Souvenir, souvenirs

Attention groupe rock cultissime

Culte ne suffit pas.Il faut parler de Tulsa Train comme d'une rareté,l'équivalent d'un manuscrit perdu,ou comme un élément des rouleaux de Qumran dans le monde du rock'n'roll.Groupe légendaire aux disques introuvables même en export clandestin.Météore resté pour moi plus important que les Doors,Floyd ou les Byrds.Les initiés encore vivants comprendront.Souvenir indélébile,j'ai vu Tulsa Train,sur scène,en France.Je le jure.Mais que sait-on au juste de de ce quarteron magnifique,étoile filante de la fin des sixties?



Voilà le témoignage que je peux apporter.En fait Tulsa Train était un groupe français,le seul à avoir failli connaître une audience internationale.Ils jouaient dans une modeste Maison des Jeunes d'Ile-de France et c'était pour la réouverture de cette structure après mai 68 qui avait vu dans cette paisible bourgade de graves incidents.Je me souviens qu'un groupuscule avait été jusqu'à rayer le mot culture de son frontispice.Il me semble même que j'en avais fait partie.Tulsa Train avait copié son nom sur Jefferson Airplane,groupe phare de cette ère lointaine.On avait simplement changé la ville de Jefferson pour celle de Tulsa et l'avion en train.Génial.

Mis en scène sobrement dans le hall de la Maison le guitariste était monté sur la quatrième marche et l'organiste,un virtuose était un peu coincé contre les vestiaires.Le bassiste,de taille modeste mais arrogant pouvait laisser s'exprimer un batteur séduisant que s'arrachaient les adolescentes.Non il n'y a jamais eu de tee-shirts "I love Tulsa Train"Inutile de m'en demander.

Une foule nombreuse(43 personnes environ) se pressait frénétiquement .Le show commença.Inoubliable.Un an plus tard des types pourtant revenus de Woodstock pleuraient de rage d'avoir raté ça..D'entrée Phil(enfin Philippe) attaquait les riffs hargneux de Gloria,le célèbre tube de Van Morrison,qui,tient en deux accords,majestueusement relayés par Cal(enfin Claude)sur son orgue à trois octaves.La voix de Phil égrenant G,L,O,R,I,A, ponctuée des halètements de la basse de Reg(enfin Régis) résonne encore à mes oreilles de rocker

Deux autres accords,différents,pas très différents d'ailleurs et c'était une reprise de Hey Gyp que la voix rocailleuse et whiskieuse d'Eric Burdon le chanteur des Animals avait rendu célèbre et qui donnait à Sid(enfin Didier)l'occasion de cogner sur ses caisses.Version un peu autre,austère presque mais historique et que personne ne réécouterait de si tôt et pour cause.

Il y eut bien un troisième morceau mais la mémoire me fait défaut.Le public non plus ne tarda pas à faire défaut et tant mieux car Tulsa Train avait bien épuisé son répertoire.Nulle image,même pas argentique,nulle trace musicale même sur bandes magnétiques d'époque.Nul ne pourra jamais se faire une idée du fabuleux Tulsa Train qui restera gang maudit de la grande et belle histoire de la musique rock.

Tulsa Train c'est pourtant ce que le rock a produit de mieux.Quatre copains à peu près incapables d'aligner trois notes mais que leur jeunesse avait conduits dans un grenier où,durant quelques mois,ils ont pu se prendre pour les Stones.J'en étais,bien sûr,et je salue mes vieux amis dont l'un est depuis longtemps drummer bien loin d'ici près de Keith Moon(Who) et John Bonham(Led Zeppelin).

Les souvenirs, ça pousse comme l' herbe au printemps et meme ça fleurit !

Il y aurait des films ou des livres possibles avec vos témoignages...

Mais les souvenirs, comme les reves, sont personnels, uniques, irremplaçables...

Citation :

Tulsa Train c'est pourtant ce que le rock a produit de mieux.Quatre copains à peu près incapables d'aligner trois notes mais que leur jeunesse avait conduits dans un grenier où,durant quelques mois,ils ont pu se prendre pour les Stones.J'en étais,bien sûr,et je salue mes vieux amis dont l'un est depuis longtemps drummer bien loin d'ici près de Keith Moon(Who) et John Bonham(Led Zeppelin).

Bellonzo, je cherchais frénétiquement mais ce groupe ne me disait rien...

