Lecture en commun - Rosamond Lehmann : Poussière

Epi a écrit:

Nezumi a écrit:

Barbara, sors de ce livre !

Arabella a écrit:

Là j'ai commencé la Troisième Partie, et je trouve que le côté féminin en devient subtilement subversif. Il y a tellement eu de ce genre de descriptions de jeune homme arrivant à l'unversité anglaise, rencontrant d'autres jeune gens, se construisant, que de voir cela par les yeux d'une fille, est un renversement de perspective vraiment intéressant. Le côté roman sentimental est à mon sens juste la surface des choses, et je trouve cela de plus en plus subtil, avec une force cachée juste sous les dentelles. Une cruauté feutrée, une violence qui ne peut se dire, mais quel'on devine.

Justement (j'ai aussi commencé la 3ème partie), ça me fait penser à Maurice de Forster, parcours initiatique passant forcément par l'homosexualité découverte à l'université (Cambridge dans les deux romans), homosexualité réprimée et retour à une certaine "normalité" par la suite. Très British tout ça.
(mais j'adore Maurice, le livre et le film)

Epi a écrit:

(mais j'adore Maurice, le livre et le film)

Boudiou, quand je pense que je devais ouvrir un fil E.M. Forster, j'avais tout relu en plus!
Allez, je le fais en juillet je m'y engage.

Nezumi a écrit:

Boudiou, quand je pense que je devais ouvrir un fil E.M. Forster, j'avais tout relu en plus!
Allez, je le fais en juillet je m'y engage.

On te le rappellera

Nezumi a écrit:

Boudiou, quand je pense que je devais ouvrir un fil E.M. Forster, j'avais tout relu en plus!
Allez, je le fais en juillet je m'y engage.

Je pensais que le fil avait été créé justement, parce que moi aussi, depuis que je suis sur Parfums, je trouvais dommage que Forster ne soit pas présent et je m'étais dit qu'il fallait en faire un. Je ne l'ai pas fait parce que mes lectures datent un peu mais il FAUT qu'il ait son fil absolument. Nezumi, si tu l'as relu dernièrement, ce serait fabuleux d'en parler, c'est vraiment un auteur

Nezumi a écrit:

Boudiou, quand je pense que je devais ouvrir un fil E.M. Forster

et oui.. moi qui ne voulais pas te stresser.. la prochaine fois tu vas être harclée

Là je viens de recevoir un épais paquet de copies de bac, donc on va dire un peu plus tard, mais c'est promis!
Je voudrais faire un truc d'assez construit, pas une présentation rapide, donc j'ai besoin d'un peu de temps.

Nezumi a écrit:

Je voudrais faire un truc d'assez construit, pas une présentation rapide, donc j'ai besoin d'un peu de temps.

alors on va être sage et attendre patiemment

Ca vaut la peine d'attendre et il le mérite bien

Dans cette partie sont décrites les trois années que Judith passe à l'université. Enfin tout au moins certains éléments concernant ces trois années. Et en tout premier lieu la relation de Judith et Jennifer, une relation amoureuse qui ne dit pas complètement son nom. Judith voue à Jennifer le même type d'attachement passionnel qu'à Roddy, qu'elle a l'occasion de voir, rarement mais toujours avec la même émotion. Et Martin exprime d'une façon non univoque ses sentiments pour Judith, ce qui complique les relations du trio.

Ces trois années semblent en fait passer sans que personne ne s'en soit rendu compte; nous découvrons une Judith uniquement sensibles à des attachements passionnels et quasi exclusifs; pas d'amitié superficielles, de compagnes agréables pour partager des activités communes, elle veut tout ou rien. Ou alors elle accorde par pitié des miettes d'elle même à des personnes qu'au fond elle méprise, comme Martin ou Mabel. La relation avec cette dernière me met d'ailleurs assez mal à l'aise, elle ne lui trouve rien de bien à Mabel, aucun intérêt ni qualité, mais au fond on dirait qu'elle est contente d'être important pour cette dernière, et elle lui accorde des petites faveurs, mais sans véritable générosité je trouve, ce sont des faveurs, à aucun instant elle n'admet la possibilité que Mabel puisse lui apporter quoi que ce soit.

En fait, j'ai l'impression que Judith n'a toujours pas évoluée, pas vraiment mûrie, elle a ressenti des choses avec intensité, mais elle ne semble pas avoir structuré les choses en elle. J'ai peur qu'elle revienne chez elle avec les même attentes par rapport à ses fascinants voisins qu'avant ses études, ils semblent lui échapper tout autant qu'avant, elle ne semble pas avoir vraiment acquis plus de véritable intimité avec eux, sauf peut être avec Martin, qui ne l'intéresse pas vraiment.

Je l'ai fini, je vous attends pour les commentaires

Concernant la 3e partie je suis en grande partie d’accord avec Arabella – on ne ressent pas les années qui passent – mais d’un autre côté on se demande bien si elle est à Cambridge pour étudier et pas pour se faire des idées côtés ‘de qui suis-je amoureuse’ ??

Elle m’a ennuyé un peu pendant ce chapitre et sans lecture en commun ce livre aurait eu le sort de pas mal de livres chez moi : marque-pages et hep – le suivant… sans savoir si je vais encore y revenir ou pas.
Mais je vais tenir cette fois jusqu’au bout

kenavo a écrit:

Elle m’a ennuyé un peu pendant ce chapitre et sans lecture en commun ce livre aurait eu le sort de pas mal de livres chez moi : marque-pages et hep – le suivant… sans savoir si je vais encore y revenir ou pas.
Mais je vais tenir cette fois jusqu’au bout

Tout pareil, j'ai eu plus d'une fois envie de le fermer définitivement. J'ai l'impression qu'on tourne un peu en rond, ce n'est pas un personnage très intéressant finalement, ses sentiments ne sont jamais très profonds ni durables, en tout cas le personnage n'est pas bien développé, il est trop lisse et prévisible. Elle est souvent agaçante même et comme l'a souligné Arabella, elle a un côté antipathique, avec Martin et Mabel et dans une certaine mesure avec Tony.
J'en viens presque à regretter Mariella dont on n'entend plus parler (mais je n'ai pas encore terminé ce chapître).
Autre chose, je trouve les situations et sa vie de moins en moins plausibles, ce qui est gênant. Nous sommes quand même à une époque où les jeunes n'ont pas autant de libertés mais on ne sent aucune autorité "adulte" vraiment présente, à part quelques mentions ici ou là d'un parent ou d'un chaperon. En fait, on dirait que ce roman n'est que la vie rêvée d'une jeune fille romantique.
Je suis tout de même intriguée et j'ai malgré tout envie de connaître la suite pour voir si tout cela va s'arranger.

Ah non, il ne faut pas le fermer définitivement! Je ne sais pas ce qu'en pense Arabella, mais moi j'ai bien aimé. C'est un roman sur les tourments de l'adolescence, et je ne crois pas que cela ait beaucoup vieilli finalement!

Citation :

ses sentiments ne sont jamais très profonds ni durables,

Ah, je dirais le contraire,mais c'est évident que d'avoir fini le livre m'aide un peu..
En tout cas, ils sont profonds, elle est très entière, cette jeune fille, dans ses amours , et le sexe de l'intéressé a peu d'importance, c'est aimer massivement dont elle a besoin. Par contre, ce qui est également intéressant, ce sont les personnages qu'elle choisit comme objets d'amour!