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| Jean Rolin | |
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Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Jean Rolin Dim 22 Sep 2013 - 11:03 | |
| encore un commentaire qui ne peut que m'inciter à poursuivre Rolin où qu'il aille. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Jean Rolin Dim 22 Sep 2013 - 11:58 | |
| Et la question: A la fin, a-t-il un contrat sur lui destiné à le supprimer ? | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Jean Rolin Lun 23 Sep 2013 - 9:09 | |
| Mais topocl, quand même, puisque moi que j'ai commencé par Britney Spears, et que j'ai été, de façon très surprenante, immédiatement séduite, qu'est ce qui t'a déplu dans ta première lecture? - Igor a écrit:
Et la question: A la fin, a-t-il un contrat sur lui destiné à le supprimer ?
Pas tout compris, en fait.. Je me demande si Rolin n'est pas meilleur quand il ne rajoute pas de fiction.. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Lun 23 Sep 2013 - 14:06 | |
| - Marie a écrit:
- Mais topocl, quand même, puisque moi que j'ai commencé par Britney Spears, et que j'ai été, de façon très surprenante, immédiatement séduite, qu'est ce qui t'a déplu dans ta première lecture?
Je suis incapable de te le dire après coup. Je l'avais arrêté assez rapidement. À ma 2e lecture, il est sûr que j'étais préparée par la lecture des autres Rolin, j'avais senti l'auteur, senti l'atmosphère de ses livres, compris son mode d'écriture et son personnage. Il y a une émulation qui s'est faite. Ce qu'il faut en tirer, c'est que certainement, Rolin n'est pas un écrivain pour tout le monde, qu'il est un peu difficile d'accès (contrairement à ce que j'ai pu dire plus haut après la lecture de Un chien mort après moi), qu'il demande de la persévérance, laquelle, si on adhère, est vraiment largement récompensée - Marie a écrit:
Je me demande si Rolin n'est pas meilleur quand il ne rajoute pas de fiction.. et bien pour moi, celui-ci est mon préféré… L'humour, sans doute | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Lun 23 Sep 2013 - 18:40 | |
| - Igor a écrit:
- Et la question: A la fin, a-t-il un contrat sur lui destiné à le supprimer ?
je suis allée relire la fin et je te réponds en spoiler pour ceux qui n'auraient pas envie de tout savoir avant d'aborder le livre. - Spoiler:
Ce que je tire de la fin, c'est qu'il y a effectivement une piste ouverte : cette idée que Shotemur est chargé de le supprimer rôde, mais il est bien impossible d'être formel. Shotemur a déjà fait preuve avant de sa médiocrité et de ses incohérences, et on n'est donc sûr de rien. Déjà dans le livre à une ou deux reprises l'auteur laissait le lecteur libre de choisir en égrenant les "Peut-être... Peut-être..." Le lecteur décide comme il veut (ou même ne décide pas) : Rolin est un vagabond qui laisse le lecteur vagabonder à son tour.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Mar 24 Sep 2013 - 7:36 | |
| suite de ma réponse à igor - Spoiler:
A la fin du premier chapitre: - Citation :
- Parfois, il m'arrive de me demander si Shotemur , peut-être à son insu, n'est pas appelé à devenir l' instrument de ma perte ou, qui sait, de ma résurrection.(...)
" Si vous vous ennuyez, m'a suggéré la veille de mon départ le colonel Otchakov,vous aurez toujours la ressource d'aller chasser le léopard des neiges !". Et, devant le succès de cette saillie auprès des quelques personnes qui assistaient à l'entretien (et dont certaines étaient étrangères au service, circonstance tout à fait extraordinaire dans ce contexte), il n'a pu se retenir d'ajouter : « Cela devrait vous convenir assez bien, la chasse aux léopard des neiges. Ou je me trompe ? » Persiste donc l'ambiguïté, qui n'est pas dénuée d'humour
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Mar 24 Sep 2013 - 9:28 | |
| J'aime trop le début du chapitre 17. (je parle toujours du Ravissement de Britney Spears, là et d'ailleurs je n'arrête pas d'admirer l'intelligence ce titre) - Citation :
