Lecture en commun - Peter Stamm : Sept ans

C'est mon premier Stamm. Et j'en suis à 90 pages.
Je ne suis pas surpris que kena apprécie l'auteur, j'ai trouvé dans l'atmosphère quelque chose de Modiano.
Alexander, le personnage principal, est flottant. C'est à dire comme sur une photo où il serait au premier plan, mais flou, alors que tout l'environnement est net.
J'aime cette précision dans les descriptions. Tous les protagonistes de l'histoire apparaissent clairement, tant physiquement que psychologiquement.
L'opposition entre la femme laide et la femme superbe et les sentiments que l'une et l'autre inspirent à Alexander sont admirablement analysés par Stamm.
Il est beaucoup question d'architecture et de déconstructivisme. Pas un hasard, si c'est comme si Alexander construisait et déconstruisait sa vie en même temps avec deux femmes aux antipodes l'une de l'autre.
Pour l'instant, j'aime beaucoup.

Moi aussi je suis séduite! J'en ai lu à peu près 50 pages (j'en suis au départ d'Alex et Sonia à Marseille)
J'ai été au départ un peu étonnée de la structure narrative, au vu du résumé de la 4e de couverture je ne m'attendais pas du tout à des aller-retours entre le passé et le présent. Du coup on ne sait pas si l'histoire avec Iwona va se poursuivre également dans le présent.
L'écriture de Stamm me plaît beaucoup. Elle est sans artifice mais décrit avec justesse les états d'esprit d'Alex, elle créée cette atsmosphère étouffante d'été en ville et de fin d'année universitaire, d'attente, d'incertitude. Ce début fait très "Bildungsroman" .
On sent que l'architecture va en effet avoir une grande importance tout au long du roman. Comme Traversay le dit très justement Alex commence à construire sa vie, et il est lui-même en pleine construction: " Je me suis mis à rêvasser autour de mon nouveau projet. Il devait être possible de créer des espaces qui génèrent des sensations, de représenter et communiquer cette liberté, ce besoin d'ouverture que je ressentais. J'apercevais de hautes salles transparentes, des escaliers ouverts sur le vide, des jeux de lumière et d'ombre. je ne savais plus vraiment si je rêvais ou j'étais éveillé, mais tout me semblait soudain parfaitement clair". (p.46)
Les références architecturales du groupe de jeunes semblent également définir leur personnalité, par exemple Sonia vénère Le Corbusier et sa démarche sociale, le superficiel Ferdi change de maître à penser comme de chemise, Alex est influencé par le classicisme d'Aldo Rossi... Je n'y connais goutte en architecture et je sens que je vais en apprendre plus grâce à ce roman!

Iwona, la fille terne et sans charme, est un personnage fascinant car elle est très opaque et énigmatique. L'attrait qu'elle exerce sur Alex est mystérieux. Bien sûr l'amour borné qu'elle lui porte et sa médiocrité lui donnent l'impression d'être brillant (alors que Sonia, la fille parfaite à tout points de vue, le fait se sentir inférieur) mais je pense qu'il y a quelque chose d'autre de plus primal. Iwona me fait penser à la Cecilia de L'Ennui de Moravia, une fille qui n'est qu'un physique mais qui porte un vide qui fascine le narrateur et l'aspire dans une sorte d'abîme. Alex décrit d'ailleurs l'abîme qui se semble se creuser entre lui et Iwona dans la chambre de cette dernière, après leur rapport sexuel avorté.

J'en suis là et j'ai hâte de reprendre ma lecture!

traversay a écrit:

Je ne suis pas surpris que kena apprécie l'auteur, j'ai trouvé dans l'atmosphère quelque chose de Modiano.

tiens c'est drôle.. je n'aurais jamais fait ce rapprochement.. probablement lisant l'un en allemand, l'autre en français cré pour moi une 'différence'.. mais oui.. surtout si je repense à Agnès il y en a cette 'touche'

Nezumi a écrit:

Je n'y connais goutte en architecture et je sens que je vais en apprendre plus grâce à ce roman!

