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| Paul Eluard | |
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+14Exini jack-hubert bukowski mimi54 Bédoulène Cassiopée Esperluette shanidar colimasson Bibliophile Livvy Constance eXPie Marie animal 18 participants | |
Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 11:44 | |
| je vous remercie toutes les deux Esperluette et Coli ; j'ai eu plaisir à vous lire. J'ai essayé de comprendre vos réflexions et donc c'était à la fois une leçon et un devoir pour moi. | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 13:46 | |
| Merci ! Même si je suis généralement imperméable aux poèmes, tes réflexions m'ont intéressé et subjugué, au point de te lire jusqu'au bout ! (Mais pas au point d'ouvrir un recueil de poèmes, quand même)
Chapeau bas Esperluette (ou Esperluette ? Ou encore...) | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 14:37 | |
| - colimasson a écrit:
- Plaisir partagé ! On se retrouvera là lorsque le plus courageux d'entre nous sera décidé à recommencer l'expérience avec Eluard...
Rendez-vous noté, Colimasson. - Bédoulène a écrit:
- je vous remercie toutes les deux Esperluette et Coli ; j'ai eu plaisir à vous lire.
J'ai essayé de comprendre vos réflexions et donc c'était à la fois une leçon et un devoir pour moi. Merci Bédoulène de ce commentaire et de ta présence bienveillante. J'ai donc raté mon coup alors pour vous faire apprécier Eluard. C'est là tout le problème de l'analyse! La première impression de lecture est perdue et en relisant je me laisse aller à chercher à comprendre les enchaînements entre les poèmes ... Mais la poésie se déguste en ouvrant un recueil au hasard, par exemple! C'est aussi une expérience réjouissante et parfois inattendue. Au plaisir alors. - Exini a écrit:
- Merci ! Même si je suis généralement imperméable aux poèmes, tes réflexions m'ont intéressé et subjugué, au point de te lire jusqu'au bout ! (Mais pas au point d'ouvrir un recueil de poèmes, quand même)
Chapeau bas Esperluette (ou Esperluette ? Ou encore...) Merci Exini, tu es adorable : je n'avais même pas réalisé que mon pseudo incluait le mot "perle". Et je constate avec plaisir que tu es également sensible à la couleur des mots donc à la poésie qui s'en dégage. Pourquoi cette imperméabilité à la poésie, cependant? | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 20:58 | |
| - Esperluette a écrit:
- J'ai donc raté mon coup alors pour vous faire apprécier Eluard. C'est là tout le problème de l'analyse! La première impression de lecture est perdue et en relisant je me laisse aller à chercher à comprendre les enchaînements entre les poèmes ...
Tu n'as rien raté ! J'ai lu tous les poèmes qui te servaient pour ta démonstration, maestro ! Et je ne suis pas complètement hermétique à la poésie. Bon, je lis surtout les fables de La Fontaine avec joie. Et les poèmes mis en musique par Brassens me touchent toujours ( Jean Richepin avec " Les oiseaux de passage" ou " Le verger du roi Louis" de Théodore de Banville par exemple) ou encore " La ballade des pendus" de Villon. Et peut-être qu'un jour, Eluard... | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 23:23 | |
| - Exini a écrit:
Et je ne suis pas complètement hermétique à la poésie. Bon, je lis surtout les fables de La Fontaine avec joie. Et les poèmes mis en musique par Brassens me touchent toujours (Jean Richepin avec "Les oiseaux de passage" ou "Le verger du roi Louis" de Théodore de Banville par exemple) ou encore "La ballade des pendus" de Villon. Et peut-être qu'un jour, Eluard... Très bien La Fontaine, on croit le connaître et on est toujours surpris lorsque l'on tombe par hasard sur une de ses Fables. Pour Brassens, on peut continuer la liste avec Le Petit cheval Blanc de Paul fort et La Ballade des dames du temps jadis de Villon (oui encore lui)! J'ai un faible pour ce dernier. Tiens je ne connaissais ni Les oiseaux de passage ni Le verger du roi Louis! Merci à toi, Exini. | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 8 Déc 2012 - 23:53 | |
| Pour "Les oiseaux de passages", si tu veux la découvrir, Marie l'a laissée sur le fil Georges Brassens de "Musique maestro". Mais j'arrête, ici c'est le fil de Paul Eluard... | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| | | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Paul Eluard Mar 5 Mar 2013 - 11:13 | |
| - Esperluette a écrit:
- (Suite et fin)
Cette dernière section intitulée Nouveaux poèmes alternent poèmes en prose et poèmes en vers, cependant le ton semble toujours lié au désespoir comme le montre le premier poème avec le titre d’un constat amer : « Ne plus partager ». Mélange de douleur liée à la séparation de l’être aimé mais aussi à celui de ne plus créer avec ses amis surréalistes ? Telle est la question que l’on peut se poser d’emblée.
