Ingmar Bergman

sentinelle a écrit:

Tu suscites ma curiosité Coline ! Reviens-nous vite pour nous en parler [/quote]

Promis...après le week-end.

Un avis très négatif
Salut,
Je trouve indigeste le cinéma de Bergman. L'insoutenable sérieux étouffe ses films (du moins les 3 que jai vue), et fait que je trouve les malheurs qu'il met en scène ridicules.

Ces films sont surchargés de mauvais sentiments. Or le triomphe des passions tristes, c'est la mort.

Snark a écrit:

Un avis très négatif Je trouve indigeste le cinéma de Bergman. L'insoutenable sérieux étouffe ses films (du moins les 3 que jai vue), et fait que je trouve les malheurs qu'il met en scène ridicules. Ces films sont surchargés de mauvais sentiments. Or le triomphe des passions tristes, c'est la mort.

Je te comprends. Je ressens la même chose excepté pour Fanny et Alexandre. Quels sont les trois films que tu as vus?
- Cette morbidité me gêne terriblement (Persona). Peut-être devons-nous nous interroger sur les origines de cette face obscure du réalisateur, élevé dans une famille où le père, pasteur protestant, imprégnait à la famille Bergman son austérité et sa sévérité.
Cependant, je te recommande Fanny et Alexandre(1982), et surtout La Flute enchantée! (1974)

Papageno! Papagena!
http://fr.youtube.com/watch?v=9dIgBhXeBbY

Persona, Saraband et From de life of the marionnettes
Je sais que Persona est considéré comme un grand classique. C’est un film on ne peut plus profond; mais pour moi, un film trop profond. Je sais pas, en l’écoutant, j’ai eu l’impression d’être pris pour une fosse. Snark a eu l’impression de manger de la terre, quoi! Cest désagréable…

Mais Bergman a certainement une vive sensibilité esthétique… Allmovie.com dit que La Flute enchantée est un film-opéra de Mozart. Ça m’intéresse. Veux-tu nous donner ton avis sur ce film?


AMG Remembers Bergman, Antonioni, and Kovacs By Perry Seibert est un article qui vous intéressera peut-être. Il est disponible sur le
www.allmovie.com/cg/avg.dll?p=avg&sql=61::78A.

Je suis assez d'accord...Il était très sombre, Bergman, certainement en raison de son enfance. On ressortait un peu lessivés de ces affrontements entre les personnages ...
Il y a cependant deux thèmes qui le rendaient lumineux, la musique, et l'enfance. La flûte enchantée et Fanny et Alexandre sont deux films magiques!

Vous avez tout à fait raison de dire que le cinéma de Bergman est sombre...
Ce qui ne m'empêche pas de l'aimer énormément.
Je ne crains pas le sombre...
Je suis un peu curieuse peut-être puisque j'ai peur de l'horreur rendue avec effets spéciaux (je ne peux pas regarder) ...mais affronter la face sombre des hommes à travers les films ou la littérature ou au théâtre ne me rebute pas...

Babelle a écrit:

. Peut-être devons-nous nous interroger sur les origines de cette face obscure du réalisateur, élevé dans une famille où le père, pasteur protestant, imprégnait à la famille Bergman son austérité et sa sévérité.

C'est un élément essentiel pour comprendre l'austérité de son oeuvre...et tout particulièrement ses premiers films...

Dans Le Monde (extrait)
S'il fallait exprimer l'instinct vital, le désespoir d'exister, Ingmar Bergman choisissait des femmes. S'il fallait dénuder l'âme de ses contemporains, ce sont souvent des actrices qu'il prenait pour modèles et dont il arrachait le masque.
« Toutes les femmes m'impressionnent, disait-il. Le monde des femmes est mon univers. Je crois que la femme a été créée en premier. Ses attitudes, ses réactions, son comportement, sa psychologie me fascine, m'émeut, me stimule. »
Il s'en est expliqué, par son éducation : une enfance marquée par une grand-mère autoritaire et par l'absence d'une mère insaisissable dont il chercha longtemps à gagner l'affection.

