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| OneShot - BD | |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Lun 17 Sep 2012 - 20:00 | |
| A nous deux, Paris ! (2012) de J.P. Nishi Pour les provinciaux, Paris résonne déjà comme l’objet d’un mythe. On imagine donc l’émoi que peut susciter cette ville pour un japonais. J.P. Nishi en témoigne. Jeune mangaka japonais, il a décidé de venir se perdre une année dans la capitale française. A nous deux, Paris ! est le récit dessiné qu’il tire de cette expérience. Réalisé a posteriori, alors que le dessinateur a déjà écoulé son année en France et qu’il a fait son retour au Japon, cet album bénéficie d’un sens de la condensation qui lui permet d’aborder un grand nombre de thèmes et de n’en garder que les plus marquants. La somme des particularités relevées par J.P. Nishi restant encore très dense, malgré cette distance, on imagine le fouillis dans lequel aurait pu se perdre le récit s’il avait été réalisé au jour le jour. En vrac, J.P. Nishi raconte son premier ballet, sa découverte des lieux de restauration français, le métro, les mendiants, les habitations sous le toit, les soirées, les débats culturels, les librairies et autres lieux de la vie parisienne. Le véritable intérêt des descriptions surgit lorsque J.P. Nishi, bien conscient du cosmopolitisme de la population parisienne, s’amuse à comparer les mœurs françaises et les mœurs japonaises mais aussi, plus largement, les degrés d’intégration des différentes populations et les interactions qu’elles entretiennent entre elles. On s’amuse à voir la stupéfaction du dessinateur lorsqu’il découvre la galanterie, les décolletés, les bretelles de soutien-gorge, ou lorsqu’il s’initie au rituel du baiser, relevant cette difficulté majeure du bruit de bouche qui l’accompagne et calculant le nombre de bises qu’il est nécessaire de faire au cours d’une soirée où sont présentes huit personnes. On partage avec lui ses difficultés d’adaptation à la compréhension d’une langue parfois abstraite et à la prononciation souvent erronée (on ne dit pas « wasabi » mais « wassabi »), ou au déchiffrage de lettres et de chiffres auxquels il n’est pas habitué. On partage sa fierté lorsqu’il découvre le succès des « Japan Expo », des mangas en librairie, des restaurants japonais ou de la nourriture locale. Etre japonais peut procurer un avantage indéniable dans le domaine de la drague, mais il faut en contrepartie consentir aux raccourcis fréquents entre chinois et japonais et garder la tête froide devant les provocations racistes. J.P. Nishi ne découvre pas seulement Paris ; il découvre également une population bigarrée venue des quatre coins du monde. Il s’initie aux dreads après avoir rencontré un de ses voisins originaires du Congo ; il fait la connaissance du propriétaire turc de son kebab préféré ; il travaille avec un musulman ; il partage la passion des femmes noires pour leurs cheveux. Quelques difficultés découlent de cette situation : lorsque coréens, japonais et chinois cohabitent à part égale sur le territoire parisien, comment parvenir à les identifier sans se tromper ? « J’ai décidé de faire une étude pour différencier les asiatiques de Paris. La nuque des japonais est différente de celle des chinois. Les cheveux souples un peu féminins, c’est une particularité des jeunes japonais. Les teints en blond, c’est généralement des coréens. Ceux avec des chaussures de marque inconnue, c’est des chinois. Les japonaises ont des gestes enfantins. La démarche des japonaises est bizarre. Immédiatement repérable. Le ton de voix est pointu : « Kawaiiii »…. »J.P. Nishi s’amuse beaucoup de ces découvertes parisiennes et s’exalte à découvrir sa diversité des cultures et des populations. Après avoir passé un an dans la capitale, on imagine qu’il a eu le temps de cerner ce qui plaisait le plus aux français dans les mangas, et il use habilement de cet avantage en parsemant son récit de petites touches de folie et de digressions typiques. Pour le reste, le dessinateur a fourni un travail relevé d’observations qui ne sont pas caricaturales, malgré ce qu’on aurait pu craindre. De Paris ou de J.P. Nishi, on ne sait pas vraiment qui a vaincu l’autre… - Citation :
- - Ça te fait quoi quand tu repenses à ta vie en France ?
