Abandonnez-vous des lectures ?

Le "travail" pas fini. Vous arrive-t-il de laiser tomber une lecture ? A quel moment ? Au début de l'ouvrage, au milieu ? Pourquoi, comment gérez-vous cet échec ?

Dernièrement j'ai abandonné " D'un châteua l'autre" de Céline et Siloé de GAdenne. Impossible de lire plus de cent pages. J'ai failli abandonné " Les piliers de la terre" ( trop nul) et " Belle du seigneur. Mais il faut vraiment que le livre m'ennuie.

Oui, mais j'ai changé.
Avant je m'obstinais vaille que vaille à finir, je ne voulais pas rester sur un échec comme tu dis. Et puis j'ai vu une interview de Claire Bretécher qui disait que lorsqu'elle n'accrochait pas à un livre dans les 10 premières pages, elle le balançait derrière sa tête de lit, car il y avait tellement de choses à découvrir et que la vie est courte.
Comme j'aime beaucoup cette dame et que j'ai trouvé qu'elle avait raison, je l'ai imitée (sauf que je ne balance pas les livres comme elle).

Oui j'abandonne parfois mais pas uniquement les lectures qui ne me plaisent pas. Certains livres démarrent très bien mais on peut ne pas se sentir en phase avec tel ou type d'univers à un moment donné et préférer aller vers un autre avant d'y revenir juste après ou plus tard. C'est pour ça que le fil sur les lectures en cours n'est pas toujours fiable. Je crois que c'est Bellonzo qui disait qu'il préfèrait parler de ce qu'il avait effectivement lu plutôt que de citer les lectures "en cours".

Il y a aussi ces livres qui me paraissent obscurs au démarrage et qui bizarrement me semblent limpides quand je les reprends la fois suivante. Il faut le bon moment. Donc je ne jette pas!

Il y en a beaucoup que j'ai abandonné pour deux raisons la première c'est le style qui ne me convient pas et au bout de 30-50 pages je laisse tomber comme la conjuration des imbéciles ou le parfum de suskind et la deuxième raison c'est pas que le livre ne me plait pas mais j'y trouve un certain ennui, une lassitude qui fait que je l'abandonne au bout d'une centaine de pages comme le bruit et la fureur ou le premier homme de camus et pas mal d'auteurs suisse pas connu que je découvre et qui me fatigue dans ce qu'ils ont à dire

botany a écrit:

Vous arrive-t-il de laiser tomber une lecture ?

ah mais oui.. depuis toujours et souvent et sans aucun problème..

botany a écrit:

A quel moment ? Au début de l'ouvrage, au milieu ?

cela dépend un peu du nombre de pages du livre.. un pavé peut avoir un début un peu plus 'lent', donc je lui donne aussi plus de pages.. donc, entre 20 et 50 pages pour voir si j'accroche..

botany a écrit:

Pourquoi, comment gérez-vous cet échec ?

je ne l'éprouve jamais comme échec.. simplement que ce n'est pas le bon moment pour moi et ce livre, que je ne suis pas disposée pour lire tel et tel livre à ce moment

je cite volontiers mon meilleure 'travail pas fini': Nicholas Shakespeare.. j'avais essayé à deux reprises d'entrer dans un de ses livres.. impossible, cela me tombait des mains.. jusqu'à un jour, plusieurs années plus tard - et c'en était l'enthousiasme totale, ce livre figure parmi mes top 10

donc - oui, je laisse tomber des lectures, mais seulement pour y revenir un autre jour.. la 'rencontre' peut toujours se faire

Ca m'arrive, mais rarement, parce qu'en général je fais une sélection assez drastique avant d'acheter, en me renseignant bien sur la personnalité de l'écrivain et le contenu du bouquin.

Mais il m'arrive évidemment de me tromper ou de céder à la curiosité après avoir lu quelques lignes accrocheuses.

Le seul truc, c'est que j'ai tendance à insister davantage avec les bouquins reconnus, parce que j'essaie toujours de comprendre les raisons qui en ont fait un classique aux yeux du plus grand nombre (je ne parle pas des nouveautés, mais des livres sur le succès desquels on peut avoir un certain recul ; les phénomènes de mode retombent en général assez vite).

J' abandonne la lecture de livres plus facilement qu' avant. Le plus souvent au début. Comme Nezumi, je voulais souvent aller jusqu' au bout en espérant que le livre s' améliore ou que je lui trouve un interet.
Aux raisons de Rivela, j' ajouterai que parfois, je suis un mauvais lecteur. Pas dans l' état de disponibilité souhaitable, et surtout la tete aiilleurs. Je suis du genre à penser en meme temps que je lis...
Du genre aussi à me lever pour bouger.
Bref, je me rends contre que la concentration est quelque chose de plus difficile pour moi que pour d' autres.
Je m' impose parfois de lire un livre d' interet moyen en me disant que j' apprécierai mieux les bons !
Et surtout je relis, de plus en plus et, non, ce n' est pas du temps perdu...
Ceci dit, quand je suis vraiment accro, je peux lire 2 ou 3 heures d' affilée.

