - 8:48

Revue de littérature - Page 13 A2019


Le dossier de ce mois: Drago Jancar, son fil est ici
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyDim 27 Nov 2011 - 21:31

Découverte d’une auteur considérée comme l’un des meilleurs jeunes écrivains de langue espagnole à travers une des nouvelles de son livre La furie des pestes (pas encore traduit en français) dans le Books n°27. Il s’agit de Samantha Schweblin.

Revue de littérature - Page 13 A4ddce10
Un petit avant goût ?

« Il joint ses mains et me supplie avec une mimique adorable, comme un ange sur le point de pleurer. Parfois, les pointes de sa nageoire argentée ondulent un peu et me frôlent les chevilles. Les écailles sont râpeuses mais c’est une sensation agréable. »

Et disponible en lecture intégrale : ICI

Laisse un sentiment étrange…
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyDim 27 Nov 2011 - 21:34

Envie de propos sordides et de phrases qui tachent ? « Dans la tête des soldats de la Wehrmacht », un article du Books n°27, présente un livre de Sönke Neitzel, recueil de conversations des soldats allemands faits prisonniers entre 1939 et 1945.

Revue de littérature - Page 13 954d1e10
Quelques extraits :

« Greim : Un jour, on a mené un raid sur Eastbourne. On est arrivés et on a vu un château. Apparemment, il y avait un bal ou quelque chose comme ça, en tout cas plein de dames en tenue de soirée et un orchestre. La première fois, on s’est contentés de survoler, mais ensuite on a piqué et tout canardé. Ah ! Mon ami, c’était vraiment le pied. »


Plus léger ?

« Zoltlöterer : J’ai tiré sur un français par derrière. Il était à vélo.
Weber : De très près ?
Zoltlöterer : Oui.
Heuser : Il voulait te faire prisonnier ?
Zoltlöterer : Tu parles ! Je voulais le vélo. »



Sur le ton des confidences…

« Pohl : Le deuxième jour de la campagne de Pologne, j’ai dû bombarder une gare de Poznan. Huit des seize bombardes sont tombées dans la ville, en plein milieu des maisons. Ca ne m’a pas vraiment réjoui. Le troisième jour, ça m’était égal, et le quatrième, j’y ai pris plaisir. Pour se mettre en appétit, on poursuivait des soldats isolés à travers champs et on les laissait gisant les bras en croix avec quelques balles dans la peau. »


Revue de littérature - Page 13 73e97a10
Evidemment, ce recueil de conversations n’est pas gratuit et vise à démontrer la gratuité de la violence dans le quotidien de ces soldats de la Wehrmacht :

« La violence exercée par une armée au quotidien ne dépend pas des individus qui la composent. Croire à la capacité de se contrôler serait méconnaître la dynamique psychologique des combats. Bien plus décisive est la discipline insufflée d’en haut. »


« Les hommes ayant naturellement des tendances sadiques ou violentes représentaient, dans la Wehrmacht comme ailleurs, environ 5% du groupe. Les chercheurs ont montré que c’est la proportion approximative de personnes dont les penchants sociopathes sont, en temps de paix, bridés par la menace de la répression. »


En guise de conclusion…

« En un sens, c’est l’enseignement le plus dérangeant de ces comptes rendus d’écoutes : la morale qui guide les actions de l’homme n’a pas son fondement en lui, mais dans les structures qui l’entourent. Que celles-ci se transforment, et tout devient possible, même l’horreur absolue. »

Un enseignement dont nous pouvions nous douter, mais dont la preuve apparaît en filigrane dans cet article.
Le début est à consulter ICI
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyDim 27 Nov 2011 - 21:44

Qui aurait pu le croire ? Dans Books, même les articles traitants des gargouilles de la Cathédrale Notre-Dame sont intéressants !
Disponible en lecture intégrale : ICI

Revue de littérature - Page 13 8b44b110
Avec une sélection des passages que j’ai le plus appréciés :

Citation :
Érodées par l’eau qu’elles évacuent, les gargouilles subissent de plein fouet les assauts des intempéries. Formant, selon l’expression de l’historien d’art Michael Camille, l’« épiderme du monument », elles n’ont pas été conçues pour durer, mais comme des éléments de décoration temporaires. Voilà qui explique peut-être leur caractère désinvolte et irrévérencieux : à l’image des bouffons du roi, elles pouvaient exprimer des vérités désagréables. Les ornements connus sous le nom de chimères n’avaient pas cette excuse de l’évanescence, et le mystère de ces mutants à bouche de poisson, de ces goules dévoreuses de chair fraîche et autres diables masturbateurs reste entier. C’est, croit savoir Camille, « pour se protéger des démons qu’il est chargé de sculpter que l’artiste médiéval les tourne en dérision ».


