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| Jean-Pierre Martinet | |
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Auteur | Message |
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Mar 3 Sep 2013 - 14:16 | |
| @ Coli Jamais, il ne m'est venu à l'idée de mettre en cause la qualité de tes lectures, je suis d'ailleurs admirative de ton éclectisme en la matière, preuve de ton ouverture d'esprit. Ainsi, ce ne sont donc pas les qualités littéraires des auteurs que tu as cités qui m'ont fait réagir, mais les comparaisons que tu as établies avec le "Jérôme" de Martinet. Ainsi, pour Reilly, nous en avions déjà discuté : ICI et ICI Quant à "Un homme fini", il m'est difficile de voir le rapprochement entre le délire narcissique de Papini et la désespérance pétrie d'humanisme de Jérôme. De même, du point de vue humain, on sait où les idées de Papini l'ont mené, tandis que Martinet portait en lui la souffrance du peuple juif (voir Adolphe Marlaud dans "La grande vie" et, dans "L'ombre des forêts", le personnage de Rose Poussière qui fut autrefois Edwina Steiner, mais qui a oublié son identité et sombré dans la folie après avoir échappé à la mort dans un camp de concentration.) | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Mer 4 Sep 2013 - 21:59 | |
| Bien sûr, nous en avions déjà parlé ! Et je ne dis pas que JP Martinet était identique aux auteurs cités mais que son personnage, dans certaines de ses pensées, pouvaient nous les rappeler... Il s'agit de fulgurances ou d'impressions de déjà-vu, plus que ressemblances exactes et absolues Merci au passage pour les précisions biographiques qui permettent de mieux comprendre Jérôme... | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| | | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| | | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Jeu 5 Sep 2013 - 19:48 | |
| @Constance : Je n'en suis qu'au début (40 à 50 pages) et c'est assez étonnant : un style propre qui colle bien aux propos ! Mais je ne connais presque pas les références littéraires que tu cites ... En tout cas, ce texte trouve de l'écho en moi ... et je n'en demande guère plus ... Jérôme m'apparaît pour l'instant infantile, du moins il sait très bien en jouer les mimiques, taquin, touchant ... face à un monsieur Cloret parangon de la bonne morale, hypocrite ... Ce n'est qu'un instantané ... où Jérôme a un côté trouble et pervers selon les normes de la société qui pourrait être choquant et abominable à bien y réfléchir mais que je ne ressens pas pendant ma lecture ... L'essentiel est que j'ai envie de poursuivre ma lecture ... et je prends mon temps ... | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Ven 6 Sep 2013 - 10:31 | |
| Ta lecture n'étant pas parasitée par des références littéraires, ton regard ne peut en être que plus neuf et original, GGG. Te voilà donc déjà en empathie avec Jérôme. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Mar 10 Sep 2013 - 15:11 | |
| 40 pages lues .... et un certain malaise demeure ! Je me demande bien où cette lecture va me mener | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Mer 11 Sep 2013 - 8:25 | |
| A moins que le roman ne te tombe des mains, ta lecture ne peut te mener que jusqu'à la dernière page, GGG. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| | | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Dim 19 Jan 2014 - 20:03 | |
| Reprise de Jérôme ... Toujours aussi déroutant ! En effet, si je relis certains passages, le ressenti est chaque fois différent, pas diamétralement mais s'enrichit de subtiles nuances ... Jérôme, personnage central de ce roman, s'épaissit au fur et à mesure de ma progression ... et je m'étonne de m'y attacher Lecture qui demande toute mon attention ! | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Mer 22 Jan 2014 - 11:28 | |
| Ce roman OVNI dans le paysage littéraire réclame effectivement une attention de tout instant par son foisonnement éruptif, et je comprends, qu'en avançant dans ta lecture, passé le dégoût qu'il pourrait inspirer, Jérôme te paraisse moins monstrueux, car il nous tend le miroir de la solitude et de la désespérance, GGG. Récemment, j'ai découvert que Jérôme avait inspiré des artistes. Le 20 décembre 2011, la compagnie de théâtre LA GENERALE, a présenté un spectacle intitulé "Comme une eau très claire au début du printemps" - Citation :
Un livre. Un roman. Il intime de se taire. D’écouter. De l’enchantement au dégout, il ne laisse pas indemne. Jean-Pierre Martinet échappe, mais laisse une trace. Une écaille précieuse sur la solitude, l’amour, le mépris. Avec ivresse et délicatesse, nous naviguons à vue sur les sillons que creuse cet auteur oublié, nous nous immergeons dans les eaux qu’il trouble. Ici, nous assistons aux naufrages de trois vies : celles des Bauches, la mère, veuve et alcoolique, le fils, paranoïaque, boulimique et pédophile ; et celle de Monsieur Cloret, un saint dont la foi n’a d’égale que son désespoir. Jérôme Bauche est pauvre et obèse. Il est obsédé par une très belle adolescente bourgeoise, Polly. Se venger. Voler la beauté. Histoire hallucinante d’un paria. Naissance fascinante d’un monstre.
