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| Chaîne de lecture - Commentaires | |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 20 Fév 2011 - 16:49 | |
| MERCI à Maline qui m'a choisi ce livre superbe " Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre" de Bohumil HRABAL
Ce livre est le récit par lui-même d'un enfant bâtard et complexé par sa petite taille qui essaiera la plus grande partie de sa vie de se réhausser, physiquement et socialement. Jeune groom, puis garçon de café il cotoiera des personnages riches, les clients des restaurants et hôtels où il est employé, mais même devenu socialement leur égal, il ne sera jamais reconnu par ceux de sa profession. On lui crachera à la figure pour s'afficher avec les Allemands, il se mariera d'ailleurs avec une belle Allemande dont il aura un enfant débile qu'il abandonnera dans un asile d'aliénés à la mort de sa femme tuée lors d'un bombardement. Détenteur de timbres très rares substitués par sa femme à des Israélites, il parviendra avec la vente de deux de ces timbres, à s'enrichir et deviendra propriétaire d' un magnifique hôtel restaurant. comprenant enfin l'inutilité de sa vie durant son enfermement volontaire avec les "millionnaires" déchus dans un centre ouvert par le gouvernement communiste, il choisit de s'exiler dans une région détruite et isolée afin de travailler dans un emploi forestier. A la fin de son engagement, il opte ensuite pour remplacer des tziganes dans une région encore plus isolée, où il vivra seul humain et tentera de reconstruire une route. Là dans cet isolement souhaité, il revit, refait le parcours de sa vie, ccomprends ses erreurs et une fois par semaine rejoint un village où il fait ses achats et raconte aux habitants où il souhaite être enterré, ce qui les effraie mais les villageois sont contents de l'entendre raconter et s'habituent à lui. Il sombre dans une douce folie, lui qui a servi le roi d'éthiopie.
L'écriture est très belle, l'auteur sait avec des mots légers dénoncer même les grands maux de l'humanité, comme le nazisme -2 êtres sains, de physiques aryens donnent naissance à un enfant aliéne - ; avec ironie - l'enfermement volontaire du personnage afin qu'on reconnaisse son statut de millionnaire - la dénonciation - l'histoire de la petite cuillère volée ou l'enfant Jésus échangé - ............. Un récit plein d'ironie où la phrase maîtresse du narrateur l'inconcevable devient réalité résume bien sa vie et les évènements qui s'y déroulent.
j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, je lirai certainement un autre de cet auteur.
Dernière édition par Bédoulène le Sam 26 Fév 2011 - 7:07, édité 1 fois | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 20 Fév 2011 - 19:11 | |
| -Les feuilles mortes-Ce roman qui se présente sous forme de polar est plutôt prétexte à une réflexion fine et glaçante sur les rapports familiaux. Un roman brillant en tout cas, qui m'a tenue en haleine d'entrée, par sa construction ingénieuse -on se doute dès les premières pages qu'il y a eu drame mais on ne sait pas exactement quoi- et son analyse très fine sur le fragile équilibre reliant les membres d'un même foyer. Eric est photographe, sa vie est parfaitement ordonnée, son bonheur patiemment construit. De son atelier sortent des clichés qui réflètent un monde souriant, des familles, des visages heureux figés dans l'instant. Mais derrière tout cela qu'y a t'il? Où se cachent les imperfections, les non dits? Ou se situe la vérité lorsque les certitudes tombent. Thomas H Cook en observateur maniaque et pointilleux va nous faire rentrer dans le psychisme de son personnage en partant de cette froide journée où tout s'écroule. Il revit ces retours au passé en scrutant chaque détail, en analysant chaque attitude, et tente de comprendre ce qui a provoqué sa faillite. Le récit qu'il nous donne se double des parallèles de sa propre histoire, constat terrible d'une enfance bâtie sur des non-dits et des faux semblants. Comment accepter cet autre que l'on voudrait soi et qui nous semble soudain étranger, jusqu'où peut aller cet amour lorsque le doute s'insinue. Et qui est il vraiment d'ailleurs ?Autant de questions sur lesquelles Eric bute, vacille, et manque de sombrer. Blessures, suspicion, lâchetés: on nage en eaux troubles, et le malaise qui finit par étreindre le héros devient aussi le nôtre. Une totale réussite. Grand merci à Marko pour cette superbe découverte, j'ai vraiment été scotchée par ce suspense du début à la fin. Un livre que je vous recommande très vivement pour ceux qui ne le connaissent pas encore! Et Vive les chaînes de lecture | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Lun 21 Fév 2011 - 9:51 | |
| La muette de Chahdortt Djavann
C'est le récit d'une jeune fille iranienne de 15 ans, emprisonnée et attendant d'être pendue.