Merci pour ce bel hommage à un groupe forcément irremplaçable et unique et pour cette vision plein d'humour que tu nous en offres

Très sympathiques ces souvenirs..
Kenavo, on n'est pas "sur le net", on est entre nous

Citation :

De mon premier sentiment de honte.

dit Aériale.. La honte est un sentiment tellement fort chez les enfants que j'ai toujours essayé de l'éviter aux miens .. même si les mères ne peuvent pas tout éviter. Mais elles peuvent atténuer en expliquant et dédramatisant.
J'en ai un très fort vers le même âge qu'Aériale. 4 ans.
Un spectacle de clowns ou quelque chose comme ça. Et un animateur parlant aux enfants. Disant levez la main, ceux qui savent lire! Et j'avais levé la main! Et bien sûr, je ne savais pas lire.. Je me souviens encore l'avoir réalisé, et comment faire .. je suis partie en hurlant dans l'allée , je ne sais pas lire, je ne sais pas lire... J'en ris maintenant, mais c'était horrible..
Ca a été d'autant plus horrible que je me suis ramassée deux baffes paternelles, et je me souviens très bien de l'explication, car tout était expliqué clairement. Une pour avoir menti, une autre pour ne pas avoir su me tenir correctement!
Ah, on ne plaisantait pas chez les bourges, Bix

J' avais 17 ans, et je me souviens d' etre allé avec un ami chez des gens
qui avaient été mes voisins... et qui avaient trois filles de mon age à peu près...
Ah les filles !
Nous sommes entrés et nous nous sommes trouvés en présence de trois dames en train de papoter et que je ne connaissais ni d' Eve ni d' Adam !

J' ai bien essayé de sortir une phrase, mais le fou rire m' a gagné immédiatement. Mon ami s' est mis à rire à son tour.
... Et les trois dames nous ont imité.

Pendant un bon quart d' heure nous avons hurlé de rire. Comme des malades. Pliés en deux. Et sans pouvoir nous arreter.
Imaginez un peu !

Finalement, mon ami et moi avons fini par sortir à reculons, toujours riant...

Et vous savez quoi, j' en ris encore rien que d' y penser !

Nathria a écrit:

La date approche et je me souviens des cris et des rires de la Dyngus. Le lundi de Pâques, la coutume polonaise consistait à souhaiter du bonheur en arrosant ses proches d’eau. Le plus grand bonheur est d’asperger l’autre le premier. Evidemment, petit, on se laisse toujours avoir le premier, on est vite trempé. Puis avec les années, on se cache derrière les portes, on surprend les grands-parents lorsqu’ils ouvrent la porte d’entrée. J’attendais avec impatience la Dyngus. Tellement de fous rires !!! Et puis du coup, un autre souvenir. Ma babcia (arrière grand-mère) me racontait souvent cette anecdote : elle était lingère chez un conte polonais. Et le jour de la Dyngus, malgré les rires, c’était jour de grand travail, au château, les jeunes hommes y allaient à coups de seaux et vu l’époque (avril), les dames se changeaient et il fallait nettoyer en vitesse toutes les robes et jupons (vers 1900) qui ne séchaient pas bien vite. Tout le personnel était sur le « pied de guerre » car la Dyngus se souhaitait à l’intérieur comme à l’extérieur !!!

Śmigus-dyngus ou lany poniedziałek (lundi arrosé) reste toujours très vivace, ce n'est pas du tout quelque chose du passé. Il y a des gens qui évitent de sortir ce jour là pour ne pas se retrouver trempé. C'est encore une tradition païenne, pour la venue du printemps, il s'agissait de frapper les mollets avec des branchettes de saule, et s'arroser d'eau. Mais il était possible de se racheter, par exemple avec des oeufs peints (dyngus viendrait du mot allemand dingen, se racheter). Tout cela a bien sûr été christianisé au possible. Les imprudents touristes qui se trouverait à ce moment en Pologne sont en tous les cas prévenus, ils risquent d'être trempés....

Marie a écrit:

Kenavo, on n'est pas "sur le net", on est entre nous

Marie a écrit:

Très sympathiques ces souvenirs..

et oui, je rejoins Marie là-dessus.. et je pense d'autres l'ont aussi déjà dit.. trop sympa tous vos souvenirs

Je me souviens que le vent était un personnage réel et vivant quand j' étais enfant, d'autant plus intrigant qu' il était à la fois omniprésent et invisible.
Je l' entendais souvent le matin, à mon réveil. Il s' engoufrait dans les cheminées de la vieille maison et hurlait sous les portes comme s'il avait perdu son chemin.
Un chant sauvage et musical, tantot furieux ou exaspéré. Tantot suave et caressant. Toujours présent.
Je me souviens auss avoir pensé un moment que c'était les arbres qui produisaient le vent. Jusqu' à ce que je réalise les jours de grand vent qui était le maitre...