Citation :
Lors de son premier séjour à Paris, le jeune Freud – venu étudier l’hystérie auprès de Charcot – aimait arpenter les galeries de Notre-Dame, « entre les monstres et les diables ». Mais les véritables monstres, il les voyait dans la rue : « Les gens m’ont tout l’air d’appartenir à une tout autre espèce que nous […]. C’est le peuple des épidémies psychiques, des convulsions historiques de masse et il n’a pas changé depuis le temps de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (1). » Les chimères pouvaient symboliser, nous dit Camille, le « regard phallique », ou bien une sexualité féminine débridée. Pour d’autres, c’étaient des « antennes cosmiques », gardiennes de mystères ésotériques. Plus tard, elles cristallisèrent toutes sortes de fantasmes. Ainsi la Stryge s’est-elle tour à tour prêtée à une caricature de Guillaume II, à celle du Juif vu par les nazis et à une icône gay. Des répliques de gargouilles firent leur apparition sur le Chrysler Building et à Gotham City, la ville imaginaire de Batman.


Citation :
Mais les vraies gargouilles n’avaient pas dit leur dernier mot. Notre-Dame a connu une nouvelle restauration en 1996. Pendant que les échoppes de l’île de la Cité écoulaient leurs stocks de marchandises Disney – tapis de souris à l’effigie des gargouilles et autres Stryges mécaniques hurlantes –, quelque chose d’étrange se tramait derrière les échafaudages. Une fois les bâches retirées, on était censé pouvoir de nouveau admirer les gargouilles et les chimères dans toute leur authentique étrangeté. Mais quelque chose avait changé : certains monstres esquissaient un petit sourire bête ; d’autres avaient l’air franchement niais. Une force invisible et irrésistible avait guidé la main des restaurateurs. Les monstres avaient mué, laissant entrevoir une perspective plus effrayante encore que le Jugement dernier : les valets de la culture américaine de masse avaient colonisé le plus éminent symbole de la tradition française. La cathédrale disneyifiée, sa diabolique ménagerie n’a pas fini de faire naître d’horribles cauchemars. Seule la patine des pluies acides et de la pollution pourra la rendre à son énigme. En attendant, la Stryge flambant neuve se lèche les babines en pensant au McDonald’s récemment ouvert dans le Carrousel du Louvre.
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyMar 29 Nov 2011 - 21:46

Comment ne pouvais-je pas revenir sur le dossier du dernier Books (n°27) ? Consacré à la Russie et à l'intrigante identité de cet Etat, encore une fois, on découvre une foule d'informations variées et prenantes. Petit tour rapide du dossier...

Revue de littérature - Page 13 23736610

On trouvera entre autres un entretien avec Irina Borogan, journaliste russe qui a cofondé avec Andreï Soldatov le site agentura.ru pour recueillir des informations sur les agences de sécurité russe. Elle revient sur le pouvoir démesuré des officiers du FSB :

Revue de littérature - Page 13 46ec5510

« Créé après la mort de Staline, le KGB était certes une institution redoutable, mais il était étroitement contrôlé par le Parti communiste et son emprise sur la société russe était moins large. Le FSB n’est contrôlé ni par un parti ni par la Douma, la chambre basse du Parlement. On peut le comparer aux moukhabarat, les polices secrètes des dictatures arabes : il en réfère uniquement au pouvoir suprême, est impénétrable, corrompu, brutal. »
Début de l’article

Après un article sur un essai de Lev Goudkov qui s’interroge sur La vraie nature du système (dictature ? totalitarisme ? régime de transition ? il semblerait que ce ne soit rien de tout cela…), suit un article inspiré d’un livre de Boris Nemtsov qui, lui, voit clairement en la Russie le régime même de la kleptocratie.

Revue de littérature - Page 13 A7022410
Boris Nemtsov, principal dénonciateur de la kleptocratie poutinienne, arrêté par des agents du FSB.

« Ce n’est pas un système hyperrépressif. Il n’y a pas d’agents d’une mythique Tchéka dont il faudrait avoir peur. C’est un groupe hétéroclite d’escrocs unis sous le portrait de Poutine. »
Alexeï Navalny

Pour Ian Bremmer, politologue américain, le problème de la Russie relève de la dictature des médiocres.

