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| Victor Hugo | |
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Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 9 Juin 2014 - 23:13 | |
| Mince, j'ai eu un doute pour Ruy Blas mais je n'ai du voir que La Folie des grandeurs (et j'ai du vérifier pour me rafraichir la mémoire)... lacunes ? Bon retour parmi nous en tout cas. | |
| | | Roderick Usher Posteur en quête
Messages : 75 Inscription le : 23/10/2009 Age : 32
| Sujet: Re: Victor Hugo Jeu 19 Juin 2014 - 23:44 | |
| merci :)
Pour ma part je continue ma redécouverte du théâtre hugolien
Le roi s'amuse La situation politique a changé après Hernani, le retour a l'ancien régime désiré par Charles X et les ultras l'a mené a sa pertes et obligés d'abdiquer suite a la révolution de 1830 (la même année que la bataille d'Hernani) au régime plus libérale de la monarchie de juillet de Louis Philippe, la censure levé Marion de Lorme a enfin été représenté. Hugo écrit une nouvelle pièce, qui se déroule a la cours de François I er et met en scéne le roi et son bouffon difforme Triboulet qui vient s'ajouter a la longue liste des monstres hugoliens. Pour résumer rapidement l'histoire des aristocrates de la cours irrités par les humiliation régulière que leur fait subir Triboulet décide se venger en lui jouant, l'ayant vu rejoindre secrètement une jeune femme tous les soirs ils supposent qu'il s'agisse là de sa maitresse et ils décident d'enlever et de l'offrir au roi, que Hugo dépeint comme un homme médiocre, libidineux, sans honneur et sans morale. La jeune femme n'est pas la maitresse de Triboulet mais sa fille et ce dernier la garde cacher loin de la cours et de sa corruption et la couve d'un amour jaloux, non par pulsion incestueuse mais parce qu'elle est la seule personne au monde qui l'aime d'un amour sincère et le regarde sans horreur si il la perd il perd tout. La jeune fille seras d’abord séduite, puis violés par le roi lorsque voulant protéger son honneur elle se refuseras à lui et Triboulet dont la haine n'a plus de borne va préparer l'assassinat du roi. Si Hugo continue officiellement a s'affirmer comme royaliste. Son théâtre n'en présente pas moins une charge politique féroce contre les dérive possible du système monarchique et si la monarchie de juillet ne saurait être comparait a la monarchie du roi s'amuse, cette description sans fard d'un monarque et d'une aristocratie, décadente, perverse et sans honneur, d'un monde ou règne le fait du prince ne pouvait être vu d'un bon œil par le gouvernement et la pièce fut interdite le lendemain même de sa représentation. Le moins qu'on puisse dire et que la pièce ne s'est pas remis de cette interdiction elle n'est que rarement jouer et passe pour mineure. Et c'est fort dommage: car outre qu'elle témoigne de son évolution politique (et met au jour ses contradiction entre son conformisme de grand bourgeois qui lui fait accepter le régime en place et sa pensée profonde plus "révolutionnaire" et libérale qui annonce déjà la grand homme qu'il seras durant l'exil en refusant la dictature et la violence du coup d'état) c'est aussi a mon avis une de ses meilleurs pièces, la langue y est sans doutes plus sèche, moins voluptueuse et soigné qu'ailleurs mais elle y gagne une vivacité et une efficacité plus directe qu'ailleurs et dramatiquement parlant l'intrigue est l'une des plus forte et des plus émouvante écrite par Hugo d'une noirceur absolu et désespéré. | |
| | | Roderick Usher Posteur en quête
Messages : 75 Inscription le : 23/10/2009 Age : 32
| Sujet: Re: Victor Hugo Sam 2 Aoû 2014 - 23:58 | |
| Lucrèce Borgia
Après l'interdiction du Roi s'amuse, Victor Hugo se lance de plus belle dans le travail et écris une autre pièce durant le mois de juillet 1832: Lucrèce Borgia. Avec Le roi s'amuse, Lucrèce Borgia représente dans l'esprit de Hugo un diptyque sur des monstres moraux et physique (dans le cas de Triboulet) qui trouve la rédemption dans la paternité et la maternité. Le roi s'amuse interdit ne trouveras jamais son public et encore aujourd'hui la pièce fait l'objet d'un désamour pour le moins étonnant il n'y a qu'a voir les critiques qui accompagnèrent la mise en scéne de Jean Luc Boutté a la comédie française en 1991: "degré zéro d’Hugo" "un mélo, un tout petit mélo … écrit, voire bâclé, en vingt jours par le grand écrivain" . J'ai pour ma part déjà dit tout le