Pedro Almodovar

Kannskia a écrit:

eXPie a écrit:

Parfois, ça ne fait pas rire, mais parfois ça marche bien.

Voilà la phrase qui résume le mieux mon ressenti. C'était moins drôle que ce à quoi je m'attendais mais ce n'était pas totalement raté non plus. On alterne passages relativement ennuyeux et éclairs comiques qui donnent le sourire pendant 5 minutes. On se laisse porter mais pas transporter.

Le début m'a fait très peur : ça riait dans la salle, mais moi je ne trouvais pas ça drôle du tout, ce que je voyais... J'ai eu un moment d'angoisse : et si pendant 1h30 tout le monde riait sauf moi ?
Mais, ouf, ensuite ça a été.

Avec ce type d'humour un peu trash (mais pas trop ?), c'est sûr que si on n'accroche pas, le film peut paraître vraiment très, très long...


Ah, Blanca Suárez ! Elle était dans La piel que habito, aussi, mais elle était moins marquante... (ou bien ma mémoire fiche le camp...)

Après la semi-déception de Les Amants passagers, j'ai eu envie de revenir sur une impression positive du cinéma d'Almodovar. Revoir La Piel que habito, découvert lors de sa sortie en salle, m'a semblé être le meilleur moyen et force est de constater que vous en avez fort bien parlé !

Marko a écrit:

C'est un cauchemar stylisé et un peu macabre auquel Almodovar a apporté un regard à la fois glacé et clinique qui colle bien à la folie du personnage et  surtout un travail graphique constamment intéressant. [...] A l'arrivée je trouve qu'il a beaucoup enrichi le roman d'origine par son approche de plasticien. Il s'en dégage un malaise très singulier en même temps qu'un érotisme d'un nouveau genre, à la fois désincarné et pervers.

Tu décris à merveille ce film Marko. Chapeau.

Marko a écrit:

Et que lit Vera pour s'évader de sa prison? Cormac Mac Carthy, Alice Munro, et un catalogue d'oeuvres de Louise Bourgeois... Qui saura apercevoir les titres des 2 romans dans le film?  Merci d'avance!

J'ai repéré Escapada de Alice Munro au début du film.

Marko a écrit:

Antonio Banderas est très bien et Elena Anaya fascinante à regarder (ce regard!).

Avadoro a écrit:

Si l'expression corporelle, malléable et fermée par la douleur, provoque une sensation de malaise, Almodovar parvient toujours à valoriser la sensibilité éprouvée des protagonistes.

 

Queenie a écrit:

ET BouDieu ce qu'il est classieux ce film, c'est étonnant. Je comprends tous les "c'est froid, dur, rigide". Je suis amplement d'accord, mais je trouve que ça colle merveilleusement et que c'est foutrement bien tenu du début à la fin.

domreader a écrit:

Je comprends bien ce qui dit Traversay et qui est vrai dans une certaine mesure, car Almodovar reste tout de même au large du grand-guignol, mais je ne l’ai pas du tout ressenti ainsi ce film, j’ai été séduite d’un bout à l’autre.

Pareil que vous, hypnotisée de la première à la dernière minute.

traversay a écrit:

Par ailleurs, Marisa Paredes est sous-employée. Dans un sens, c'est elle le personnage le plus intéressant.

Parce que c'est elle qui a engendré, directement ou indirectement, tous ces monstres ?

Marko a écrit:

Après l'exubérance et la liberté liées à la movida des premières années il évolue vers un monde de plus en plus obsessionnel et pervers où les relations entre hommes et femmes sont de l'ordre de la dévoration et de la déviance cette fois malsaine mais tout aussi "naturelle" (dans la nature). La loi du désir qui exprimait à l'époque la fraicheur de la liberté sexuelle décomplexée se substitue à la fascination nécrophile (Parle avec elle), paranoïaque (Les étreintes brisées), pédophile (La Mala Educacion), transgressive et transgenre. Comme si après avoir amené les spectateurs à accepter tous les modes d'expression du désir avec bonne humeur il leur montrait maintenant ses aspects les plus monstrueux. Après la spontanéité post-adolescente place aux fantasmes adultes tordus!  Hitchcock n'est pas loin mais il y apporte son univers coloré, référencé, plus mélancolique et sensuel. C'est intéressant d'observer ce cheminement à travers le désir et ses lois plus ou moins obscures.  

