Lecture en commun - David Mitchell : Le fond des forêts

kenavo a écrit:

Nezami tu dois être contente, il cite Starsky et Hutch – il ne connaît vraiment que les bons trucs des années 80

Oui, quand il compare aussi leur improbable duo (à lui et Moran) à Torvill et Dean ça m'a rappelé des souvenirs télé. Toute une époque.

kenavo a écrit:

spooksJason arrive à attirer l’attention des garçons de son école qui forment le groupe le plus ‘attrayant’ pour faire partie. La description de son épreuve de courage est très bien illustrée – je dirais David Mitchell parle d’une expérience qu’il a fait lui-même Mais il va aussi se rendre compte que cet aspect "d’exclusivité" n’est pas dans tout les cas réconfortant.. Often I think boys don’t become men. Boys just get papier-mâchéd inside a man’s mask. Sometimes you can tell the boy is still in there (Je pense souvent que les garçons ne deviennent pas des hommes. Les garçons sont seulement papier-mâché dans un masque d’homme. Parfois on peut même dire que le garçon se trouve toujours à l’intérieur)

J'aime bien cette citation.

Nezumi a écrit:

bulle a écrit:

Je suis rendu dans la lecture de : Le chemin équestre
Comme tu dit passablement mouvementé. Doberman en triple .

Oui, il est marrant ce passage. Comment un vieux croûton irascible est transformé par la rumeur locale en croquemitaine...

Mitchell avec le personnage de Jason nous amène dans le rêve, la réalité, l'irréel et retour au réel.

Nezumi a écrit:

Le solarium (juillet)
Où l'on en apprend plus sur l'activité (secrète) de poète de Jason. Encore un chapitre particulièrement initiatique puisqu'il rencontre une vieille dame étrangère, revêche mais excentrique et fascinante, qui se met en tête de faire son éducation artistique et intellectuelle. J'ai beaucoup aimé cette partie, surtout le regard que porte Jason sur la maison de la vieille Eva, tantôt vue comme un palais d'un autre temps, tantôt comme une demeure croulante.
Les chapitres précédents apparaissent sous la forme des poèmes de Jason lus et commentés - sévèrement - par Eva."Rochers", "Jardins de derrière"... Une mise en abyme astucieuse qui donne une dimension supplémentaire à la narration.
Encore une chute tragi-comique pour ce chapitre, sous forme de retour brutal à la réalité, mais qui ne dissipe pas son ambiance de magie estivale.

donc l'alternance se poursuit entre le fantastique et le réel

Congé boulot aujourd'hui, donc j'aurai du temps pour terminer la lecture
en commun de David Mitchell

Nezumi a écrit:

A travers les yeux de Jason, on voit la fascination d'une grande partie du pays pour la guerrière et intransigeante Maggie Thatcher, qui sera tellement haïe ensuite.

oui.. bien qu’il n’écrit pas de grands passages sur ce conflit – j’y étais à nouveau devant la télé et je pense que l’image de la ‘Dame de Fer’ est dans toutes les têtes qui ont vécu ces années..

Nezumi a écrit:

Le chapitre se clôt de façon tragique en ce qui concerne le conflit, et plutôt cocasse pour la guéguerre privée, mais les deux laissent au final une impression de gâchis. Je trouve d'ailleurs que le livre prend à partir de là une tonalité plus sombre, alors que Jason est à la fois confronté à la mort et à la désintégration de la cellule familiale.

Très bien de parler de « gâchis »
et oui ce chapitre se termine plus sombre.. mais néanmoins il est intéressant de voir une ‘évolution’ – même si on n’est témoin que de ces quelques mois jusque là..

Nezumi a écrit:

Jason est le témoin caché et involontaire de tranches de vie pavillonnaires, incidents et situations qu'il ne comprend qu'à moitié, et qui sont d'autant plus comiques ou poignants.

oui.. cet aspect donne encore un petit ‘extra’ à cette épreuve

Nezumi a écrit:

Oui, quand il compare aussi leur improbable duo (à lui et Moran) à Torvill et Dean ça m'a rappelé des souvenirs télé. Toute une époque.

je ne les ai pas cité parce que je ne savais pas ci tu les avais aussi regardé autant que moi.. ahhh.. voir ce Boléro des deux était un des grands moments de mes jeunes années

kenavo a écrit:

je ne les ai pas cité parce que je ne savais pas ci tu les avais aussi regardé autant que moi.. ahhh.. voir ce Boléro des deux était un des grands moments de mes jeunes années

Ho ho, que oui! J'étais une spectatrice assidue de patinage artistique (et de concours Eurovision ).

bulle a écrit:

Mitchell avec le personnage de Jason nous amène dans le rêve, la réalité, l'irréel et retour au réel.

