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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Mar 6 Sep 2011 - 22:59
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Mer 7 Sep 2011 - 22:39
Je termine transitoirement mes incursions chez Bruckner avec le fameux Adagio de sa 7e symphonie utilisé par Visconti dans Senso.
Ce mouvement lent et majestueux de près de 25 minutes est d'autant plus émouvant qu'il est un hommage de Bruckner à Wagner qu'il admirait tant et qui venait de mourir pendant la composition de l'oeuvre. Ce qui lui a fait rajouter ce très beau final avec des cuivres (5/5) que je fais précéder d'un autre extrait (4/5) avec cette montée wagnérienne très lyrique à donner le frisson (Chostakovich a du s'en souvenir pour le final de sa propre 7e). Si vous ne connaissez pas cette symphonie prenez le temps d'écouter au moins cet Adagio en entier sur youtube. C'est un passage tellement beau que cette symphonie est devenue la plus jouée de Bruckner.
Citation :
II - Adagio : sehr feierlich und sehr langsam (très solennel et très lent)
(ut dièse mineur et fa dièse majeur) La mort de Wagner l'obsède :"je rentrais chez moi un jour, très triste ; je me disais il est impossible que le Maître vive longtemps encore. A ce moment précis, l'Adagio en ut dièse mineur me fut inspiré". Misterioso e lente assai quatre tubas wagnériens (Wagner-tüben) et un tuba contrebasse modulent comme de belles orgues un thème d'une rare élévation que les violons reprennent avec une mélodie que l'on relève dans son Te Deum. Apprenant le decès de Richard Wagner, il en fut extrêmement affecté et modifia la fin de l'Adagio, insérant un choral funèbre aux cors, tubas wagnériens et tuba basse juste avant la coda terminale. Presque partout ce thème est résigné. Cet adagio a été exécuté aux obsèques du compositeur dans un arrangement pour harmonie de Ferdinand Löwe. Il a également été diffusé sur la radio allemande au lendemain de la mort d'Adolf Hitler (!!!).
ça vaut aussi le coup de le voir diriger par Abbado sur ce DVD:
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Ven 9 Sep 2011 - 22:42
Une étrange orchestration de La vallée des cloches de Ravel
La version d'origine pour piano:
Stargazer Envolée postale
Messages : 176 Inscription le : 02/09/2011
Sujet: Re: Le piano bar Ven 9 Sep 2011 - 23:11
Waahhh c'est bon ça la Vallée des Cloches pour se relaxer après avoir couché deux affreux surexcités
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 11 Sep 2011 - 15:08
11 septembre oblige... On the transmigration of souls de John Adams avec des images d'archives. Prix Pulitzer 2003
Citation :
On the Transmigration of Souls est une commande de différentes institutions publiques et privées de la ville de New York afin de célébrer la mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001. Cette commande a été faite très peu de temps après les évènements, et John Adams s'est mis à l'écriture de la pièce fin janvier 2002 afin d'en donner la première lors des commémorations du premier anniversaire de l'attaque. Elle a été créée le 19 septembre 2002 Avery Fisher Hall du Lincoln Center par le New York Philharmonic sous la direction de Lorin Maazel. Le compositeur décrit On the Transmigration of Souls non comme un requiem mais un « espace de mémoire » dédié aux victimes.
John Adams a reçu en 2003 le Prix Pulitzer de musique pour cette œuvre. Il déclare cependant que le Prix musique est largement dévalorisé comparativement aux Prix littérature ou journalisme, et que nombre de très grands compositeurs classiques américains ne l'ont pas reçu, de manière injuste et arbitraire. Il ajoute que les honneurs allant avec ce prix doivent aller au New York Philharmonic et aux victimes des attentats. L'enregistrement de 2004 est lui récompensé de trois Grammy Award (Meilleur album classique, Meilleure interprétation orchestrale, Meilleure composition classique contemporaine) en 2005.
On the Transmigration of Souls est écrit pour un chœur mixte (composé d'une soprano, un contralto, un ténor, une basse) et chœur d'enfants. L'orchestre est constitué de quatre flûtes piccolo, trois flûtes, trois hautbois, deux clarinettes, une clarinette basse, une clarinette contrebasse, deux bassons, un contrebasson, quatre cors, quatre trompettes, trois trombones, deux tubas, cinq percussionnistes, deux harpes, un piano, un célesta, un piano accordé en quart de ton, une section de cordes, et de la musique à sons fixés sur support.
L'œuvre est composée d'un mouvement unique dont l'exécution dure environ 25 minutes.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Mer 21 Sep 2011 - 17:04
Je poursuis mon exploration de la musique française de la première moitié du XXe siècle, après Albert Roussel, Charles Koechlin, Jean Cras et Florent Schmitt, avec le breton Joseph-Guy Ropartz. Michel Plasson a enregistré une impressionnante 3e symphonie avec choeur et solistes devenue difficile à trouver. Ses poèmes symphoniques valent la découverte.
Citation :
« La pensée de Ropartz a une triple source: la Bretagne, la mer, la foi religieuse. Rarement grand artiste incarna de façon plus intense l'âme de sa terre et de sa race. Toute une partie de ce qu'il a écrit pourrait porter en épigraphe le beau vers de Francis James: "Tout est vain qui n'est pas le grand calme de Dieu". » Louis Kornprobst
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Sam 24 Sep 2011 - 12:38
Jacques Ibert: "Escales" souvent couplé au disque ou en concert avec "La Mer" de Debussy.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Jeu 29 Sep 2011 - 23:17
Ben alors? Personne pour faire découvrir ses coups de coeur en musique classique?
Alors je continue avec le Kalevala dont Sibelius a illustré musicalement certains poèmes dont le récit de Tapiola qui évoque la maison du dieu Tapio dans la forêt.