Citation :
"Les cadres issus de l’ancien KGB ne sont pas responsables des déficiences du système politique. Le vrai problème, c’est l’arrivée aux postes clés d’une noria de nullités corrompues. Les meilleurs quittent le pays. La Russie est devenue une sorte d’État privé, de nature féodale, où la politique n’est qu’un type d’affaires parmi d’autres."

"[…] la Russie a construit un système où l’exercice des pouvoirs de l’Etat est devenu une entreprise monopolistique. Elle est contrôlée principalement par les amis et les comparses du fondateur du régime, Vladimir Poutine, et fidèlement mise en œuvre par les recrues les plus serviles et les moins talentueuses. Toutes les grandes compagnies nationales sont liées aux autorités fédérales ou contrôlées par elles, et les entrepreneurs locaux doivent marchander avec la bureaucratie régionale. Toutes les nouvelles fortunes amassées dans les années 2000 appartiennent aux amis de Poutine et ceux qui l’ont aidé à bâtir cette « verticale négative ». Voilà pourquoi, dans les années à venir, la compétition au sein de l’élite diminuera, la qualité de la gouvernance se détériorera et ce qui reste d’un management efficace s’effondrera. Tenter d’inverser ces tendances serait une démarche totalement illogique pour la classe politique."

Les écrivains s’expriment ensuite sur le sujet… On retrouve Viktor Pelevine et l’extrait d’un texte publié dans Eau d’ananas pour la belle dame, recueil de nouvelles paru en 2011.

Revue de littérature - Page 13 8e088210

"Le bureaucrate s’est adapté au « communisme », il s’est adapté à la « liberté », et il fera de même non seulement pour l’ « islam », mais aussi pour n’importe quel culte martien –car l’usurpation du pouvoir ayant le vol pour objectif peut se produire sous n’importe quel habit et accompagné de n’importe quelle chanson."

Un article d’Evgueni Ermoline analyse également la tendance de la littérature russe au cynisme à travers deux romans : Près de Zéro de Doubovitski et Le pont Kamenny de Terekhov.

« Rien dans ce monde n’a de sens. Ni la mort en masse à l’époque stalinienne. Ni la grandeur des chantiers staliniens. Ni les menues passions de nos jours. Ni les grands sentiments. Sans importance. Sans intérêt. Ces fouilles fanatiques du passé ne mènent nulle part. car tout le passé se termine par un crématoire, une pierre tombale, une maison de retraite, la sclérose, Alzheimer. On s’en fiche. Aucun sens. Et les recherches de la vérité finissent par en trouver trois versions dont aucune n’est authentique. »
Le pont Kamenny

« Personne n’aime la vie que nous menons. La nature, l’histoire, la défunte grande littérature russe, les animaux domestiques, la famille –tout cela, oui. Mais la vie –non, personne ne l’aime. »
Terekhov

Et pour clore le dossier, Galia Ackerman nous livre un entretien avec Edouard Limonov que l’on peut retrouver en intégralité ICI (petit coup de pouce pour Carrère ?)

Revue de littérature - Page 13 Limono10
(j'adore cette photo Razz)

Citation :
Les Russes sont-ils vraiment « décervelés par les médias aux ordres » ?

Les « Russes » forment une multitude de groupes différents, et non une mer monotone de têtes qui pensent toutes la même chose. Aujourd’hui, les riches ont peur de Poutine (à cause de l’affaire Khodorkovski), les pauvres s’en sont détournés (après la monétisation des avantages en nature en 2005), l’intelligentsia le hait car il a détruit la politique et réduit les libertés à un minimum. Il n’y a sans doute que les retraités qui l’approuvent : ils constituent sa base électorale.

Dossier intéressant qui montre à la fois l’admiration et la répulsion que peut provoquer le régime de Poutine, avec des pistes de lecture nombreuses…
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyJeu 1 Déc 2011 - 13:24

Je déconseille pour les gens avec peu ou aucun caractère Cool de jeter un oeil dans le nouveau PAGE des Libraires

Revue de littérature - Page 13 A2306

Il s'agit de l'édition de fin d'année avec les livres pour les fêtes, surtout des beaux livres à faire fondre toute résolution de tenir bon et dire non Revue de littérature - Page 13 519158

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyJeu 22 Déc 2011 - 22:07

(je pensais poster cet article sur le fil consacré à Montaigne mais comme il n'existe pas encore... je viens plutôt ici Wink )