Je ne vais pas énumérer tous les faits qui ont amené à cette situation , on a ici en quelques courts chapitres un condensé de tout ce qu'il y a de plus cruel dans la société des mollahs.
Donc la démonstration est implacable, si le propos était de nous faire prendre parti pour les victimes de ce régime d'intolérance, c'est gagné. Si par contre l'auteur tentait de susciter de la compassion , de l'empathie et de la compréhension vis à vis de ces deux femmes: la tante muette et sa nièce "perdues"pour la société iranienne dans ce qu'elle a de plus rigide, alors c'est complètement raté pour moi.
Je n'ai rien ressenti, j'ai eu l'impression qu'on me dressait un tableau de faits et de personnages abjects, et pas de doute personne ne peut confondre les bons et les méchants. Donc pas de nuance dans ce récit et surtout aucune réserve, faisant basculer ma lecture en en un dérapage quasi voyeur.
Bref, je n'ai pas aimé, pour toutes ces raisons. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Lun 21 Fév 2011 - 12:33 | |
| Bédoulène, Aériale et Darkanny - il y a pour lectures des fils d'auteurs.. n'oubliez pas le copie-collé ce serait dommage de perdre les commentaires sur ce fil | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 6 Mar 2011 - 20:06 | |
| Le petit arpent du Bon DieuExcellente lecture que ce roman contemporain de ceux de Steinbeck et qui anticipe étrangement l'oeuvre de Tennessee Williams (je suis tout à fait d'accord avec ce qu'en disait Bellonzo à propos de l'adaptation cinématographique). Ce qui est le plus frappant dans cette histoire d'affrontement archaïque entre mâles sur fond de canicule et de misère sociale (on est dans la période de la Grande Dépression entre champs de coton à la campagne et usines de filatures dans une cité industrielle avoisinante), c'est l'érotisme torride et troublant qui s'en dégage. Tout le roman crée une tension ascendante très prenante dont les pôles magnétiques sont une homme et une femme, Will et Griselda, qui attisent tous les désirs et dont l'attirance irrésistible conduit au drame en même temps qu'elle mène les différents protagonistes vers une révélation quasi mystique à travers la jouissance des corps (la scène du chapitre XV est fabuleuse). La première partie est proche de l'univers de Steinbeck dans une atmosphère un peu théâtrale où apparaissent déjà des rapports de force entre hommes et femmes, le racisme, l'ambivalence du rapport à la foi (le fameux petit arpent de terre dont la production est destinée à l'église mais qu'on déplace soigneusement à chaque fois qu'on souhaite y creuser pour trouver un or hypothétique!). Un monde presque primitif où l'attirance des corps est le seul espoir de bonheur face à la dureté des conditions de vie. Mais contrairement à Steinbeck la solidarité y a peu de place. Chacun cherche sa propre jouissance. Le style est réaliste, argotique, sans négliger de superbes descriptions de la vie rurale et surtout de l'animation de la cité industrielle: Les cités ouvrières s'étendaient d'un bout à l'autre de la vallée, et les filatures aux murs habillés de lierre et les filles aux chairs fermes et aux yeux de volubilis; et les hommes, dans les rues chaudes, se regardaient les uns les autres, crachant leurs poumons dans l'épaisse poussière jaune de la Caroline. Il savait qu'il ne pourrait jamais se détacher des usines aux lumières bleues, la nuit, des hommes aux lèvres sanglantes dans les rues, de l'animation des cités ouvrières. Rien ne pourrait l'en faire partir. Peut-être s'absenterait-il un certain temps, mais il serait malheureux et n'aurait point de paix qu'il ne fût revenu. Il lui fallait rester là et aider ses amis à trouver quelque moyen de gagner leur vie. Les rues des usines ne pouvaient exister sans lui. Il lui fallait rester là, y marcher, regarder le soleil se coucher, le soir, sur