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| Kawabata Yasunari | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Sam 27 Aoû 2011 - 13:48 | |
| - Avadoro a écrit:
- J'ai également découvert Le Maître ou le tournoi de go....méditation autour de la fin d'une époque, de la vieillesse, Kawabata parvenant à exprimer la tension du jeu avec une clarté et une rigueur impressionnantes. Si la subtilité du go échappe au lecteur non spécialiste (dont je fais partie), la densité des thèmes abordés est telle qu'il peut toujours se raccrocher à une émotion particulière.
Ca a été mon premier Kawabata, j'étais au lycée... C'est clair qu'il y a beaucoup de choses qui échappent au lecteur français (et non français, d'ailleurs) qui ne maîtrise pas les subtilités du go. Même en en connaissant les règles, franchement, ce n'est pas très facile à analyser. Kawabata a fait a postériori un roman à partir d'un reportage qu'il avait effectué en 1938 sur les quinze rencontres entre le Maître Meijin Shusai et Kitani Minoru. Le reportage avait été publié. Quand Meijin Shusai décède en 1940, Kawabata écrit un article d'hommage et, deux ans plus tard, commence à travailler au roman, à sa façon fragmentaire. On peut lire, sur Wikipedia : - Citation :
- Shusai était un joueur qui réfléchissait beaucoup et jouait naturellement lentement. Il s'opposa à l'introduction des limites de temps et des pendules.
Son style n'a pas eu beaucoup d'influence par la suite. Ses idées stratégiques datent d'avant le shinfuseki, qui bouleversera complètement la théorie des ouvertures. Par ailleurs, il n'a pas non plus innové dans le domaine des joseki, où il préférait jouer des séquences établies. Avant la création de la Nihon Ki-in, il n'y avait pas d'ensemble défini des règles du jeu de go, et Shusai a arbitré plusieurs controverses, notamment sur le problème du mannenko. Yasunari Kawabata, amateur éclairé de go, avait été mandaté par un grand quotidien pour publier les compte-rendus du dernier tournoi du vieux maître, en 1938. Honinbo était opposé à Kitani Minoru, contre lequel il perdit de 5 points. Kawabata lui rendit hommage en écrivant son roman Le maître ou le tournoi de go ("Meijin"). Je crois qu'il faut vraiment avoir un bon niveau pour pouvoir suivre. Kawabata était un "amateur éclairé", comme il est écrit... Il faut au moins ça ! | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Sam 27 Aoû 2011 - 14:24 | |
| J'avais lu cette information sur le lien entre le reportage et le roman : pour cette raison, je trouve l'oeuvre extrêmement belle tant elle s'écarte de la linéarité du reportage....Kawabata offre un récit cohérent tout en multipliant les allers et retours temporels. Il laisse une très grande place à l'entourage des deux joueurs, avec beaucoup de perspectives sur leurs vies, leurs fragilités et leurs idéaux. Et il nous permet de ressentir l'épuisement des protagonistes et des observateurs. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 31 Aoû 2011 - 22:09 | |
| J'ai provisoirement clos mon itinéraire Kawabata avec Le Lac : un roman étrange, dérangeant, qui développe un malaise presque impalpable...jusqu'à nouer, là-encore par le biais de décalages temporels, un drame d'une brûlante tristesse. | |
| | | Theo Envolée postale
Messages : 259 Inscription le : 30/07/2011 Age : 53 Localisation : Région parisienne
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Sam 17 Sep 2011 - 19:02 | |
| Lu Nuées d'oiseaux blancs et je ne sais qu'en penser, surtout cette fin inachevée qui m'a déconcerté. Mais c'est très bien écrit, on se laisse bercer, c'est très agréable à lire. Et puis ça m'a donné envie d'en savoir plus sur la cérémonie du thé, la symbolique des objets. J'aimerais bien en lire un autre qui soit terminé. Donc si vous pouvez m'en recommander un, je suis preneuse!