bien que je pensais de cette pièce une des meilleurs d'Hugo et une des plus belle du répertoire français. Lucrèce Borgia au contraire du Roi s'amuse seras un énorme succès populaire qui conserve encore un écho aujourd'hui la pièce reste encore assez souvent monté (enfin pour du Hugo) aujourd'hui et séduit metteur en scéne comme public. La première fois que j'ai lu Lucrèce Borgia, c'est l'une des pièces que j'ai eut le plus de mal a apprécié. Il faut dire que c'est une pièce atypique a plus d'un titre: Hugo abandonne le vers pour la prose et sa dramaturgie, c'est aussi une pièce ou l'influence du mélodrame se fait particulièrement sentir: ainsi retrouve-t'on un héros redresseur de tort sous la forme de Guennaro qui se voit affublé d'une mère inconnue et victime de la tyrannie des Borgia, la pièce s'achevant par la reconnaissance du fils et de la mère. Mais le génie de Hugo tiens dans la subversion radicale qu'il opère des codes du mélodrame qui se trouve systématiquement inversé et tiré vers la tragédie. Ainsi Guennaro le redresseur de tort se voit-il affublé d'une amante qu'on suppose pure et innocente: Fiametta, qui brille par son absence, laissant Guennaro soumis la fascination pour la figure sombre de Lucrèce Borgia. Quand à la mère victime elle s’avère également bourreau, criminelle, meurtrière en série. La reconnaissance finale ne s’accomplit que lorsqu'il est trop tard, quand les deux protagonistes meurent, chacun de la main de l’autre. La famille Borgia semble marquer par une malédiction, habité par des instincts féroces qui la condamne a semer la destruction jusque dans ses propres rangs, on pense au destin tragique des atrides ou des labdacides (d'ailleurs les rapports entre Guennaro et Lucrèce Borgia ont une dimension incestueuse qui rappelle la tragédie d'Oedipe). Quand au grotesque il est plus que jamais présent et l'humour hugolien n'a jamais été aussi noir que dans cette scéne de banquet au dernier acte ou les personnages s’enivrent et se vautrent dans la débauche ignorant qu'ils ne sont déjà plus que des spectres condamné par le poison des borgias.
Marie Tudor
Écrite après Lucrèce Borgia, Marie Tudor est la deuxième pièce en prose de Hugo. Elle prend place sous le règne de Marie I ére dites Marie la sanglante en raison des persécutions subit par les protestant sous son règne. Cette pièce est formellement assez proche du mélodrame y compris dans sa morale: On y retrouve brièvement le traitre de mélodrame sous les traits d'un juif (trace déplaisante d’antisémitisme), le héros redresseur de tort sous ceux de Gilbert le ciseleur, et la femme ange et victime sous ceux lady Jane Talbot, tandis que le couple est aidé dans ses épreuves par deux adjuvants Joshua le bourreau et Simon Renard l'ambassadeur espagnol. Fabiano Fabiani le courtisan favori de la reine, bien que menteur et manipulateur est au fond une âme trop médiocre pour jouer le rôle du traitre représentant du mal absolu. C'est un aventurier arrogant, cruel et inconséquent qui ne pense qu'a son plaisir. Marie Tudor quand a elle s'inscrit à la suite des grands tyrans hugoliens: Cromwell, Richelieu, François I er, Don Carlos (avant son élection à la tête de l'empire), elle incarne l'arbitraire du pouvoir royale, la différence tient a ce qu'elle est une femme ce qui dans l'esprit de Hugo en fait aussi une victime des hommes. Le final voit pour une fois le triomphe de la vertu puisque grâce aux agissements en sous mains de Simon Renard Fabiabo Fabiani le courtisan méprisable est exécuté et le couple pur et héroïque de l'aristocrate dépossédée de son titre et de sa fortune (Jane) et de l'homme du peuple (Gilbert) triomphe alors que Marie Tudor incarnation de la tyrannie est punis par la mort de son amant. Bien sur comme toujours les choses sont plus complexe chez Hugo ainsi Marie Tudor poursuit la déconstruction de la figure royale déjà présente dans les pièces précédentes. La reine Marie apparait comme une femme hystérique gouvernée par ses passions dont le langage passe fréquemment par des ruptures de tons ainsi au langage amoureux et tendre de sa première apparition succède celui plus saccadé tout en énervement de la jalousie et de la colère. Cette reine apparait bien peu digne, le grotesque vient de ce qu'elle peut passer du registre de la midinette a celui de la folle furieuse assoiffée de sang, capable de condamner a mort son amant pour vouloir le