Oui, tout à fait!
Mais j'en profite pour rassurer Eve Lyne, ce n'est pas du tout un roman fantastique, même si la sensibilité et l'imaginaire fertile de Jason donnent un côté onirique et fantaisiste à la réalité.

Nezumi a écrit:

kenavo a écrit:

je ne les ai pas cité parce que je ne savais pas ci tu les avais aussi regardé autant que moi.. ahhh.. voir ce Boléro des deux était un des grands moments de mes jeunes années

Ho ho, que oui! J'étais une spectatrice assidue de patinage artistique (et de concours Eurovision ).

est-ce que tu es sûre qu'on ne nous a pas séparé après la naissance

Nezumi a écrit:

Mais j'en profite pour rassurer Eve Lyne, ce n'est pas du tout un roman fantastique, même si la sensibilité et l'imaginaire fertile de Jason donnent un côté onirique et fantaisiste à la réalité.

ah oui.. c'est bien de le dire - c'est vraiment absolument pas un livre de telle sorte, c'est tout simplement

kenavo a écrit:

est-ce que tu es sûre qu'on ne nous a pas séparé après la naissance

Je commence à me le demander!
On est vraiment de purs produits de notre époque!

Nezumi a écrit:

On est vraiment de purs produits de notre époque!

voilà le terme.. non seulement c'est drôle de "se" retrouver lors de la lecture.. mais de constater que d'autres ont vécu de même.. et que certains 'mots clés' vont toujours rester des 'Sésame ouvre-toi' vers des caves de mémoire qu'on croyait ne plus se rappeler

kenavo a écrit:

des 'Sésame ouvre-toi' vers des caves de mémoire qu'on croyait ne plus se rappeler

Jolie formule!

Et vlà qu'on apprend que des siamoises ont été séparées à coups de patins à glace, et se sont retrouvées ici, embarquées dans des voitures peinturlurées de rouge et de blanc, conduites par des chevelus au pantalons moulants des fesses potelées.

Nezumi a écrit:

Jolie formule!

David Mitchell m'inspire

Queenie a écrit:

Et vlà qu'on apprend que des siamoises ont été séparées à coups de patins à glace, et se sont retrouvées ici, embarquées dans des voitures peinturlurées de rouge et de blanc, conduites par des chevelus au pantalons moulants des fesses potelées.

Queenie a écrit:

Et vlà qu'on apprend que des siamoises ont été séparées à coups de patins à glace, et se sont retrouvées ici, embarquées dans des voitures peinturlurées de rouge et de blanc, conduites par des chevelus au pantalons moulants des fesses potelées.

Y' a du potentiel romanesque, là dedans (à la Robbins?).

Nezumi a écrit:

Queenie a écrit:

Et vlà qu'on apprend que des siamoises ont été séparées à coups de patins à glace, et se sont retrouvées ici, embarquées dans des voitures peinturlurées de rouge et de blanc, conduites par des chevelus au pantalons moulants des fesses potelées.

Y' a du potentiel romanesque, là dedans (à la Robbins?).

Queenie à la Robbins ?
ça ferait un chouette nom de plat qui s'arrose d'alcool.

La Famille - Le Fond des Forêts -

J'aime bien ce bout de texte qu'on retrouve dans " La Famille "
Pour casser le " pas maintenant "

Citation :

"À cause de ce '' pas maintenant'' , tu te condamnes à rester le bon toutou de l'autorité, du premier petit caïd venu, de n'importe quel connard. Ils sentent bien que tu ne leur tiendras pas tête. Pas maintenant, ni jamais, "Pas maintenant", c'est un esclave aveugle assujetti à la plus insignifiante règle. Même celle qui dit " - Hugo a pris cette petite voix chevretante: " Non fumer, c'est MAL! N'écoute pas le méchant Hugo Lamb! Ce " pas maintenant", Jason, tu dois le tuer."
C'était tellement vrai: je ne pouvais qu'essayer de sourire.
Puis Hugo a dit: " J'étais comme toi, avant, Jace. Exactement pareil, J'avais peur. Je vais te dire pourquoi tu dois la fumer, cette cigarette. Ce n'est pas parce que c'est la première chose à faire pour devenir quelqu'un que tes camarades dont le passe-temps consiste à baiser des dindons vont respecter au lieu d'exploiter. Ce n'est pas non plus parce qu'un gamin qui fume une cigarette - signe de maturité - attire davantage les femmes qu'un autre qui mange une sucette trempée dans une petit sachet de poudre aciditée. Je vais te dire pourquoi. Approche. Je vais te le chuchoter. " Hogo s'est penché vers moi; il était si près que ses lèvres touchaient mes oreilles et que dix mille volts se sont mis à chanter partout dans mon système nerveux (pendant une demi-seconde, j'ai eu la vision de l'Hugo-le-rameur sur l'eau: les cathédrales et la rive défilaient, ses biceps tendaient et se détendaient sous son maillot, et toutes ses petites amies étaient alignées sur les berges. Des petites amies prêtes à le léchouiller là où il le leur demanderait). " Si tu ne tues pas ce " pas maintenant" - Hugo avait pris cette voix de bande-annonce de film d'horreur-, " un jour, tu te réveilleras, tu te regarderas dans le miroir et ce sera le visage de Brian et d'oncle Michael que tu verras!"

