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| Petite chronique du cinéma japonais | |
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+8Bédoulène Madame B. Babelle Arabella animal Queenie eXPie traversay 12 participants | |
Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: L'île nue [shindo] Sam 31 Oct 2009 - 6:41 | |
| L'île nue, Kaneto Shindo. 1960 Une famille vit sur une petite archipel. Dès les premiers plans, on nous met direct dans "l'ambiance" : vues de paysages avec les mots désertique, aride, trop serrés... etc... Et c'est ça. Y'a pas d'eau sur cette île, la famille y vit seule. Un couple et deux jeunes enfants. Ils traversent non stop la Setonaikai afin d'aller jusqu'au continent récupérer de l'eau douce pour arroser leurs plantations. Un des enfants va à l'école en ville, l'autre aide sur l'île. Film extrêmement répétitif, l'impression de voir le mythe de Sisyphe en images, toujours les mêmes actions, pratiquement les même plans, quasiment muet, en noir et blanc grisâtre... et pourtant c'est prenant. J'ai été complètement avec cette famille, à vivre au jour le jour leur rythme lent, inéluctable, fastidieux. En plus, les images sont vraiment belles, incroyablement filmées, à sentir la chaleur, la terre sèche, à voir cette étendue de mer belle et terrible en même temps; Les gros plans sur les visages fatigués, rompus, presque robotisés, esclaves de la nature. Les gros plans sur la gestuelle du travail, sur la répétition, la monotonie, l'action en train de se faire dans une sorte de torpeur du survivant. Sorte d'ode au travail agricole, à l'effort de l'homme pour tirer de la nature sa subsistance. Un film contemplatif, qui berce, et qui tient une tension en même temps. C'est beau, c'est fatal. C'est le combat de l'homme pour vivre. C'est troublant. Une bien meilleure analyse que la mienne ici (Pour la petite histoire, explication au dos du dvd : Kaneto Shindo tourne L'île nue pour la Kindai Eiga Kyokai. A cette époque, comme les autres sociétés de production indépendantes, elle connaît des difficultés financières et se trouve au bord de la faillite. L'île nue est donc le film de la dernière chance ce qui, paradoxalement, lui offre une plus grande liberté. Il sera réalisé avec un très petit budget, 3 millions de yens, environ le dixième du budget d'un film ordinaire. Le tournage s'effectue entièrement en extérieur, l'équipe est réduite à quelques dizaines de personnes et les acteurs sont informés qu'ils ne seront payés que si le film réalise des bénéfices. Comme on pouvait s'y attendre, le film, une fois terminé, ne trouve aucune compagnie pour le distribuer. Il est donc projeté de manière presque confidentielle, mais reçoit le grand prix du festival de Moscou, ce qui lui apporte la consécration internationale. Grâce à cela, la Kindai Eiga Kyokai peut poursuivre ses activités. (Tadao Sato "Le cinéma japonais" - tome 2 - Cinéma pluriel, Centre Georges Pompidou)[/quote] | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Sam 31 Oct 2009 - 12:42 | |
| Beau film, musique obsédante aussi... |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Nomura Lun 23 Nov 2009 - 10:07 | |
| L'été du démon, Yoshitaro Nomura. Adapté d'un livre de Matsumoto Seicho. 1978. Une femme abandonne ses enfants à son amant et disparaît. L'homme, marié, se voit contraint de les garder alors que son épouse refuse de s'en occuper. Il essaye au début de retrouver la mère... Impossible... Seulement sa femme est une menace de plus en plus oppressante. Elle maltraite les enfants sous n'importe quel prétexte... Ce film est incroyable ! La tension tout le long est limite tolérable. Cette femme qui est si haineuse, si tortionnaire. Un véritable démon. Et l'homme, faible, qui refuse de voir ce qu'il est en train de passer, et surtout vers où ça va le conduire. Qui semble avoir des sursauts de conscience mais n'arrive jamais à accepter l'horrible. Un film à voir. Le réalisateur sait parfaitement mener son histoire pour nous happer dedans, certains plans sont scotchant et servent complètement le film, l'étouffement, l'angoisse, la colère.
