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 Stefan Zweig [Autriche]

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swallow
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swallow


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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyDim 15 Juil 2012 - 9:31

Kierkegaard:
Citation :
Ce serait cool que ta critique soit retranscrite ici

Oui, moi aussi je suis interessée!
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SCOman
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyDim 15 Juil 2012 - 12:16

Kierkegaard a écrit:
SCOman a écrit:
Je profite de l'été pour l'instant pluvieux pour vous recommander une belle lecture de vacances : Les Grandes Vies de Stefan Sweig. Cet ouvrage regroupe les quatre biographies historiques éponymes qu'il a écrites sur Fouché, Marie-Antoinette, Marie Stuart et Magellan. Non seulement tout cela s'avère véritablement passionnant d'un point de vue historique, mais c'est de plus magnifiquement écrit ! Mention spéciale à Marie Stuart, récit dans lequel on se plonge tel un drame shakespearien.

Pour ce que ça intéresse vous trouvez ma critique sur mon blog littéraire, à l'adresse suivante : http://leslecturesdares.over-blog.com/

Ce serait cool que ta critique soit retranscrite ici Wink

Il suffisait de demander Wink

zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 10875678_5280235

Les Grandes Vies regroupent quatre biographies écrites par Stefan Sweig sur Fouché, Marie-Antoinette, Marie Stuart et Magellan. Et franchement, ces grandes vies méritent le détour. Grâce à sa prose remarquable, Stefan Sweig nous narre la vie de ces grandes figures historiques de manière extrêmement captivante, nous emmenant souvent plus du côté du roman d’aventures que de la biographie historique classique ou académique. Ce qui fait la particularité de Stefan Sweig, né en 1881 et décédé en 1942, c’est son approche très psychologisante des personnages qu’il décrit. Non seulement il analyse leurs actions, mais il n’a de cesse de les relier à la trajectoire individuelle et aux causes psychologiques qui leur sont propres. Ainsi le lecteur a-t-il l’impression de lire dans l’esprit de Fouché ou de Marie Stuart, de se laisser porter avec eux par le courant des méandres politiques et diplomatiques. Là s’opère le génie du récit historique par Stefan Sweig : pas un seul instant on ne doute des éléments d’interprétations qu’il avance, d’autant plus qu’ils sont toujours étayés par de solides recherches et références historiques. Convoqués en tant que témoins privilégiés, l’auteur nous offre l’insigne honneur de cheminer à côté de ces grands acteurs de l’Histoire avec un grand H.

Je n’ai pas lu la biographie de Marie-Antoinette, ma critique porte donc ici uniquement sur Fouché, Marie Stuart et Magellan. Le fait est que j’aurais dû mal à dire laquelle de ces trois biographies m’a le plus marqué. Là où Fouché interloque par sa capacité à survivre à une époque remplie de bouleversements – il réussit tout de même le tour de passe-passe incroyable de servir successivement la Révolution, le Directoire, le Consulat, l’Empire et enfin la Royauté –, le destin shakespearien de Marie Stuart et le tour du monde inimaginable de Magellan sont tout aussi passionnants à vivre. L’auteur est autant à l’aise dans la peinture des multiples facettes d’une personnalité que dans celle des grands enjeux historiques sous-jacents. Dans l’ombre de Fouché, de Marie Stuart ou de Magellan, se dressent la stature tragique de Bothwell, l’ambition de gloire insatiable de Napoléon, ou encore l’infinitude des océans. À titre d’illustrations, voici trois extraits qui valent pour preuve de « la prose enchanteresse » de Stefan Sweig.