Je cite le poème dans son intégralité.
NE PLUS PARTAGER
Au soir de la folie, nu et clair, L'espace entre les choses a la forme de mes paroles , La forme des paroles d'un inconnu, D'un vagabond qui dénoue la ceinture de sa gorge Et qui prend les échos au lasso.
Entre des arbres et des barrières, Entre des murs et des mâchoires, Entre ce grand oiseau tremblant Et la colline qui l'accable, L'espace a la forme de mes regards.
Mes yeux sont inutiles, Le règne de la poussière est fini, La chevelure de la route a mis son manteau rigide, Elle ne fuit plus, je ne bouge plus, Tous les ponts sont coupés, le ciel n'y passera plus Je peux bien n'y plus voir. Le monde se détache de mon univers Et, tout au sommet des batailles, Quand la saison du sang se fane dans mon cerveau, Je distingue le jour de cette clarté d'homme Qui est la mienne, Je distingue le vertige de la liberté, La mort de l'ivresse, Le sommeil du rêve,
O reflets sur moi-même! ô mes reflets sanglants! Comme une douleur lancinante, les sons se répètent et se font écho montrant ainsi l’effet de la séparation double (d’avec sa femme, d’avec ses amis) sans pour autant cesser de créer.
Cet effet de résonnance dans la première strophe correspond à un espace un peu cloîtré qui sera évoqué dans la strophe suivante. La lumière et la vitalité semblent avoir déserté le regard qui est devenu superflu. Cependant, le poète « distingue » quand même la peur et la perte de façon doublement violente puisque démultipliées par les reflets.
Quant au dernier poème qui clôt à la fois le recueil et cette dernière partie, Celle de toujours, toute, il est placé sous le signe de l’anonymat.
CELLE DE TOUJOURS, TOUTE
Si je vous dis : « j'ai tout abandonné » C'est qu'elle n'est pas celle de mon corps, Je ne m'en suis jamais vanté, Ce n'est pas vrai Et la brume de fond où je me meus Ne sait jamais si j'ai passé. L'éventail de sa bouche, le reflet de ses yeux, Je suis le seul à en parler, Je suis le seul qui soit cerné Par ce miroir si nul où l'air circule à travers moi Et l'air a un visage, un visage aimé, Un visage aimant, ton visage, À toi qui n'as pas de nom et que les autres ignorent, La mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi, Les astres te devinent, les nuages t'imaginent Et le sang répandu aux meilleurs moments, Le sang de la générosité Te porte avec délices. Je chante la grande joie de te chanter, La grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir, La candeur de t'attendre, l'innocence de te connaître, O toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et l'ignorance, Qui supprimes l'absence et qui me mets au monde, Je chante pour chanter, je t'aime pour chanter Le mystère où l'amour me crée et se délivre.
Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même. Que cache « celle » ? S’agit-il de la Parole (poème de la première partie) comme le laisse suggéré ces vers « La mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi » qui font écho à « Je glisse sur le toit des vents, je glisse sur le toit des mers » (vers 2 et 3 La Parole, p.21). Cette parole liée à l’image de la femme est aussi associée à l’anonymat et à la douleur « A toi qui n’as pas de nom et que les autres ignorent ». De quelle figure féminine est-il question ? Le poète évoque la mère :
« O toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et l'ignorance, Qui supprimes l'absence et qui me mets au monde, » La parole accouche le poète, qui chante l’amour et la mère, l’amour de la poésie ? Ou bien l’amour inavouable pour la mère évoqué, rappelez-vous, dans le premier poème avec le mot « inceste ».
Finalement quelle est cette Capitale de la douleur ?
Voilà, j'ai fini de vous embêter!
Merci à toi Colimasson de m'avoir, sans le savoir, poussé à réaliser ce travail. J'ai retrouvé l'espace d'un instant mon âme d'étudiante, une véritable cure de jeunesse! J'apprécie le cadeau.