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Sam 17 Sep 2011 - 19:07 | |
| Peut-être le Grondement dans la Montagne ? (son roman le plus connu avec Pays de Neige). | |
| | | Theo Envolée postale
Messages : 259 Inscription le : 30/07/2011 Age : 53 Localisation : Région parisienne
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Sam 17 Sep 2011 - 19:07 | |
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Dim 18 Mar 2012 - 20:39 | |
| Les Pissenlits
Cet ouvrage inachevé de Kawabata prend la forme d'un dialogue quasiment ininterrompu...ce sont des boucles qui se répètent sans cesse, produisant d'abord une impression déroutante qui devient cependant très vite familière. Une mère vient de confier sa fille à un asile psychiatrique, accompagnée par l'amant de celle-ci. La jeune femme est atteinte d'une "cécité partielle du genre humain", et c'est l'occasion pour Kawabata de relier encore une fois l'amour et la perte, le désir et la mort, avec l'image d'un traumatisme d'enfance qui brouille en permanence une vision et une réflexion. Le cadre du lieu, étrangement paisible et serein, apporte un apaisement qui fait presque oublier les douloureuses angoisses des confessions échangées. Si ce n'est évidemment pas un sommet de l'oeuvre de Kawabata, Les Pissenlits représentent bien davantage qu'une curiosité. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Dim 18 Mar 2012 - 21:32 | |
| Merci pour ton commentaire Avadoro. Ce livre m'intéresse, même si je ne l'ai pas encore noté à ma LAL... Notamment, j'ai lu cet extrait que je trouve très marquant :
J'ai l'impression que lorsqu'un être humain est terrassé par un évènement affreux, il n'a d'autre choix que de marcher sur son chemin tout droit, avec ardeur, les cheveux en désordre.
Quelle meilleure description de la "vie" ? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 23 Juil 2012 - 22:17 | |
| Il est intéressant de constater que, même au Japon, des inédits de Kawabata continuent à sortir (pas massivement, c'est vrai). C'est le cas d'un court texte inspiré d'une pièce hongroise de Molnar Ferenc, fameuse pour tout cinéphile : Liliom (adaptée notamment par Frank Borzage en 1930, Fritz Lang en 1934... et précédemment Michael Curtiz en 1919). Source : ici. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mar 19 Fév 2013 - 10:35 | |
| - eXPie a écrit:
- Il est intéressant de constater que, même au Japon, des inédits de Kawabata continuent à sortir (pas massivement, c'est vrai).
et un de plus Une nouvelle perdue de Kawabata refait surface - Citation :
- Deux spécialistes ont trouvé le texte, datant de 1927, dans les archives oubliées d'un journal local.
En fouillant dans les archives d'un journal de Fukukoa, l'universitaire Takumi Ishikawa et l'éditeur Hiroshi Sakaguchi ont découvert une nouvelle, sinon inédite, du moins oubliée, de Yasanuri Kawabata. Le texte s'intitule Utsukushii!, «Magnifique!», et a été authentifié par la Fondation Kawabata. Le Prix Nobel 1968 l'aurait écrit en 1927, au début de sa carrière. source et suite | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mar 19 Fév 2013 - 19:49 | |
| - kenavo a écrit:
- eXPie a écrit:
- Il est intéressant de constater que, même au Japon, des inédits de Kawabata continuent à sortir (pas massivement, c'est vrai).
et un de plus
Une nouvelle perdue de Kawabata refait surface
- Citation :
- Deux spécialistes ont trouvé le texte, datant de 1927, dans les archives oubliées d'un journal local.
En fouillant dans les archives d'un journal de Fukukoa, l'universitaire Takumi Ishikawa et l'éditeur Hiroshi Sakaguchi ont découvert une nouvelle, sinon inédite, du moins oubliée, de Yasanuri Kawabata. Le texte s'intitule Utsukushii!, «Magnifique!», et a été authentifié par la Fondation Kawabata. Le Prix Nobel 1968 l'aurait écrit en 1927, au début de sa carrière. source et suite Au Japon, ils en sont à découvrir une nouvelle... Nous, on en est à demander la traduction de toutes les oeuvres (romans, nouvelles...) qui ne l'ont pas encore été... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Ven 22 Mar 2013 - 20:40 | |
| La Beauté, tôt vouée à se défaire
Il s'agit d'un recueil de deux nouvelles, Le bras et celle qui donne son nom au livre. Les deux ont été publiées à l'origine avec Les belles endormies. Ce qui indique à quel point il s'agit d'un rapport au corps de la femme, envisagée par l'homme et dont le moins qu'on puisse dire que ce rapport est trouble.
eXPie a résumé les deux textes sur le fil précédemment. Dans la nouvelle Le bras, une jeune fille détache un de ses bras et le prête au narrateur qui rentre avec chez lui et dort avec, le met même à la place de son bras à lui. La Beauté, tôt vouée à se défaire raconte un écrivain qui décrit un double meurtre sur deux jeunes femmes perpétré par un pauvre hère, qui voulait faire une plaisanterie.
