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| Stefan Zweig [Autriche] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Ven 4 Jan 2008 - 23:35 | |
| - Laurette a écrit:
- J'ai trouvé que Les vingt-quatre heures de la vie d'une femme était plus terne, moins profond, mais comme La confusion... est si fort....... !Je compte lire Amok rochainement !
Laurette Ah - je viens de vérifier - les deux noms que tu cite, se trouvent dans le livre que je me suis acheté l'an dernier (je réalise maintenant qu'on est en 2008 - donc tout à l'heure ma re-découverte se situe en 2007 ) - lors du 125.anniversaire en novembre 2006 sa maison d'édition Fischer avait publié un joli livre avec ces plus belles nouvelles/romans | |
| | | Invité Invité
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 5 Jan 2008 - 9:19 | |
| Vingt-quatre heures de la vie d’une femme
En 1904, une petite pension calme de la Riviera connaît l'effervescence car l’une des clientes, Madame Henriette, vient d’abandonner mari et enfants pour suivre un jeune homme presque inconnu. Le mari est en pleurs et les pensionnaires discourent sur l’événement, tenant des propos acerbes à l’encontre de Madame Henriette.
Seul le narrateur du livre, prend sa défense. Ce qui retient l’attention d’une vieille dame anglaise, Mrs C. Cette dernière tente de le pousser dans ses derniers retranchements : "Vous ne pouvez pas défendre une femme qui laisse tomber tous les siens. Si vous la rencontriez dans la rue, est-ce que vous lui diriez bonjour, lui présenteriez votre femme, ..." Ce à quoi le narrateur répond : « Une femme, sans l'avoir voulu, peut être précipitée dans une aventure soudaine, et dont elle ne saurait être tenue pour responsable."
Alors, vingt ans après que cela ait eu lieu, Mrs C. se décide alors à confier au narrateur une passion foudroyante qu’elle a vécu à 42 ans dans l'atmosphère des salles de jeux de Monte-Carlo :une folle et furtive liaison avec un jeune joueur invétéré du Casino . Vingt- quatre heures d'une folie qui lui a toujours fait honte, vingt-quatre heures dont elle veut s'absoudre en les racontant.
Un roman agréable à lire (très littéraire!) mais qui ne m’a pas autant marquée que La confusion des sentiments, lu et adoré lorsque je devais être lycéenne il me semble.
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| | | Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 5 Jan 2008 - 10:39 | |
| - sentinelle a écrit:
- On retrouve également tous les romans cités ci-dessus dans cet exemplaire que je possède également
Ahh, nous sommes 3 (enfin il appartient à ma mère, mais bon ) Il contient la nouvelle "La peur", que j'ai bien envie de lire... | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 5 Jan 2008 - 11:28 | |
| Mes lectures de Zweig sont un eu anciennes. Plus récemment je n'ai relu que Le joueur d'échecs. Du temps ancien de mes études, il me semble me souvenir qu'on le comparait quelque part à Arthur Schnitzler pour sa remarquable peinture des "mouvements de l'âme". | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 5 Jan 2008 - 11:37 | |
| - monilet a écrit:
- pour sa remarquable peinture des "mouvements de l'âme".