Chez Martinet, vivre n’est pas inné. Vivre est une épreuve misérable. Un don dont nous ne sommes pas tous dotés. Replié sur lui-même, Jérôme est comme Dante s’enfonçant dans une forêt obscure jusqu’au dernier cercle de l’enfer. Le printemps est une nature morte, l’amour un fantôme. La beauté de la vie a filé entre les doigts comme une eau très claire … Comment vivre sans amour ? Sans l’affection d’une mère et d’un père ? Sans la peau, l’odeur, le souffle d’une femme ou d’un homme ? On ne peut pas, répond Martinet. Et l’amour peut-il être autrement qu’une violence, lorsque celui qui cherche désespérément à être aimé, ne parvient pas à s’aimer lui-même, ne recevant qu’humiliations ? Non. Jérôme interroge notre capacité à faire nos deuils, à nous relever des chocs affectifs, des traumatismes qui nous constituent toutes et tous ; la résilience, le courage, l’héroïsme à être peut-être finalement ce que nous nommons « adulte » La suite dans le spoiler : - Spoiler:
Les quatre premiers chapitres du roman, c’est déjà bien. Au-delà, vous risqueriez de ne plus avoir envie de fêter Noël. Dans un salon poussiéreux des années soixante-dix, Monsieur Cloret tente de convaincre Jérôme encore à la charge de sa mère à 42 ans de travailler dans une usine de fabrication de fleurs en papier crépon, parce que la mère Bauche, elle n’en peut plus de son fils, elle n’en veut plus, en fait, elle n’en a jamais voulu. Un huis clos de Série noire. Ca commence comme une lecture puis ça tente de s’en emparer, avec rage, comme des sursauts de vie, d’entrer dans le jeu des dialogues savoureux, le plus souvent sourds, et adressés comme des coups de poing ; de faire contrepoint avec la poésie des monologues ; de ne surtout pas se désespérer, mais d’en rire, d’un rire de plus en plus noir, et d’en boire comme du vin -de noix- que nous ne manquerons pas de déguster, comme à chaque « Vin du mois » à LA GENERALE, pour l’occasion sur des airs de jazz. Humour très noir, alcool, Thelonious Monk, ou ce qu’il reste de potable et supportable dans cette vie de chien, selon Martinet. (Céline Bénard et Cyrille Labbé.)"]Les quatre premiers chapitres du roman, c’est déjà bien. Au-delà, vous risqueriez de ne plus avoir envie de fêter Noël. Dans un salon poussiéreux des années soixante-dix, Monsieur Cloret tente de convaincre Jérôme encore à la charge de sa mère à 42 ans de travailler dans une usine de fabrication de fleurs en papier crépon, parce que la mère Bauche, elle n’en peut plus de son fils, elle n’en veut plus, en fait, elle n’en a jamais voulu. Un huis clos de Série noire. Ca commence comme une lecture puis ça tente de s’en emparer, avec rage, comme des sursauts de vie, d’entrer dans le jeu des dialogues savoureux, le plus souvent sourds, et adressés comme des coups de poing ; de faire contrepoint avec la poésie des monologues ; de ne surtout pas se désespérer, mais d’en rire, d’un rire de plus en plus noir, et d’en boire comme du vin -de noix- que nous ne manquerons pas de déguster, comme à chaque « Vin du mois » à LA GENERALE, pour l’occasion sur des airs de jazz. Humour très noir, alcool, Thelonious Monk, ou ce qu’il reste de potable et supportable dans cette vie de chien, selon Martinet.
(Céline Bénard et Cyrille Labbé.)
Les 11 et 12 mai 2013, à Paris, au Théâtre Confluences, la compagnie de danse contemporaine Gé a fait revivre le roman de Jean-Pierre Martinet, sous la forme d’un spectacle chorégraphique. - Citation :
- Danse, vidéo franco-russe, art dramatique, lecture de textes en voix-off, entretiens littéraires se conjuguent pour amener sur scène cette œuvre atypique, son univers noir et drôle, ses textes et intertextes russes. Interprétée par cinq danseurs normaux, la chorégraphie explore les aspects spontanés et ludiques de la danse et la folie grisante du geste allant du rire nerveux au duo sensuel et exalté.
Avec la diffusion de l’extrait d’un entretien avec Alfred Eibel, préfacier et ami de Jean-Pierre Martinet. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Dim 26 Jan 2014 - 19:29 | |
| @Constance : merci pour ton commentaire ! Il est heureux qu'un tel ovni littéraire inspire des artistes de toutes les disciplines : danse, théâtre ... As-tu eu l'occasion d'assister à une des ces représentations ? Jérôme laisse tellement la place à une interprétation propre qu'il peut être curieux et intéressant de percevoir les vibrations d'autrui à cet immense cri ...