sauver dans la minute qui suit. les adjuvants ont quelques chose de sombre en eux Joshua est le bourreau de la tour de Londres. Simon Renard n'agit que par machiavélisme et pour les intérêts politiques du roi d'Espagne, nullement pour défendre la vertu. Jane Talbot est incontestablement le personnage le plus noble de la pièce, mais elle n'a rien de l'héroïne pure du mélodrame elle a succombé tout à fait volontairement aux séductions de Fabiano Fabiani. Quand au final si le couple vertueux est sauvé, cette victoire du bien sur le mal semble bien précaire. On peut légitimement supposé que la mort de son amant ne feras qu'excité la folie meurtrière de la reine. Sans être mauvaise (loin de là on y trouve de magnifiques envolé ou se déploie toutes la puissance verbale d'Hugo) cette pièce m'est apparus nettement moins intéressantes que les précédentes, plus convenus dans son déroulement, plus maladroite dans sa présentation des personnages et surtout elle n'ajoute rien aux détournements de la figures royale a l’œuvre dans Marion De Lorme, Hernani et le roi s'amuse, qui travaillaient soit sur un registre plus subtile (Marion De Lorme) soit plus saisissant (Le roi s'amuse) . Un de ses grands intérêts vient de ce qu'elle annonce a certains égards le chef d'oeuvre romanesque que seras L'homme qui rit: les deux œuvres se déroulent en Angleterre sous le règne d'une reine: Marie I ére dans Marie Tudor et Anne dans L'homme qui rit. Le motif de l'enfant aristocrate abandonné puis reconnus et restitué dans ses droits occupe une place importante dans l'intrigue. Qu'il s'agisse de Jane Talbot ou de Gwynplaine ce sont a la fois des victime innocentes et des résistants. Leur pères se sont dressé contre les excès du pouvoir royal qui les as condamné, condamnant dans le même mouvement leurs enfants a la misère. Lorsqu'ils retrouvent leur rang, ces enfants se dressent a leur tour contre le pouvoir. Il est toujours interessant les échos qui existent entre les différentes œuvres d'un auteur et comment il recycle et révise ses idées au fil du temps. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Victor Hugo Mar 28 Oct 2014 - 13:03 | |
| Les Misérables
Ce que je vais dire ne sera pas très original, tant il est presque impossible de parler d'un roman aussi foisonnant et qui marque indéniablement le parcours de n'importe quel lecteur.
Il s'agit avant tout d'un roman, un grand roman qui défie les règles des lectures classiques, Hugo étant le précurseur du romantisme. Il n'y a pas unicité de temps, d'action et de lieu, il faut savoir faire les recoupements, et se plonger dans cet océan tourmenté qui caractérise cette histoire profondément humaine, palpitante, documentée à l'excès, militante etc...
Donc ce que je retiens et qui m'a vraiment marquée:
L'épisode de Cosette chez les abominables Thénardier, image que j'avais ancrée dans ma petite tête d'enfant et qui s'est réveillée soudainement à cette lecture. La rencontre de Fantine et de Mr Madeleine alias Jean Valjean. Le passage de Fauchelevent (toujours Jean Valjean) au couvent du petit Picpus avec ses incroyables soeurs de l'adoration perpétuelle. Le petit Gavroche et ses bravades et chansons à mourir de rire sur la barricade de la rue de la Chanvrerie. Le caractère romantique de Marius, sorte de Julien Sorel. Le grand-père Gillenormand avec ses parti pris royalistes, personnage drôlatique et finalement attachant.
Et.....l'incroyable et redoutable Javert, avec ses apparitions funestes, son incorruptibilité, sa persévérance obsessionnelle. Et enfin Jean Valjean, autour duquel toutes ces figures vont s'activer et recentrer l'action autour d'un seul lieu et d'un seul temps, Paris et ses multiples quartiers, rues, ruelles, places, maisons, terrains vagues.
C'est un puzzle, presque un roman policier où la traque provoque la fuite, la recherche de lieux improbables qui donne ce goût si savoureux et si énigmatique, picaresque.
Roman évidemment profondément humaniste qui ancre Victor Hugo dans son formidable questionnement sur la misère, sur le dénuement, sur l'abandon. Roman historique, riche et fort précis (sur la bataille de Waterloo par exemple)
Bien sûr il y a des chapitres un peu longs, notamment sur cette bataille, mais il n'empêche, quelle mestria pour en parler. Et question apport documentaire, on en apprend beaucoup sur ce fameux ordre franciscain (les soeurs de l'Adoration perpétuelle).
