Séance rattrapage dvd 2011

L'accroche du DVD tirée du magazine Mad Movies dit: "Le meilleur film d'aventure réalisé depuis Master and Commander". Et bien je suis d'accord! J'espère retrouver le même plaisir en le regardant sur ma télé. Tentez le coup si un peplum de qualité vous inspire...

La vie facile (La vita facile, Lucio Pellegrini, Italie, 2011)
Deux amis médecins. L'un rejoint l'autre en Afrique. Une comédie sans envergure, superficielle, qui ne vaut que par la carrure de ses interprètes principaux. Cela sans regarde sans ennui, c'est déjà ça. 5,5/10


Promesse solennelle (Besa, Srdjan Karanovic, Serbie, 2009)
1914. Un instituteur est appelé à combattre pour la patrie serbe contre l'Autriche-Hongrie. Sa femme slovène, donc ressortissante du pays ennemi, reste sous la protection d'un "garde du corps" albanais. A travers l'évolution de la relation entre deux êtres que tout oppose, culture et religion, le film tresse un bel ode à la tolérance, de façon subtile, élégante et pudique. Un petit bijou qui confirme la bonne santé du cinéma serbe. 8/10


Comment dessiner un cercle parfait (Como desenhar um circulo perfeito, Marco Martins, Portugal, 2009)
Pas de sujet, peu de verbe, aucun compliment à recevoir. Le type même du film rasoir dont l'éventuel thème de départ, l'incestueux désir d'un garçon pour sa soeur, est mollement traité. On y parle souvent français parce que ça fait chic et les silences pèsent des tonnes. Terrassant d'ennui. 3/10


Aurore (Aurora, Cristi Puiu, Roumanie, 2010)
3 heures aux basques d'un type "normal" qui le devient de moins en moins puisqu'il lui arrive, sans raison apparente, de trucider quelques unes de ses connaissances. Il faut attendre 2h50 pour comprendre pourquoi, au cours d'une scène tragi-comique dans les locaux de la police. Cristi Puiu est bien moins inspiré que dans La mort de Dante Lazarescu, c'est un euphémisme. 3,5/10


Mamma Gogo (Fridrik Bor Fridriksson, Islande, 2010)
Mamma Gogo, 80 ans, commence à perdre les pédales. Cette comédie douce et sentimentale sur la vieillesse, Alzheimer et la crise économique islandaise n'est pas dénuée d'intérêt. Un peu d'audace supplémentaire et le film aurait pu être excellent. Il n'est que sympathique et nostalgique d'une Islande qui n'existe plus. 6/10

Marko a écrit:

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Pour les amateurs de paradoxes spatio-temporels compliqués d'expérimentations mentales dans la lignée des romans de K. Dick, ce film formaté et au final très hollywoodien se regarde agréablement comme un bon vieux film de divertissement du dimanche soir. Pas hyper subtil mais suffisamment intriguant pour ne pas s'ennuyer (moins que dans "Inception" à mon avis même si la mise en scène est plus sommaire).

Un attentat a eu lieu et un train vient d'exploser. Jake Gyllenhaal est un militaire qui est utilisé par des scientifiques de façon expérimentale pour effectuer mentalement des aller-retours de 8 minutes entre passé récent et présent afin de découvrir l'auteur de l'attentat et l'emplacement de la bombe. Ceci devant permettre d'empêcher une seconde explosion plus destructrice encore dans les minutes qui vont suivre...

Le film aurait pu être bien plus vertigineux et brillant venant de Duncan Jones qui avait quand même déjà réalisé Moon (que je n'aimais pas beaucoup mais qui était plutôt troublant sur le thème du clonage). Trop sage et propre sur lui avec des conventions très hollywoodiennes. Mais l'histoire n'est pas si mal et Jake Gyllenhaal très bon.

Tout à fait. Au croisement d'Un jour sans fin et d'Inception, un film jetable et agréable. On n'est pas chez Philip K. Dick, on est chez Hollywood. Ca se voit cool et voilà.

Paysage N°2 (Pokrajina St. 2, Vinko Möderndorfer, Slovénie, 2008)

Un thriller violent, sans temps morts, qui aurait pu être meilleur. Moins de sexe et de sang, pour commencer, aurait été appréciable. Ensuite, le point de départ, soit la découverte d'un vieux document qui dévoile le responsable d'un effroyable massacre de collaborationnistes en 44, n'est qu'un prétexte, pas suffisamment exploité. Le film a été soupçonné de faire le lit de la droite dure en Slovénie, voire même de révisionnisme. Difficile à dire ce qu'il en est quand on ne connait pas l'histoire slovène ou plus largement yougoslave sur le bout des doigts. Le film est efficace, bien qu'il soit souvent caricatural et bourré d'invraisemblances.