"Celle de toujours, toute", n'est autre que son épouse "Gala", Esperluette. et le vocable "inceste" fait référence à Max Ernst qui, sous le propre toit d'Eluard et avec son veule consentement, vivait une liaison passionné avec "Gala". Je te conseille, ainsi qu'à tous les passionnés de la poésie de Paul Eluard, la lecture de "Gala", une biographie très documentée, écrite par Dominique Bona (Ed. J'ai lu). Cet ouvrage a apporté de nombreuses réponses à mes propres questionnements. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Paul Eluard Jeu 13 Juin 2013 - 17:25 | |
| Waouh @ Constance! Je viens de lire ta réponse. La fille qui ne sait plus où se mettre tellement elle a honte du retard. Alors merci pour la référence au livre et pour toutes ces informations. Néanmoins, même si je n'ai toujours pas de réponse précise quant au sens exact de ce poème, et d'ailleurs, je préfère ne pas en avoir, soyons clair, il me semble que Paul Eluard évoque plusieurs figures féminines. En effet, même si La Femme reste la première source d'inspiration pour les pauvres hommes victimes de notre charme redoutable, le poète clôt son recueil par un constat : l'inspiration via la parole (mots féminins) permet la naissance d'un poème, d'un recueil, d'une œuvre. A chaque création, l'artiste fait le deuil de ce qu'il vient d'enfanter pour de nouveau puiser en lui ou ailleurs un nouvel élan vers la vie, vers un nouveau livre. Mais il s'agit de ma perception. Nous avons tous des approches ou des lectures différentes. | |
| | | Marylouu Plume timide
Messages : 11 Inscription le : 30/06/2014 Age : 29 Localisation : Dans le cercle des surréalistes.
| Sujet: Re: Paul Eluard Lun 30 Juin 2014 - 15:24 | |
| Aurai-je trouvé une admiratrice de Paul Eluard ? J'en ai bien l'air...
Un de ces poème, dans son recueil Les mains libres ( 1937)en collaboration avec Man Ray.
Le désir, qui s'avère être un hommage à Nush.
Jeunesse du fauve Bonheur en sang dans un bassin de lait
Capitale de la douleur, j'aime énormément ce recueil également. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Paul Eluard Sam 7 Mar 2015 - 19:29 | |
| Je dédie ce poème à Esperluette qui avait si bien défendu "son" Eluard, face à Coli. Et à Lara qui ouvrit le fil.
Paul Eluard : Pouvoir tout dire
Le tout est de tout dire et je manque de mots Et je manque de temps et je manque d'audace Je rêve et je dévide au hasard mes images J'ai mal vécu et mal appris à parler clair Tout dire les rochers la route et les pavés Les rues et leurs passants les champs et les bergers Le duvet du printemps la rouille de l'hiver Le froid et la chaleur composant un seul fruit Je veux montrer la foule et chaque homme en détail Avec ce qui l'anime et qui le désespère Et sous ses saisons d'homme tout ce qu'il éclaire Son histoire et son sang son histoire et sa peine Je veux montrer la foule immense divisée La foule cloisonnée comme en un cimetière Et la foule plus forte que son ombre impure Ayant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtres La famille des mains la famille des feuilles Et l'animal errant sans personnalité Le fleuve et la rosée fécondants et fertiles La justice debout le bonheur bien planté Le bonheur d'un enfant saurai-je le déduire De sa poupée ou de sa balle ou du beau temps Et le bonheur d'un homme aurai-je la vaillance De le dire selon sa femme et ses enfants Saurai-je mettre au clair l'amour et ses raisons Sa tragédie de plomb sa comédie de paille Les actes machinaux qui le font quotidien Et les caresses qui le rendent éternel Et pourrai-je jamais enchaîner la récolte A l'engrais comme on fait du bien à la beauté Pourrai-je comparer le besoin au désir Et l'ordre mécanique à l'ordre du plaisir Aurai-je assez de mots pour liquider la haine Par la haine sous l'aile énorme des colères Et montrer la victime écrasant les bourreaux Saurai-je colorer le mot révolution L'or libre de l'aurore en des yeux sûrs d'eux-mêmes Rien n'est semblable tout est neuf tout est précieux J'entends de petits mots devenir des adages L'intelligence est simple au-delà des souffrances Comment saurai-je dire à quel point je suis contre Les absurdes manies que noue la solitude J'ai failli en mourir sans pouvoir me défendre Comme en meurt un héros ligoté bâillonné J'ai failli en être dissous corps cœur esprit Sans formes et aussi avec toutes les formes Dont on entoure pourriture et déchéance Et complaisance et guerre indifférence et crime Il s'en fallut de peu que mes frères me chassent Je m'affirmais sans rien comprendre à leur combat Je croyais prendre au présent plus qu'il ne possède Mais je n'avais aucune idée du lendemain Contre la fin de tout je dois ce