" Lààà... inspire... par la bouche, pas par le nez... "
La bouffée de poussière gazeuse est sortie de ma bouche.
Hugo prenait un air sévère. " Avoue: tu n'as pas aspiré la fumée Jace?"
J'ai fait non de la tête; j'avais envie de cracher.
" Tu dois inhaler la fumée, Jace. Pas crapoter. Sinon, c'est comme faire l'amour sans atteindre l'orgasme.
-D'accord. " (À vrai dire, je ne sais pas ce que c'est, un orgasme, à part que c'est de ça qu'on traite quelqu'un qui a fait un truc très con) " OK.
- Je vais te pincer le nez, a dit Hugo, comme ça tu ne pourras pas tricher. " Ses doigts sont venus me sceller les narines. " Inspire fort- pas trop non plus - et laisse l'air entraîner la fumée. " Son autre main est allée me refermer la bouche. L'air était froid mais ses mains étaient chaudes. " Un, deux... et trois!.
La chaude poussière gazeuse est descendue. Mes poumons s'en sont remplis.
"Garde-la un peu, m'a exhorté Hugo. Un, deux, trois, quatre, cinq et ... ' - il m'a libéré les lèvres - " ... expire. "
La fumée est ressortie: un génie jaillissant de sa bouteille.
Le vent a atomisé le génie.
" Et voilà, a conclu Hugo, ce n'est pas plus compliqué."
Beurk. "Pas mal.

Pour ce chapitre on se rejoint sur le titre: solarium en anglais

Nezumi a écrit:

Le solarium (juillet)
Cela m'a fait penser à Pip et Miss Havisham, dans Les grandes espérances de Dickens.

j'ai fait exprès ce matin de ne pas lire ton commentaire sur ce chapitre parce que je n'avais pas encore lu - et maintenant que je reviens je ne crois pas ce que je lis.. tout à fait! j'y ai aussi pensé - bien que pour moi pas la forme écrite parce que je dois avouer ne pas avoir lu le livre - mais j'ai vu la version 'moderne' en film avec Ethan Hawke et Anne Bancroft.. bon, pour le rôle d'Ethan il y a eu un autre acteur lors de la jeunesse.. mais Madame Crommelynck est tout de suite devenu Anne Bancroft devant mes yeux.. (d'ailleurs - j'adore ce film )
C'est quand même drôle.. parce que par après je me suis dit que je fantasmais aussi - il n'y a pas autant de scènes des deux dans Great Expectations.. mais quand je vois que tu as eu la même idée.. je n'étais donc pas tout à fait à côté de tout

Nezumi a écrit:

Encore une chute tragi-comique pour ce chapitre, sous forme de retour brutal à la réalité, mais qui ne dissipe pas son ambiance de magie estivale.

j'ai beaucoup aimé ce chapitre et comme tu le dis - même si la chute est plutôt brutal - l'atmosphère y est.. je suis prête à adopter ce Jason

Nezumi a écrit:

A noter que les compositeurs Robert Frobisher et Vyvyan Ayrs évoqués par Eva sont des personnages de Cartographie des nuages. Voilà qui est réjouissant car on a envie d'en apprendre plus sur eux!

je connais déjà une de mes prochaines lectures

seulement à noter un petit détail – le dernier jour quand il va chez Madame Crommelynck, il parle que tout le monde est devant la télé pour voir Conners contre McEnroe (j'ai vérifié - en 1982 c'était la finale de Wimbledon) et dans une des dernières phrases du chapitre il dit que c’est un samedi.. je ne peux pas croire qu’il a fait une telle faute. Les finals messieurs à Wimbledon sont toujours joués le Dimanche ???