et si on va continuer avec Boyle et Frank Lloyd, on va devenir des experts

tout comme vous, je suis séduite et surtout agréablement surprise par cette lecture (son denrier livre m'avait laissé un peu.. perplexe et j'étais un peu plus réticiente de me lancer dans du nouveau de lui.. heureusement Maline nous a parlé en si bien que je suis devenue trop curieuse )

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

Je n'y connais goutte en architecture et je sens que je vais en apprendre plus grâce à ce roman!

et si on va continuer avec Boyle et Frank Lloyd, on va devenir des experts

Oui, ça va être le mois de l'architecture avec la lecture de Women à la suite de celui-là!

kenavo a écrit:

tout comme vous, je suis séduite et surtout agréablement surprise par cette lecture (son denrier livre m'avait laissé un peu.. perplexe et j'étais un peu plus réticiente de me lancer dans du nouveau de lui.. heureusement Maline nous a parlé en si bien que je suis devenue trop curieuse )

Les nouvelles de Comme un cuivre qui résonne m'ont beaucoup plu.

Nezumi a écrit:

Les nouvelles de Comme un cuivre qui résonne m'ont beaucoup plu.

je l'ai probablement dit sur son fil, mais en tout cas, j'ai lu tout ce qu'il a écrit pour l'instant (et même déjà une fois rencontré - il était venu au Luxembourg pour une soirée lecture/questions-réponses/signatures.. trèèèès sympa ) et j'ai du mal de dire ce que j'aime mieux de lui - romans ou nouvelles, mais ses nouvelles sont toujours extra.. je me demande à l'instant s'il y a deux ou déjà trois recueils de lui.. je dois vérifier sur mes étagères.. en tout cas je lui souhaite le succès chez les parfumés

Les filles, c'est Au bonheur des Stamm ?
Je place Stamm entre Steam et Stab. J'ai tort ?

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

Je ne le commencerai que demain, j'ai oublié mon livre ce matin...

voilà ce qui arrive si on accepte des touristes pour une lecture en commun

Oui c'est vrai qu'en ce moment, j'ai du mal avec les lectures communes, j'ai déjà zappé celle de Shakespeare... Mais j'ai intérêt à m'y mettre très vite, vous êtes déjà bien avancés.

traversay a écrit:

Je place Stamm entre Steam et Stab. J'ai tort ?

Parce qu'il y a de la vapeur et des coups de poignard ?

Epi a écrit:

Oui c'est vrai qu'en ce moment, j'ai du mal avec les lectures communes, j'ai déjà zappé celle de Shakespeare... Mais j'ai intérêt à m'y mettre très vite, vous êtes déjà bien avancés.

Ca se lit vite, tu vas rapidement nous rattraper.

Ce livre de Stamm me disait moyennement mais en voyant votre enthousiasme je me dis que je passe peut-être à côté de quelque chose. Je vais le noter dans ma LAL.

Epi a écrit:

Mais j'ai intérêt à m'y mettre très vite, vous êtes déjà bien avancés.

Nezumi le dit, cela se lit vite, tu ne devrais pas avoir de problème à nous rattraper

Nezumi a écrit:

traversay a écrit:

Je place Stamm entre Steam et Stab. J'ai tort ?

Parce qu'il y a de la vapeur et des coups de poignard ?

tu as au moins trouvé une explication.. je ne vois pas du tout

Madame B. a écrit:

Je vais le noter dans ma LAL.

J'espère vous rattraper mais je ne lis pas très vite, il va falloir que je m'y mette au lit aussi

Epi a écrit:

J'espère vous rattraper mais je ne lis pas très vite, il va falloir que je m'y mette au lit aussi

on va t'attendre.. en tout cas on sera toujours là pour les commentaires

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

J'espère vous rattraper mais je ne lis pas très vite, il va falloir que je m'y mette au lit aussi

on va t'attendre.. en tout cas on sera toujours là pour les commentaires

Non, non, allez à votre rythme, je vais mettre un peu le turbo

Epi a écrit:

J'espère vous rattraper mais je ne lis pas très vite, il va falloir que je m'y mette au lit aussi

On t'attend du côté de chez Stamm.
Stamm au lit = stimuli (c'était la dernière idiotie du jour, rassurez-vous)