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| Miguel Delibes [Espagne] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] Dim 21 Mar 2010 - 21:44 | |
| - swallow a écrit:
- Peut-être que ta collègue lui a-t-elle écrit? et une correspondance s´est engagée?
elle n'en a rien dit, mais je vais lui demander | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] Dim 21 Mar 2010 - 23:33 | |
| - Amapola a écrit:
- Dom a écrit:
(Non, Amapola, il n'y a pas à les sauver de l'oubli: en Espagne, ils sont très connus. ) Mais tu te plaignais que les Français ne les connaissent pas. En Espagne si, je suppose, ils sont connus. Mais tu parlais des Français n'est-ce pas? C'est ce que j'avais compris. Ne connaissent pas Delibes ni les autres auteurs que cite Dom, ceux qui sont incurieux ou qui manquent de temps... Je connais Delibes depuis longtemps et la plupart des autres aussi. Mais c' est vrai que la littérature et la langue espagnole et la cultue de ce pays m' interessent depuis longtemps... Et latino évidemment aussi ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] Dim 27 Juin 2010 - 19:46 | |
| Le Linceul (La mortaja, El conejo ; La perra ; Los nogales) . Nouvelles traduites de l'espagnol par Rudy Chaulet. Publié avec le concours du Centre National du Livre. 92 pages. Verdier. Quatre nouvelles dans ce petit recueil. 1/ Dans Le Linceul (41 pages), on voit un enfant frêle et un peu peureux, surnommé Le Sentier, confronté à la mort de son père, un grand costaud - Citation :
- "L'enfant jouait sur le chemin, près de la maison blanche, sous le soleil, et au-dessus des blés, à sa droite, un faucon qui battait des ailes sans avancer, comme s'il flottait sur l'air, chassait des insectes. Le soir recouvrait la cuvette de sa miséricorde et l'homme qui venait du flanc des collines, sa vieille verte posée sur les épaules, passa à côté de lui sans le regarder, poussa du pied la porte de la maison, et presque à l'aveuglette, se déshabilla et s'écroula sur le lit sans le défaire. Aussitôt, presque sans transition, il se mit à ronfler sur un rythme saccadé." (page 8 ).
Il ne se réveillera pas. Par flash-back, on apprend l'évolution des relations du père et du fils, leurs espérances et leurs déceptions réciproques. Excellente nouvelle. 2/ La chienne est un peu plus anecdotique (et courte : 8 pages). Deux hommes vont à la chasse. Loy est une chienne qui a pris de l'âge, ce que son maître ne veut pas reconnaître. - Citation :
- "- La chienne ne manque pas de flair. C'est les perdrix qui manquent.
En regardant l'immensité inhospitalière du versant avec une certaine crainte, l'homme maigre répondit : - Si les perdrix sentaient aussi fort que tes pieds, je n'aurais pas besoin de chien pour les chasser." (page 53) 3/ Le Lapin (15 pages) : "Chaque fois qu'il voyait le maréchal-ferrant, Juan lui disait : - Quand est-ce que tu me donnes ce lapin, Boni ? Et Boni, le maréchal-ferrant, répondait en lui demandant : - Tu sauras t'en occuper ? Juan, le gosse, répliquait : - Bien sûr. Mais Adolpho, le plus petit, s'en mêlait, en le fixant de son regard bleu limpide : - Qu'est-ce qu'il fait, le lapin ? Juan énumérait patiemment : - Eh bien... manger, dormir, jouer... - Comme moi ? demandait Adolfo." (page 57).Le monde de l'enfance, avec ses interrogations, ses cruautés... Bonne nouvelle. 4/ Les Noyers (20 pages). C'est l'histoire de Nilo le vieux et de son fils, Nilo le jeune. Nilo le vieux se fait vraiment vieux. Il ne pourra bientôt plus gauler les noix. Il rêve que son fils puisse lui succéder (il excelle dans son domaine). Mais son fils a un problème : il a le voile du palais déchiré, et a l'air un peu simple, intellectuellement parlant. Il est très passif, respectant l'Oeuvre de Dieu, parfaite. Nilo le vieux et sa femme ont eu beaucoup d'enfants, tous prénommés Nilo, qui sont tous morts peu de temps après leur naissance. - Citation :
- "- Si tu ne changes pas de prénom, on n'y arrivera jamais. C'est à cause du prénom, disait-elle.