Citation :
Tapio, dans la mythologie finlandaise (source récurrente de l’inspiration de Sibelius) est la divinité suprême de la forêt.
Sibelius a souhaité une introduction et explication écrite de son œuvre, et il a été aidé dans la rédaction par son éditeur. C’est ainsi qu’en prélude au concert, Damrosch peut lire ce texte fortement évocateur : “ Nous voyons et nous sentons les forêts infinies de couleur vert sombre, nous entendons les hurlements du vent et ses sonorités venues du pôle Nord lui-même, à travers ces éléments nous percevons les ombres fantomatiques des dieux et les créatures étranges de la mythologie nordique, murmurant leurs secrets et se livrant à leurs danses mystiques parmi les branches et les arbres. ”
Texte qui n’est en réalité que l’adaptation du quatrain de Breitkopf et Härtel :
“ Là s’étendent du Nord les vieilles forêts sombres, Mystérieuses en leurs songes farouches ; Et abritent la grande Divinité des bois, Les Sylvains familiers s’agitent dans leurs ombres ”
Ces indications de programme ne sauraient toutefois rendre compte de l’atmosphère glaçante de l’œuvre. On ne voit pas la forêt immense et glaciale du Nord : on y est transporté. Le vent hurle, les branches craquent (cordes mouvantes). Chaque ombre se fait menaçante. Une danse des esprits de la forêt parsème l’obscurité de lueurs angoissantes. Soudain, une rencontre glaçante, cataclysmique (explosion de cuivres) ’ peut être le dieu Tapio lui-même ? La frayeur emplit la forêt (aigus des cordes) puis passe, peu à peu. Le vent glacial reprend, recouvrant la forêt d’un voile (long accord à l’unisson des cordes). Vingt minutes extraordinaires, aux confins du Nord et de la solitude, dont nul ne sort indemne. Un musicologue et biographe de Sibelius devait affirmer “ même si Sibelius n’avait rien écrit d’autre, cette œuvre lui assurerait à elle seule une place parmi les plus grands maitres de tous les temps ” .
Le succès de l’œuvre est immédiat, même si certains critiques restent sceptiques : il est vrai que Tapiola peut etre difficile à l’écoute, et nécessite une réelle concentration et une attention soutenue de la part de l’auditeur. Celle-ci acquise, l’immersion est totale, passionnante et glaçante.
Cette œuvre dévoile la quintessence de l’œuvre de Sibelius. Un sens inné du rythme, une science ensorcelante du maniement des timbres, une maîtrise totale de l’orchestre.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Lun 10 Oct 2011 - 22:55
La chaconne d'une sonate de Heinrich Biber (1644-1704) :
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Jeu 13 Oct 2011 - 23:05
Eugène Gigout (né à Nancy en 1844 et mort à Paris en 1925). Il était organiste et compositeur. Saint-Saens a notamment été son professeur, Marcel Dupré un de ses élèves. Léon Boëllmann, également organiste et compositeur, était "son neveu et fils adoptif" (wikipedia).
Une de ses oeuvres les plus connues est la Toccata en si mineur, extraite des Dix Pièces pour orgue (1890). Elle est ici interprétée par Cochereau (qui met un petit peu le turbo) :
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Jeu 13 Oct 2011 - 23:11
... et la Toccata (extraite de la Suite Gothique op. 25) de Léon Boëllmann (Ensisheim, 1862-Paris, 1897), neveu de Gigout.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Jeu 13 Oct 2011 - 23:13
J'écoute !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Mar 25 Oct 2011 - 22:44
Charles Koechlin
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Dim 30 Oct 2011 - 23:28
Suite à l'ouverture du fil d'Adelbert von Chamisso ( https://parfumdelivres.niceboard.com/t7662-adelbert-von-chamisso ), voici un des lieder du cycle Frauenliebe und Leben, poème de Chamisso mis en musique par Robert Schumann, et chanté ici par Kathleen Ferrier :
Er, der Herrlichste von allen
Er, der Herrlichste von Allen, wie so milde, wie so gut! Holde Lippen, klares Auge, heller Sinn und fester Muth. So wie dort in blauer Tiefe, hell und herrlich, jener Stern, Also Er an meinem Himmel, hell und herrlich, hehr und fern.
Wandle, wandle deine Bahnen, nur betrachen deinen Schein, Nur in Demuth ihn betrachten, selig nur und traurig sein! Höre nicht mein stilles Beten, deinem Glück nur geweiht; Darfst mich, nied're Magd, nicht kennen, hoher Stern der Herrlichkeit !
Nur die Würdigste von Allen darf beglücken deine Wahl, Und ich will die Hohe segnen viele tausend Mal. Will mich freuen dann und weinen, selig, selig bin ich dann, Sollte mir das Herz auch brechen, brich, o Herz, was liegt daran?
Er, der Herrlichste von Allen, wie so milde, wie so gut! Holde Lippen, klares Auge, heller Sinn und fester Mut, Wie so milde, wie so gut!
Noble esprit, pensée altière
Noble esprit, pensée altière, cœur vaillant loyal et pur, Âme tendre, libre et fière, douce voix, regard d’azur ; Il ressemble à cette étoile qui scintille au firmament, Dans mon ciel clair et sans voile, resplendit son front charmant !
Suis ta route sans entrave ! Mais au moins ne défends pas Aux regards de l’humble esclave d’épier de loin tes pas ! Dans ma douleur solitaire ne vois pas pleurer mes yeux ! Ne regarde pas la terre, toi qui planes dans les cieux !
Quelque jour à la plus belle tes destins seront unis ! Je m’incline devant elle, et je la bénis ! Je veux même lui sourire, lui sourire dans mes pleurs ! Que mon âme se déchire, j’ai le prix de mes douleurs !