Milena Agus [Italie]

Epi a écrit:

Oui, je trouve aussi que vous êtes un peu sévères avec Mon voisin. J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, et je ne dirais pas qu'il n'est pas représentatif, je me suis retrouvée en terrain connu lorsque j'ai lu ensuite Mal de pierres, c'est le même univers.

J'ai lu d'abord Mal de pierres, plus abouti, ce qui est normal puisqu'il s'agit d'un roman. Donc celui-ci, par comparaison, semble très léger. Ceci dit, j'ai quand même trouvé la lecture agréable (cf mon poste ci(avant). Cependant je ne suis pas certaine que j'aurais persévéré avec cet auteur si mes deux lectures avaient été inversées

Je ne connais que mal de pierres et j'avais bien aimé.

Nezumi a écrit:

Je vous trouve bien durs avec ce pauvre voisin, elle a vraiment du charme cette histoire!
Et comme vous le dites, c'est une nouvelle.

S'ils se mettent à nous éditer les nouvelles une par une maintenant!...

Une seule nouvelle...c'est peu pour faire un livre je trouve...et surtout pour rencontrer vraiment un auteur...

Heureusement que j'avais lu et apprécié Mal de pierre...

Mais, oui, je suis d'accord, Mon voisin se lit bien!...C'est juste que je n'en ai pas eu assez...

Qu'elle nous fasse un receuil de nouvelles plutôt. Là c'est agréable mais tellement court qu'on reste sur notre faim et sur la fin également.

Mal de pierres :

Ce court roman, qui ressemble plus à une longue nouvelle d’ailleurs, a du charme mais manque de corps ; les idées sont là mais sans épaisseur, les personnages sont intéressants mais trop bons. Cette pureté artificielle nous est servie avec adresse et candeur mais au bout du compte, il n’en reste pas grand-chose…

Du parfum charmant qui s’évapore vite.

Ce n'est certes pas un chef-d'oeuvre, Mal de Pierres, la construction notamment m'a paru un peu artificielle, destinée à laisser un certain suspens, mais c'est quand même plutôt bien écrit, il y a un certain charme, oui, et l'histoire est loin d'être inintéressante.

En ce qui concerne la pureté artificielle dont tu parles, Sous-marin, elle ne m'avait pas frappée. Les gens bons, ça existe, on n'en trouve pas que dans les romans. Je pense (j'espère) que par contre, les gens méchants, on en trouve plus dans les romans (et dans les films) que dans la vraie vie, mais de ça, je n'en suis pas sûr.

Vous employez tous deux les mots "charmant", "charme"...Ils me semblent convenir tout à fait bien à ce récit...
C'est bien agréable d'être "sous le charme"...Et c'est ce qui se passe à sa lecture...

D' accord avec ExPie...

Le personnage central, une femme m' a interessé.
A la fois sombre et lumineux, transparent et secret, et que personne ne peut faire autrement que d' aimer et d' admirer...
Un personnage ambivalent qui mérite

J'ai lu Mon voisin ce matin à l'ombre du tamaris tout vert. Nouvelle ou texte court à ne pas rater et dont chaque image est à rattraper pour ne rien perdre du fil ténu, tendre et réaliste qu'une petite magie donne à saisir.
L'espace entre dans la parenthèse d'un été, rapetissé par le quotidien confiné, non pas lugubre mais poétique, du petit appartement de Cagliari sous le soleil. Elle y vit avec son petit ange de deux ans qui ne se tient pas encore debout et qui n'a pas prononcé son premier mot.
Le voisin, observé depuis son balcon, et à qui le mur à grimper de son jardin juste en face permettra peu à peu de l'approcher, se confond dans l'attente et le déroulement des jours avec pluie ou des jours avec soleil, avec l'image pas très net d'un rêve un peu naïf mais qui prend réalité. Pour quelques mots. Quelques allusions. Pour la magie d'un œuf à la coq de chaque matin, des volubilis qui grimperont bientôt sur la rambarde.
La place Matteotti où elle attend le car s'éclaire d'un soleil singulier grâce à la présence de ces gens venus du monde entier, Sénégalais, Pakistanais, Indiens, Nord-Africains qui se rendent aussi vers les mêmes plages.
Un pistachier. Du romarin. Une immortelle. Un chardon en fleur.
Joli texte qui relègue au loin la mort-accident espérée, non pas complètement grâce à la présence soudaine de l'autre, mais parce que la vie passe aussi comme ça.
Je ne me souviens plus de la chute de Mal de pierres et je suis passée à côté de Battement d'ailes mais il me semble que la femme a une place de choix sous ce soleil blanc de Sardaigne.

Oui la femme a un role prépondérant dans le Mal de pierre aussi.

Et si ce livre mérite d' etre sauvé, c' est bien pour ce portrait de femme,
un peu différente et meme très différente, et autour de laquelle tourne,
tout le monde tourne parce qu' elle rayonne doucement.

Sur les conseils de Kenavo que je remercie, voici quelques mots sur cette oeuvre.
Je viens de finir Mon voisin de Agus, un sujet grave traité avec beaucoup de simplicité, un conte de fées (car ils se rencontrèrent avaient dejà deux enfants...) mais comment font-ils après? Le couple ainsi formé est par contre banal, une suicidaire et un hypocondriaque, elle se nourrit de lui et lui s'inquiéte pour elle, mieux penser à autrui pour s'oublier, un peu égoïste et en même temps tellement altruiste.
Le style, je n'aime pas trop, quelques belles phrases cependant, comme "Elle serait diluée dans l'eau de mer, transformée en écume, évaporée pour devenir nuage », page 43. La poésie est y assez rare pour la relever.

merci pour tes impressions

isabus2 a écrit:

Le style, je n'aime pas trop [...] La poésie est y assez rare pour la relever.

c'est drôle, pour moi c'est surtout son style que j'aime bien (disons, je ne voudrais pas lire que de tels livres),
et comme je l'ai dit déjà sur ce fil - sa manière d'écrire est bien faite pour la courte distance.. je voudrais même la retrouver plutôt dans un recueil de nouvelles que dans un roman

Je n'ai lu que Mal de pierres mais je suis bien tentée par Mon voisin
J'ai beaucoup aimé son style moi aussi, j'ai trouvé que de sa simplicité découlait beaucoup de poésie, les phrases coulent seules, comme une évidence, je trouve les personnages assez travaillés et décrit assez précisément en peu de mots, on les voit aisément se dessiner, comme des modèles de l'époque. On voit le paysage, l'époque, la mentalité (et ce soleil qui m'a tant rappellé Le Guépard de Lampedusa, un de mes livres préférés )

Le soleil, la Sicile ?

On a ça aussi : Fulco di Verdura, Pirandello, Samona, Sciascia, Bonaviri...

Tango a écrit:

je suis bien tentée par Mon voisin

si tu t'attends pas à un roman, mais une nouvelle, cela devrait te plaire..