Revue de littérature - Page 13 Thumb-10

Dossier très intéressant sur le thème de la douleur dans le Philo du mois de novembre.
Un petit extrait avec le philosophe Montaigne pour vous appâter :

Citation :
"Âmes sensibles s’abstenir : un jour de décembre 1580, alors en séjour à Rome, Montaigne dit avoir expulsé « une grosse pierre, dure, longue et unie, qui s’arrêta cinq ou six heures au passage de la verge ». Horreur et compassion du lectorat masculin… ? Depuis 1578, Montaigne est atteint de la gravelle, dite aussi « maladie de la pierre » -ce que l’on appelle aujourd’hui les coliques néphrétiques-, où des calculs rénaux se logent dans le canal de l’urètre, générant d’atroces douleurs. Dans osn Journal de voyage, le gentilhomme bordelais nous livre ses chroniques « gravelleuses », ne nous épargnant aucun détail trash ; ainsi, un jour d’août : « Je rendis ma pierre non sans douleur et sans effusion de sang. […] Elle était de la grandeur et de la longueur d’une petite pomme ou noix de pin […] et avait exactement la forme du membre masculin. » […]

Vis-à-vis de la douleur, Montaigne préfère la coexistence pacifique à la guerre froide. Il se méfie comme de la peste des traitements forcés et des docteurs (« Et combien n’ont pas manqué d’en mourir, ayant trois médecins à leur cul ? »). Il faut plutôt s’habituer à son mal, s’accommoder de la souffrance parfois insoutenable mais toujours passagère. […] Car les affres du corps sont autant de purges salutaires (« ma nature élimine avec ces pierres ce qu’elle a de superflu et de nuisible ») qui nous ouvrent les yeux sur notre finitude. Etre hospitalier et même intime avec sa propre douleur pour mieux apprendre à mourir sans crainte. Montaigne pousse cette familiarité avec la gravelle jusqu’à en faire l’apologie : elle ne l’empêche pas de monter à cheval « dix heures » de suite et « laisse l’intelligence et la volonté » à disposition ; « elle vous éveille plutôt qu’elle ne vous assoupit ». Bref, les coliques néphrétiques ont du bon. Ont-elles été sensibles à cet hommage ? Quand Montaigne mourra, ce sera pour des raisons physiologiques difficiles à démêler ; en tout cas, pas de la gravelle…"


Bon, bon, je vous l'accorde, cet article réveille surtout les instincts les plus malsains mais le reste du dossier, sans faire tout le temps dans le morbide, est très intéressant aussi...
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyJeu 22 Déc 2011 - 22:24

colimasson a écrit:
(je pensais poster cet article sur le fil consacré à Montaigne mais comme il n'existe pas encore... je viens plutôt ici Wink )

Une autre solution aurait été de créer le fil dentsblanches

Il existe un fil consacré à Montaigne, mais plutôt à la visite de sa maison, à lire ici.
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 23 Déc 2011 - 21:47

eXPie a écrit:

Une autre solution aurait été de créer le fil dentsblanches

Chuut... Fait croire que je n'avais pas pensé à cette éventualité..
. dentsblanches

Et j'avais bien vu l'autre fil mais bon, ce n'est pas exactement la même chose, si ? scratch
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyVen 23 Déc 2011 - 22:34

colimasson a écrit:
eXPie a écrit:

Une autre solution aurait été de créer le fil dentsblanches

Chuut... Fait croire que je n'avais pas pensé à cette éventualité..
. dentsblanches

Et j'avais bien vu l'autre fil mais bon, ce n'est pas exactement la même chose, si ? scratch
Effectivement, ce n'était pas la même chose... Le fil consacré à l'écrivain n'existe pas encore...
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyDim 26 Fév 2012 - 21:56

Encore une fois, je cite le magazine Books...


Revue de littérature - Page 13 Eb640e10

Dossier du dernier numéro (n°29) consacré aux psychotropes.

Pour un aperçu du contenu du dossier, l'article d'introduction :
Spoiler:
ICI

L’article le plus développé prend ses sources dans le livre Détraquée. Malaise dans la psychiatrie de Daniel Carlat, mais s’inspire aussi de documents rédigés par Irving Kirsch et Robert Whitaker.