Belle analyse, ça me donne l'idée d'un cycle Almodovar...

shanidar a écrit:

Et merci dom pour l'ouverture finale, ton explication me semble très juste et prometteuse !

Oui je te remercie également Dom, je n'avais pas fait le lien.

Et Shanidar, j'ai lu avec attention ton analyse sur le tableau de La Vénus d'Urbin, très intéressant.


J'ai envie de lire Mygale maintenant, c'est malin.

Vu La piel que habito. Pour ne pas faire dans la mauvaise foi, comme j'en ai trop souvent l'habitude, je reconnais immédiatement mon manque de connivence avec les délires sexuels et sensuels d'Almodovar. Pas les mêmes conceptions esthétiques, j'imagine que ce qui l'excite m'agace et l'inverse serait sans doute vrai.

Une lenteur des autres plans qui m'a laissée à distance, et des dialogues carrément médiocres. La question soulevée par le film est toutefois intéressante : et si vous changiez de sexe, changeriez-vous d'orientation sexuelle ? -la progression du film nous en fait parfois douter.

t'as essayé de le regarder vêtue d'une combinaison en latex ? Tes perspectives shakraïennes s'ouvrent immédiatement, et zou, tu adhères au propos comme le latex sur ta peau.

Non, pas essayé. Par contre, j'ai essayé de te visualiser en combinaison de latex et là, ça relance tout l'intérêt.

Almodovar vient d'annoncer que son prochain film, Silencio, serait en espagnol (ouf, il aurait pu faire un film américain).
Il va reprendre la recette qui lui réussit plutôt pas mal, celle d'un film avec des grands rôles de femme (Almodóvar described the project to the Financial Times as a “hard-hitting drama which excites me,” reprising “the cinema of women, of great female protagonists.” ; source : http://variety.com/2015/film/news/pedro-almodovar-sets-silencio-as-next-film-1201391678/ )

Le tournage ne va pas commencer avant plusieurs mois, le casting n'est pas encore fini.

SILENCIO :

"Estamos en el proceso de casting, que es complicado porque lo que he escrito no funciona demasiado bien con mis actores amigos”, declaró el cineasta.


"Nous en sommes au casting, et c´est compliqué, parce que ce que j´ai écrit ne fonctionne pas très bien avec mes acteurs-amis."  Pedro Almodovar.

Ce qui peut vouloir dire qu´il y aura de nouvelles " chicas-Almodovar".


http://www.elmundo.es/cultura/2015/01/03/54a82315e2704e6d4a8b4575.html

swallow a écrit:

Ce qui peut vouloir dire qu´il y aura de nouvelles " chicas-Almodovar".

J'aime bien l'appellation ! (ça fait un peu "James-Bond Girl")

"Silencio" a changé de nom et s'appelle maintenant Julieta ; le film sort en France au mois de mai (sélection à Cannes ?).
Bande-annonce en espagnol :


Après la parenthèse Les amants passagers (2013), il revient à son style précédent.

C'est aussi une de mes priorités au cinéma pour les prochains mois.
Je pense en effet qu'une sélection à Cannes est probable (la date de sortie pouvant éventuellement bouger de quelques jours selon le planning cannois).

Je ferme les yeux et je me bouche les oreilles pour le découvrir intégralement sans rien en savoir...

Marko a écrit:

Je ferme les yeux et je me bouche les oreilles pour le découvrir intégralement sans rien en savoir...

Comme c'est en espagnol, je n'ai rien compris !

sous-titrage... (anglais par contre)

jack-hubert bukowski a écrit:

sous-titrage... (anglais par contre)

Ah, par défaut, mes sous-titres étaient désactivés. Comme ça, je peux m'imaginer les dialogues...