Tout à fait d'accord, et c'est bien pourquoi j'aime Stefan Zweig Puisque nous parlons beaucoup de Bergman pour le moment, je dirais que nous faisons également de la spéléologie dans les grandes profondeurs. Mais je préfère entendre dire "sa remarquable peinture des mouvements de l'âme", c'est nettement plus poétique |
| | | Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 6 Jan 2008 - 19:11 | |
| Correspondance entre Stefan Zweig et Sigmund Freud
Toujours la psychanalyse fut une source d’inspiration pour Stefan Zweig et Freud son modèle (dans "La guérison par l’esprit", Zweig notera "Avec l’évolution de la psychologie on assiste à l’éclosion d’une nouvelle littérature psychologique. De nos jours Freud en est un exemple"). L’écriture de Zweig ressemble la plupart du temps à une analyse psychologique et cette correspondance éditée entre les deux grands hommes démontre que l’écrivain a envoyé toutes ses œuvres à Freud, qui chaque fois y réagit, commentant, critiquant, félicitant, bref ne restant jamais indifférent aux envois de Zweig. Merveilleuse correspondance faite de respect, d’admiration, de chaleur, d’amitié et également de critiques, les deux hommes s’estimant réciproquement et n’hésitant pas à dire à l’autre ce qu’ils pensaient sincèrement. L’univers hitlérien les anéantira, en particulier Zweig qui ne peut supporter ce qui arrive au monde et choisira de quitter celui-ci à coup de Veronal. Zweig en parle avec beaucoup de pudeur dans son autobiographie ("Le monde d’hier") et relate ses derniers entretiens avec Freud au sujet de la guerre et des horreurs qui en découlent ("Au cours de ces heures passées en sa société, j’avais souvent parlé avec Freud de l’horreur du monde hitlérien et de la guerre. En homme vraiment humain, il était profondément bouleversé, mais le penseur ne s’étonnait nullement de cette effrayante éruption de la bestialité. On l’avait toujours traité de pessimiste, disait-il, parce qu’il avait nié le pouvoir de la culture sur les instincts ; maintenant, il n’en était, certes, pas plus fier, on voyait confirmé de la façon la plus terrible son opinion que la barbarie, l’instinct élémentaire de destruction ne pouvaient pas être extirpés de l’âme humaine", pages 492-93). Zweig avait, tout comme Freud, peur de la guerre, ses écrits en témoignent, en particulier son journal. Sans parler de cette dette dont il se sent redevable à l’égard de Freud à qui il estime devoir son inspiration et sa compréhension du monde. Plusieurs lettres en témoignent comme celle du 3 novembre 1920 : "J’appartiens à cette génération d’esprits qui n’est redevable presque à personne autant qu’à vous en matière de connaissance, et je sens, avec cette génération, que l’heure est proche où votre exploration de l’âme, d’une si considérable importance, deviendra un bien universel, une science de dimension européenne".
Beaucoup de respect dans cette correspondance, entre eux, mais également de ma part, en tant que simple lectrice. | |
| | | Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 6 Jan 2008 - 19:12 | |
| Le joueur d'échecs
Brillante nouvelle de Stefan Zweig débutant sur un paquebot à bord duquel se trouve le champion du monde des échecs, Czentovic, homme époustouflant face à un échiquier mais à l'intelligence et au savoir-vivre plus que médiocres. Sur ce même navire se trouve un autre homme, le Dr. B, qui prend incidemment part à une partie entre Czentovic et quelques voyageurs et renverse le cours du jeu. En voulant savoir qui est cet homme, le narrateur plonge de plein fouet dans un univers tout autre que celui des échecs, le monde de l'oppression, de l'emprisonnement, de l'humiliation et de la folie. Tortures et interrogatoires de la Gestapo contre cet homme pendant la guerre, un homme qui trouvera refuge dans les échecs pour tuer le temps.
"Mais qui au monde disposait de plus de temps que moi, dasn cet esclavage où me tenait le néant, qui dont aurait pu être plus avide et plus patient?" (page 65 édition Poche)
Apprenant au départ par coeur les parties des grands maîtres, notre homme décidera un jour de jouer contre lui-même, étant lassé des 150 modèles qu'il répète inlassablement. Jouer contre soi-même, un dédoublement de personnalité dangereux proche de la folie. Une monomanie dont il ne sortira jamais réellement, même des années plus tard, nous le découvrons dans ce récit.
