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| Victor Hugo | |
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Auteur | Message |
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ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 26 Aoû 2015 - 19:32 | |
| Victor Hugo? L'homme qui divise les Parfumés! A quatorze ans il déclarait: "je serai Chateaubriand ou rien !" Et il a quand même laissé une sacrée oeuvre, une trace indélébile. Il a su marquer de son empreinte la littérature, en bouleversant les codes. Il a "disloqué" l'alexandrin, en introduisant le trimètre, ou rythme ternaire. Il a modifié le théâtre classique, en abandonnant l'unité de lieu, et de temps. Avec Théophile Gautier, il lance le courant romantique en France. De ses romans, je n'ai pour l'instant lu que Les misérables, un très bon souvenir, et en lecture scolaire Le dernier jour d'un condamné, une lecture forte et marquante. Sa poésie est vaste, et il nous a laissé de belles perles, comme son poème le plus célèbre, dédié à sa fille noyée. Je me suis enfin penché sur son théâtre. Avec tout d'abord, Hernani. Eh bien, je me suis régalé. Après un début un peu poussif, je l'ai trouvé excellent cet Hernani. Drôle, romantique, épique, avec un petit côté Roméo et Juliette. Et tous ces personnages épris de la belle Dona Sol, que l'on imagine à la beauté sans commune mesure. Des dialogues percutants: - Hugo a écrit:
- Mon épousée aussi m'attend. Elle est moins belle
Que la vôtre, Seigneur, mais n'est pas moins fidèle. C'est la mort! Bref, j'aimerais bien la voir jouée un jour en vrai! En revanche, j'ai été un peu moins saisi par Le roi s'amuse. Un peu trop léger, et je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Hugo l'a écrite en 3 semaines! Et cela se ressent je trouve. | |
| | | Roderick Usher Posteur en quête
Messages : 75 Inscription le : 23/10/2009 Age : 32
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 26 Aoû 2015 - 20:30 | |
| - ArturoBandini a écrit:
En revanche, j'ai été un peu moins saisi par Le roi s'amuse. Un peu trop léger, et je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Hugo l'a écrite en 3 semaines! Et cela se ressent je trouve. léger? vu le sujet c'est tout de même un peu curieux comme qualificatif Sinon c'est pourtant probablement l'une des meilleurs piéce de Hugo et l'une des piéces du XIX éme tout court, il y a une efficacité dramatique assez exceptionnel, comme toujours Hugo tire le meilleur parti de situation impossible, reprend des archétype de mélodrame populaire et les renverse totalement les retravaille a sa sauce pour leur donner une dimension véritablement subversive (là ou ils étaient conformiste). Et puis il y a toutes ces extravagance: scènes de banquets qu'on imagine vaguement orgiaque, la cruauté et la perversion des nobles, les chansons, la comédie voir la farce qui peut surgir dans les moments les plus inattendu, le fameux grotesque tés présent dans Le roi s'amuse. La langue y est moins flamboyante et généreuse que dans Hernani (du a la rapidité d'écriture sans doute) mais le texte y gagne finalement une certaine urgence dramatique vraiment étonnante. | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 26 Aoû 2015 - 20:33 | |
| Et Don Ruy Gomez, seul survivant, est le dernier personnage sur scène... Belle leçon de vie ! Content que ça t'ait plu ! | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Victor Hugo Mer 26 Aoû 2015 - 20:59 | |
| Oui, disons qu'après Hernani, léger est le mot qui me vient à l'esprit, car la langue est beaucoup moins travaillée. Le roi s'amuse pâtit de la comparaison dans mon jugement. Il y a de la matière en effet dans l'histoire, mais j'y ai été moins sensible. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Victor Hugo Sam 5 Sep 2015 - 16:48 | |
| Je me suis un peu renseigné sur la vie de ce cher Victor ces derniers temps. J'ai appris que Sainte-Beuve avait couché avec sa femme! (ouh le vilain!), et aussi qu' Hernani a été écrit en 3 semaines également, et là je suis scié! Un pur génie! Je vous parle maintenant de ma dernière lecture, toute fraîche, Claude Gueux, déjà évoquée sur ce fil. Après Le dernier jour d'un condamné, il s'agit d'un second récit réquisitoire contre la peine de mort. Il aura tout de même fallu attendre 150 ans après Hugo, pour voir ses souhaits accomplis. Claude Gueux annonce les Misérables, il y a du Jean Valjean chez lui. C'est à la fois effrayant et convaincant (hormis l'avant dernière page où il réclame du religieux à tout va). - Hugo a écrit:
- Le peuple souffre, le peuple a faim, le peuple a froid. La misère le pousse au crime et au vice.
Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons. La dernière phrase, tout simplement grandiose: - Hugo a écrit:
- Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-là, défrichez-là, arrosez-là, fécondez-là, éclairez-là, moralisez-là, utilisez-là ; vous n'aurez pas besoin de la couper.