- C’est bizarre… J’ai l’impression de n’avoir que des souvenirs idiots. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: OneShot - BD Mer 19 Sep 2012 - 12:43 | |
| - colimasson a écrit:
- A nous deux, Paris ! (2012) de J.P. Nishi
Merci pour ce commentaire bien détaillé, Colimasson, moi aussi j'ai passé un très bon moment à le lire. Une approche du choc culturel toute en fantaisie, humour et auto-dérision, avec une petite touche d'exagération mangaesque qui n'exclut ni la finesse d'observation ni le réalisme... Si tu ne connais pas Tokyo Sanpo et Manabeshima de Florent Chavouet (carnets de voyage d'un français au Japon) il faut que tu y jettes un oeil, c'est très similaire comme humour et traitement du sujet (les petits détails qui fourmillent, entre autres). |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Mer 19 Sep 2012 - 22:20 | |
| - nezumi a écrit:
Si tu ne connais pas Tokyo Sanpo et Manabeshima de Florent Chavouet (carnets de voyage d'un français au Japon) il faut que tu y jettes un oeil, c'est très similaire comme humour et traitement du sujet (les petits détails qui fourmillent, entre autres). Eh, oui, je les ai vus aussi ceux-là, mais après les avoir fouillé je me suis dit que c'était justement trop détaillé... Ça m'avait un peu découragé du coup, mais pourquoi pas lorsque j'en aurais la motivation (important, ça). | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Ven 28 Sep 2012 - 12:05 | |
| Skins Party (2011) de Timothé le Boucher Qui serait mieux placé qu’un jeune pour parler de la jeunesse ? Timothé le Boucher, du haut de ses 23 ans, s’empare du phénomène inspiré par la série Skins. Les fêtes sans limites qui font tout le piquant de cette série ont été transposées à la réalité et inspirent fêtards et dessinateurs puisque c’est de ce phénomène des skin parties que Timothé s’est inspiré pour donner un nom à son album. Quel meilleur contexte pour laisser libre cours à son imagination ? Puisque ces fêtes sont sans limites, Timothé Le Boucher se permet tout et lâche les brides de ses personnages. Il divise l’album en une demi-douzaine de chapitres qui se concentrent chacun sur un personnage en particulier, et le déroulement de la soirée progresse, de l’après-midi jusqu’au lendemain matin, à travers différents regards. Comme au relais, chacun passe la prise en charge du récit au suivant, et l’histoire s’enrichit de la complémentarité de ces différents points de vue. La personnalité de chacun est bien définie et cohérente. Le ton souvent railleur dissimule la lassitude générale mais Timothé Le Boucher apporte souvent des contributions qui, dérivées du détail, apportent des nuances majeures dans les différentes façons de considérer les rapports humains. Le contexte de la soirée, au sein de laquelle se réunit un grand nombre de personnes, est particulièrement propice au traitement de ce thème tout en permettant de se faire le reflet de la société. De manière voilée, on comprend le sentiment d’absurdité qui pousse la plupart de ces jeunes à se laisser aller à des comportements autodestructeurs. De manière générale, les valeurs superficielles sont parfaitement illustrées et s’expriment mieux que jamais au cours de la Skin Party qui nous est présentée. L’ambiance visuelle, à base de lignes claires et de couleurs très vives –à la limite du fluo, tendance psychédélique- complète ces impressions et ne dépare pas au thème de l’album. Malgré de petites touches d’humanité qui émaillent Skin Party, on retient surtout une vision désespérée voire apocalyptique de la jeunesse en général –car rien ne nous indique dans l’album que ce phénomène relativement peu répandu ne concerne qu’une certaine catégorie de population. Cette manière de traiter le sujet serait convaincante si on ne sentait pas en même temps cette fascination que le phénomène paraît exercer sur Timothé Le Boucher. Comme les personnages de son album, il semble tiraillé lui aussi entre l’envie de s’intégrer et de contribuer aux phénomènes de société, sans pouvoir s’empêcher de ressentir l’attrait de l’autodestruction. En ce sens, il fournit un témoignage particulièrement vivace et sincère, mais qui ne réussit pas à décoller de son sujet et à lui donner une autre dimension. - Citation :
- Pourquoi j’embrasse un cochon ?