les murs de l'usine et s'y lever le matin. Dans les rues des usines, dans les villes de la vallée, les seins des femmes se dressaient, fermes et droits. Les toiles qu'elles tissaient, sous la lumière bleue, recouvraient leurs corps, mais, sous le vêtement , le mouvement des seins dressés ressemblait au mouvement des mains inquiètes. Dans les villes de la vallée, la beauté mendiait, et la faim des hommes forts ressemblait aux gémissements de femmes battues. Tennesse Williams a du être sensible à ces relations intensément érotiques où le masochisme de l'un (Pluto, l'aspirant shérif, complètement dévoué et soumis au bon vouloir de Darling Jill qui couche avec tous les hommes qu'elle désire, sauf lui) et la toute puissance de l'autre (Will qui est désiré successivement par chacune des femmes du roman) rencontrent la jalousie de Buck, le mari de la sublime Griselda, et la frustration de Ty Ty, le père forcément un peu hors course... Mais aussi Dave l'albinos ou Rosamund l'épouse subjuguée et (presque) consentante de Will. La façon dont Erskine Caldwell montre cette ronde des désirs en toute liberté, sans aucun rapport à la morale, est d'autant plus troublante qu'elle culmine dans une démonstration impressionnante de cette nécessité primordiale de l'animalité du lien érotique. Propos qui ont heurté à l'époque la censure américaine avant que ce livre soit défendu par des auteurs célèbres et considéré comme un chef d'oeuvre. - Je n'ai honte de rien, dit Ty Ty avec chaleur. M'est avis que Griselda est bien la plus jolie fille que j'aie jamais vue. Elle a une de ces paires de nichons, que personne n'en a jamais vu de pareils. Ah nom de nom! Ils sont si jolis que, des fois, ça me donne envie de me mettre à quatre pattes, comme les vieux chiens, vous savez, quand ils sont après une chienne en chaleur. C'est cette envie que ça vous donne, de vous mettre à quatre pattes et de lécher quelque chose. (...) - Ty Ty avait raison, dit Will en la regardant. Il savait bien ce qu'il disait. Il m'a parlé de toi bien des fois, mais je n'ai pas été assez dégourdi pour te prendre alors. Mais maintenant, je vais le faire, Griselda. Je suis aussi fort que le Dieu Tout-Puissant Lui-Même, et je vais le faire. Je vais te regarder comme Dieu entend qu'on te regarde. Dans une minute, je vais mettre en lambeaux ce que tu as sur toi. Je vais déchirer tes vêtements en petits morceaux, si petits que jamais plus tu ne pourras les coudre ensemble. Je les déchirerai jusqu'au dernier bout de fil. Je suis tisserand. J'ai tissé des étoffes toute ma vie. J'ai tissé tous les genres d'étoffes que Dieu a pu créer. Maintenant, je vais déchirer tout cela en morceaux si petits que personne ne pourra savoir ce que c'était. Quand j'aurai fini, ça ne sera plus que de la charpie. En bas, là, à l'usine, j'ai tissé du guingan et de la toile de chemise, de la toile pour culottes, et de la toile pour draps de lit. De la toile de toute espèce. Ici, dans cette maison jaune de la compagnie, je vais déchirer tout cela sur toi. Demain nous recommencerons à filer et à tisser, mais ce soir, je vais déchirer tout ce que tu as sur toi, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que de la bourre comme celle qui vole des machines. Un roman qui montre en même temps le combat désespéré de ces ouvriers des filatures pour tenter de s'approprier l'usine dont on les a chassés, les laissant dans la misère. Je sais que je reviendrai à Erskine Caldwell et que j'essaierai de trouver le film d'Anthony Mann. Merci à Bédoulène pour ce choix de la chaine de lecture. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 6 Mar 2011 - 20:53 | |
| ton commentaire me donne l'envie d'une relecture Marko , car c'est un peu loin malgré les bons souvenirs de cette lecture et je ne me souviens plus le but de la recherche et des déplacements de l'arpent.