Dernière édition par Queenie le Ven 27 Nov 2009 - 9:26, édité 1 fois | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Ven 27 Nov 2009 - 9:20 | |
| Du même Nomura (et encore adapté d'un livre de Matsumoto Seicho), j'ai voulu regarder Le vase de sable... J'ai abandonné après 1h (il restait 1h30!). Une enquête policière leeeeente, mais leeeente... Digne d'un Derrick je pense. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Mar 29 Déc 2009 - 11:50 | |
| Histoire écrite par l'eau (Kiju Yoshida, 1965). Un des meilleurs Yoshida. Une oeuvre liquide, saturée de désir(s), mortifère. La mise en scène se drape dans un noir et blanc sublime et le scénario mêle présent et passé avec une rare maîtrise. Le thème de l'inceste est traité avec une subtilité rare et troublante. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Mar 26 Jan 2010 - 17:55 | |
| Nagisa OshimaNagisa Oshima, né le 3 mars 1932 à Kyoto, Nagisa Ōshima, est diplômé en droit et politique. En 1954, il débute comme assistant de réalisation auprès notamment de Masaki Kobayashi. Il publie également des critiques cinématographiques qu'il axe sur la « nouvelle vague » franco-polonaise et écrit des scénarios. Il tourne son premier film en 1959 et devient rapidement l'un des fers de lance de la nouvelle vague du cinéma japonais avec Shinoda, Yoshida ou Imamura. Filmographie : 1959 : Une ville d'amour et d'espoir 1960 : Contes cruels de la jeunesse 1960 : L’enterrement du soleil 1960 : Nuit et brouillard au Japon 1961 : Le Piège 1962 : Le Révolté 1965 : Les Plaisirs de la chair 1966 : L'obsédé en plein jour 1967 : Carnets secrets des ninjas 1967 : A propos des chansons paillardes japonaises 1967 : Été japonais : double suicide 1968 : La Pendaison 1968 : Le Retour des trois soûlards 1968 : Journal d’un voleur de Shinjuku 1969 : Le Petit Garçon 1970 : Il est mort après la guerre 1971 : La Cérémonie 1972 : Une petite sœur pour l’été 1975 : The Battle of Tsushima (documentaire) 1976 : L'Empire des sens 1978 : L'Empire de la passion 1983 : Furyo 1986 : Max mon amour 1999 : Tabou
Dernière édition par traversay le Mer 27 Jan 2010 - 17:03, édité 1 fois | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Mer 27 Jan 2010 - 17:02 | |
| Petit survol rapide de la production d'Oshima jusqu'à L'empire des sens. La ville de l'amour et de l'espoir (1959). Héraut de la Nouvelle vegue japonaise, Oshima rompt d'emblée avec ses prestigieux aînés, tant dans la forme -montage cut très brutal- que sur le fond : préoccupations sociales plus que psychologiques. Le film fait se confronter deux mondes aux antipodes l'un de l'autre : celui de riches entrepreneurs et celui d'une famille vivant d'expédients. L'intrigue est minimale et le film dépasse à peine une heure, ce qui n'empêche pas Oshima de réaliser un véritable manifeste politique, en véritable rebelle à l'ordre établi et face à la société de consommation. Contes cruels de la jeunesse (1960). Portrait au scalpel d'une jeunesse déboussolée et désillusionnée, dans une société vouée toute entière au culte de l'argent. Un film radical qui reste une oeuvre maîtresse dans l'oeuvre d'Oshima. L'enterrement du soleil (1960). Film très noir. Une guerre des gangs dans des taudis innommables où s'accumulent meurtres, suicides, viols et autres tendresses du même genre. Métaphore du Japon de l'après-guerre et portrait des délaissés du développement économique, le film d'Oshima parvient à une certaine poésie, au milieu des immondices. L'obsédé en plein jour (1966). Après Le piège et Le révolté (pas vus) et Les plaisirs de la chair (lointain dans mon souvenir), L'obsédé en plein jour marque l'apparition d'un nouvel Oshima, plus abstrait, dans un récit éclaté qui explore l'âme noir de la l'humain sans céder au morbide. Epoustouflant sur la forme, le film magnétise durablement, un peu à la manière du Providence de Resnais. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Jeu 28 Jan 2010 - 17:00 | |
| Oshima, suite .... Fin des années 60, il tourne une série de films qui sont autant de brûlots politiques. A propos des chansons paillardes au Japon (1967). Bal(l)ade entre Eros et Thanatos. Sur fond de manifestation contre la guerre au Vietnam, cette oeuvre au scénario erratique, existentialiste, est difficile à appréhender sans une bonne connaissance de l'histoire du Japon. Du Godard, en un peu plus lisible, et encore... Eté japonais : double suicide (1967). Titre trompeur. Ce film aux allures de fable post-apocalyptique, fascine par son nihilisme. Une nymphomane, un suicidaire, des yakuzas, un étranger peuplent cette allégorie d'un Japon déshumanisé et désincarné. Le tout filmé comme un gigantesque jeu de rôles. La pendaison (1968). Un film sartrien contre la peine de mort. Dommage que ce soit aussi opaque. Le retour des trois soûlards (1968). Complètement débridé. Loufoque, burlesque, un happening permanent où le cinéaste arrête soudain son film et reprend depuis le début avec des scènes identiques. Inutile de chercher à comprendre le fin mot du scénario. A la limite, on peut le prendre comme une sorte de "Help" halluciné. Journal d'un voleur de shinjuku (1968). Oshima en 68, influence évidente : Godard. Film déstructuré, qui cite Genet, Miller et Lenine. Obsession du sexe et de la