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Mer 7 Nov 2012 - 18:30 | |
| Ca a quand même l'air bien sympa et ça rappelle des styles que j'apprécie... Colo Bray-Dunes 1999 de Craoman & Guedin : - Citation :
- David anime depuis des années des colos pour enfants et ados pendant les vacances. Cet été 1999, il décide de se confronter à une nouvelle expérience: un séjour pour adultes handicapés physiques et mentaux. Tension permanente, violence imprévisible, échecs de ses tentatives de communication, dégoût initial autour des soins d’hygiène à prodiguer, mais aussi petites joies et satisfactions fugaces d’avoir réussi à divertir les pensionnaires… Voilà tout ce que raconte Dav Guedin dans cet impressionnant album dessiné par Craoman.
Suite : ICI | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Sam 10 Nov 2012 - 18:51 | |
| La faute aux chinois (2011) de François Ravard & Aurélien Ducoudray La faute aux chinois : signe de contemporanéité dans l’histoire intemporelle de la lutte des classes. Dans la famille de Louis Meunier, on travaillait déjà à l’usine du temps du père et du grand-père, et si la parenté plus ancienne n’est pas évoquée, c’est sans doute parce que le domaine du réel se cantonne à celui des souvenirs. Comme son père et son grand-père, Louis Meunier coupe des têtes de poulet. Les bestioles sont représentées avec plus d’expressivité que le personnage, dont l’indifférence semble traduire une certaine forme de soumission naturelle. La « violence symbolique » dont parle Bourdieu –et qui est citée dans l’album- paraît totalement étrangère à Louis Meunier. Il ne s’agit, après tout, que de passer ses journées au travail –qu’aurait-il fait à la place ?- et de boire, dormir et manger en rentrant chez soi. L’usine est même un lieu de rencontres non dépourvu d’intérêt : Louis Meunier y fait la connaissance de Suzanne avec qui il se marie. Par la même occasion, il se « marie » avec Jean-Claude, le frère de Suzanne, lui aussi employé à l’usine et garde du corps personnel de la jeune épouse. Un enfant plus tard, les difficultés financières commencent à s’accumuler et les tensions dans le couple deviennent plus nombreuses. Jean-Claude, qui veille au bon grain, conseille à Louis de passer à la vitesse supérieure. Ce n’est pas en se contentant de travailler à l’usine qu’il pourra procurer une vie décente à sa famille. Pour mettre un peu de beurre dans les épinards, Louis, encouragé par son beau-frère, se promènera de petits crimes en tueries innocentes, troquant les têtes de poulets pour des têtes de concierges. La critique de la lutte entre classes sociales semble réduite à son aspect le plus grossier et le plus ouvertement provocateur. Pourtant, dans l’album, la reconversion de Louis Meunier semble aussi naturelle et instinctive que la facilité avec laquelle il s’était plié dès sa jeunesse au rythme usant de l’usine de poulets. De l’ouvrier pauvre à l’ouvrier aisé, il n’y a qu’un pas à franchir, qui met en jeu les mêmes mécanismes de soumission à l’autorité. Cette continuité dans le processus d’asservissement, liée à un sentiment de libération des contraintes financières et du carcan de la classe ouvrière, procure à l’album un grinçant que viennent relever d’humanité les sentiments contenus qui lient entre eux les personnages. Ce sont ces mêmes sentiments, d’ailleurs, qui sont à l’origine de la reconversion de Louis Meunier… La faute aux chinois ne se propose rien de moins que de ridiculiser le concept de « violence symbolique » attribué à Bourdieu : symbolique, vraiment ? S’il avait connu l’existence de Louis Meunier et de Jean-Claude, pas sûr que le sociologue se serait contenté d’une expression aussi évasive. En exergue : - Citation :
- Il nous appartient d’accomplir le négatif, le positif nous a déjà été donné.