Plus tard dans la soirée, alors qu'allongé sur mon lit, au Holloway, je regardais à la télévision Deadlist Catch, cette série à la fois captivante et fastidieuse sur la pêche au crabe royal dans la mer de Behring, on a frappé, ou plutôt gratté, à ma porte, et après un moment d'hésitation - je me souvenais d'autres séries, ou de films, dans lesquels tel client d'un motel aurait mieux fait d'y regarder à deux fois dans des circonstances comparables - , m'étant décidé à ouvrir je me suis retrouvé nez à nez avec une créature qui était en quelque sorte la réplique, ou le clone, de celle que quelques jours auparavant j'avais vue pénétrer dans le restaurant de Fred Segal : même gabarit, même visage encadré de cheveux châtains, même short minuscule, mêmes ballerines, à ce détail près que les siennes ne devaient pas coûter mille dollars la paire. Au lieu d'un petit sac Chanel, d'autre part, elle tenait sous son bras un livre, chose inouïe, dont bien sûr je n'eus pas la présence d'esprit, ni d'ailleurs la possibilité matérielle, de regarder le titre ou le nom de l'auteur. Mais enfin cette créature merveilleuse et satanique - l'équivalent contemporain de ce qu'il y avait de plus irrésistible parmi les tentations auxquelles fut soumis Saint-Antoine - lisait un livre, ce qui, évidemment, la rendait encore mille fois plus mystérieuse et plus attirante.Avec un petit sourire en coin, non dénué de cette insolence qu'une toute jeune pute éprouve inévitablement en présence d'un type de mon genre, elle me demanda si elle pouvait entrer, et moi je restai là, les bras ballants, le regard allant de son short minuscule à ses yeux dans lesquels je voyais briller des paillettes - encore le démon ! - , la gorge nouée, incapable d'émettre autre chose que des sons inarticulés dont je sentais qu'ils me rendaient ridicule. Au lieu de repousser fermement et dignement la tentation, et de l'éconduire avec un mot aimable, paternel, témoignant de mes scrupules moraux et de ma parfaite maîtrise de la situation, j'étais en train de calculer mentalement, je le dis à ma honte, l'âge probable de la gamine, et de le confronter à ce que je croyais savoir de l'âge légal pour ces sortes de choses en Californie.A vrai dire, je n'en avais aucune idée, ignorant même si dans cet Etat le simple fait d'accepter une proposition de ce genre, d'où qu'elle vint, ne constituait pas un crime ou un délit. De son côté, la fille ne donnait encore aucun signe d'impatience, mais je sentais que ça n'allait pas durer éternellement. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Jeu 26 Sep 2013 - 16:37 | |
| L’organisation
Prix Medicis 1996 ex-æquo avec Jacqueline Harpman pour Orlanda
Avant d’errer de pays en pays, de port en port , de redouter les chiens errants, de fréquenter des chiottes bouchés, Rolin fut jeune, et, engagé dans la Gauche Révolutionnaire, organisation gauchiste vouée à la lutte armée et au ratage foireux, déjà, il errait de pays en pays , de port en port , redoutait le chiens errants, fréquentait des chiottes bouchés . Apparemment, Britney Spears n’était pas née. Ce fut une époque de camaraderie qui n’excluait pas la solitude, de drague désespérée, d’engagement auquel manquait une conviction et une cohérence.
Jean Rolin nous raconte cela dans un roman écrit en 1996, dont le narrateur lui ressemble comme un frère, et que ces premiers pas dans l’existence menèrent vers la drogue et l’alcool, sans qu’il abandonna pour autant une espèce de militantisme désenchanté et éternellement promeneur. Déjà Jean Rolin avait ce style élégamment détaché, d’une ironie et d’une autodérision à la fois douce et cruelle, qui me ferait le lire sur n’importe quel sujet. Sans être autant emportée cependant, car le cadre de cette Organisation fait que le récit est sans doute plus ancré vers un but que dans ses autres livres, moins poétique.
Je vais de ce pas lire Tigre en papier d’Olivier Rolin, son frère aîné, qui raconte à sa façon ce passage de leur vie où il partagèrent, mais vécurent différemment , le même engagement.
Dernière édition par topocl le Jeu 26 Sep 2013 - 19:10, édité 1 fois | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Jean Rolin Jeu 26 Sep 2013 - 18:08 | |
| je comptais le lire aussi Topocl, justemment pour le sujet. je savoure plus lentement mes lectures | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Rolin Jeu 26 Sep 2013 - 19:38 | |
| - Bédoulène a écrit:
- je comptais le lire aussi Topocl, justemment pour le sujet.
Et bien on pourra en parler! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Jean Rolin Ven 27 Sep 2013 - 23:08 | |
| L’or du scaphandrier
Deux personnages un Capitaine Français et son acolyte Africain qui ont tous deux bourlingué sur les mers du globe se retrouvent vieillissants, en France à la recherche d’un trésor « l’or du scaphandrier ». Les divers personnages qu’ils ont rencontrés durant cette vie d’aventures par maints chemins et intérêts les ont conduits à cette recherche dans un lieu d’abandon, une ancienne « maison de santé ». Le duo aura fort à fouiller, à lire, pour ne jamais découvrir ce qu’il espérait. Mais le lecteur lui pense, est sur de savoir.