Mais lui insistait. - Nilo ! J'ai dit Nilo, répétait-il obstinément au curé. - Nilo comment ? - Nilo ; c'est tout. - Comme le précédent. - Mais voyons, si je veux un fils, c'est pour qu'il s'appelle comme moi. Il nourrissait des idées confuses sur la légitimité patente de la descendance. On ne démontrait pas celle d'un enfant en l'exhibant accroché au sein maternel, mais par son prénom. Le fait de l'appeler Juan, Pedro ou José aurait constitué une sorte de renonciation tacite à la paternité. Au village, le nom de famille ne comptait pas." (page 75). Encore une très bonne nouvelle. Les personnages sont bien dessinés, vivants, les histoires pas franchement gaies, sont simplement mais très bien écrites. Que demander de plus ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] Lun 3 Fév 2014 - 21:29 | |
| L' ETOFFE D' UN HEROS. - Verdier
L' étoffe d' un héros n' est pas un livre sur la guerre civile des années 30, mais l' histoire de Gervasio, un être entre enfance et adolescence ayant vécu ces années-là.
A douze ans, il découvre, et ses parents avec lui, qu'en écoutant de la musique militaire, il est saisi d' une émotion intense, et que ses cheveux se hérissent littéralement sur sa tête. Cette réaction épidermique aurait pu passer inaperçue si ses parents n'avaient imaginé que ce frisson était un prodige et l' essence même d'un grand destin.
Vivant choyé dans un milieu aisé, il aurait pu avoir une vie somme toute banale. Mais le rêveur qu'il était prit ses désirs pour la réalité et la guerre pour un projet romantique de pacotille. L' Histoire va bientôt l'attirer dans les prémices de ce qui fut une guerre civile longue et sanglante. Convaincu qu' un destin héroïque l' attendait, il va s'isoler de sa famille et surtout de son père, libertaire, plein de bon sens et de tendresse.
La réalité du coup d'état franquiste et ses conséquences, va tout de même commencer à miner ses certitudes arrogantes sur le bien et le mal. Son père est arrêté et des rumeurs de drames se confirment chez les belligérants des deux camps. Il lui faudra encore beaucoup de temps et de combats pour prendre conscience que son prétendu héroïsme n'était qu' un fantasme morbide d'adolescent. Un fantasme que la réalité dément constamment. Il réalisera enfin que les héros doivent d'abord mourir pour devenir des symboles pour les vivants.
Embarqué sur un navire de guerre, il découvre la peur. Pire, une terreur abjecte, alors même qu' il a encore en tête des ambitions puériles et narcissiques. La désillusion , le naufrage de ses espoirs, la brutalité des vainqueurs lui font tardivement comprendre qu'il s' est trompé sur tout. Et surtout sur la nature de l'héroïsme". Et que la vraie tragédie naît du brouillage entre héroïsme et trahison. Entre l'intolérance et la misère profonde de toute guerre.
Nous n'en saurons pas plus sur le destin de Gervasio. Mais suffisamment pour comprendre la leçon d' un Delibes, qui s'engagea lui-meme à dix huit ans avant de consacrer sa vie à exorciser la tragédie. En dénonçant la bêtise totalitaire, l'intolérance au détriment des valeurs d'êtres plus humbles, d'une autre étoffe que les prétenuds héros. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] Mar 4 Fév 2014 - 9:06 | |
| Delibes...un auteur qui manque à ma PAL. C'est sûr (et encore plus à mes lectures).
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| Sujet: Re: Miguel Delibes [Espagne] | |
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| | | | Miguel Delibes [Espagne] | |
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