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| Emile Zola | |
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Auteur | Message |
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Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Emile Zola Mar 25 Mar 2014 - 13:12 | |
| - colimasson a écrit:
Gervaise et les siens disposent d’une force exceptionnelle qui a failli les élever d’une piètre condition à une existence plus confortable mais leurs instincts, restés vils et bassement pragmatiques, sont la cause de leur déchéance.
Es-tu réellement convaincue que la vilenie de leurs instincts soit l'une des causes de leur déchéance ? "Salauds de pauvres !" , comme disait Coluche . | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Emile Zola Mar 25 Mar 2014 - 15:04 | |
| - Constance a écrit:
- colimasson a écrit:
Gervaise et les siens disposent d’une force exceptionnelle qui a failli les élever d’une piètre condition à une existence plus confortable mais leurs instincts, restés vils et bassement pragmatiques, sont la cause de leur déchéance.
Es-tu réellement convaincue que la vilenie de leurs instincts soit l'une des causes de leur déchéance ?
"Salauds de pauvres !" , comme disait Coluche .
J'adhère à ça : Gervaise et son homme devaient réussir. La blanchisserie fonctionnait et promettait un avenir meilleur aux couple. Avant qu'ils ne gâchent tout. Si je me souviens bien... J'ai lu l’assommoir il y a des années, et il reste le Zola qui m'a profondément déçu. | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 26 Mar 2014 - 10:07 | |
| Mea culpa, Coli et toi, vous avez tous deux raison, Puisque le projet de Zola était de démontrer les effets et conséquences de l'atavisme destructeur combiné au déterminisme social, Harelde. J'ai réagi avec mes tripes, sans réfléchir, car choquée par la formulation de Coli. Enfin, si la fatalité ne s'était pas invitée par la chute de Coupeau d'un toit , peut-être que ... ceci dit, de mémoire, il ne semble pas que Zola ait fait preuve de mépris à l'égard de ce couple. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Jeu 27 Mar 2014 - 13:41 | |
| Constance, je te reconnais bien ! Ce n'était pas mon avis personnel sur cette question... pour ma part, je n'oserais pas trancher aussi radicalement. Je n'ai fait que traduire le message que Zola a essayé de proposer, et je pense que lui-même n'émettais qu'une hypothèse (au moins). | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| | | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 30 Mar 2014 - 20:12 | |
| Sans doute sa longue série des Rougon n'est-elle qu'une tentative de vérification des fondements de cette pseudo-science. S'il en avait été totalement convaincu, aurait-il cherché à l'illustrer sur des milliers de pages ? | |
| | | dara Envolée postale
Messages : 112 Inscription le : 07/03/2014 Age : 82 Localisation : picardie
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 30 Mar 2014 - 20:30 | |
| je pense que Zola était dans son époque et que tout était loin d'être rose. Alors il a écrit. J'ai pris ces écrits comme des témoignages d'un temps où les pauvres étaient extrêmement pauvres et surtout à la solde de petits parvenus ou petits riches. mais ce n'est que mon avis !! que ce soit "la bête humaine" le gars qui s'échine sur sa machine à charbon, que ce soit "l'assommoir " ou les unes étaient dans les blanchisseries et ou les hommes se tuent de trop boire pour oublier que leur boulot est trop dur que ce soit "Nana" qui veut fuit ces vies en se prostituant, que ce soit la terre ou ils se tuent à la tâche dans les champs etc........................... que ce soit "la faute de l'abbé Mouret sa description des mœurs des notables et des "serfs" de l'époque est, me parait-il très bien vue. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Ven 2 Mai 2014 - 9:45 | |