dialectique. Un vrai b(r)ouillon de culture, brillant par endroits mais le plus souvent fastidieux. Le petit garçon (1969). Le plus direct et pas le moins dérangeant des films d'Oshima de la fin des années 60. S'inspirant de faits réels (un enfant de dix ans simule de faux accidents de voiture), le cinéaste réalise une oeuvre sèche et brutale qui renvoie la société japonaise à ses propres dérives. Il est mort après la guerre (1970). Oshima abandonne son cinéma expérimental pour un film flottant entre réalité et fiction. Erotisme et militantisme ont toujours voix au chapitre mais passent cette fois au second plan derrière une intrigue aux reflets poétiques. Un vrai trip. La cérémonie (1971). Film hiératique et complexe, assez confus, où planent les ombres de l'immédiat après-guerre, époque de honte et d'affliction pour les japonais. Un peu trop théâtral pour séduire. Après Une petite soeur pour l'été (1972), Oshima devient mondialement connu avec L'empire des sens. Il tourne ensuite L'empire de la passion, Furyo et Max et mon amour. Sa mauvaise santé l'éloigne des plateaux jusqu'à Tabou (1999) qui pourrait bien être son dernier film. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Baby cart Jeu 1 Avr 2010 - 11:39 | |
| Baby cart, Kenji MisumiRésumé, grosso modo : Des histoires de pouvoir et de complots, de shogunat et de rébellion. Ogami Itto, le bourreau exécuteur, se retrouve piégé dans un complot où il est accusé du meurtre de trois soldats, ceci afin de lui prendre sa place, et qu'un chef rebel de l'ombre puisse étendre son pouvoir. Ogami Itto s'enfuie, se fond dans l'anonymat. Avec son fils, ils parcourent les chemins, avec la vengeance comme moteur. Seulement comme il est un renégat, et qu'il doit vivre, il vend ses services de bretteur et renonce donc à son statut de samouraï plein d'honneur. Des combats sanglants, brutaux, avec toujours cet enfant témoin, au milieu, à côté, son landau/charrette servant parfois d'arme, de bouclier... etc... Une sorte de solennité, et de force sombre en mouvement. Ogami parle peu, voir pas du tout. Il fait ce pour quoi il est payé, et si en chemin il rencontre ses ennemis, il en fait des petits quartiers de viande sanguinolents. On retrouve également l'ambiance du Japon féodal, avec ces clichés, ces maquillages, et la crasse qui se cache en dessous. Très bon film, où je pense qu'il est difficile de s'ennuyer. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Jeu 1 Avr 2010 - 21:04 | |
| t'as vu le truc en un morceau ou les six films ? | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Ven 2 Avr 2010 - 0:48 | |
| - animal a écrit:
- t'as vu le truc en un morceau ou les six films ?
Juste le premier film en fait. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Ven 2 Avr 2010 - 10:10 | |
| Alors tu n'as pas encore vu les passages psychédéliques (à partir du 2e il me semble). C'est un aspect de la série Baby Cart qui surprend... |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Mar 6 Avr 2010 - 15:34 | |
| Une petite soeur pour l'été (Nagisa Oshima, 1972) Comme un film de vacances qui tranche avec le reste de la production d'Oshima. La recherche de paternité, théme principal du récit, ne semble qu'un prétexte pour déambuler dans l'île d'Okinawa, si différente du Japon "intérieur". Ludique, joyeuse, libertaire, pittoresque, une oeuvre sans tabou où une jeune fille de 15 ans boit du saké cul sec, où un tueur bavarde au soleil avec sa future victime, où une femme hésite à désigner le géniteur de sa fille en présence de deux anciens amants etc. Le film le plus détendu d'Oshima et l'un de ses meilleurs, également. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Lun 8 Nov 2010 - 17:05 | |
| Yasujiro Shimazu - Citation :
- Contemporain de Mizoguchi et d’Ozu, Shimazu Yasujirô (1897-1945) fait partie des grands maîtres japonais, faiseurs de modernité, qui ont construit l’âge d’or du cinéma japonais dans les années 1930. La redécouverte dont fait l’objet Shimazu actuellement au Japon s’impose à double titre : pour ses comédies et ses drames bourgeois qui ont marqué son époque ; mais aussi pour la postérité de son œuvre. Car, bien que disparu trop tôt, à l’âge de 49 ans, l’esprit et le style Shimazu sont restés fortement présents dans le cinéma japonais des années 1950 à travers les films d’Ozu, pour les thématiques familiales, et ceux de Naruse, pour le naturel des mises en scènes.
Yaé, notre petite voisine (Tonari no Yae-chan, 1934) La vie quotidienne de deux familles voisines. Yaé et le fils du voisin, Keitarô, partagent une affection inexprimable. Un jour, la sœur aînée de Yaé quitte son mari et retourne chez ses parents. Elle tente de séduire Keitarô…Comédie a priori assez anodine dont la mise en scène sèche n'a pas la qualité de celle d'un Ozu ou Naruse. Construit en saynètes habiles, le film a pourtant un pouvoir de séduction indéniable et donne envie de poursuivre la découverte de l'univers de Shimazu. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais Lun 8 Nov 2010 - 18:24 | |
| je découvre ce fil aujourd'hui je reviendrai lire plus attentivement | |
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| Sujet: Re: Petite chronique du cinéma japonais | |
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