Et je reste subjugué par la connaissance de certains lieux de Paris, les faubourgs notamment où se retrouvent les gamins abandonnés et où émergera l'angélique petit démon Gavroche. Et alors pour finir, cet exposé détaillé à l'extrême des égouts de Paris, de son histoire, tout cela en fait une lecture dense, quelquefois trop "documentaire", mais Victor Hugo sait maintenir le suspense et tisser une toile avec une vingtaine de personnages qu'on finit par connaître par coeur.
Je n'ai jamais trouvé le temps long durant ces quelque 2000 pages, je n'ai pas sauté une ligne, non pas par devoir, mais pour moi tout est important et trouve sa place dans cet immense récit que Victor Hugo a mis plus de 16 ans à réaliser. Comme quoi il faut du temps pour écrire, et du travail. sans cela, le génie ne serait pas grand-chose.
J'espère que l'on lira toujours ce livre dans les années futures. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Mar 28 Oct 2014 - 14:21 | |
| Tu me donnes envie de le relire (je l'ai lu à l'adolescence) et tu notes tous les traits dominants qui m'avaient marquée, du moins la plupart. A l'époque j'avais été complètement chamboulée par cette histoire cruelle, injuste et si forte.
Par contre, je n'ai pas de souvenir du grand père, ni de la bataille, bien évidemment...
Merci pour ce beau résumé Darkanny!
. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Victor Hugo Mar 28 Oct 2014 - 16:28 | |
| Merci aeriale, la lecture que tu as faite était peut-être un condensé car je me souviens que quand on était petit, c'est celle-ci que l'on nous faisait lire. C'est pourquoi tu ne te rappelles pas de la bataille ?
Il y a plein d'éditions courtes et abrégées, les tomes complets sont plus rares. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 10:13 | |
| - darkanny a écrit:
- Merci aeriale, la lecture que tu as faite était peut-être un condensé car je me souviens que quand on était petit, c'est celle-ci que l'on nous faisait lire.
C'est pourquoi tu ne te rappelles pas de la bataille ?
Il y a plein d'éditions courtes et abrégées, les tomes complets sont plus rares. Ah voilà, surement. J'ai lu l'histoire après avoir lu des passages quand j'étais petite. Mais la version courte, je suppose... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 10:16 | |
| C'était peut-être celui-là, en bibliothèque verte, version abrégée, comme moi, Aériale? | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 10:19 | |
| Lool, non! J'avais au moins 15 ans!!! C'était une édition avec le bord en cuir rouge, qui devait appartenir à mon père..
Je l'ai peut-être encore, qui sait? Je vais la chercher... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 10:20 | |
| Donc, il y a version enfant, super allégée, version ado allégée et version adulte, lourde. (C'est comme la crème!!!) | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 10:22 | |
| Regarde car si c'est l'édition rouge, il y a des chances pour que ce soit le texte intégral (à peu près 2000 pages)
J'aime bien la couverture de la bibliothèque verte. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 11:06 | |
| Darkanny, tu es une excellente commerciale pour la LC V Hugo ! | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 29 Oct 2014 - 13:26 | |
| J'essaie mais pas sûre que ça ait du succès ! | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Victor Hugo Dim 21 Déc 2014 - 13:50 | |
| L'Homme qui ritVictor Hugo nous entraine encore une fois dans une histoire poignante et sombre comme de l´encre, où la pauvreté et l’immense richesse y sont racontées. Encore une fois il arrive à nous faire ressentir l’aridité du cœur des privilégiés dont la vie des indigents ne leur est rien. Et, encore une fois il prend leur défense et nous fait ressentir l’immense injustice qui existe pour ceux qui n’ont rien. Vous voyez moi aussi je commence à prendre le ton emphatique de Victor Hugo. Parce que comme toujours il est plein d’emphase. Il s’emporte, finit et s’emporte à nouveau sur le même sujet. Mais…Il y a des perles dans son discours qu’il ne faut pas rater. Il est, comme toujours, un immense conteur. On est en Angleterre au 17ème siècle. Gwynplaine est un enfant que les comprachicos ont dénaturé d’un sourire éternel. Puis ils l’abandonnent juste avant de prendre la mer. Une tempête se lève, et le bateau sombre. Mais avant de sombrer, le « docteur », pris de remords, met une bouteille à la mer avec un message concernant le petit Gwynplaine. Gwynplaine, abandonné à lui-même, essaie de trouver refuge, et dans sa quête, sauve une petite fille prête à mourir dans la neige. Ils rencontrent Ursus, un saltimbanque qui aime à philosopher, qui les recueille..... LC Victor Hugo: L'homme qui rit | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 9 Fév 2015 - 21:12 | |
