Félix Vallotton

Jean-Jacques Breton, Vallotton, Il fût lui-même

Citation :

Quatrième de couverture
Quelques arbres impressionnistes cachent la forêt artistique de la fin du XIXe siècle. A côté des académiques pompiers ou des symbolistes, il y eut aussi un inclassable comme Félix Vallotton. Une grande exposition parisienne, au Grand-Palais, lui redonne sa juste place, jalon important entre l'académisme fin de siècle et la modernité, entre Böcklin et Balthus. Proches des nabis pendant une dizaine d'années, Vallotton resta indépendant et sut toujours se garder des modes en isme : "Il fut lui-même".
Ce livre le replace dans le contexte historique d'une période méconnue à force de la croire bien connue. Le lecteur croisera Zola et Remy de Gourmont, des anarchistes et des artistes. Puis, avec la Première Guerre mondiale, nous suivrons Vallotton en première ligne et nous nous demanderons avec lui si l'on peut peindre cette tragédie qu'est la guerre. Graveur hors pair et peintre original, Félix Vallotton fut aussi romancier et homme de théâtre : non pas en dilettante mais avec un véritable talent de plume.
Ses manuscrits ont parfois disparu. Celui que nous vous présentons en fin d'ouvrage était enfoui dans un carton de la Censure des théâtres ! Cette courte pièce de théâtre, inédite, éclaire un pan de son oeuvre picturale en parlant des relations hommes-femmes et de la tragi-comédie du mariage.

Un autre livre qui a vu le jour lors de cette grande exposition. Mais certainement celui que je vais retenir probablement le plus.

Jean-Jacques Breton ne raconte pas seulement la biographie de Vallotton pour accompagner quelques toiles du peintre, mais le met à tous les moments en contexte de son temps, de la société dans laquelle il vit, les gens qu’il rencontre, ses contemporains.
C’est passionnant et certainement très intéressant pour découvrir des nouveaux aspects de Félix Vallotton.

Il me reste deux autres livres dans ma PAL, mais je sens que je vais faire une petite pause… pour revenir avec plus d’enthousiasme, je ne peux pas me lasser de ses œuvres…


Le repos des modèles, 1905

on est bien obligé d'y revenir...



Femme au piano, 1904



Soir aux Andelys, 1924



Le port de Marseille, 1901

et un petit dernier pour la route :


Lac Saint-James, matin, 1918

Magnifique.

pia a écrit:

Magnifique.

tout à fait
un extrait de cette toile a été utilisé comme couverture pour ce livre... c'est probablement pourquoi c'était le premier que j'avais acheté pour ma collection de livres d'art de ce peintre

La vie est une fumée

lettres et écrits choisis. édition établie, notes et postface par Jean-Paul Morel

Petit bouquin pas cher qui mérite qu'on s'y attarde, je n'en attendais pas tant. Des extraits de lettres à son frère Paul, d'articles de sa main ou de son journal complétés par des extraits d'articles d'autres critiques d'art (Elie Faure dans le tas). On entrevoit ainsi une part autobiographique avec le décès de Hélène Chatenay, son mariage avec Gabrielle Rodrigues-Henriques, la guerre, puis la fin de sa vie mais teintée d'une présence d'époque avec les salons, les expositions, les questionnements, un grand engagement artistique. Ce n'est pas Félix Vallotton tout seul pour Félix Vallotton mais Félix Vallotton dans son monde, une partie de ce monde et maintenant une oeuvre à laquelle on peut se raccrocher et se confronter.

Ce peintre qu'on peut trouver assez égal a bien sa trajectoire propre, sa volonté de composition, d'attachement au travail du peintre sans perdre la question des sens (la réflexion sur la représentation de la guerre a l'air un peu froide mais n'est pas anodine).

Ça fourmille d'informations, de noms et de bons moments (Constance, les passages sur Chéret sont pour toi !). Enrichissant, stimulant, qui fait regretter de ne pas avoir plus de temps pour chercher, réfléchir, regarder.

Tout petit, l'air de rien mais je recommande sans hésiter, c'est très bien arrangé.

@ Animal

Malgré les apparences, ton commentaire sur "La vie est une fumée" n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde, ainsi j'ai commandé, et reçu aujourd'hui, ce petit ouvrage.

Merci.   

et bientôt tu vas rêver de la compilation de ses critiques d'art ?   

animal a écrit:

et bientôt tu vas rêver de la compilation de ses critiques d'art ?   

Tout à fait.   Tu as deviné mon intention d'en faire l'acquisition mais, lorsque j'ai voulu passer commande, j'ai plutôt été refroidie par le prix (49 euros), aussi je me suis tournée vers un ouvrage d'occasion et, à ma grande surprise, il semblerait que certains spéculent sur son éventuelle future rareté, en faisant des offres à des prix prohibitifs (parfois plus de 100 euros).

Sinon, je viens de terminer la lecture "La vie est une fumée" et, comme toi, j'ai été plus qu'intéressée par ses réflexions sur la difficulté, voire la quasi impossibilité, de la représentation picturale de la guerre.
Quant à ses critiques de la peinture de Bouguereau et de Rochegrosse, bien que je les trouve justes ou du moins en accord avec mon opinion de néophyte, elles démontrent qu'il pouvait avoir la dent dure.

ah ça pour la dent dure... 


pour le bouquin je n'avais pas encore oser me renseigner (il faut dire qu'il y a aussi, ressortie ?, une intégrale de Cingria en cinq volumes qui fait baver, pas particulièrement donnés les petits pavés)

Hortensia et coquelicots, 1919



Chrysanthèmes et feuillage d'automne, 1922



Soldats sénégalais au camp de Mailly, 1917

Paysage de la Creuse, 1925