« L’expédition d’Alexandre, de la Grèce à l’Inde (qui est encore aujourd’hui fabuleuse, lorsqu’on la suit du doigt sur la carte), la conquête de Cortez, la marche de Charles XII de Stockholm à Pultava, la caravane de six cent mille hommes que napoléon traîne d’Espagne jusqu’à Moscou, ces prouesses à la fois du courage et de la présomption sont dans l’histoire ce que représentent les combats de Prométhée et des Titans contre les dieux dans la mythologie : de l’héroïsme et de l’ « hubris », mais, dans tous les cas, le maximum, déjà sacrilège, de tout ce qu’il est possible d’atteindre humainement. » (Fouché, p. 143)

« Ce Bothwell semble taillé dans un bloc de marbre noir. D’une énergie insolente, le regard hardiment fixé par-delà les temps, il rappelle le condottiere italien Coléoni. C’est un homme dur, brutal, d’une virilité exceptionnelle. Il porte le nom d’une très vieille famille écossaise, les Hepburn, mais on croirait plutôt que le sang des Vikings coule dans ses veines. Malgré sa culture (il parle admirablement le français et aime les livres qu’il collectionne), il a gardé l’humeur d’un rebelle-né à l’ordre bourgeois, l’amour effréné de l’aventure de ces « hors-la-loi », de ces corsaires romantiques célébrés par Byron. Grand, large d’épaules, d’une force herculéenne – il manie le lourd glaive à deux tranchants avec la même facilité qu’une épée et dirige seul un navire à travers la tempête – il tire de son courage physique une audace morale, ou plutôt immorale, incroyable. » (Marie Stuart, p. 840)

« Jamais la géographie, la cosmographie n’ont connu, jamais elles ne connaîtront plus un progrès aussi accéléré, aussi enivrant, aussi triomphal que pendant cette période de cinquante années au cours de laquelle ont été déterminées la forme et la configuration définitives de la terre, où l’humanité découvre la planète sur laquelle elle s’agite depuis des temps incalculables. Cette tâche formidable est l’œuvre d’une seule génération ; ses marins ont surmonté tous les dangers pour frayer la route à leurs successeurs ; ses conquistadores ont conquis des continents et des mers, ses héros ont résolu tous les problèmes ou presque. Un seul exploit reste encore à réaliser, le dernier, le plus beau, le plus difficile : faire sur un seul et même navire le tour du globe, prouver envers et contre tous les cosmographes et les théologiens du passé la sphéricité de la terre. Accomplir cette mission sera le but et la destinée de Fernão de Magelhães. » (Magellan, p. 1072)
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyDim 15 Juil 2012 - 12:44

Merci beaucoup d'avoir partagé ta critique, qui résume très bien la manière d'écrire de l'auteur et la facilité avec laquelle on arrive à rentrer dans l'univers de grands personnages historiques Very Happy
J'ai lu "Marie-Antoinette", que j'ai adoré, et je compte bien me laisser tenter par la biographie de Marie Suart ou de Magellan par après Very Happy.
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Sullien
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyVen 2 Nov 2012 - 13:49

S. Zweig, La confusion des sentiments (1927).
« Notes intimes du professeur R de D »

La nouvelle s'ouvre sur l'hommage rendu par des étudiants à un professeur, dont ils ont tenté de retracer la vie en un ouvrage ; or, l'étrangeté radicale que Roland de D éprouve en contemplant "cette sorte de miroir intellectuel de [lui-même]" ouvre une brèche dans le récit, et l'exhorte à prendre la parole sur lui-même, à la supporter, de manière à éclairer profondément ce qu'il est, à "pénétrer le noyau véritable de [son] être". L'écriture médiatise alors une authentique révélation de soi à soi, laquelle révélation se cristallise dans le motif du secret, qui, s'il doit créer l'attente, n'éveille pas/plus tellement la surprise du lecteur, comme plusieurs l'ont fait remarquer. Malgré tout, je ne crois pas que le livre en soit pour autant condamné à être illisible, ni qu'il n'aura pas résisté au temps. Je vais essayer de ne pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de ceux que ce livre tentera...