Revue de littérature - Page 13 C53abc10
Le débat commence avec des chiffres :

Citation :
Les Américains semblent confrontés à une épidémie galopante de maladies mentales. Du moins si l’on en juge par le nombre des personnes traitées pour cela. La population souffrant de troubles psychiques suffisamment sérieux pour ouvrir droit au « revenu de sécurité supplémentaire » (SSI) ou à l’assurance handicap de la Sécurité sociale (SSDI) était près de deux fois et demie plus nombreuse en 2007 (1 Américain sur 76) qu’en 1987 (1 sur 184). S’agissant des enfants, la hausse est encore plus étonnante – le chiffre a été multiplié par trente-cinq sur la même période. Les maladies mentales sont aujourd’hui la principale cause d’invalidité chez les mineurs, loin devant les handicaps physiques tels que l’infirmité motrice cérébrale ou la trisomie 21.

A quoi imputer cette hausse ? A une épidémie de maladies psychiques ? A un meilleur diagnostic des troubles mentaux ? A une tendance diabolique à voir la maladie mentale dans n’importe quel trouble bénin (ce que tendrait à confirmer les modifications que pourrait recevoir la dernière version du DSM) ? Et si les psychotropes étaient aussi efficaces que ce que l’on prétend, pourquoi ne parviennent-ils pas à endiguer cette hausse des chiffres ?

La découverte des psychotropes et de leurs effets majeurs dans les années 50 est rappelée :

Citation :
Avec la découverte que les psychotropes influaient sur le taux des neurotransmetteurs, on a vu surgir cette théorie : les maladies mentales sont provoquées par une anomalie dans la concentration de ces substances chimiques à l’intérieur du cerveau –anomalie qui est précisément corrigée par le médicament approprié.

Ce qui amène au constat ironique :

Citation :
Ainsi, au lieu de mettre au point un médicament pour traiter une anomalie, on a postulé une anomalie correspondant à un médicament.
[…]
Comme l’écrit Carlat, « en suivant ce raisonnement, on pourrait dire que la cause de toutes les affections douloureuses est une carence en opiacés, puisque les narcotiques prescrits contre la douleur activent les récepteurs opioïdes dans le cerveau ». On pourrait aussi expliquer que la fièvre est due à un manque d’aspirine…

Car en effet :
Citation :

En amont du traitement, le fonctionnement des neurotransmetteurs semble normal chez les personnes atteintes de maladies mentales.

Considérant l’effet placebo des antidépresseurs, Kirsch note que :

Citation :
[…] même des traitements non considérés comme des antidépresseurs –l’hormone thyroïdienne de synthèse, les opiacés, les sédatifs, les stimulants et certains remèdes à base de plantes –étaient aussi efficaces qu’eux pour atténuer les symptômes. « Quand ils sont administrés en tant qu’antidépresseurs, écrit Kirsch, les médicaments qui font augmenter, baisser ou n’ont pas d’effet sur la sérotonine soulagent tous de la dépression à peu près au même degré. »

Revue de littérature - Page 13 Dda31a10
Illustration Carole Gourrat

Sur la question de la nocivité des psychotropes, Whitaker fonde une hypothèse (un peu trop ?) alarmiste :

Citation :
Au cours des deux dernières décennies, période durant laquelle la prescription de médicaments psychiatriques a explosé, le nombre d’adultes et d’enfants handicapés par une maladie mentale a augmenté à une vitesse hallucinante. Nous en arrivons donc à une question évidente, bien qu’elle soit à sa manière hérétique : notre paradigme thérapeutique fondé sur l’utilisation de médicaments peut-il, de quelque façon imprévue, alimenter ce fléau de l’époque moderne ?

Quel serait le mécanisme à l’œuvre dans le déclenchement de cette nuisance ? Une réponse :

Citation :
Quand, par exemple, un antidépresseur ISRS comme le Seropram fait augmenter le taux de sérotonine dans les synapses, il provoque des changements compensateurs par un processus de feedback (rétroaction) négatif. En réaction au taux élevé de sérotonine, les neurones présynaptiques qui la sécrètent en libèrent de moins grandes quantités et les neurones postsynaptiques deviennent moins sensibles. Car le cerveau s’efforce d’annuler les effets du médicament. Il en va de même pour les produits qui bloquent les neurotransmetteurs, en sens inverse. Par exemple, les médicaments antipsychotiques arrêtent la dopamine, mais les neurones présynaptiques compensent en en libérant de plus grandes quantités, et les neurones postsynaptiques l’absorbent plus avidement.
Une consommation de longue durée aboutit, selon les termes de Steve Hyman […] à « des altérations substantielles et durables du fonctionnement neuronal ». Le cerveau […] commence à fonctionner « qualitativement aussi bien que quantitativement » d’une manière « différente de l’état normal ». Au bout de plusieurs semaines, les efforts compensateurs du cerveau commencent à échouer, et des effets seconaires reflétant le mécanisme d’action des médicaments se manifeste.

