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| Michel Franco | |
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+5swallow kenavo eXPie traversay Marko 9 participants | |
Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michel Franco Lun 8 Oct 2012 - 0:04 | |
| Le débat du Cercle illustre bien le clivage qu'on peut ressentir face à ce film. Je me retrouve dans les arguments pour et contre: Le Cercle: Despues de Lucia | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Michel Franco Mar 8 Oct 2013 - 14:03 | |
| - Marko a écrit:
- Queenie a écrit:
- Et pourquoi tu me conseilles d'aller voir un film pas terrible Marko !
Parce qu'il est bien quand même Rien que pour me jeu de l'actrice, il vaut le coup ... au début elle s'intègre tellement facilement, qu'on se dit que ça ne peut pas être si simple. Et à partir du moment ou ça commence à déraper, tout change, son regard, sa posture (ses tifs !), et on la sent enfin vraiment vulnérable. La fin, c'est pour moi une sorte de métaphore, pas forcément réel. Les sévices non plus. On se rassure en se disant que c'est du cinoche (mais les faits divers nous rappellent que ça n'en est pas tant que cela) Darkanny, je ne pense pas que tous les ados soient comme ça dans le film, il se focalise sur le groupe qui gravite autour d'elle. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Michel Franco Jeu 5 Nov 2015 - 22:30 | |
| Prix du scénario, Cannes 2015Un aide soignant accompagne des hommes et des femmes en fin de vie. Michel Franco filme chaque rencontre de façon presque documentaire, de manière frontale, en cadrant pratiquement comme si on observait cliniquement la scène depuis des caméras de surveillance. Pourtant, malgré cette froideur apparente et la violence de ces agonies, où la souffrance morale et physique est perceptible à chaque instant, il se dégage de ces gestes, de ces attentions, de ces paroles rares échangées, une douceur, une tendresse, une humanité très touchantes et parfois même apaisantes. Le film dérange parce qu'il nous montre une réalité qu'on refuse souvent de voir. On pourrait être tenté d'y trouver un voyeurisme complaisant, une succession de scènes répétitives, un formalisme faussement modeste. Pourtant cette histoire nous raconte beaucoup de choses importantes qui circulent d'un personnage à l'autre. Cette ambivalence terrible face à des proches en train de mourir. Ce mélange d'admiration, de jalousie et d'agressivité face à ces soignants qui savent avoir ces gestes, ces paroles, cette intimité qui nous font peur ou dont on se sent peu capables. Il y a aussi des moments d'humour. Le film nous raconte également une autre histoire en filigrane. Celle de cet homme dont on découvre des strates de passé, une souffrance personnelle de plus en plus palpable. ça n'est pas artificiel ou facile même si Michel Franco nous fait parfois douter de ses motivations réelles en jouant avec nous. Car finalement il nous met dans la même position que ces familles qui doutent de l'intégrité du soignant. Le scénario récompensé à Cannes est très habile, fragmentaire, fait d'ellipses et de non-dits qui nous obligent à reconstituer l'histoire de chacun au fur et à mesure. A douter de ce qu'on voit ou comprend. A l'arrivée on a partagé ces moments d'intimité douloureux et tendres avec ces personnages, on a un peu apprivoisé sa peur du spectacle de la déchéance et de la mort. Et puis il y a une dernière séquence et un dernier plan qui ont agacé certains, que d'autres ont trouvé artificiel ou grotesque, et qui pourtant me semblent donner tout son sens au film. Car l'ensemble devient alors encore plus bouleversant. Il y a du Haneke dans cette fausse manipulation, cette fausse froideur et cette fausse misanthropie qui en réalité nous montrent des choses très vraies et finalement sincères. Michel Franco est un réalisateur troublant qu'on a probablement tort de considérer comme un manipulateur pervers. Il faut regarder de plus près, accepter l'ambiguïté, percevoir l'humanité qui s'en dégage. J'ai beaucoup aimé. | |
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| Sujet: Re: Michel Franco | |
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