La trame est assez simple : un étudiant berlinois mène une vie dissolue, faite d'orgies en tout genre, et néglige tout travail intellectuel jusqu'à ce que son père le surprenne au coeur de sa débauche. Faisant amende honorable devant cette auguste intervention, le jeune homme se rend dans une petite ville de province pour y suivre des cours à l'Université, où il assiste, par hasard, à la leçon envoûtante d'un professeur de philologie, en qui il reconnaît bien vite son "maître" (le narrateur insiste sur ce terme précis, invitant par là le lecteur à en décliner toutes les acceptions ; la suite du récit joue d'ailleurs sur l'ambiguïté des relations qu'il implique). Et déjà, la virtuose plume de Zweig s'enflamme, déjà se noue, en un vivier riche de métaphores, le trouble, la "confusion" : "Jamais je n'avais vu pareille chose, un discours qui était tout extase, un exposé passionné comme un phénomène élémentaire, et ce qu'il y avait là d'inattendu pour moi m'obligea tout à coup à m'avancer. Sans savoir que je bougeais, hypnotiquement attiré par une puissance qui était plus forte que la simple curiosité, d'un pas automatique comme celui des somnambules, je me trouvais poussé comme par magie vers ce cercle étroit. (...) J'étais emporté par le flot du discours, entraîné par son jaillissement (...)." (pp. 21-22).
A partir de ce moment décisif, le temps s'étiole en brefs moments d'une fulgurance incontrôlée, d'une admiration - d'une puissante adoration pour cet "homme au double aspect" ; je n'ai pas pu m'empêcher de lire dans la fièvre enflammée de cet étudiant, dans ce doux-amer des entretiens avec son professeur la souffrance du saint, du mystique aspirant à rejoindre l'infini divin, devant lequel il éprouve, tragiquement, sa propre imperfection, sa propre finitude (d'ailleurs, les écrits qu'ils ont pu laisser désignent cet "amour pur" avec force sensualité, employant parfois même le langage de l'amour charnel !). S. Zweig a le don, dans cette nouvelle, de toujours mystifier quelque peu l'apparition de ses personnages, si bien que le fantastique n'est jamais très loin...

A ce titre, la confusion, avant d'être clairement celle des sentiments, est confusion d'une écriture : le langage, particulièrement riche en images, défigure les événements à travers le regard rétrospectif d'un narrateur dont on perçoit le trouble persistant dans la quête du mot juste, de l'image adéquate. C'est donc dans l'écriture que l'on trouvera des réponses aux non-dits, au silence terrible sur lequel se clôt le récit. Plus subtilement que dans les nouvelles "à chute", nous sommes, lecteurs, invités à une relecture, qui double celle du narrateur lui-même, qui, relisant sa vie, voit surgir dans le jeu d'écriture-réécriture une "atroce clarté" dans cette confusion intériorisée. "Il se retourna, murmura quelque chose qui ressemblait à une excuse et saisit la bougie. Comme un diable noir et empressé, l'ombre, déjà repliée sur le sol se remit à bouger et précéda le professeur, en tourbillonnant vers la porte. Puis il s'en alla lui-même avant que j'eusse la force de trouver un seul mot. La porte se referma avec violence; et l'escalier cria lourd et douloureux sur ses pas, qui paraissaient précipités. Je n'oublierai pas cette nuit; une colère froide alternait en moi sauvagement avec un désarroi brûlant et désespéré. Comme des fusées, mes pensées traversaient mon cerveau, fonçant pêle-mêle. Pourquoi me martyrise-t-il ? me demandai-je cent fois dans le tourment qui me dévorait. (...) Je me jetai tout brûlant dans mon lit; je me levai, je m'enfouis de nouveau sous la couverture; mais toujours cette image fantomale se dressait devant moi: mon maître arrivant furtivement et troublé par ma présence, avec derrière lui, étrange et énigmatique, cette ombre monstrueuse qui vacillait sur le mur" (p.88).

En gros, j'ai adoré ! dentsblanches
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyVen 2 Nov 2012 - 13:56

Sullien a écrit:
En gros, j'ai adoré !

