Que lisez-vous en Août ?

" Ariane ma soeur, de quel amour blessée

Vous mourutes aux bords où vous futes laissée "

Mourutes.. futes, ça sonne bien, mais ça ne se dit ou s' écrit jamais !

Phèdre

Le garçon dans la lune de Kate O'Riordan

animal a écrit:

La prochaine lecture sera J'étais garde du corps d'Hitler de Rochus Misch.

c'est un peu léger comme contenu, rapide en fait, une succession d'anecdotes probablement remises dans l'ordre après coup et vérifiées et complétées par des notes de bas de pages, mais il y a une atmosphère forécement intéressante qui se crée avec tout ça avec une fascination qui semble presque intacte dans le souvenir...

Lara a écrit:

Amapola a écrit:

Mais s'il avait donné Phèdre à lire... Ohlalalala... ce serait un échec. D'abord, car j'ai appris ensuite, il y a une façon correcte de lire ces vers. Et ça s'apprend, il n'y avait que Seignoux (qui est acteur) que le savait faire et il ne donnait pas de cours. Sans ça, ce serait récitation fade. En plus je ne suis pas du tout douée pour la tragédie.

Oui, il a des règles pour lire la tragédie, c'est un véritable casse tête. Mon prof de théâtre m'a montré où étaient les accent de césures, de coupes, en fonction des voyelles, des élisions, des consonnes, des accents de fin d'alexandrins... Une galère... Mais le résultat est beau! Quoique... Ce que je reproche à certains, c'est de prêter trop d'attention à la forme et pas assez au fond. Ils ne pensent plus qu'au rythme et en oublient le sens même de la phrase, voir ils oublient tout simplement de vivre ce qu'ils lisent!

Ah, c'est pour ça que le théâtre classique ce n'est pas pour n'importe qui. Il faut d'abord maîtriser la technique, puis être capable de mimer les sentiments encadrés par la technique. Ça peut sembler "artificiel" de nos jours, quand il y a la prédominance d'un style "naturalisime" d'interprétation à cause qui me semble, s'est devellopé dans la télévision. On veut nous donner l'impression que c'est des véritables tranches de la vie. Et toute une dramaturgie appropriée à ça vient.
Le théâtre classique rend absolument impossible cette aproche, je pense. Personne dans le monde, dans la situation de Médée, par exemple, ne dirait que dit le personnage dans la tragédie. Elle prendrait un balais, balaierait Jason en disant des choses beacoup plus terre-à-terre. Dans son cas, je crois que je le ferai couper en petits dés et le cuirait aussi, comme dans la tradition... hihihihihi...

Amapola a écrit:

Personne dans le monde, dans la situation de Médée, par exemple, ne dirait que dit le personnage dans la tragédie. Elle prendrait un balais, balaierait Jason en disant des choses beacoup plus terre-à-terre. Dans son cas, je crois que je le ferai couper en petits dés et le cuirait aussi, comme dans la tradition... hihihihihi...

Sûr que maintenant personne ne parle plus comme Euripide faisait s'exprimer Médée. Mais ce qui est intéressant c'est le caractère de Médée et ce qu'elle ressent. Certains sentiments traversent les siècles, et ces émotions nous touchent encore aujourd'hui. Pour Phèdre, sa façon de vivre les choses est magistrales. On peut parler d'exagération, mais il y a un fond de vérité qui éveille en nous quelque chose, preuve que le personnage n'est pas si inaccessible!!

Une petite pause dans les Mille et une nuits, j'ai commencé Sur la route de Babadag d'Andrzej Stasiuk. Mais cela devrait être rapide comme lecture.

Arabella a écrit:

Une petite pause dans les Mille et une nuits, j'ai commencé Sur la route de Babadag d'Andrzej Stasiuk. Mais cela devrait être rapide comme lecture.

C'est vrai, ça ne fait que 363 pages. Presque une nouvelle, quoi.

eXPie a écrit:

Arabella a écrit:

Une petite pause dans les Mille et une nuits, j'ai commencé Sur la route de Babadag d'Andrzej Stasiuk. Mais cela devrait être rapide comme lecture.

C'est vrai, ça ne fait que 363 pages. Presque une nouvelle, quoi.

317 dans mon édition. Et les pages sont moins remplies que dans les Pléiades. Et c'est tellement bon que ça se lit tout seul.

Tout en continuant "la vie mode d'emploi" de Pérec que j'apprécie j'ai commencé "Crime et châtiment".

majeanne a écrit:

Tout en continuant "la vie mode d'emploi" de Pérec que j'apprécie j'ai commencé "Crime et châtiment".

Ah oui, j'avais entendu parler de quelqu'un qui pouvait lire deux livres en même temps, chaque oeil lisant un livre.
C'était toi ?

eXPie a écrit:

majeanne a écrit:

Tout en continuant "la vie mode d'emploi" de Pérec que j'apprécie j'ai commencé "Crime et châtiment".