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Victor Hugo Dim 6 Sep 2015 - 21:59 | |
| Et encore une phrase qui montre qu'il se situe bien au-delà. Autre temps, autres moeurs : quel écrivain oserait écrire un truc comme ça aujourd'hui ? | |
| | | marc et cie Main aguerrie
Messages : 479 Inscription le : 01/12/2013 Age : 58 Localisation : lyon
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 7 Sep 2015 - 21:12 | |
| oui, je n'ai lu de lui "que" les misérables. Et je garde un souvenir ému du périple de la petite Cosette au puits. Cet été, France inter a diffusé chaque matin une émission retraçant son oeuvre, sa vision du monde, de Dieu, ses combats. Quel homme ! Depuis, j'ai une estime considérable pour cet écrivain qui ainsi m'est apparu beaucoup plus humain que l'être que l'on rencontre à l'école. Ses combats pour les pauvres gens, ses prises de position contre la peine de mort m'ont stupéfait. Le peuple de l'époque devait l'adorer et le respecter au delà de tout. Il devait lui apporter un espoir et une dignité qui devait grandement le réconforter. | |
| | | ArenSor Main aguerrie
Messages : 516 Inscription le : 16/11/2014
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 7 Sep 2015 - 21:52 | |
| Pour beaucoup d'entre nous résonne la phrase d'André Gide : Quel est le plus grand poète : V. Hugo hélas ! souvenirs scolaires, style grandiloquent etc. Pourtant c'est un grand écrivain qui mérite d'être redécouvert sans préjugés : j'ai relu dernièrement avec grand plaisir "Notre-Dame de Paris". Et il y a des merveilles dans des textes historiques moins connus tels Napoléon le Petit ou les récits de voyages | |
| | | marc et cie Main aguerrie
Messages : 479 Inscription le : 01/12/2013 Age : 58 Localisation : lyon
| Sujet: Re: Victor Hugo Ven 27 Nov 2015 - 7:27 | |
| "Notre-Dame de Paris" - Victor Hugo a écrit:
- Abomination! des écoliers qui parlent de la sorte à un bourgeois! de mon temps, on les eût fustigés avec un fagot dont on les eût brûlés ensuite.
Paroles du 6 janvier 1482 rapportées par Victor Hugo en 1831. Certes le vocabulaire a quelque peu évolué, mais l'idée reste présente non? Et en 1482 comme en 1831 comme en 2015 on prononçait on prononce et on prononcera cette sentence avec le même désespoir absolu et l'extrême certitude d'avoir saisi là une vérité de l'époque, à savoir la totale décadence de la jeunesse.
Dernière édition par marc et cie le Ven 27 Nov 2015 - 7:57, édité 2 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Victor Hugo Ven 27 Nov 2015 - 7:38 | |
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Victor Hugo Dim 6 Mar 2016 - 23:09 | |
| Les travailleurs de la mer
Le roman a été écrit durant l'exil de Victor Hugo à Guernesey, et une présentation des îles anglo-normandes, L'archipel de la Manche, introduit un contexte et un environnement (même si cette introduction peut se lire séparément). L'île est un personnage à part entière de l'oeuvre, tout comme le bateau à vapeur La Durande, qui fige le destin des protagonistes : l'armateur Mess Lethierry, sa nièce Déruchette, le marin Gilliatt...
Les chapitres sont extrêmement variés dans leur tonalité, avec une alternance de descriptions presque documentaires et de péripéties romanesques aux accents mythologiques. Le sauvetage du bateau échoué sur un écueil est un morceau de bravoure impressionnant, transcendant une fascination pour la mer pour incarner une recherche d'accomplissement de l'homme face aux éléments, entre démesure fusionnelle et angoisse d'un anéantissement. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 7 Mar 2016 - 9:50 | |
| merci Avadoro, je note ce livre pourra compléter la LC île ! | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 7 Mar 2016 - 11:28 | |
| Merci Avadoro pour ton commentaire, c'est une de mes toutes prochaines lectures. | |
| | | hardkey Envolée postale
Messages : 169 Inscription le : 29/03/2016 Age : 30 Localisation : Toulouse, ville rose de mon coeur
| Sujet: Re: Victor Hugo Dim 17 Avr 2016 - 21:31 | |
| Je viens de finir Han d'Islande, premier roman d'Hugo (même s'il a été écrit après Bug-Jargal le conte, il est techniquement paru avant la réécriture de ce dernier en roman). Et je l'ai fini bien plus fasciné et enthousiaste que je ne l'avais commencé. Parce ce que clairement, ce texte prend de l'ampleur et de la force au fur et à mesure qu'il se déploie. D'abord, les premières pages nous laissent supposer un roman avec une histoire d'amour, un monstre à terrasser et un vil complot politique, le tout sur un fond de Norvège pluvieuse. Si on ajoute à ça une plume pour l'instant simplement agréable et un peu lourde quand il s'agit de décrire le sentiment amoureux, il en résulte qu'on ne dévore pas les pages. Et puis, petit à petit, tout change presque imperceptiblement : le monstre devient un personnage réel, extrêmement violent et terrifiant, plongeant