Cela se sent, et ton très bon commentaire me donnerait presque l'envie de relire ce roman, un de mes coups de coeur à l'adolescence ! content
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Cachemire
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyVen 2 Nov 2012 - 14:53

Sullien a écrit:
[center]S. Zweig, La confusion des sentiments (1927).

En gros, j'ai adoré ! dentsblanches

Moi aussi, j'avais adoré quand je l'ai lu. Très grand souvenir!
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyLun 11 Fév 2013 - 13:39

La ruelle au clair de lune

Un bateau qui arrive en retard au port et un tain manqué conduisent un allemand à déambuler un soir dans une ville portuaire française. Une ville qu’il ne connaît pas et dans laquelle il erre au hasard pour tuer le temps.

Un chant dans sa langue maternelle le tire tout à coup de sa torpeur. Il se met à chercher d’où elle provient et finit par entrer dans une taverne obscure. Il s’installe, commande un verre et une prostituée vient s’asseoir auprès de lui quand un homme entre, la tête basse. L’homme est visiblement connu de la « demoiselle » et de la tenancière. Toutes deux se montrent cruelles et prenent plaisir à l’humilier.

La coupe fut rapidement pleine pour notre voyageur qui s’échappa de cette ambiance délétère. Dehors, il retrouva l’homme qui lui conta son histoire. La prostituée a été sa femme dans une autre vie. Mais par son comportement odieux envers elle, il la perdit irrémédiablement : elle s’enfuit. Il consacra sa fortune à la rechercher et à la retrouver sans cesse.

Tout comme Amok ou le joueur d’échec, la ruelle au clair de lune est une nouvelle histoire d’addiction. L’addiction à l’amour, au jeu… L’addiction et ses conséquences sur la destinée du malade, la folie qui s’empare de tout son être, le poussant à accepter l’inacceptable, à endurer le ridicule, les moqueries, la cruauté, l’avilissement. Zweig est un maître du genre. Ses personnages sont criants de vérités, toujours d’une grande justesse et sont invariablement torturés à l’extrême. On peine à croire qu’on puisse jamais supporter de tels sorts.

bravo
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyLun 11 Fév 2013 - 18:28

"La ruelle au clair de lune" est l'une des trois nouvelles du recueil de Zweig qui m'a donné envie de commencer à lire sérieusement. oui . Et "Amok" en faisait également partie (c'était d'ailleurs le titre du livre).
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyMar 12 Fév 2013 - 8:25

Exini a écrit:
"La ruelle au clair de lune" est l'une des trois nouvelles du recueil de Zweig qui m'a donné envie de commencer à lire sérieusement. oui . Et "Amok" en faisait également partie (c'était d'ailleurs le titre du livre).
Et la 3e ?
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ?
Cette dernière nouvelle est l'une de mes préférées. aime
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyJeu 28 Fév 2013 - 17:47

Récemment travaillé par une brillante intuition d'Aristote au sujet du rapport entre sujet individuel et définition (Métaphysique, Z), je me suis abandonné à une relecture du seuil narratif de la Confusion des sentiments, dans lequel se noue l'expérience angoissante de la pensée réflexive, et à partir duquel s'inaugure comme une reconquête de soi. Le passage est tellement saisissant de clarté (la métaphore du gramophone en particulier est tout à fait géniale !) que je ne saurais m'empêcher de vous le proposer, d'autant qu'il est le creuset d'une réflexion pour ainsi dire méta-textuelle, à deux voix :