| Une page d'amour (1878) La Page d’Amour nécessite en réalité des centaines de pages matérielles pour se déployer. L’écriture est fluide et permet des habilités d’observation psychologiques perçantes mais elle n’évitera malheureusement pas de se montrer par ailleurs bavarde et datée. Si l’on considère en revanche la durée de la conscience ressentie par les personnages, le titre d’une Page d’amour se justifie aussitôt par le caractère à la fois foudroyant et éphémère de l’expérience amoureuse illicite vécue par Hélène et le docteur Deberle. Deux personnages aussi vertueux et pudiques oseront-ils se laisser tenter par la faute ? Emile Zola parie sur la perversité de son lecteur pour rythmer son histoire par les abandons progressifs de ses personnages aux tentations. Chaque partie tente de s’achever dans une description esthétisante de Paris. Si celles-ci ne faillent pas à leurs ambitions et parviennent effectivement à nous présenter des paysages homéostatiques qui fluctuent seulement à cause des états d’âmes intérieurs d’Hélène, la technique se répète trop souvent à l’intérieur des chapitres. Son emploi systématique comble toutes les défaillances du rythme et élude parfois trop rapidement l’analyse psychologique qui est pourtant le seul et unique intérêt de cette Page d’Amour. - Citation :
- « Ah ! quelle duperie, cette rigidité, ce scrupule du juste qui l'enfermaient dans les jouissances stériles des dévotes ! Non, non, c'était assez, elle voulait vivre ! Et une raillerie terrible lui venait, contre sa raison. Sa raison ! en vérité, elle lui faisait pitié, cette raison qui, dans une vie déjà longue, ne lui avait pas apporté une somme de joie comparable à la joie qu'elle goûtait depuis une heure. Elle avait nié la chute, elle avait eu l'imbécile vanterie de croire qu'elle marcherait ainsi jusqu'au bout, sans que son pied heurtât seulement une pierre. Eh bien aujourd'hui, elle réclamait la chute, elle l'aurait souhaitée immédiate et profonde. Toute sa révolte aboutissait à ce désir impérieux. Oh ! disparaître dans une étreinte, vivre en une minute tout ce qu'elle n'avait pas vécu ! »
La configuration de l'histoire d'amour illicite prend également en compte Jeanne, la fille de Hélène, victime propitiatoire de cette relation : - Citation :
« Mais elle eut beau l’interroger, donner à ses questions toutes les formes, Jeanne jurait toujours qu’elle n’avait rien. Puis, brusquement, elle cria, elle répéta :
— Tu ne m’aimes plus… tu ne m’aimes plus…
Et elle éclata en gros sanglots, elle noua ses bras convulsifs autour du cou de sa mère, en lui couvrant le visage de baisers avides. Hélène, le cœur meurtri, étouffant d’une tristesse indicible, la garda longtemps sur sa poitrine, en mêlant ses larmes aux siennes et en lui faisant le serment de ne jamais aimer personne autant qu’elle.
À partir de ce jour, la jalousie de Jeanne s’éveilla pour une parole, pour un regard. Tant qu’elle s’était trouvée en danger, un instinct lui avait fait accepter cet amour qu’elle sentait si tendre autour d’elle et qui la sauvait. Mais, à présent, elle redevenait forte, elle ne voulait plus partager sa mère. Alors, elle se prit d’une rancune pour le docteur, d’une rancune qui grandissait sourdement et tournait à la haine, à mesure qu’elle se portait mieux. Cela couvait dans sa tête obstinée, dans son petit être soupçonneux et muet. Jamais elle ne consentit à s’en expliquer nettement. Elle-même ne savait pas. Elle avait mal là, quand le docteur s’approchait trop près de sa mère ; et elle mettait les deux mains sur sa poitrine. C’était tout, ça la brûlait, tandis qu’une colère furieuse l’étranglait et la pâlissait. Et elle ne pouvait pas empêcher ça ; elle trouvait les gens bien injustes, elle se raidissait davantage, sans répondre, lorsqu’on la grondait d’être si méchante. Hélène, tremblante, n’osant la pousser à se rendre compte de son malaise, détournait les yeux devant ce regard d’une enfant de onze ans, où luisait trop tôt toute la vie de passion d’une femme. »
*peinture de Gustave Courbet, les amants dans la campagne, sentiment du jeune âge, 1844 | |
| | | Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Emile Zola Ven 2 Mai 2014 - 11:50 | |
| Colimasson, je te trouve un peu dure avec ce roman. Mais c'est vrai qu'il n'est pas très aimé (et surtout peu lu).
C'est vrai aussi que c'est mélodramatiquement un peu forcé... limite un peu cucul parfois, mais justement c'est ce qui m'a plu... Je te suis en revanche pour les descriptions "esthétisantes" de Paris qui clôturent de nombreux chapitres. Si le procédé est assez ambitieux (ces descriptions du Paris au loin sont censées restituer au fur et à mesure du livre les états d'âmes progressifs d'Hélène), ça finit par devenir un peu assommant et too much parfois...
L'intrigue est très mince aussi... Mais ce qui m'a beaucoup touché avant tout, c'est que ce livre déborde de gentillesse et de chaleur, ce sont aussi toutes ces scènes de ménages touchantes et la tendresse des dialogues.