que je suis Aux hommes qui ont su ce que la vie contient A tous les insurgés vérifiant leurs outils Et vérifiant leur cœur et se serrant la main Hommes continuement entre humains sans un pli Un chant monte qui dit ce que toujours on dit Ceux qui dressaient notre avenir contre la mort Contre les souterrains de nains et des déments. Pourrai-je dire enfin la porte s'est ouverte De la cave où les fûts mettaient leur masse sombre Sur la vigne ou le vin captive le soleil En employant les mots de vigneron lui-même Les femmes sont taillées comme l'eau ou la pierre Tendres ou trop entières dures ou légères Les oiseaux passent au travers d'autres espaces Un chien familier traîne en quête d'un vieil os Minuit n'a plus d'écho que pour un très vieil homme Qui gâche son trésor en des chansons banales Même cette heure de la nuit n'est pas perdue Je ne m'endormirai que si d'autres s'éveillent Pourrai-je dire rien ne vaut que la jeunesse En montrant le sillon de l'âge sur la joue Rien ne vaut que la suite infinie des reflets A partir de l'élan des graines et des fleurs A partir d'un mot franc et des choses réelles La confiance ira sans idée de retour Je veux que l'on réponde avant que l'on questionne Et nul ne parlera une langue étrangère Et nul n'aura envie de piétiner un toit d'incendier des villes d'entasser des morts Car j'aurai tous les mots qui servent à construire Et qui font croire au temps comme à la seule source Il faudra rire mais on rira de santé On rira d'être fraternel à tout moment On sera bon avec les autres comme on l'est Avec soi-même quand on s'aime d'être aimé Les frissons délicats feront place à la houle De la joie d'exister plus fraîche que la mer Plus rien ne nous fera douter de ce poème Que j'écris aujourd'hui pour effacer hier.
Tout dire. - Gallimard
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| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Paul Eluard Dim 8 Mar 2015 - 4:53 | |
| - bix229 a écrit:
- Je dédie ce poème à Esperluette qui avait si bien défendu "son" Eluard, face à Coli. Et à Lara qui ouvrit le fil.
[center] Paul Eluard : Pouvoir tout dire
Le tout est de tout dire et je manque de mots Et je manque de temps et je manque d'audace Je rêve et je dévide au hasard mes images J'ai mal vécu et mal appris à parler clair
Il l'a plutôt bien dit! Je m'immisce dans votre conversation à quatre.... | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Paul Eluard Jeu 22 Oct 2015 - 11:04 | |
| Les poèmes publiés dans la partie "Répétitions", qui ouvre le recueil "Capitale de la douleur", ont pour particularité d'être davantage Dada que surréalistes. Ils furent d'ailleurs publiés à part en 1922. Appliquant le mot d'ordre anti-littéraire de Dada, Eluard se livre à un travail de découpe à vocation équarissante sur des poèmes de jeunesse, afin d'en arracher sens et direction. Plus de sujet, de thème, désordre, hasard sont les mots d'ordre. C'est ainsi qu'on tombe -c'est un écueil de taille- sur de l'hermétique, au mieux de l'elliptique, et des pages rapidement passées. L'angoisse domine, il n'y a guère de liesse, ou alors est-elle si énigmatique et brève, une fragrance sur laquelle on ne met ni nom ni visage, reçue quelques dixièmes de seconde dans un transport en commun lancé à vive allure. Sans voyeurisme technique, il eût été appréciable de pouvoir lire ces poèmes de jeunesse entiers afin de bien appréhender les coups de sécateurs d'Eluard, le modus operandi de la taille à vif et à ras. Mais nous devons nous contenter du résultat final, topiaire ou bonsaï ou tronc nu ou racine arrachée... Ainsi, ce Sans musique: Sans musique
Les muets sont des menteurs, parle. Je suis vraiment en colère de parler seul Et ma parole Éveille des erreurs.
Mon petit cœur. Ou ce L'unique: L'unique
Elle avait dans la tranquillité de son corps Une petite boule de neige couleur d’œil Elle avait sur les épaules Une tache de silence une tache de rose Couvercle de son auréole Ses mains et des arcs souples et chanteurs Brisaient la lumière
Elle chantait les minutes sans s’endormir.
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| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Paul Eluard Jeu 22 Oct 2015 - 12:59 | |
| L'Unique est..... Unique.... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Paul Eluard Dim 25 Oct 2015 - 23:12 | |
| Je trouve ces deux poèmes très bons.
Le premier, pour le côté schizophrénique. Le deuxième, pour le côté synesthésique. | |
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| Sujet: Re: Paul Eluard | |
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| | | | Paul Eluard | |
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