Suite de ma lecture ... Environ à la page 150 ... Pas trop eu le temps de lire ... Mon sentiment initial persiste mais je m'étonne de le voir modulé presque en opposition de phase à la morale acceptée classique ... Toujours aussi dérangeant ... pas toujours facile à lire quand on n'a plus les yeux en face des trous ... Et je poursuis donc ma lecture cette semaine et il me semble à priori plus facile pour avancer à grand pas en dehors des clous (sic !) avec Jérôme ! | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Lun 27 Jan 2014 - 13:45 | |
| @ GGG
Je n'avais pas connaissance de ces spectacles, que j'ai découverts au hasard de mes recherches.
Baudelaire, André Hardellet ( qui en est mort de chagrin), Oscar Wilde, Boris Vian, Joyce, Nabokov, et tant d'autres sont passés sous les fourches caudines de "la morale acceptée classique", que le lecteur est aujourd'hui a priori apte à dissocier la qualité d'une oeuvre de son propos supposé outrager les bonnes moeurs. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Lun 27 Jan 2014 - 15:00 | |
| - Constance a écrit:
- @ GGG
Je n'avais pas connaissance de ces spectacles, que j'ai découverts au hasard de mes recherches.
Baudelaire, André Hardellet ( qui en est mort de chagrin), Oscar Wilde, Boris Vian, Joyce, Nabokov, et tant d'autres sont passés sous les fourches caudines de "la morale acceptée classique", que le lecteur est aujourd'hui a priori apte à dissocier la qualité d'une oeuvre de son propos supposé outrager les bonnes moeurs. ... @Constance : Pour certains, que j'ai eu l'occasion de lire, je reconnais la filiation ... J'avais également et surtout pensé à L.F. Céline d'ailleurs ... Et leur lecture avait été jubilatoire ... Et je m'amusais à parcourir les lignes ... Mais, ici, point de jubilation, cela reste douloureux ... Profondément même ... un peu comme un cerf au niveau de l'hallali ... Le narrateur tente de s'abaisser par de nombreux biais, humiliable à souhait, la proie idéale à la vindicte populaire et aux quolibets car il y trouve un rare plaisir ... Mais ce plaisir est à chaque fois compromis car il est conscient de la profonde humiliation de son agresseur par le fait même d'agresser ... Involontairement, il en ressort grandi ... Je pense passer complètement à côté de l'aspect ironie et comique monstre ... mais cela ne marche pas sur moi Mais ce n'est pas cela qui m'arrêtera car la qualité est indéniable ... mais j'ai besoin de prendre une grande goulée d'air avant de m'y plonger ... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Jean-Pierre Martinet Lun 5 Oct 2015 - 20:20 | |
| La couverture est de Tardi. Pour une fois, j' ai trouvé l' insert de l' éditeur plutôt bon. "Une paire de perdants. Des nés finis. Lui c'est Maman, Georges Maman -drole de nom- acteur raté, fin de droits qui se paupérisemollement entre une cannette vide, une boite de Canigou et un téléphone qui ne sonne plus.L' autre, c'est Dagonard, gros poings, grande gueule, la bourrade sonore et la liasse accueillante.Assistant de cinéma. Un soir, l' assisstant percute l' assisté ; se renoue alors, pour une nuit, une louche amitié.Une longue nouvelle à lire comme un journal de noyade où chacun apporte à l' autre le secours d' une bouée de plomb, la vue d' un naufrage plus rapide."Martinet est le genre d' auteur qui nous blesse sans nous laisser l' espoir d' etre consolé. En fait, son but n' est pas de nous blesser,mais peut etre de chercher un vague geste de reconnaissance de ses frères humains.Ou peut etre a-t-il marné trop longtemps dans la souffrance et la solitude pour espérer manquer tout à coup de lucidité. Une luciditéqui ne lui a jamais fait défaut dans la misère et la désillusion. La vie est une farce pas drole, où l' on est embarqué sans avoir été consulté et sans anesthésie préalable. Les chants les plus désespérés sont les plus désespérés. Point. Comme Martinet, Calet, Bove , d' autres auteurs ont labouré ce champ de misère. Je pense à deux auteurs de polars Noirs américians. ça va de soi !Je pense à David Goodis et Jim Thompson."Ouais, ça s' arrete là, m' est avis, à moins qu' on ne laisse aux gens comme nous une dernière chance dans l' AutreMonde. Aux gens comme nous. Nous autres. Nous tous qui sommes entrés dans la partie avec une mauvaise donne,nous qui espérions tant et avons obtenu si peu, nous qui voulions si bien faire, et avons tout gaché."Jim Thompson : Le Diable dans ma peau. - Série noire/Gallimard
Dernière édition par bix229 le Mar 6 Oct 2015 - 16:29, édité 1 fois | |
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