Viva Riva ! (Djo Tunda wa Munga, RD Congo, 2010)
Un film de la République démocratique du Congo, ce n'est pas souvent que l'on peut voir ça ! Co-produit par la France, sorti aux Etats-Unis en juin dernier, ce Scarface sauce africaine est plutôt détonant. Un thriller violent, sexy, qui part d'un trafic d'essence, volée à des bandits angolais (très méchants) et décrit un Kinshasa avec de faux airs de New York. La corruption est généralisée : armée, police, église, allez hop, tout le monde dans le même sac. Le réalisateur, Djo Tunda wa Munga dit qu'il ne travaille pas pour l'Office de tourisme local. C'est une évidence. Les maladresses de scénario ou d'interprétation sont minimes comparées à l'énergie qui se dégage de ce film complètement barré, qui finit par ressembler à un cartoon. En même temps, il y a des images assez saisissantes de la vie à Kinshasa, côté misérable et côté mafieux, qui donnent un aspect documentaire passionnant. Le film a raflé 6 Oscars africains (oui, ça existe). Il est sorti aux Etats-Unis, donc (en DVD également), ainsi qu'en Grande Bretagne et a été présenté dans divers festivals dont Toronto et Beaune et Angoulême, pour ce qui concerne la France. Un DVD français s'impose.

Un ovni d'après moi, qui me touche d'autant plus que les grandes entreprises je connais. J'aurais pu penser à du cinéma américain indépendant. ça a fait mouche avec moi, et je pense que ça mérite d’être vu.

Very Big Stress



Une hyperbole de ce que j'ai pu voir, dans un univers particulier, peut être un peu simpliste et trop insisté. Mais je conseil.

En terrains connus (Stéphane Lafleur, Canada, 2011)
Hiver au Québec. Blanc dehors, déprimé à l'intérieur. Les personnages du film s'expriment peu, ne vont pas très bien, s'ennuient beaucoup. Des choses bizarres surviennent, comme cet homme du futur (proche, le futur, du mois de septembre à venir) qui annonce qu'un accident va arriver. De l'humour à froid pour faire passer tout cela, sinon ce serait sinistre. Un mélange de fantastique, d'absurde et de quotidien. Pas niaiseux du toux et même plus que correct !

- Qu'est-ce que t'es fait aux mains ?
- Je me suis battu
- Avec qui ?
- Un bonhomme de neige
- Et t'as gagné ?

Note : 7/10


Notre grand désespoir (Bizim büyük saresizligimiz, Seyfi Teoman, Turquie, 2011)
Une adolescente perd ses parents dans un accident de voiture. Elle va vivre chez deux amis célibataires, qui approchent de la quarantaine. Une histoire sur les petits riens de l'existence, sur l'attachement et le détachement. Des scènes courtes, souvent coupées avant que l'émotion ne bourgeonne. Un petit miracle d'équilibre, drôle et mélancolique, qui laisse le mystère entier sur l'alchimie des rapports humains. Feel very good movie.

Note : 7,5/10


Son of Babylon (Mohamed Al-Daradji, Irak, 2009)
Situé peu de temps après la chute de Saddam, le film est un road-movie sur des milliers de kilomètres. Un enfant kurde fait le voyage pour tenter de retrouver son père soldat, accompagné de sa grand-mère. Une dérive au milieu des ruines et de la poussière, contée simplement, de façon limpide et poignante, qui se termine aux portes de Babylone.

Note : 6/10


Bandhobi (Shin Dong-il, Corée, 2009)
L'amitié incongrue entre une lycéenne rebelle et un travailleur immigré, originaire du Bangladesh. Au-delà de la romance, qui n'est vraiment pas une, le film met le doigt sur le racisme sous-jacent d'une société coréenne soumise à une certaine normalité. Ce petit film attachant, au ton aigre/doux est bien plus ambitieux qu'il n'y parait de prime abord.

Note : 6,5/10

Pure coolness (Boz Salkyn, Ernest Abdyjaparov, Kirghizstan, 2007)
Une denrée rare, pour ne pas dire unique, une comédie kirghize. Qui se moque gentiment de certaines traditions qui perdurent dans le monde rural. Celle d'enlever une fiancée, par exemple. Parfois, il y a erreur sur la personne et c'est une citadine, moderne et émancipée, qui se retrouve en pleine steppe à garder les moutons. Dans Pure coolness, les femmes battent leur maris, qui picolent, fricotent avec le voisin et se souviennent du temps de l'URSS. Cool, avec un bon goût de yourte nature.

Note : 7/10


Un jour dans la vie (Het leven uit een dag, Mark de Cloe, Pays-Bas, 2009)
Tentative de mariage entre fantastique et comédie romantique. Encore faudrait-il comprendre quelque chose au scénario. Toute la deuxième partie du film est en split screen. Deux mondes parallèles qui finiront par se rejoindre, oui ou zut ? A vrai dire, on s'en fout.