Citation :
Cependant, après avoir feuilleté ces deux cents pages appliquées et regardé attentivement cette sorte de miroir intellectuel de moi-même, il m'a fallu sourire. Etait-ce vraiment là ma vie ? Se développait-elle réellement en des spirales marquant une si heureuse progression depuis la première heure jusqu'à maintenant, ainsi que, documents imprimés à l'appui, le biographe la dessinait ? J'éprouvais exactement la même impression que lorsque pour la première fois j'avais entendu ma propre voix parler dans un gramophone: d'abord je ne la reconnus pas du tout; sans doute c'était bien ma voix, mais ce n'était que celle qu'entendent les autres et non pas celle que je perçois moi-même, comme à travers mon sang et dans l'habitacle intérieur de mon être. Et ainsi, moi qui ai employé toute une vie à décrire les hommes d'après leurs oeuvres et à objectiver la structure intellectuelle de leur univers, je constatais, précisément sur mon propre exemple, combien reste impénétrable dans chaque destinée le noyau véritable de l'être, la cellule mouvant d'où jaillit toute croissance.
(S. Zweig, La confusion des sentiments, traduit par O. Bournac et A. Hella).

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En le copiant, voilà que je songe à Sartre, qu'il me faudra donc rouvrir ! content
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyMer 27 Mar 2013 - 6:24

J'ai placé ma journée sous le signe du Z. jypeurien

tout naturellement j'ai consulté la liste des auteurs dont le nom commence par cette lettre.
Stephan Zweig: de bons souvenirs de lecture.
Le joueur d'échec, vingt quatre heure de la vie d'une femme.
grâce à vous j'ai très envie de lire la confusion des sentiments.
dommage que je n'ai l'ai pas maintenant, tout de suite sous la main.
une petite visite dans une librairie aujourd'hui? jemetate
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyMer 17 Avr 2013 - 2:24

LES TRÈS RICHES HEURES DE L’HUMANITÉ, de Stefan Zweig

zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 Tres_riches_heures_de_l_humanite

Dans Les Très Riches Heures de l’humanité, Stefan Zweig cherche à graver dans le marbre les rares moments où l’événement modifie à jamais le cours de l’Histoire. En démultipliant les champs du possible grâce à leur génie ou leur persévérance, certains hommes eurent en effet une influence d’une portée incommensurable. Stefan Zweig l’assène d’emblée dans sa préface : « De telles heures, d’une grande concentration dramatique, porteuses de destin, où une décision capitale se condense en un seul jour, une seule heure, et souvent en une seule minute, sont rares tout au long de l’Histoire. J’essaie de faire revivre ici quelques-unes de ces heures survenues aux époques et dans les contrées les plus diverses et qui, semblables à des étoiles brillent d’un éclat immuable au-delà de la nuit de l’oubli. ». Douze chapitres nous font découvrir ici cinq siècles d’aventures en tous genres. Douze chapitres pour autant d’instants où l’événement transcende l’Histoire.

Le plus remarquable chez Stefan Zweig, ce sont ses qualités de conteur, sa capacité à littéralement nous faire revivre d’autres époques et à nous transporter sur d’autres continents. Sans jamais tomber dans le grandiloquent ou le dithyrambe, sa plume lyrique réussit à retranscrire la grandeur de hauts faits parfois oubliés. Qu’il s’agisse de la découverte de l’océan Pacifique (1513), de la célèbre bataille de Waterloo (1815) ou du retour de Lénine en Russie (1917), il réussit parfaitement à retranscrire cet instant où ce qui d’ordinaire se déroule lentement se comprime, détermine et décide tout. À ce titre, deux chapitres m’ont marqué entre tous. Le premier concerne la prise de Byzance par les Turcs (1453), dont l’auteur livre un récit haletant et épique. La volonté farouche de Mehmet II, qui ira jusqu’à faire transborder toute sa flotte de navires de guerre par-delà un promontoire montagneux pour bloquer la rade, s’oppose là au courage des derniers défenseurs byzantins, qui savent bien que les Ottomans ne leur feront aucun quartier. Et que dire de l’ahurissante expédition du capitaine Scott au pôle Sud (1912) ? Jamais l’opiniâtreté humaine ne connut plus tragique dénouement que sur la banquise antarctique.
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyLun 13 Mai 2013 - 17:28