Il ne s'agit certes pas de textes essentiels de Kawabata, même si on retrouve par moments sa patte. Ces textes sont plutôt réservés à des inconditionnels qui suite à la lecture des grands romans se trouvent en manque et lisent tout ce qui leur tombe sous les yeux. Inconditionnels dont je suis. Pour les autres, commencez par autre chose. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Dim 3 Nov 2013 - 20:27 | |
| Récits de la paume de la main
Une soixantaine de textes, écrits sur une cinquantaine d'années. Et qui ne représentent qu'un échantillon sur une production bien plus abondante. Autant dire que forcément cela devait avoir une certaine importance pour Kawabata, que ces très courts textes. Une certaine frustration de prime abord, j'ai eu du mal à y trouver de l'intérêt. Puis une sorte d'addiction. Il ne faut certes pas s'attendre à quelque chose de comparable aux romans. Il s'agit pour moi d'une sorte d'esquisses, comme un peintre en ferrait avant d'utiliser certains thèmes dans des tableaux. Mais ces petites choses peuvent avoir de la beauté en elle-même, à condition qu'on accepte que ce soit juste quelques traits, une ambiance, une idée, et pas plus. Il s'en dégage un charme un peu brut, un peu fragile. Quelques personnages. C'est fugitif mais ne manquant pas de charme. Cela dit, pas indispensable. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Dim 3 Nov 2013 - 23:32 | |
| - Arabella a écrit:
- Récits de la paume de la main
Bon, je le réserve pour la fin, alors... | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Ven 29 Nov 2013 - 16:58 | |
| Les belles endormies
Le vieil Egushi, soixante-sept ans, pénètre pour la première fois dans un établissement un peu particulier. Moyennant finance, on permet à de vieux messieurs (des clients de tout repos) de s’endormir aux côtés de superbes jeunes filles nues et profondément endormies (d’un sommeil artificiel obtenu à l’aide d’une drogue puissante). L’hôtesse d’accueil le prévient : quoiqu’il puisse faire, la demoiselle ne se réveillera pas.
Egushi passera en tout cinq nuits dans cette chambre ornée de teintures cramoisies. Chaque fois la jeune fille sera différente. Chaque fois entièrement nue et chaque fois inconsciente de l’homme venant s’étendre près d’elle. Egushi regarde, Egushi admire, Egushi touche, caresse un peu, embrasse parfois mais ne franchit jamais la limite tacite. Une seule fois, lors de sa seconde visite, il a été tenté de braver l’interdit et de venger tous ces vieillards qui ont été raillés par cette jeunesse dévêtue, ridiculisés dans leur impuissance sénile. Lui, Egushi, va rétablir le rapport de force et faire son affaire à l’ingénue. Lui apprendre le respect dû à ses aînés. Mais à l’instant ultime, il est surpris de la trouver vierge. Attendri par cette juvénilité, honteux de son emportement, le soufflé retombe aussitôt.
Allongé, le vieil homme s’abîme alors dans sa contemplation qui déclenche des vagues de souvenirs plus ou moins lointains, plus ou moins enfouis. Il réfléchit ainsi à ce qu’a été sa vie. Sur les femmes qu’il a croisées, sur les rapports de tout ordre qui l’ont lié à elles. Sa mère qui fut la première, son épouse, ses trois filles maintenant mariées, ces maîtresses d’un soir ou deux. Sur l’horreur de la vieillesse, de l’inexorable décrépitude qui l’entraine lentement vers la mort.
Un texte poétique et empreint d’un érotisme certain. D’un érotisme dénué de toute obscénité, d’un érotisme merveilleux, grisant. Une très belle écriture que j’ai appréciée. Mais un certain ennui, une certaine langueur m’a pris à la moitié du livre, après la deuxième visite d’Eguhi aux belles endormies, et ne m’a plus quitté.
Un livre que je suis heureux d’avoir lu, de connaître, mais que je ne relirai probablement jamais. Un livre que je suis heureux d’avoir terminé. | |
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| Sujet: Re: Kawabata Yasunari | |
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| | | | Kawabata Yasunari | |
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