SONATE D'AUTOMNE (1978)–


Eva , une jeune femme un peu troublée, suicidaire, mène une vie austère dans un presbytère norvégien auprès de son mari, Victor, un pasteur, et de sa sœur handicapée, Hélène . Elle écrit.

Presque au début du film, elle vient lire à son mari la lettre d’invitation qu’elle envoie à sa mère, Charlotte, qu’elle n’a pas vue depuis sept ans.

Eva semble très enthousiaste devant la perspective d’une visite de sa mère.


La mère est une artiste, une pianiste renommée. Elle vient de perdre son compagnon, Leonardo, son amant et son ami de toujours. Elle accepte l’invitation.



Après l’apparente joie des retrouvailles, vient le moment d’annoncer à la mère que sa fille handicapée vit aussi au presbytère où sa sœur veille sur elle avec amour.

La mère accuse le coup.


Paroles et gestes maladroits. La tension monte. Tous les douloureux sentiments refoulés par Eva depuis tant d’années remontent à la surface et s’expriment. Son admiration pour sa mère est mêlée à de la haine. La haine d'avoir été tellement délaissée. Elle, mais aussi sa soeur souffrante qu'elle a recueillie chez elle.

Les plus violents secrets familiaux sont évoqués au grand jour . On apprend qu'Eva a perdu un enfant … que le comportement de Charlotte (égoïste, indifférente, lointaine) est à l'origine de l'infirmité d'Helena… que le couple Victor-Eva n'est que le résultat d’un mariage sans amour…


Les deux actrices, Ingrid Bergman et Liv Ullmann, sont de véritables virtuoses dans leur art.


Ingrid Bergman a commenté ainsi ses entretiens préparatoires avec le réalisateur :
"Ingmar Bergman était convaincu que c'était un film sur l'amour, sur l'absence ou la présence d'amour, le désir et le besoin d'amour, mais aussi sur les différentes formes d'amour et sur le fait que l'amour est la seule possibilité de survivre. Et je crois qu'il avait raison."

RAPPEL!
Demain soir SARABAND de Bergman sur ARTE!

SARABAND...
Un avant-goût pour ceux qui ne l'ont pas encore vu...
De très belles photos sur ce site:
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Et des extraits:
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Making of:
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je ne l'ai pas vraiment "regardé", entre un coup de téléphone et la vf qui m'a un peu refroidi... drôle d'impression.

j'ai entrevu quelques images cependant... toujours un doute avec cette vf... mais si l'image m'attire difficilement, je crois qu'elle fait un peu peur, elle m'impressionne... regarder un film comme celui ci en rentrant dans l'image, réussir à dépasser ou à se fondre dans son côté froid ? ce doit être une drôle d'expérience.

A la réflexion je crois que ce soir je n'étais pas prêt à cela.

je garde l'impression pour plus tard, quand j'essaierai... impression un peu en guise d'avertissement.

animal a écrit:

regarder un film comme celui ci en rentrant dans l'image, réussir à dépasser ou à se fondre dans son côté froid ? ce doit être une drôle d'expérience.

Mais je trouve qu'il est tout sauf froid justement!
Ces comédiens et ces dialogues me bouleversent totalement...On sent vraiment que Bergman était aussi un homme de théâtre...
Ce soir j'ai enchaîné Scènes de la vie conjugale et Saraband!...:)
J'ai la tête un peu farcie pour en parler tout de suite...Mais je suis fan de ce cinéma-là!...

C’est la première fois que je regardais un film de Bergman et je dois dire que j’ai beaucoup aimé.
Comme toi Coline, je n’ai pas trouvé ce film froid. J’ai trouvé les personnages et leurs relations parents/enfants émouvants (même le personnage de Johan, le grand-père devient touchant devant l’angoisse de la mort).
J’ai même trouvé une certaine forme d’optimisme dans ce film (ce mot est peut-être un peu fort) dans le personnage de la petite fille Karin.

Peut-être que ce film est assez accessible en fait, je ne sais pas, mais ça me donne envie d’en découvrir plus. Et en VO de préférence ce qui ne fut malheureusement pas le cas hier soir.