Ah oui, j'avais entendu parler de quelqu'un qui pouvait lire deux livres en même temps, chaque oeil lisant un livre.
C'était toi ?

Et bein Majeanne, moi j'en suis tout bonnement incapable. Un livre à la fois me prend déjà la tête et use toute mes capacités , alors deux c'est impossible. Surtout lorsque ce sont des auteurs tels que Perec et Dostoïevski! Et même, il me faut un moment pour enchaîner! Le temps que je me sépare de l'ambiance, de la poétique, et des personnages, que je viens de quitter avec plus ou moins de mal.

Lara a écrit:

eXPie a écrit:

majeanne a écrit:

Tout en continuant "la vie mode d'emploi" de Pérec que j'apprécie j'ai commencé "Crime et châtiment".

Ah oui, j'avais entendu parler de quelqu'un qui pouvait lire deux livres en même temps, chaque oeil lisant un livre.
C'était toi ?

Et bein Majeanne, moi j'en suis tout bonnement incapable. Un livre à la fois me prend déjà la tête et use toute mes capacités , alors deux c'est impossible. Surtout lorsque ce sont des auteurs tels que Perec et Dostoïevski! Et même, il me faut un moment pour enchaîner! Le temps que je me sépare de l'ambiance, de la poétique, et des personnages, que je viens de quitter avec plus ou moins de mal.

Ah, voilà, c'était à propos du livre Je suis né un jour bleu, de Daniel Tammet (un autiste) :

Citation :

"Kim Peek, 55 ans, n'a pas, lui, la chance d'être autonome. Il est en permanence accompagné par son père et passe ses journées à la bibliothèque de Salt Lake City, en Utah, pour dévorer toutes sortes de livres, des essais, des encyclopédies et des annuaires, mais jamais de romans. Kim Peek peut en effet lire deux livres à la fois : l'un de l'oeil gauche, l'autre de l'oeil droit.

(extrait d'un article du Point en date du 07/06/2007)

Non, pas un de chaque oeil

mais à des moments différents plus de deux en cours, ça c'est sûr. Tout dépend de l'humeur. En plus un polar et un en anglais et "le temps retrouvé". Je vogue des uns aux autres......

Lara a écrit:

Sûr que maintenant personne ne parle plus comme Euripide faisait s'exprimer Médée. Mais ce qui est intéressant c'est le caractère de Médée et ce qu'elle ressent. Certains sentiments traversent les siècles, et ces émotions nous touchent encore aujourd'hui. Pour Phèdre, sa façon de vivre les choses est magistrales. On peut parler d'exagération, mais il y a un fond de vérité qui éveille en nous quelque chose, preuve que le personnage n'est pas si inaccessible!!

J'ai l'impression que personne ne parlait non plus comme ça à l'époque d'Euripide. Mais comme, malgré mon âge, je n'ai vraiment connu personne de cette époque là, je ne peux que faire un jugement aproximatif, fondé sur les murs de Pompée, qui est romaine, certes, mais enfin... Je suppose que ces tournures étaient stylistiques et c'était ça en partie l'attrait, ce sont des réprésentations nullement réalistes, à commencer par les acteurs et le choeur. Du théâtre, comme on dit aux enfants qui se jettent par terre et crient jusqu'à devenir légèrement pourpres.
Je me demande maintenant et ça fait un certain temps, si ces sentiments, histoires de comprendre les rapports humains sous le sceau de la fidélité, l'idée de trahison, l'idée d'adultère, je me demande si on n'a pas la fausse impression que ce sont des universalités quand il ne s'agit que de petites occidentalités inventées à partir des fragments d'une culture asiatique.
Je lisais un extrait d'une auteur africaine, je ne me souviens plus son nom, et elle médisait de sa mère, qui acceptait sans broncher la polygamie, dans l'avis de la fille, un manque de respect envers La Femme, comme ça, l'idée était en majuscules. Et je me demandais à l'occasion si elle n'était pas simplement une petite occidentalisée, mal occidentalisée, s'accrochant à un petit rien de rien de tout. Disait déjà Kourouma, en chat lors d'un prix internet de littérature et il avait été nomé par Allah n'est pas obligé (livre que j'ai acheté mais pas eu le courage de lire jusqu'aujourd'hui), que l'homme chrétien n'a pas plusieurs épouses, parcontre il a un tas de maîtresses. Finalement si dans la fiction en général ces trucs là sont chouettes, d'extraordinaires tragédies, superbes drames, extravagantes comédies, vaudevilles charmants, dans la réalité les choses sont nettement moins amusantes. En fin de comptes, je me demande sur la nature des rapports entre la fiction et le comportement humain. On ne prendra pas comme modèle un tas d'inventions et on les mettra en fonctionnement comme s'il s'agissait des padrons?

Le comportement humain est parfois très amusant...Amapola
Il suffit d' avoir le recul et l' humour nécessaires !

Notre président hyperactif est parfois vraiment trop drole, surtout
quand il ne c roit pas l' etre...