J’admire la manière avec laquelle Rolin amène ses digressions, lesquelles ne sont pas gratuites et plongent le lecteur dans des domaines qui peuvent le dérouter, mais pour ma part je les attends. Telles les descriptions saisissantes de la cité souterraine d’Anvers, la fête des légumes de Ventrouge ; les carnets de jours de la maison de santé, les tentatives de classements scientifiques du scaphandrier ou les démêlées de la Veuve avec Dieu, qui permettent à l’auteur de tacler au passage le domaine médical, scientifique et la religion, non sans humour.
Extraits : Elle se rappelait tout ce calme, toute cette fraîcheur, la netteté de l’intérieur briqué jour après jour, et l’envie lui venait soudainement de trancher d’un coup d’incisive la queue turgescente du miché qui haletait dans son décolleté moite.
Pendant ce temps, le Capitaine a de son côté fait main basse sur un utérus de magot, un pénis de narval, les organes génitaux déployés d’une femelle kangourou, et le squelette en parfait état d’un « phoque à oreilles, ours marin tué en 1874 aux iles Lobos (côte du Pérou) par le Lieutenant de vaisseau A. Pujo ».
En effet, si elle n’avait alors jamais eu le moindre commerce avec un homme – surtout pas avec le professeur Bouscarle, cette grande brêle -, la veuve présentait la particularité remarquable de prendre du plaisir par les oreilles. La musique n’entrait absolument pour rien dans cette affaire. Toutefois, même dans l’environnement le moins propice – ainsi lors des empoisonnantes réunions de comité de gestion de la clinique, auxquelles en tant que propriétaire et veuve du fondateur elle était plus ou moins tenue d’assister, ou bien à la messe, sur la tombe de son mari, lors des neuvaines ou des ventes de charité – elle pouvait à l’insu de son entourage, en se fourrant discrètement le petit doigt jusqu’au tympan, se procurer en douce de formidables orgasmes auriculaires qui la laissaient toute pantelante, et dont ne transpiraient à l’extérieur qu’un épanouissement furtif, puis relâchement complet de ses traits habituellement rigoureux. Tout au plus laissait-elle échapper parfois un faible cri, que l’on mettait sur le compte de son caractère lunatique.
A la fin tout cela se confondit dans l’esprit de la veuve en un effrayant pandémonium, éclaboussé du sang des martyrs, puis des hérétiques mis à mort par ces mêmes martyrs devenus bourreaux à leur tour. (………) Des bannières lacérées claquaient tout autour d’elle, dans la nuit, sur des tours en ruine, et doutant si le Fils était de la même substance que le Père, elle se dit que le plus simple était décidément de renoncer à l’un et à l’autre.
Dernière édition par Bédoulène le Sam 28 Sep 2013 - 22:46, édité 1 fois | |
| | | Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Jean Rolin Sam 28 Sep 2013 - 9:02 | |
| Personne n'a remarqué mon erreur ? J'ai comparé plus haut Port Soudan et Ormuz de Rolin, en sous-entendant que le second n'était pas à la hauteur du premier. Normal. Le premier est écrit par Olivier Rolin et le second par Jean Rolin. Je vous prie de ne pas taper sur ma pauvre tête déjà, manifestement, mal en point. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Jean Rolin Dim 29 Sep 2013 - 0:51 | |
| Oh, Sekotyn , c'est pas grave! Ils sont frères.. Regarde Topocl, maintenant elle lit Olivier, elle écoute Jane Birkin, et regarde les photos de Kate Barry! Elle va confondre aussi, ne t'inquiète-pas!
Bédou, noté celui-là, ton extrait me plait bien! | |
| | | Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Jean Rolin Dim 29 Sep 2013 - 9:02 | |
| - Marie a écrit:
- Oh, Sekotyn , c'est pas grave! Ils sont frères.. Regarde Topocl, maintenant elle lit Olivier, elle écoute Jane Birkin, et regarde les photos de Kate Barry!
Elle va confondre aussi, ne t'inquiète-pas!
Jamais vu cette Kate Barry jusqu'à ce matin. Je préfère ne pas dire ce que je pense de ses photos. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Jean Rolin Dim 29 Sep 2013 - 9:40 | |
| Vous pouvez voir ici une description de la collaboration entre Jean Rolin et Kate Barry dans Dinard. Essai d'autobiographie immobilière : http://www.jeromeenezvriad.com/jean-rolin-kate-barry-autour-de-la-table-ronde Extrait : - Citation :
- En 63 pages douces écrites au fil d’une promenade dinardaise illustrée par les photographies de Kate Barry, Jean Rolin conduit le lecteur par les rues de son existence. On y croise l’auteur et le journaliste, l’amoureux et l’indifférent, l’acheteur et le vendeur d’immobilier, le fils et le petit-fils dont la véritable mère serait en fait celle du retour violent des vagues sur elles-mêmes (la mer)
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| Sujet: Re: Jean Rolin | |
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| | | | Jean Rolin | |
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