Jane Campion

églantine a écrit:

  Marko !!!!
J'ai beaucoup aimé cette série : merci pour ton commentaire  qui donne une vision d'ensemble qui me semble fort juste ......(ou du moins qui correspond à la mienne)

Merci Eglantine. Je retrouve dans cette série des éléments présents dans son film Holy Smoke que j'ai envie de revoir car je ne l'ai vu qu'une fois à l'époque de sa sortie. Beaucoup de thèmes communs dans mon souvenir.

Je ne suis pas cinéphile pour des raisons de mode vie : 
A l'époque de la sortie de Holy smoke d'ailleurs, je n'étais pas en France , mais ton parallèle avec certains éléments de "Top of the Lake" me donne une furieuse envie de le voir ! A suivre donc !  

Marko a écrit:

Top of the lake

La classe Jane Campion  

Et la classe ton commentaire, en complément en celui d'eXPIe (classe aussi:content: ).
J'ai beaucoup aimé cette série. Je m'en fiche des défauts! (je ne les ai pas vus. )

J'ai aussi été fasciné par Top of the Lake. Les décors somptueux sont à la fois bouleversants et angoissants, révélant une solitude inconsolable, reflets des états d'âme des personnages jusque dans la violence et l'auto-destruction.
La description de Marko me semble très juste : Jane Campion cerne un abandon à soi-même vers une nouvelle naissance avec une sensibilité à vif. Des rebondissements ne m'ont pas toujours convaincu, tout comme l'accélération du rythme dans le deuxième tiers mais le découpage artificiel de la série par Arte a pu jouer...ce sont les non-dits, les blessures secrètes et les silences qui ont été sources d'une émotion pure et constamment renouvelée.

je suis vos discussions autour de cette série dès le début... et je viens de commander le DVD (différence importante de prix si on choisit la version anglaise/allemande!!)... mais en tant que fana de Mad Men, ce sera certainement étrange de voir Peggy Olson dans un autre rôle

Vu également Top of the lake.
D'abord, oui, ces paysages de l'ïle du  Sud sont magnifiques. 
Après, d'accord avec tout ce qui a été dit, Elisabeth Moss campe un personnage qui n'est qu'ambigüité, et elle est fabuleuse. A la fois très forte, et complètement enfantine et à vif.
Il y a tout un développement sur les relations père-fils , mère-fille, qui finalement sont peut être le fond le plus intéressant avec cette quête existentielle assez déchirante.
Et Holly Hunter! Pas trop d'accord sur le terme " gourou" ou sur "qui font office de père et de mère symboliques qui prêchent la bonne ou la mauvaise parole."
Elle ne prêche rien du tout! L'entourage imagine qu'elle prêche, c'est différent. En fait, elle est.. réaliste. Tout simplement. Sauf que personne n'est  jamais prêt à affronter la réalité. Elle est très drôle! Et Jane Campion ne cache pas qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans ce rôle. Elle a un humour décapant, cette Jane Campion.

A ce propos, il faut regarder le bonus dans le DVD. Il y a un film qui retrace tout le processus d'écriture ( dans une maison du Devon que je veux tout de suite, comme ça je pourrai alterner avec Giverny)avec le coscénariste Gerard Lee, puis le tournage, et c'est très bien fait surtout pour observer comment Jane Campion dirige ses acteurs.

Marie a écrit:

Et Holly Hunter! Pas trop d'accord sur le terme " gourou" ou sur "qui font office de père et de mère symboliques qui prêchent la bonne ou la mauvaise parole."
Elle ne prêche rien du tout! L'entourage imagine qu'elle prêche, c'est différent. En fait, elle est.. réaliste. Tout simplement. Sauf que personne n'est  jamais prêt à affronter la réalité. Elle est très drôle! Et Jane Campion ne cache pas qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans ce rôle. Elle a un humour décapant, cette Jane Campion.

C'est vrai. Réaliste mais aussi jouant de son charisme en renvoyant des vérités essentielles et d'autant plus surprenantes qu'elles ne s'embarrassent pas de faux semblants. Elle assume quand même ce rôle de guide à la manière d'une sorte de psychanalyste qui animerait un séminaire avant de se retirer (pour se préserver elle-même d'ailleurs ou parce qu'elle a le sentiment d'avoir suffisamment renvoyé de choses). Un double de Jane Campion? Oui c'est clair!!

Oui.. enfin, je vois mal quand même un psychanalyste être si .. violent dans l'énonciation en très peu de mots de la réalité!
Il y a des choses hilarantes dans ces séances , en fait rien que ses regards quand elle daigne ouvrir les yeux sur cette bande de paumées sympathiques , se demandant : mais.. qu'est ce qu'elles font là? Il n'y a que sur les personnages vraiment en souffrance aigüe qu'elle devient plus empathique. Robin et la petite fille. Empathique mais toujours acerbe et réaliste.
Dans le bonus, on voit Jane Campion et Holly Hunter pliées de rire dans la préparation de ces scènes et on sent bien le côté terre à terre , profondément pessimiste mais avec l'humour qui va avec ,dans le peu qu'elle dit. J'aime beaucoup cette Jane Campion!

Marie a écrit:

Oui.. enfin, je vois mal quand même un psychanalyste être si .. violent dans l'énonciation en très peu de mots de la réalité! !

Pas les adeptes de la "neutralité bienveillante" mais il y en a de plus incisifs ou directifs. Je me souviens du film de Desplechin "Rois et Reines" où il en montrait une hallucinante qui fascinait Amalric. Elle était à la fois hilarante (un peu inquiétante aussi) et finalement très juste.

J'aime quand GJ évoque le cancer avec la mère de l'héroïne. Comme le devenir du bébé. Tout revient au corps. Et ça va finalement un peu dans le sens de ce que dit Roustang dans les bouquins dont j'ai parlé sur son fil.

[quote="Marko"]

Marie a écrit:

J'aime quand GJ évoque le cancer avec la mère de l'héroïne. Comme le devenir du bébé. Tout revient au corps. Et ça va finalement un peu dans le sens de ce que dit Roustang dans les bouquins dont j'ai parlé sur son fil.

Et c'est cela qui m'a interpellée dans ta présentation de Roustang ...... et qui me donne envie de le lire !

Babelle a écrit:

Quelqu'un a vu Portrait de femme?
Et Un ange à ma table? Ce film est-il aussi flippant que l'autobiographie de Janet Frame lu il y a plusieurs années?

Hier soir j'ai vu ce film de Jane Campion : une réussite que ce portrait d'une femme atypique qui deviendra cette grande poétesse et romancière reconnue mondialement .....Des images superbes , tout en retenue ,pudeur et épure qui laisse une grande place au spectateur , une atmosphère non pas du tout flippante , mais très intimiste , une actrice "dérangeante" juste ce qu'il faut pour incarner la peau du personnage ..........
Je suis fan de Jane Campion !  
Mais à cause d' elle , je vais alourdir ma Pal , la lecture de cette autobiographie devenue incontournable pour moi aujourd'hui . 

J'ai les trois tomes dans ma PAL mais en Néerlandais. Si j'ai le moral. J'aime bien Jane Campion. J'avais beaucoup aimé La leçon de piano. Je verrais bien Un ange à ma table tiens!

(Je suis à fond dans top of the lake)
(mais je n'ose pas lire vos comm')
(je suis sûre que certains en disent trop)

Maryvonne a écrit:

(Je suis à fond dans top of the lake)
(mais je n'ose pas lire vos comm')
(je suis sûre que certains en disent trop)

 
Excellent !

J'ai hâte de la voir aussi.