Et la psychothérapie traditionnelle dans tout ça ?

Citation :
En 196, il [Leon Eisenberg] écrivait que la psychiatrie, naguère « sans cervelle », était désormais « sans esprit ». Il voulait dire qu’avant l’introduction des psychotropes, la profession n’accordait guère d’intérêt aux neurotransmetteurs, ni à aucun autre aspect du cerveau.
[…]
En adoptant pleinement le modèle biologique des maladies mentales et le recours aux médicaments, la psychiatrie pouvait à la fois reléguer les autres thérapeutes dans une position subalterne et s’affirmer comme une discipline scientifique, au même titre que le reste de la profession médicale. Surtout, en accordant une place primordiale au traitement médicamenteux, la spécialité devint l’enfant chéri de l’industrie pharmaceutique, qui rendit bientôt sa gratitude tangible.

N’oublions pas les avantages financiers de la cure médicamenteuse…

Citation :
Comme la plupart des autres psychiatres, Carlat traite ses patients uniquement avec des médicaments, non au moyen de la thérapie par la parole, et il confie très franchement les avantages que cela présente. S’il voit trois patients par heure pour de la psychopharmacologie, a-t-il calculé, il obtient des assureurs environ 180 dollars de l’heure. En comparaison, la « thérapie par la parole » l’obligerait à ne recevoir qu’un seul patient par heure, ce pour quoi les assureurs lui verseraient moins de 100 dollars.

Pour étendre encore leur emprise, la nouvelle édition du DSM, qui implique la collaboration de nombreux patrons de grandes firmes pharmacologiques, inclut l’entrée de nouveaux troubles dont la légitimité laisse perplexe :

Citation :
[…] les limites des diagnostics seront élargies pour inclure les signes avant-coureurs de troubles, tel le « syndrome de risque de psychose » et le « léger déficit cognitif » annonçant peut-être une maladie d’Alzheimer. Le terme « spectre » est utilité pour dilater les catégories, par exemple : « spectre des désordres obsessionnels compulsifs », « troubles du spectre schizophrénique » et « troubles du spectre autistique ». Et l’on voit apparaître des propositions pour des entrées entièrement nouvelles, telles que « trouble d’hypersexualité », « syndrome des jambes sans repos », « boulimie compulsive ».

Autre dérive de la prescription médicamenteuse avec l’attribution du SSI aux Etats-Unis, très intéressante pour les familles pauvres :

Citation :
A l’heure où les familles à bas revenus rencontrent des difficultés économiques croissantes, beaucoup découvrent qu’une demande de versement du Revenu de sécurité complémentaire (SSI) pour incapacité mentale est la seule manière qu’elles ont de survivre. Cette prestation est plus généreuse que l’aide sociale et assure pratiquement que la famille aura également droit au Medicaid. Selon David Autor, professeur d’économie au MIT, « c’est devenu le nouveau système de protection sociale ».
[…] Mais pour y avoir droit, les postulants (y compris les mineurs pour lesquels des adultes font une demande) doivent presque toujours prendre des psychotropes.
[…] En décembre 2006, une fillette de 4 ans, Rebecca Riley, est morte dans une petite ville de la région de Boston d’une association de Clonidine et de Depakote, qui lui avaient été prescrits avec du Xeroquel pour « traiter » un « TDAH » et un « trouble bipolaire » -diagnostics posés quand elle avait deux ans.

L’article se conclut de manière classique en s’interrogeant sur la nécessité de l’emploi ou non des psychotropes et en regrettant le temps toujours réduit accordé à l’écoute du patient…

En complément, un article sur l’invention des psychotropes : ICI

Le reste du dossier apporte des points de vue un peu plus nuancés...
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MessageSujet: Re: Revue de littérature   Revue de littérature - Page 13 EmptyJeu 1 Mar 2012 - 15:30

J'ai eu hier (avec un peu de retard) le dernier numéro de PAGE des Libraires

Revue de littérature - Page 13 A3067

bourré comme toujours avec plein de bonnes pistes de lectures.. je vais en parler certainement lors des jours à venir sur le fil répérages nouveautés ou autres Very Happy

En plus j'ai eu contact via courriel avec eux, voici concernant leur site internet:

Citation :
pour l'instant le site pagedeslibraires.fr est en phase de test
Le lancement officiel du site est prévu pour septembre 2012
j'espère qu'à partir de ce moment vous pouvez tous profiter de ce site cheers
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