le genre dans une veine assez sombre et presque gore ; le complot devient une étude de mœurs des comploteurs, de ce qui les rend méchants à ce qu'il leur reste d'humain et qui finit par leur coûter cher ; l'histoire d'amour, quoique exaltée et pleine de transports légèrement exagérés, est traitée de sorte que l'on comprend qu'un sentiment si fort est à la fois une force qui permet de braver le danger et un voile qui pousse au risque et au péril. En clair, tout en respectant parfaitement les promesses qu'il fait au début de son roman, Hugo rend le tout bien plus intéressant, à la fois par la force de sa plume, par la vie qu'irradient ses personnages et par sa manière très entraînante de lier les différentes intrigues de sorte qu'on finit par ne plus pouvoir s'arrêter, pour savoir quand et comment il compte dénouer ce nœud gordien (ou le couper). A cela s'ajoute aussi des processus littéraires intéressants, comme une adresse directe aux lecteurs, une mention explicite des numéros de chapitres et tant d'autres. Après, je n'irais pas non plus jusqu'à dire que le texte est parfait, loin de là. Comme je l'ai déjà mentionné, les descriptions exaltées de l'amour en font un peu trop par moment, un symptôme qui montre un peu la jeunesse de l'auteur, un manque de technique en clair, car il a tendance par moment à expliquer plutôt qu'à montrer. Aussi, le début est comme je l'ai dit un peu lent, ce qui peut rebuter certains lecteurs qui pourtant trouveraient la suite à leur goût. Résultat des courses : un bien beau premier pas dans l'univers d'Hugo, qui me laisse avec énormément de questions : son rapport à la religion, vu qu'il mentionne Dieu à de nombreuses reprises tout en se moquant de nombres superstitions Norvégiennes ; quelle part prennent véritablement dans son style ces digressions et ses adresses aux lecteurs si directes ; comment va mûrir sa plume ? Bref, pour m'inspirer de l'ami Jules Renard : Quand je pense à tous les livres d'Hugo qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux. Aussi, parce que je veux vous appâter, voici deux citations, l'une de la préface, qui montre à mon avis toute la verve d'Hugo, et l'autre du roman, qui elle prouve la puissance de ses mots. - Victor Hugo a écrit:
- Quant à l'observation que plusieurs amateurs d'oreille délicate lui ont soumises touchant la rudesse sauvage de ses noms norwégiens, il [l'auteur] la trouve tout-à-fait fondée ; aussi se propose-t-il, dès qu'il sera nommé membre de la société royale de Stockholm ou de l'académie de Berghen, d'inviter messiers les Norwégiens à changer de langue, attendu que le vilain jargon dont ils ont la bizarrerie de se servir, blesse le tympan de nos Parisiennes, et que leurs noms biscornues, aussi raboteux que leur rochers, produisent sur la langue sensible qui les prononce l'effet que ferait sans doute leur huile d'ours et leur pain d'écorce sur les houppes nerveuses et sensitives de nos palais.
- Victor Hugo a écrit:
- La foule, plus émue que le condamné, le considérait avec une attention avide. L'éclat de son rang, l'horreur de son sort, éveillaient toutes les envies et toutes les pitiés. Chacun assistait à son châtiment sans s'expliquer son crime. Il y a au fond des hommes un sentiment étrange qui les pousse, ainsi qu'à des plaisrs, au spectacle des supplices. Ils cherchent avec un horrible empressement à saisir la pensée de celui qui va mourir, comme si quelque révélation du ciel ou de l'enfer devait apparaître, en ce moment solennel, dans les yeux du misérable ; comme pour voir quelle ombre jette l'ail de la mort planant sur une tête humaine ; comme pour examiner ce qui reste d'un homme quand l'espérance l'a quitté.Cet être, plein de force et de santé, qui se meut, qui respire, qui vit, et qui, dans un moment, cessera de se mouvoir, de respirer, de vivre, environné d'êtres pareils à lui, auxquels il n'a rien fait, qui le plaignent tous, et dont nul ne le secourra ; ce malheureux, mourant sans être moribond, courbé à la fois sous une puissance matérielle et sous un pouvoir invisible ; cette vie que la société n'a pu donner, et qu'elle prend avec appareil, toute cette cérémonie imposante du meurtre judiciaire, ébranlent vivement les imaginations. Condamnés tous à mort avec des sursis indéfinis, c'est pour nous un objet de curiosité étrange et douloureuse, que l'infortuné qui sait précisément à quelle heure son sursis doit être levé.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Victor Hugo Dim 17 Avr 2016 - 23:10 | |
| Merci pour ton commentaire. J'ai toujours aimé ce titre "Han d'Islande" sans trop savoir ce qu'il en était exactement. Je tenterai l'aventure un de ces jours. | |
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| Sujet: Re: Victor Hugo | |
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| | | | Victor Hugo | |
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