Récemment, j'ai failli abandonner "Le livre de Dina", d'Hebjorg Wassmo, il me mettait mal à l'aise car je ne comprenais ce que cherchait à me démontrer l'auteur, j'y voyais une succession de tableaux tous destinés à prouver que Dina était différente des autres, au bout d'un moment, je me suis dit, bon, c'est bon, OK, elle est différente, mais où veut-on en venir, quel est le but de tout ça? J'étais très déçue car il m'avait été vivement conseillé par une personne en qui j'ai confiance, qui a bien cerné mes goûts. Je suis donc allée voir cette personne et lui ai demandé. Il m'a dit, "Dina est ce qu'on veut qu'elle soit, c'est à nous de la faire". Sous cet éclairage, j'ai repris le livre et il est passé, je l'ai même aimé. Bon, j'ai lu après la suite, "Le fils de la Providence", suis allée jusqu'au bout, bof, bof, ça se lit, mais ça fait très réchauffé, type "Dina, saison 2".

Tout ça pour démontrer que je ressens encore l'abandon d'un livre comme un échec , je ne sais pas pourquoi, rien n'est en jeu après tout, je lis pour mon plaisir pas pour écrire une critique. Vu que c'est un plaisir sans autre enjeu, je ne devrais pas le ressentir comme un échec et je le sais, mais c'est comme ça (euh, c'est grave docteur? )

infinitudes a écrit:

Récemment, j'ai failli abandonner "Le livre de Dina", d'Hebjorg Wassmo, il me mettait mal à l'aise car je ne comprenais ce que cherchait à me démontrer l'auteur, j'y voyais une succession de tableaux tous destinés à prouver que Dina était différente des autres, au bout d'un moment, je me suis dit, bon, c'est bon, OK, elle est différente, mais où veut-on en venir, quel est le but de tout ça? J'étais très déçue car il m'avait été vivement conseillé par une personne en qui j'ai confiance, qui a bien cerné mes goûts. Je suis donc allée voir cette personne et lui ai demandé. Il m'a dit, "Dina est ce qu'on veut qu'elle soit, c'est à nous de la faire". Sous cet éclairage, j'ai repris le livre et il est passé, je l'ai même aimé. Bon, j'ai lu après la suite, "Le fils de la Providence", suis allée jusqu'au bout, bof, bof, ça se lit, mais ça fait très réchauffé, type "Dina, saison 2".

Tout ça pour démontrer que je ressens encore l'abandon d'un livre comme un échec , je ne sais pas pourquoi, rien n'est en jeu après tout, je lis pour mon plaisir pas pour écrire une critique. Vu que c'est un plaisir sans autre enjeu, je ne devrais pas le ressentir comme un échec et je le sais, mais c'est comme ça (euh, c'est grave docteur? )

Je te suis, Infinitudes. On est tous victimes de ce qu' on appelle culture ou on l' a été.
On peut se sentir inférieur à ce qu' on lit et culpabiliser...
Je me suis soigné. Le désir et le plaisir avant tout.
Mais je ne suis pas guéri non plus !

Je ne finis pas 90% des livres que je commence. Dans la mesure où je considère que le prétexte qu'on appelle histoire n'a aucune importance, je me contrefous de ne pas terminer un livre. Ce n'est pas un échec, juste que ce n'est pas ce que je recherche. Ce que j'aime, c'est le style, juste le style: la puissance des mots, l'impact sonore. Une fois l'impression venue d'en avoir fait le tour et d'avoir saisi un peu "comment ça marchait", je me lasse vite. Parfois j'y reviens, des années plus tard, et je le finis, ou pas. Il m'arrive de retrouver des marque-page, comme ça !

D'autant plus étrange que je ne lâche pas une oeuvre musicale sans la connaître par coeur. Ca fait des mois que j'écoute en boucle les Suites anglaises, je m'en repais sans m'en lasser.

Il y a un auteur à succès que j'ai toujours abandonné avant la 50 ème page. Je me dis toujorus qu'il faut que j'essaye et que je ne fasse pas la snob mais ma bonne volonté n'est jamais suffisante ...

Ça ne m´arrive pas souvent. mais là je viens d´abandonner " Les détectives sauvages" de Bolaño.
Pas grave, en fait le roman se divise en 3 parties qui je crois, peuvent se lire de manière indépendante.
J´etais noyée, j´ai moins de mal avec une page de Spinoza qu´avec une de Bolaño.

Il m'arrive d'abandonner une lecture, mais je n'aime pas ça. J'ai laissé tomber Belle du seignneur après 300 pages ; sur le coup, j'ai ressenti ça comme un échec, car beaucoup de personnes parlaient de ce livre avec des étoiles dans les yeux. Puis, en discutant avec d'autres, je me suis rendue compte que ce livre, soit on l'aime, soit on ne l'aime pas.
Je me dis parfois en terminant un livre que j'aurais mieux fait de ne pas insister, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps et que j'aurais pu lire quelque chose de beaucoup mieux. C'est plus fort que moi, je persiste généralement.

A une époque j'étais incapable de ne pas finir un livre, quelqu'un a déjà dit ici, je vivais ça comme un échec. Et d'autant plus que le livre était reconnu. Maintenant, j'y arrive, même si c'est difficile, et que j'ai vraiment fait le maximum pour finir ma lecture. Le critère c'est l'ennuie, quand au bout de deux ou trois pages, je me rappelle que j'ai autre chose d'urgent à faire, que je n'avance pas, que je recule le moment de me mettre à lire, c'est que vraiment il faut que je passe à autre chose. Mais c'est rare. Parmi les derniers que j'ai abandonné, Des hommes de Laurent Mauvignier et Une éducation libertine de Del Amo....