Note : 3,5/10


Un monde blanc (Beli, beli svet, Oleg Novkovic, Serbie, 2010)
Bor, une petite ville serbe industrielle où l'on n'aimerait pas passer ses vacances. Une femme sort de prison, dix ans après avoir trucidé son mari. Sa fille, ses anciens amants, son beau-père l'attendent. La tragédie est inéluctable; Le film prend son temps à laisser deviner les rapports complexes entre les personnages. Sexe, drogue, alcool, inceste, langage ordurier : le côté sordide est bien appuyé. Mais la mise en scène, elliptique, donne une âpreté et une poésie noire qui ne laissent pas de marbre.

Note : 6/10


Tender son- The Frankenstein project (Szelid termentes- A Frankenstein terv, Kornel Mundruczo, Hongrie, 2010)
Présenté à Cannes en 2010, le dernier film de Mundruczo est dans la meine veine que ses oeuvres précédentes (Delta, Pleasant days). Du cinéma lent, contemplatif, axé sur des êtres en quête d'identité. Ici, un jeune garçon asocial, en manque de père et de repères. Le film est insaisissable, empruntant des directions inattendues avec ses personnages en marge (dont Mundruczo lui-même, qui joue un rôle de metteur en scène). Il y a trois meurtres dans ce thriller psychologique autiste qui, malgré une certaine opacité, réussit à maintenir une véritable une tension palpable, 2 heures durant. A condition d'être un peu résistant.

Note : 5,5/10

Génial !!!...

Je suis totalement fan de Robert Englund, en plus.

C'est fun, gory et surtout trèèèèèèèèèèès relaxant !

Hope a écrit:

Génial !!!...

Je suis totalement fan de Robert Englund, en plus.

C'est fun, gory et surtout trèèèèèèèèèèès relaxant !

C'est vrai qu'il est bien drôle ce film !

eXPie a écrit:

traversay a écrit:

Il est sorti aux Etats-Unis, donc (en DVD également), ainsi qu'en Grande Bretagne et a été présenté dans divers festivals dont Toronto et Beaune et Angoulême, pour ce qui concerne la France. Un DVD français s'impose.

A lire dans Courrier international.

Bon là je crois qu'il me faut un petit remontant, un alcool fort, un cigare, n'importe quoi mais du solide
Si j'arrive un peu à dépasser le stade "intestins tout noués par la peur" je vous en dirai un peu plus sur ce film.

Bon alors comme promis je détaille un peu

C'est l'histoire de deux soeurs, Blanche interprétée par Joan Crawford et Jane par Bette Davis.

Jane et Blanche vivent dans un manoir de Los Angeles.
Blanche est infirme suite à un accident, Jane va lui faire endurer le pire.
Elles ont toutes les deux un passé lié à Hollywood, Jane a raté sa carrière d'actrice après avoir eu des débuts à la Shirley Temple, Blanche par contre a merveilleusement réussi comme actrice du muet, mais sa carrière est interrompue par son accident (accident ?).

La télévision repasse des films où Blanche jouait, c'est trop pour Jane, envahie par la jalousie et la rage d'avoir échoué elle, et de n'avoir laissé que peu de souvenirs chez les spectateurs.


Bref je ne vais pas tout détailler, mais le film de déroule comme un huis clos étouffant ou Bette Davis effectue littéralement une performance, capable d'endosser les rôles de mégère, de voisine acariâtre ou tout miel, de femme enfant, de femme diabolique sous l'emprise de la folie, bref tout un panel de portraits plutôt hallucianants de justesse

C'est le genre de suspense tellement prenant et terrifiant à la fois, comme quand vous avez envie de dire à l'acteur ou l'actrice en danger à l'écran: Attention! il est derrière toi! retourne toi, il a une arme, tu es en danger!

Ou alors la personne en danger cherche désespérément le geste qui va la sauver, mais entre temps la caméra change de plan et nous fait comprendre que tout ça va servir à rien, que le "mal" revient et qu'il n'y aura pas de répit.

Le noir et blanc est somptueux, il est utilisé à merveille pour faire mieux ressortir le Bien et le Mal, les instants de terreur et d'apaisement (il n'y en aura pas beaucoup).
L'escalier du manoir et tout le manoir même sont filmés à la Hitchcock, le jeu de portes et de passage d'une pièce à l'autre est d'une grande maîtrise, la caméra en contre plongée ajoute à l'effet saisissant qui nous entraîne dans une terreur presque paralysante.

Quelques scènes sont d'une grande cruauté, les images en disent long aussi sur la machine à broyer que pouvait être Hollywood dans les années 50, provoquant chez des jeunes actrices à l'ambition dévorante des mécanismes d'auto destruction et de destruction tout court.

La scène finale est vraiment le clou du film, apportant un rebondissement ultime, c'est un sommet.

C'est un très grand film, dur, impitoyable, où les deux monuments du cinéma que sont Bette Davis et Joan Crawford sont à leur meilleur.

Ah oui, parce que là, ça intrigue.

darkanny a écrit:

Bon là je crois qu'il me faut un petit remontant, un alcool fort, un cigare, n'importe quoi mais du solide
Si j'arrive un peu à dépasser le stade "intestins tout noués par la peur" je vous en dirai un peu plus sur ce film.

Un très GRAND film !