En moins de cent pages, Stefan Zweig m'a, une fois de plus, coupé le souffle. Le portrait qu'il dresse de Mirko Czentovic est réaliste et frappant. Arrive alors une croisière, des voyageurs sans grande particularité, une partie d'échecs pour l'amusement et l'arrivée d'un homme qui remet tout en question et étonne. Le récit qui suit, celui des années d'enfermement à la merci des nazis, est dur tout en n'étant jamais mélodramatique ou enduit de pathos. C'est une dureté qui nous est présentée sans fard et sans effets de manche, tout est sobrement raconté et c'est très bien comme ça, il n'en fallait pas plus pour sentir son estomac se nouer face aux souffrances qui ont été celles de cette homme, le Dr.B. Un homme prêt à replonger. Admirable fébrilité décrite dans les dernières pages par Stefan Zweig dont on devine, au fil des lignes, qu'il insère une bonne partie de lui-même dans ce texte. L'oppresseur, la barbarie, la souffrance, autant d'éléments qu'il connaît et qu'il utilise pour composer son récit sans que celui-ci soit ouvertement un ouvrage militant ou de propagande. Le talent de Zweig fait le reste. Le lecteur est envoûté par la magie des échecs tout en étant secoué par la monstruosité nazie. Le tout donne une certaine nervosité qui fait dévorer cette nouvelle sans interruption de la première à la dernière page. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 9 Jan 2008 - 13:12 | |
| J'ai terminé hier soir La confusion des sentiments et tous ceux qui ont dit que cette nouvelle les a plus impressionnée que Vingt quatre heures dans la vie d'une femme ont raison - ce récit a une façon plus saisissante. Et lors de cette nouvelle rencontre avec Stefan Zweig, qui m'a autant plu que mon expérience l'année dernière, j'ai réalisé que je veux continuer la lecture de ses oeuvres.. ce sera donc Amok.. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 9 Jan 2008 - 13:37 | |
| Sahkti, je me régale à lire tes commentaires: nuancés, précis...tu as vraiment l'art de donner l'envie Et chaque fois que je relis ce fil Zweig, j'ai des furieuses envies de ressortir mes bouquins de la bibli. Voilà un auteur à relire, découvert pour moi il y a fort longtemps, mais c'est si loin et sa plume est si subtile... | |
| | | Allumette Main aguerrie
Messages : 558 Inscription le : 31/12/2007 Age : 49
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 9 Jan 2008 - 20:31 | |
| - kenavo a écrit:
- J'ai terminé hier soir La confusion des sentiments et tous ceux qui ont dit que cette nouvelle les a plus impressionnée que Vingt quatre heures dans la vie d'une femme ont raison - ce récit a une façon plus saisissante.
Et lors de cette nouvelle rencontre avec Stefan Zweig, qui m'a autant plu que mon expérience l'année dernière, j'ai réalisé que je veux continuer la lecture de ses oeuvres.. ce sera donc Amok.. Je viens de terminer Amok hier soir , on est parlera quand tu auras terminé :) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Ven 11 Jan 2008 - 9:24 | |
| Je viens donc avec mes impressions de la lecture d'Amok.. (tout d'abord et encore une fois - je suis à nouveau surprise que j'avais oublié un tel écrivain aussi longtemps.. cela fait énormément plaisir de le lire!!) Quand je me suis remis dans la lecture de Stefan Zweig, il y a beaucoup d'autres noms d'auteurs qui me sont venu en tête - et surtout Thomas Mann m'est apparu pendant la lecture de La Confusion des sentiments - il a certainement été jaloux de Stefan Zweig qu'il était capable d'ÉCRIRE ce que lui ne pouvait pas - ou disons qu'il essayé de cacher si lamentablement dans 'La mort à Venise'... Mais bon - chez Amok - il n'y a pas d'autres voix qui me sont venu..ici Stefan Zweig est tout à fait seul - et c'est l'histoire qui m'a le plus touché - aussi point de vue écriture qui est encore plus jolie et exquis que dans les autres nouvelles que j'ai lu récemment de lui.. Je suis contente de l'avoir re-découvert - et je ne vais pas le délaisser de si tôt | |
| | | Allumette Main aguerrie
Messages : 558 Inscription le : 31/12/2007 Age : 49
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 13 Jan 2008 - 21:56 | |
| J'ai beaucoup apprécié Amok aussi, c'est si bon de se replonger dans l'univers de Stefan Zweig Mais, je dois dire que c'est Lettre d'une inconnue, que j'ai lue dans la foulée, qui m'a fait "vibrer" autant que La confusion des sentiments.... Toujours cette façon d'écrire la passion d'un être humain envers l'autre ...... C'est très enivrant.... | |
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| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] | |
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