contente que ce livre t'ai plu | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 6 Mar 2011 - 21:05 | |
| - Bédoulène a écrit:
- ton commentaire me donne l'envie d'une relecture Marko , car c'est un peu loin malgré les bons souvenirs de cette lecture et je ne me souviens plus le but de la recherche et des déplacements de l'arpent.
C'est juste que Ty Ty a souhaité qu'un petit arpent de ses terres soit consacré à des dons pour l'église. Ainsi tout ce qui est produit sur cet arpent est ensuite donné. Ty Ty considère que c'est une façon pour lui de montrer que Dieu et son attachement à sa terre ne font qu'un. Il a une conception non dogmatique de la foi. Dieu est pour lui dans la terre et dans l'amour du prochain (y compris et surtout dans sa dimension sexuelle première). Mais le clin d'oeil humoristique est qu'il préfère changer de place cet arpent à chaque fois qu'il creuse un trou pour chercher de l'or. Car cet or il préfèrerait le garder!! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Jeu 24 Mar 2011 - 16:04 | |
| merci Marko !
Orientale, je note ce livre car ton commentaire m'intrigue. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Ven 25 Mar 2011 - 20:18 | |
| et bien Orientale, une lecture viscérale, un commentaire important, une vision passionnée ! cela rend curieux du livre ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Ven 25 Mar 2011 - 22:23 | |
| C'est un livre qui en principe ne laisse pas indifférent. Je crois qu'il devrait t'intéresser Shanidar. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Ven 25 Mar 2011 - 23:26 | |
| je note | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Jeu 27 Oct 2011 - 18:39 | |
| Message de DarkannyVoilà une LC que je ne regrette pas, elle m'aura permis de découvrir une jeune auteur déjà pleine de talent. Sana Krasikov est américaine et d'origine ukrainienne et cette double caractéristique annonce la couleur très particulière de ces huit nouvelles très contemporaines, avec comme toile de fond l'exil vers les EU, la séparation, la perte, le couple, et bien d'autres thèmes assez universels. On touche donc de très près ces parcours personnels compliqués où les situations de demande de permis de séjour, de travail, de logement se doublent de situations intimes souvent mises à mal et rendues presque invivables, que ce soit au sein d'un couple où les aspirations divergent et où les compromissions sont monnaie courante,également au sein de familles disloquées, touchées par le deuil, où les retrouvailles ne sont jamais le signe d'un espoir et ne revêtent souvent qu'une gaieté apparente. Le ton est juste, et pourtant il est souvent question de déchirement, d'éloignement, on passe d'un billet d'avion à un taxi, on est hébergé par untel ou une telle à la va vite, jamais à sa place, toujours temporaire, mais pas d'apitoiement ou de pathos. Question sociale, pas vraiment de quoi se réjouir, l'espoir d'une vie meilleure aux EU se solde vite par des emplois sous qualifiés: nourrices, serveuse de bar, réceptionniste... Sana Krasikov laisse toute la parole à ces émigrants de fraîche date, se retire du débat ou de tout effet de style pour donner tout son poids à cette forme de témoignage car on se doute bien qu'elle a peut-être vécu (ou sa famille) les mêmes choses. C'est d'une finesse étonnante, pas une fausse note, pas un désaccord avec son propos. A la fois intimiste et assez universel, c'est un récit que je recommande à tous, sans exception. Et bien sûr je remercie Arabella de son choix, mais je l'aurais lu je pense car son commentaire m'avait interpellée. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 30 Oct 2011 - 10:44 | |
| La vieille dame du Riad – Fouad LAROUI