Kafka | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: OneShot - BD Jeu 15 Nov 2012 - 20:52 | |
| Ici, ambiance Noir et Blanc avec : Quand on est ado, que sa mère quitte le foyer et qu'on s'installe avec un père, fantomatique, dans une maison à la campagne, on s'emmerde. Alors on se raconte des histoires... Cette bd est une suite de contes oniriques, mais assez tristes, voir cruels. Le personnage principal, introverti, chétif, s'invente des aventures. La narration fait qu'on sait plus au final ou se situe la réalité (surtout quand il copine avec sa voisine, bien plus délurée que lui). Jolie surprise, aurait pu être neuneu, mais ça arrive a relier les fantasmes d'ado, avec la brusquerie du vrai monde. Un bel hommage à l'imaginaire comme fuite de la solitude (bien plus que "dans la maison", héhé) | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: OneShot - BD Ven 16 Nov 2012 - 10:37 | |
| Les premières pages accrochent d'emblée : atmosphère toute douce de vieille maison oû trainent plein de jouets. Un dessin qui détaille les objets, les escaliers, avec des plans très cinématographiques, des points de vue qui changent et qui donnent une ampleur et une atmosphère mystérieuse à l'histoire. Le mélange réalité/imaginaire est vraiment très bien dosé, ça aurait pu être casse gueule, mais ça tient la route. Et à aucun moment le lecteur n'est perdu. Nous avons toujours des repères visuels ou contextuels pour nous aider à garder le cap. Récit plein de rebondissements, d'aventures, de personnages, avec son lot de leçon de vie sur l'amitié, la solidarité, le courage, la mort, la lutte, qui sont parfaitement abordés : en finesse, avec ce qu'il faut d'obsession, de répétition et d'avancement dans la narration pour rester accrocher et vouloir tourner les pages très vite. Je regrette la perte d'atmosphère dans le monde imaginaire, il y a des moments où c'est un peu vide, ou trop plein. J'aurais aimé retrouver parfois le temps de poser mes yeux sur des décors, des univers, mais bon. La disposition des cases, des petites qui s'imbriquent dans des grandes, des tailles différentes selon ce qu'il y a à voir, donne vraiment un bon rythme. Pas de monotonie ou d'ennui possible. Une très bonne découverte, à glisser dans les mains des ados ! Les décors que j'adore ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Ven 16 Nov 2012 - 22:18 | |
| - Maryvonne a écrit:
- Ici, ambiance Noir et Blanc avec :
Noté à ma LAL depuis un petit moment... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Lun 26 Nov 2012 - 20:23 | |
| Une métamorphose iranienne (2012) de Mana Neyestani « Cette métamorphose commence aussi avec un cafard. Mais mon histoire est légèrement différente. »Tout de même ! Depuis le Procès de Kafka, les systèmes politique et législatif semblent n’avoir pas perdu de ce caractère labyrinthique qui leur permet de se situer au-delà de la logique humaine… Mana Neyestani en témoigne, lui aussi victime d’un abus judiciaire qui a commencé avec la publication d’un dessin de cafard pour un périodique destiné aux enfants –on mire cette fois vers la Métamorphose du même Kafka. Comme Mana Neyestani, difficile de croire au début qu’un dessin aussi innocent puisse provoquer des émois parmi la minorité turque azéri. Parce qu’elle est obsédée par ses conflits avec le régime central de l’Iran, tout devient prétexte à la victimisation qui permet l’accusation. Pas besoin de preuves plus élaborées : il suffit de jouer sur l’émotion et de brandir son statut de martyr pour contrecarrer toute velléité de protestation. Cependant, Mana Neyestani est bien obligé d’accepter la réalité de la situation lorsque lui et son éditeur sont arrêtés et emmenés en