Je me souviens aussi, je me souviens toujours, que le bruissement du vent dans les pins, me fait penser à un voilier toutes voiles déployées.

J'avais six ans environ. Chaque soir j'avais peur de descendre au sous-sol parce que le balai avait élu domicile juste derrière la porte qui y conduisait. J'étais persuadée que si je descendais, le balai me poursuivrait. Que de frayeurs ! Maintenant j'en ris et c'est devenu un souvenir nostalgique d'une enfance innocente, mais à l'époque tous les prétextes étaient bons pour envoyer une autre personne à ma place.

Je me souviens avoir été fortement perturbée par un incendie qu'on voyait de la maison et que les pompiers peinaient à éteindre. Le lendemain midi, en rentrant déjeuner à la maison, j'ai ressenti une chaleur envahir mon corps et je suis rentrée chez moi les jambes à mon cou, en étant persuadée que le feu était imminent. J'étais hésitante : devais-je entrer ou rester à l'extérieur ?

Eve Lyne a écrit:

J'avais six ans environ. Chaque soir j'avais peur de descendre au sous-sol parce que le balai avait élu domicile juste derrière la porte qui y conduisait. J'étais persuadée que si je descendais, le balai me poursuivrait. Que de frayeurs ! Maintenant j'en ris et c'est devenu un souvenir nostalgique d'une enfance innocente, mais à l'époque tous les prétextes étaient bons pour envoyer une autre personne à ma place.

Comme toi, j'ai un souvenir de ce genre, mais c'était une sorte de cagibi plein de vieux vêtements un peu étranges (fourrures, dentelles etc), et surtout un mannequin de couturière, torse féminin sans tête. Mon frère et moi avions peur qu'il nous poursuive...Et que les les vêtements fassent de même (en rampant).

Nezumi a écrit:

toi, j'ai un souvenir de ce genre, mais c'était une sorte de cagibi plein de vieux vêtements un peu étranges (fourrures, dentelles etc), et surtout un mannequin de couturière, torse féminin sans tête. Mon frère et moi avions peur qu'il nous poursuive...Et que les les vêtements fassent de même (en rampant).

L'imagination des enfants est terrible, nous créant des peurs inutiles. Cela fait partie de l'apprentissage. Me concernant, j'ai toujours aussi peur du balai.

Eve Lyne a écrit:

J'avais six ans environ. Chaque soir j'avais peur de descendre au sous-sol parce que le balai avait élu domicile juste derrière la porte qui y conduisait. J'étais persuadée que si je descendais, le balai me poursuivrait. Que de frayeurs !

Nezumi a écrit:

Comme toi, j'ai un souvenir de ce genre, mais c'était une sorte de cagibi plein de vieux vêtements un peu étranges (fourrures, dentelles etc), et surtout un mannequin de couturière, torse féminin sans tête. Mon frère et moi avions peur qu'il nous poursuive...

Mon cas était encore un peu plus grave puisque pendant des années, quand nous avons déménagé, il a fallu que je fasse tous les soirs, avant d'aller au lit et de pouvoir m'endormir, le tour de toute la maison, en haut, en bas, regardant sous chaque meuble afin de m'assurer que rien n'y était caché (je ne savais pas quoi au juste! quelqu'un sans doute...ou une bête...). Mon père patiemment patiemment me prenait la main pour faire avec moi chaque jour la tournée d'inspection...
Je dois avouer qu'il me reste encore beaucoup de ces peurs...

coline a écrit:

il a fallu que je fasse tous les soirs, avant d'aller au lit et de pouvoir m'endormir, le tour de toute la maison, en haut, en bas, regardant sous chaque meuble afin de m'assurer que rien n'y était caché

faudrait peut être pas le dire à haute voix, mais je suis tellement peureuse - cela m'arrive encore aujourd'hui.. si je rentre tard et j'ai l'impression "qu'il y a quelqu'un" - je fais un petit tour de contrôle dans tout l'appartement pas tous les jours.. mais tous les 3-4 mois cela m'arrive

Eve Lyne a écrit:

L'imagination des enfants est terrible, nous créant des peurs inutiles. Cela fait partie de l'apprentissage. Me concernant, j'ai toujours aussi peur du balai.

Wah, mais c'est l'excuse imparable pour zapper la corvée balayage, ça! ("Non, vous comprenez, c'est un traumatisme d'enfance. J'en souffre encore..." ).

Nezumi a écrit:

Wah, mais c'est l'excuse imparable pour zapper la corvée balayage, ça! ("Non, vous comprenez, c'est un traumatisme d'enfance. J'en souffre encore..." ).