Michel Houellebecq

Marko a écrit:

C'est troublant cette simultanéité du drame de Charlie Hebdo et de la sortie de ce roman de politique fiction. En tout cas ça lui donne une tonalité encore plus mélancolique et fataliste. Mais avec un humour satyrique qui n'aurait pas déplu aux trublions de Charlie.

J'en suis restée stupéfaite aussi.

Certainement pas autant que lui, qui connaissait certaines des victimes !

parait qu'il arrête la promotion de son livre !

Jean Birnbaum, Le Monde, parle du livre de Houellebecq et pense qu'il suscite « la nausée et la révolte ».

Maline a écrit:

Jean Birnbaum, Le Monde, parle du livre de Houellebecq et pense qu'il suscite « la nausée et la révolte ».

je crois que j'attendrais des temps plus apaisés pour le lire !

eXPie a écrit:

..

Ecoutons Houellebecq, pour qui un roman n'a jamais changé le cours de l'Histoire (contrairement à certains essais, peut-être) :

il est vraiment con ce Pujadas. Un bon écrivain, il me semble, ne crée pas des personnages pour parler à travers eux mais trouve des personnages qui s'expriment à travers lui. Ils vivent leur propre vie et développent leur propre idées tout au long roman même si, bien sûr,  ils doivent avoir sûrement quelque part des points communs avec l'auteur. Alors demander à MH s'il pense vraiment ce qu'il écrit est d'une stupidité sans nom. D'ailleurs MH ne répond pas. Je pense que cet homme est avant tout fatigué de la connerie sans fond du monde occidental actuel, qu'il est limite suicidaire et qu'il provoque dans une espèce de fuite en avant désespérée et que parfois il doit perdre un peu la tête.

Houellebecq n'a jamais été mon livre de chevet mais vos interventions me donnent envie de lire cet ouvrage, ne serait ce que pour comprendre les polemiques qu'il déchaine....

marc et cie a écrit:

il est vraiment con ce Pujadas..

J'ai aussi des doutes....

Lisez le! C'est drôle ! Quand il met en parallèle ses tracas quotidiens avec le parcours spirituel de Huysmans. Les passages sur le sexe sont excellents. Il est d'un fatalisme désopilant. Je continue !!

marc et cie a écrit:

eXPie a écrit:

..

Ecoutons Houellebecq, pour qui un roman n'a jamais changé le cours de l'Histoire (contrairement à certains essais, peut-être) :

il est vraiment con ce Pujadas. Un bon écrivain, il me semble, ne crée pas des personnages pour parler à travers eux mais trouve des personnages qui s'expriment à travers lui. Ils vivent leur propre vie et développent leur propre idées tout au long roman même si, bien sûr,  ils doivent avoir sûrement quelque part des points communs avec l'auteur. Alors demander à MH s'il pense vraiment ce qu'il écrit est d'une stupidité sans nom. D'ailleurs MH ne répond pas. Je pense que cet homme est avant tout fatigué de la connerie sans fond du monde occidental actuel, qu'il est limite suicidaire et qu'il provoque dans une espèce de fuite en avant désespérée et que parfois il doit perdre un peu la tête.

Notons qu'il fait presque la même chose que l'ayatollah Khomeini condamnant les Vers sataniques de Salman Rushdie.

Je dis ça, je dis rien !

Ce que je trouve ironique avec ces polémiques (récurrentes) c'est qu'on les appliquait avant de la même façon aux journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo. Ils étaient attaqués, jugés dangereusement provocateurs... et aujourd'hui on se sent unis (à raison) pour défendre la liberté d'expression, l'irrévérence, l'humour et le second degré. On pleurerait et on admirerait Houellebecq pour sa lucidité, son humour, sa capacité à gratouiller avec talent là où ça fait mal s'il avait été parmi ses amis à ce moment là. Il parait que la une du numéro de Charlie Hebdo qui devait sortir au moment du massacre était une caricature de Houellebecq pour la sortie de son livre. Je trouve dommage que les gens préfèrent le plus souvent jouir de la polémique et alimenter des critiques sans l'avoir lu ou sans se poser la question de l'humour et de la parabole derrière ce qui dérange a priori. Un personnage tient un propos extrémiste et on taxe l'écrivain d'extrémiste, de raciste, de misogyne. Comme si on voulait absolument créer du scandale plutôt que de lire un auteur avec un peu de réflexion, de mesure et surtout de sens de l'humour. C'est ce manque d'humour et d'autodérision qui tue. Ce besoin de sensationnel (et d'intolérance finalement) aussi. Et puis dans ce roman je lis beaucoup de tendresse et de tristesse derrière l'ironie et le farfelu de la parabole. Et c'est drôle!! Je reviens après l'avoir terminé.

Moi, je te suis Marko (même si j'attendrais de le lire pour ouvrir ma gueule).

Sur Pujadas, no comment.

Homme patenté du "Système", comme tant d'autres.
Mais ils sont là et on doit supporter leur affligeant pédantisme !

Des minables face à un écrivain.

Des flagorneurs du pouvoir face à un homme libre.

Que voulez-vous attendre de pertinent ?

Heureusement que dans 100 ans, on retiendra le nom de MH, et non celui des clowns qui nous abrutissent.

Pour info., il y a une expo des photos de MH en ce moment à Paris. Ce gars là est un regardeur du monde, de la nature et de la société.

On peut  peut  être respecter ceux qui ont un regard  plus sceptique sur Houellebecq sans pour autant  les traiter de flagorneurs et de "patentés du système" ?

Non parce que je veux bien qu'on aime un écrivain mais pas besoin d'autant d'agressivité surtout qu'un écrivain édité de son vivant fait de facto partie du système

Bien sûr, on a le droit de porter un regard sceptique sur Houellebecq.

A propos de la postérité, personne ne peut dire, actuellement, qui elle aura retenu dans cent ans.

eXPie a écrit:

Bien sûr, on a le droit de porter un regard sceptique sur Houellebecq.

On peut dire et penser ce qu'on veut sur Houellebecq évidemment (heureusement) mais je trouve dommage que certaines attaques contre lui traduisent, à mon sens, une lecture très réductrice de ce qu'il a écrit. C'est fréquent que des polémiques naissent de lectures superficielles et partielles d'une oeuvre. On lit par exemple une phrase raciste et on taxe le roman de raciste alors que l'auteur a voulu décrire un personnage qui l'était. On sort des réflexions de leur contexte. On ne fait pas attention à l'ambiguité d'une phrase.

Dans ses romans tout le monde en prend pour son grade. A part peut-être quelques figures "positives" comme Jean-Pierre Pernaut ou ici Stephane Bern! Mais on ne sais jamais si ce que Houellebecq raconte est ironique ou un véritable hommage. Probablement un peu des deux. Il tourne tout en dérision. Par contre de livre en livre il me semble devenir davantage fleur bleue. Il y a des personnages de femmes qui trouvent grâce à ses yeux. Et toujours de la solitude dans un monde un peu dingue.