Dans mes souvenirs, les rapports mère/fille, Hélène/Jeanne sont assez intéressants... il y a une tension un peu bizarre, grandissante, qui monte qui monte... un peu "glauque", qui apporte une couleur singulière à cette histoire au départ relativement basique et fleur bleu. Je crois me souvenir aussi de quelques similitudes dans les rapports Hélène/Rambaud - Gervaise/Goujet (même si évidemment le cadre est radicalement différent).
Je l'ai déjà évoqué une fois, mais je le redis quand même : le bal des enfants est à mon avis le sommet du livre. Y aurait-il dedans déjà un peu du bal du Grand Meaulnes ? En tout cas c'est le genre "d'agencements" féeriques dont je suis assez friand...
Et puis le "final" est déchirant... je n'ai perso pas pu retenir mes larmes...
Bref, Une page d'amour est un roman qui a bien des défauts, mais qu'il est à mon avis injuste de systématiquement cataloguer parmi les R-M "faibles".
Ca me fait penser qu'il serait temps que je m'attaque à la La bête humaine. J'ai un peu de mal à me lancer dans la dernière ligne droite ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Lun 5 Mai 2014 - 21:03 | |
| Un roman faible par rapport aux autres de la série de Zola, ça ne veut pas forcément dire qu'il est mauvais...
J'aime en tout cas ta manière de prendre la défense d'une Page d'amour ! le bal des enfants constitue aussi un moment d'une grande niaiserie, comme tu dis, avec l'impression de jouer à la dînette avec les gosses et de se battre pour une tranche de gâteau. Et tu as raison de dire que ce n'est pas désagréable, toute cette niaiserie. Ce n'est pas ce qui m'a dérangé : le pire c'est que ça traîne en longueur, et que l'écriture de Zola commence sérieusement à se faire datée dans ce roman.
Les sentiments amoureux sont toujours passés au peigne fin et font comprendre que Zola a bien baroudé en-dehors de la voie conventionnelle de la monogamie... | |
| | | Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Emile Zola Lun 5 Mai 2014 - 21:20 | |
| - colimasson a écrit:
- se battre pour une tranche de gâteau
Ouais, si je me souviens bien ça joue du coude Du coup tu en es où alors dans les Rougon-Macquart ? Parce que j'ai lu je ne sais plus où que tu avais lu Nana aussi. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Jeu 8 Mai 2014 - 20:36 | |
| Oui, j'ai lu Nana et comme pour toutes mes lectures, je laisse reposer un peu... et je vais entamer le tome suivant ce mois-ci sans doute. Zola est un bon tome-turner | |
| | | Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Emile Zola Jeu 8 Mai 2014 - 23:27 | |
| OK. Attends-toi à un tome un peu déroutant. Le registre diffère assez. Bon, en même temps, tous les tomes sont un peu "à part". Mais celui-là est un peu spécial tout de même. Une sorte de récréation... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Emile Zola Lun 12 Mai 2014 - 21:51 | |
| Tu parles du Nana ? parce que je l'ai déjà lu hein... Mais comme tu le dis, chaque tome constitue un univers à part, et c'est ce qui me plaît et me donne toujours envie de poursuivre la série. | |
| | | Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Emile Zola Lun 12 Mai 2014 - 22:34 | |
| - colimasson a écrit:
- Tu parles du Nana ? parce que je l'ai déjà lu hein...
Non, de Pot-bouille. - colimasson a écrit:
- Mais comme tu le dis, chaque tome constitue un univers à part, et c'est ce qui me plaît et me donne toujours envie de poursuivre la série.
Ouais. Après, de mon côté, j'ai tout dévoré avec bonheur jusqu'à Une page d'amour. Les trois suivants : Nana/Pot-bouille/Au bonheur des dames m'ont un peu lassé (même si évidemment ce sont de grands romans). C'est un peu le ventre mou quoi... la routine s'installe un peu... Et puis je me suis repris d'intérêt pour la saga avec La joie de vivre qui à mon avis est un chef-d’œuvre + bien sûr Germinal (mais que j'avais déjà lu avant). Nouveau coup de mou avec L’œuvre puis La terre. Non pas ces deux soient moins bons, mais à force c'est toujours un peu la même recette, le même procédé narratif, le même "entassement" lyrique. Ne change que le "cadre". Enfin, c'est l'impression que j'ai eu. Mais ça n'empêche pas que je garde encore en mémoire de nombreuses scènes marquantes de ces deux romans aussi ! Bref, pis j'ai de nouveau décollé avec Le rêve, qui est très original, qui m'a beaucoup touché, bien qu'objectivement un poil inférieur. Et là, j'attends de remettre un peu de carbu avant d'attaquer les derniers. Voilà voilà | |
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