Désolée, Asrazie, je n'ai pas aimé ce livre . L'idée était alléchante pourtant, possiblement intelligente et poétique. Un couple de jeunes Français décide, sans motivation profonde, d’acheter un riad à Marrakech. Dans une chambre au fond de celui-ci, ils découvrent une vieille femme, le fantôme d’une servante de la famille qui a habité ici et leur transmet l'histoire d’un des fils, Tayeb, qui a lutté pour l’indépendance du Maroc, puis s’est engagé dans les troupes françaises pendant la guerre de 40 et en est mort en l'absence de toute dignité et reconnaissance. Cette découverte les amène à tisser des liens plus profonds avec leur pays d'adoption, établir un musée des tirailleurs marocains, puis finalement rentrer en France
Livre très disparate. La première partie se veut piquante, drôle : nous découvrons ce couple de jeunes bobos parisiens insouciants, qui décide un beau jour de tout lâcher, et partir pour le Maroc, dont ils ne connaissent rien que des clichés vraiment basiques-racistes, n'ayant jamais même fait attention au fait que des marocains vivaient dans leur entourage, attirés par le fait qu’une certaine jet-set y prend ses vacances (super-motivation). Ainsi : ils se demandent s'il existe au Maroc des agents immobiliers, des marchés au puces…, ils sont incapables de prononcer et retenir le nom du marocain Hmoudane, ils comprennent de travers tout ce que leur disent les Marocains sous prétexte qu'ils ont un accent (d’où des gags lourds et répétitifs comme le professeur Tournesol avec Tintin ). J'aurais souhaité une plus grande finesse pour nous expliquer que ces occidentaux arrivent au Maroc comme en pays conquis, ils n'avaient pas besoin d’être aussi ploucs.
Ensuite, Laroui leur assène, (et à nous par la même occasion) 100 pages sur l'histoire du Maroc pendant la première partie du XXe siècle, et je dirais 100 pages c’est trop peu (avec des raccourcis tels qu'il est parfois difficile de suivre) ou c'est trop (car en fait on s'ennuie plutôt). Enfin, ils ont bien compris la leçon, deviennent responsables, incollables sur la question, ne méprisent plus les Marocains, et laissent généreusement à titre de compensation un musée historique dans leur Riad. Et puis c'est fini, ils rentrent chez eux, fiers de leur prise de conscience.
Je comprends bien le choix fait par Laroui d’attirer par un aspect léger- rigolo, un public qui n'aurait pas abordé autrement ces questions historiques et politiques, et c'est plutôt louable. Cependant, après ce début qui m'a paru vraiment futile, les explications historiques ne sont pas toujours très claires, et l'esprit général est vraiment trop caricatural. Il y a cependant des choses intéressantes, par exemple le fait que Tayeb, bâtard né d’une berbère, élevé au foyer d'une arabe par une servante africaine, représente toutes les tribus du Maroc ; la description d'un colon français à la fois odieux et fascinant ; de l'arrachement qu’a constitué l'arrivée des occidentaux dans ce pays si fier…
Je ne reviendrai pas vers Laroui, mais malgré cela je reviendrai certainement à une autre chaîne de lecture, car j'aime connaître même ce que je n'aime pas.
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| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 30 Oct 2011 - 17:10 | |
| Page 40 du livre "les mains nues", j'y retourne! | |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires Dim 30 Oct 2011 - 20:55 | |
| J'ai terminé "Les mains nues", voici mon commentaire: ICIMerci Mimi pour cette lecture douce, adaptée à un dimanche pluvieux et gris ... Merci aussi pour l'idée de la chaîne de lecture! | |
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| Sujet: Re: Chaîne de lecture - Commentaires | |
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