prison. Première incursion dans un monde ambivalent où, malgré la violence de la pression exercée sur les prisonniers, les moyens employés sont toujours ceux très courtois d’un système administratif perfectionné dans le harcèlement et la torture morales. Après deux mois de détention, la liberté provisoire est accordée à Mana Neyestani. Retrouvant son foyer, il décide alors de s’enfuir d’Iran avec sa femme. Alors que le plus dur semble avoir été franchi, le dessinateur prend malheureusement conscience que le système est tout aussi alambiqué à l’internationale qu’en Iran et que ce qui semblait aussi simple que quitter son pays s’avère être, en réalité, un processus qui ferait presque regretter la détention à la prison d’Evin. Finalement, Mana Neyestani parviendra à s’enfuir d’Iran et, comme il nous l’explique dans l’épilogue, il s’installera en Malaisie avant de recevoir une invitation de la ville de Paris pour une résidence artistique. C’est ici qu’il s’attèle à la tâche de rapporter son histoire dans laquelle trottine, se faufilant entre les pages, le mirage de ce cafard qui lui a fait prendre conscience de l’enchevêtrement des systèmes politiques dans son pays ainsi qu’à l’internationale. Nous découvrons cette réalité en même temps que l’auteur, souvent dépassés, comme lui, par les absurdités de processus qui semblent parfois ne jamais devoir prendre fin. Encore une fois, après Kafka et tant d’autres, preuve nous est faite que la réalité dépasse souvent le fantastique… - Citation :
Quand les bandes atteignent le centre de la cellule, il est environ 10h du matin. Quand elles atteignent le mur d’en face, il est midi. Quand la lumière commence à grimper au mur, on s’approche de l’après-midi. Et quand la lumière finit par disparaître en haut du mur, il est 18h passées. Et c’en est fini d’une nouvelle journée atroce. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: OneShot - BD Sam 1 Déc 2012 - 16:18 | |
| Mon gras et moi (2009) de Gally Du rose dégoulinant de partout… corps en bikini sur la couverture… on soupçonne Mon gras et moi d’être une bande dessinée girly -féminité et préoccupations pour le corps en tête. C’est vrai, mais pas que… Si, dans l’imagerie populaire, le rose est l’identificateur de la jeune femme, il est aussi le marqueur du gras et des cellules adipeuses. D’ailleurs, la deuxième couleur dominante de cet album est le noir, représentatif cette fois de la négativité. Qu’on ne s’y trompe pas : derrière ses airs bons enfants, Mon gras et moi n’est pas si jovial qu’il ne le semble de premier abord. Gally est une dessinatrice qui a fait ses premières armes dans la blogosphère. Ses anecdotes de la « Vie d’une grosse » ont d’abord été publiées sur Internet avant de faire l’objet d’une édition papier. Cette dernière regroupe-t-elle des planches inédites ou découlent-elles d’une sélection de ses dessins virtuels ? L’ouvrage ne le précise pas… Quoiqu’il en soit, cette adaptation peut être considérée comme un premier critère de qualité car elle signifie que le travail de Gally a été apprécié par un suffisamment grand nombre d’internautes pour que les éditions « Diantre » aient jugé intéressant d’y jeter leur dévolu. Et on comprend cet intérêt : en quelques cases, Gally parvient à évoquer son quotidien de « grosse » d’une manière à la fois sincère et originale, sans oublier d’inclure le minimum de distanciation critique qui rend le résultat drôle et parfois cruel. En se contentant de se représenter uniquement dans son univers quotidien, elle n’exacerbe pas une personnalité tranchée qui risquerait de nuire à la proximité qu’elle crée de la sorte avec son lecteur. Un petit ami, des amis, papa, maman et le regard des autres : il