Je viens de finir la peur, recueil de 6 nouvelles. J'ai bien accroché à toutes les 6 même si la nouvelle éponyme est vraiment une merveille d'écriture. Ça parle d'une bourgeoise qui trompe son mari et qui un beau jour se fait surprendre par une femme en sortant de chez son amant. Elle sera ensuite pleine de remords, la peur que son mari l'apprenne et qui est cette femme? Son comportement va changer de plus en plus. Un portrait psychologique magnifique comme Zweig savait si bien le faire, c'est fin, jamais lourd, quelle plume!
Je conseille!
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tina
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptySam 1 Juin 2013 - 21:47

Amerigo

Un court texte qui nous explique pourquoi l'Amérique porte le nom d'Amerigo Vespucci, Florentin n'ayant même pas découvert cette terre. Puisque c'est C. Colomb qui l'a fait.
A la façon d'une énigme historique, SZ nous démonte les erreurs de divers éditeurs, les approximations qui ont généré cette appellation impropre.
Sur Vespucci, on sait peu de choses, à part qu'il a navigué et connu Colomb.
Alors qu'a t-il fait de mirifique pour mériter l'honneur d'avoir nommé (bien malgré lui) un pays, que dis-je, un continent ?

Il a été lucide ! Là où Colomb croyait avoir touché l'Inde, Vespucci a su reconnaître qu'il s'agissait d'une terre nouvelle.

Bref, Colomb a agi et n'a pas compris. Vespucci a compris sans agir.

Pas mal !

A noter : quelques répétitions dans cet ouvrage et finalement, de maigres informations sur Vespucci. Ce n'est pas une biographie. Plutôt une longue anecdote qui a visiblement étonné et amusé l'auteur.

A quoi ça tient la postérité...
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 EmptyVen 5 Juil 2013 - 13:00

"Roman de gare ou de génie ?", j'ai lu un article de rue 89 qui relance le débat. Vous-même, qu'en pensez-vous ?

Je ne suis pas surprise d'y lire que Zweig est l'écrivain étranger le plus lu en France.

Est-ce que toute littérature qui jouit d'une certaine popularité doit être systématiquement classée parmi la "basse" littérature ?

Ma foi, je ne pense pas.

Jean-Pierre Lefebvre explique de la façon suivante son succès :

Citation :
Cette permanence de l’analyse psychologique chez lui, qui n’est jamais psychanalytique – c’est beaucoup plus immédiat. Il est plus clinique qu’analyste. Il observe les choses, les voit, les dit. Mais n’entre pas dans l’étiologie de ces choses qu’il constate. Il reste un peu à la surface, mais il y a suffisamment dans ses constats pour intéresser les gens.

Je suis plutôt d'accord. Avec Zweig, nous avons affaire à des histoires à la fois communes et exceptionnelles, pratiquement toutes centrées sur la psychologie humaine. Il met l'accent sur les rouages du cerveau et des sentiments, alors que beaucoup d'écrivains recourent à l'ellipse pour ne pas en parler justement.
Forcément le lecteur se sent proche du personnage, et pourrait presque se mettre dans sa peau. C'est ce qui plaît le plus avec lui à mon sens.

Personnellement, je l'aime beaucoup.

animal a écrit:
ça je lis toujours les commentaires qui s'ajoutent au fil mais rien ne me donne vraiment envie d'y revenir.

animal,
je te conseille La nuit fantastique. J'ai parcouru tout le fil, et je constate qu'il n'en a pas encore été question. C'est une des nouvelles que j'ai préférées.
Difficile d'en parler sans déflorer le dénouement de l'histoire.
Il ne faut pas être rebuté par les premières pages qui sont peut-être un peu poussives, afin de pouvoir découvrir cette "nuit fantastique" qui tarde à tomber ; elle est à la fois magique et on ne peut plus prosaïque, c'est précisément ce "mix" qui la rend très belle (pour moi).
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig [Autriche]   zweig - Stefan Zweig [Autriche] - Page 14 Empty

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