| Les Voix intérieures (1840) La voie intérieure de la poésie lyrique cède ici aux Voix intérieures, celles mêlées du poète, de la foule et de l’Histoire. Dans sa préface, Victor Hugo précise son projet poétique : « Le poète a une fonction sérieuse. Sans parler même ici de son influence civilisatrice, c'est à lui qu'il appartient d'élever, lorsqu'ils le méritent, les événements politiques à la dignité d'événements historiques. II faut, pour cela, qu'il jette sur ses contemporains ce tranquille regard que l'histoire jette sur le passé; il faut que, sans se laisser tromper aux illusions d'optique, aux mirages menteurs, aux voisinages momentanés, il mette dès à présent tout en perspective, diminuant ceci, grandissant cela. »
Concrètement, l’évolution des Chants du crépuscule à ce recueil est seulement subtile. Aux engagements parfois passionnés de l’auteur pour certaines situations historiques marquantes se découvre un regard plus détaché et critique. Le rôle de pédagogue s’affirme et l’événement ponctuel devient prétexte au sermon du guide, par exemple dans « Sunt lacrymæ rerum », une ode de 400 vers dédiée à Charles X : « A ce bruit qui jadis vous eût fait rugir tous — Le roi de France est mort ! – d’où vient qu’aucun de vous, Comme un lion captif qui secouerait sa chaîne, Aucun n’a tressailli sur sa base de chêne, Et n’a, se réveillant par un subit effort, Dit à son noir voisin : — Le roi de France est mort ! – D’où vient qu’il s’est fermé sans vos salves funèbres, Ce cercueil qu’on clouait là-bas dans les ténèbres ? » Et le poète de corriger les torts : « Vous vous taisez. – Mais moi, moi dont parfois le chant Se refuse à l’aurore et jamais au couchant, Moi que jadis à Reims Charles admit comme un hôte, Moi qui plaignis ses maux, moi, qui blâmai sa faute, Je ne me tairai pas. Je descendrai, courbé, Jusqu’au caveau profond où dort ce roi tombé ; Je suspendrai ma lampe à cette voûte noire ; Et sans cesse, à côté de sa triste mémoire, Mon esprit, dans ces temps d’oubli contagieux, Fera veiller dans l’ombre un vers religieux ! » On comprend que les critiques contemporains de Victor Hugo lui aient souvent reproché la prétention revendiquée de ses ambitions. Sans doute également ne trouvaient-ils pas de satisfaction poétique à lire ses poèmes –ce qui est également mon cas. Les poèmes sont souvent longs, parfois musicaux dans leur écriture formelle mais provoquant rarement la secousse véritable du rythme cardiaque. Lorsqu’ils sont courts, ils empruntent souvent aux lieux communs de la poésie lyrique, oubliant au passage de les densifier à nouveau. et ne transmettent pas de véritable émotion. Les Voix intérieures méritent quand même lecture pour qui souhaiterait connaître l’évolution de la conception poétique de Victor Hugo entre les Chants du crépuscule et les Rayons et les ombres. On y présent également la relative nouveauté d’une poésie aux strates temporelles ajoutées : entre l’antiquité virgilienne et le fantasme de siècles apocalyptiques, les événements de l’actualité contemporaine au poète se muent parfois presque en prophéties. A Albert Dürer« Aux bois, ainsi que toi, je n’ai jamais erré, Maître, sans qu’en mon cœur l’horreur ait pénétré, Sans voir tressaillir l’herbe, et, par le vent bercées, Pendre à tous les rameaux de confuses pensées. Dieu seul, ce grand témoin des faits mystérieux, Dieu seul le sait, souvent, en de sauvages lieux, J’ai senti, moi qu’échauffe une secrète flamme, Comme moi palpiter et vivre avec une âme, Et rire, et se parler dans l’ombre à demi-voix, Les chênes monstrueux qui remplissent les bois » A des oiseaux envolés« Puis on a dans le cœur quelque remords. Voilà Ce qui nous rend méchants. Vous saurez tout cela, Quand l’âge à votre tour ternira vos visages, Quand vous serez plus grands, c’est-à-dire moins sages. »
*gravure La vie de la Vierge, Albrecht Dürer | |
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