n’en faut pas plus pour que puisse se mettre en place le jeu des regards –crucial en ce qui concerne les troubles du comportement alimentaire. Les dessins sont ronds et sirupeux –à la manière des formes généreuses de leur auteure- et entraînent souvent une amplification du trait parfois presque bon enfant. Pour sa part, le ton se veut léger et tente souvent de dédramatiser des situations pourtant douloureuses –ainsi lorsque Gally ne peut s’empêcher de dévaliser le frigo la nuit ou lorsqu’elle est confrontée au regard des clients de la boulangerie dans laquelle elle va acheter des croissants pour sa famille. Malgré ces apparences de détachement et de frivolité, l’ambivalence de la position de Gally à l’égard de son surpoids (obésité ?) ne tarde pas à se manifester… sa détresse apparaît d’autant plus puissante qu’elle s’échine pourtant à la refouler, hélas sans y parvenir. La sincérité qui entre dans la démarche de réalisation de Mon gras et moi fait de cet album un objet d’intérêt bien plus profond que la couverture n’aurait pu le laisser croire. En usant d’un humour à toute épreuve, Gally fait partager à son lecteur les difficultés parfois insoupçonnées d’une « vie de grosse » et ne nous permet plus de douter de la force psychologique nécessaire pour endurer cette condition –et pour trouver la volonté de la surpasser, le cas échéant. - Citation :
Quand j’étais petite, maman souffrait d’obésité. Déjà dans son ventre les mauvaises habitudes avaient dû se transmettre. Petit à petit, le germe de la gourmandise s’est insinué en moi. Tout comme il a dû s’insinuer en elle par sa mère, qui devait trop aimer les pâtisseries au miel. Et ainsi de suite, en remontant le fil biologique… Pour arriver à elle qui boulottait sans doute des cuisses de mammouth en douce ! Donc… Si je mange ce 5e bout de fromage… On peut dire que je ne suis pas totalement responsable… Le lien vers le "Blog d'une grosse" (aujourd'hui fermé) : ICI | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: OneShot - BD Dim 2 Déc 2012 - 13:39 | |
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| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: OneShot - BD Dim 16 Déc 2012 - 9:33 | |
| Un monde de différence - Haward Cruse - Citation :
- Début des années 60. L'Amérique est en train de changer mais pour Toland Polk, cela n'a guère d'importance. Déjà plus adolescent mais pas encore adulte, Toland Polk doit affronter seul une différence que la société n'est pas encore prête à accepter: celle de son homosexualité. La rencontre inatendue de Ginger Raines va pousser Toland à sortir de sa coquille et lui faire découvrir une oppression bien plus violente que celle qu'il subit: celle des Noirs dans un Sud encore ségrégationniste. Engagé, malgré lui dans la lutte pour les droits civiques, le jeune homme va devoir prendre ses responsabilités vis-à-vis des autres et de lui-même.
J'ai repousse plusieurs fois la lecture de cette BD, pensant que ça faisait trop de thème; que ce serait peut-être un peu démago... et bien j'ai eu tort. C'est pas mal du tout. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: OneShot - BD Dim 16 Déc 2012 - 10:15 | |
| Je crois bien que je l'ai testée... mais qu'elle m'a semblé indigeste. Faudrait que je vérifie si c'est la même... | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: OneShot - BD Dim 16 Déc 2012 - 11:24 | |
| Je pense, il n'y en a pas tant que ça sur les 2 sujets à la fois.
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| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: OneShot - BD | |
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| | | | OneShot - BD | |
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