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| Emile Zola | |
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Auteur | Message |
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Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| | | | lisette Envolée postale
Messages : 106 Inscription le : 24/02/2010 Age : 46 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Emile Zola Jeu 6 Mai 2010 - 10:52 | |
| - Nezumi a écrit:
- lisette a écrit:
Celui que j'aime le moins: "La faute de l'abbé Mouret", je trouve que celui-là ressemble à du Balzac. Pourquoi ? Ce Zola m'a enchantée or j'ai vraiment du mal à apprécier Balzac (à l'exception notable du Lys dans la vallée ), alors ta remarque m'intrigue, Lisette. Par rapport aux autres romans de Zola j'ai trouvé qu'il y avait trop de lenteur et de descriptions alambiquées, ce que je reproche un peu à Balzac. Cette discussion me donne bien envie de me replonger dans un de ses livres en tout cas | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Emile Zola Sam 15 Mai 2010 - 16:07 | |
| Nana"Le sujet de Nana est celui-ci : toute une société se ruant sur le cul. Une meute derrière une chienne, qui n'est pas en chaleur et se moque des chiens qui la suivent. Le poème des désirs du mâle, le grand levier qui remue le monde" Emile Zola. Je viens de finir ma lecture, et je dois dire que jusqu'à maintenant c'est le meilleur roman que j'ai lu de Zola (même si j'en ai lu peu ). J'ai vu sur le fil que certains n'avaient pas réussi à le lire, moi aussi j'ai eu un peu de mal au début, il y a de prime abord beaucoup de personnages, on s'y perd un peu, mais à partir du chapitre 4 ou 5, la lecture devient vraiment un délice. La première chose qui m'a marquée dans ce livre est la manière dont Zola dépeint les lieux, les ambiances, les atmosphères. Moi qui lit parfois un peu en diagonale les descriptions, ici c'était fait avec tellement de brio que je me suis régalée : les mondanités d'un dîner, l'atmosphère moite et étouffante des coulisses du théâtre, le calme paisible de la campagne, le luxe et la débauche qui règnent dans la maison de Nana... Zola écrit de manière foisonnante, entre les impressions générales et le petit détail significatif, il arrive à saisir la nature des choses et des êtres. Il dépeint la nature humaine sans concession, la faiblesse des hommes devant Nana, l'inconstance et la légèreté de cette dernière, qui conduit tout son entourage à la ruine, mais qu'il arrive néanmoins à nous rendre charmante. Nana est aussi une illustration de la thèse de l'hérédité, et Nana est comme une vengeance de toute sa famille, opprimée par les riches, car elle les dépouille à leur tour : "Elle demeurait seule debout, au milieu de richesses entassées de son hôtel, avec un peuple d'hommes abattus à ses pieds. Comme ces monstres antiques dont le domaine redouté était couvert d'ossements, elle posait les pieds sur des crânes [...]. Son oeuvre de ruine et de mort était faite, la mouche envolée de l'ordure des faubourgs, apportant le ferment des pourritures sociales, avait empoisonné ces hommes, rien qu'à se poser sur eux. C'était bien, c'était juste, elle avait vengé son monde, les gueux et les abandonnés. Et tandis que, dans une gloire son sexe montait et rayonnait sur ses victimes étendues, pareil à un soleil levant qui éclaire un champ de carnage, elle gardait son inconscience de bête superbe, ignorante de sa besogne, bonne fille toujours. Elle restait grosse, elle restait grasse, d'une belle santé, d'une belle gaieté." Zola dans ce roman fait pour moi preuve d'un véritable talent de conteur, j'ai trouvé son écriture vraiment belle et riche, beaucoup plus que celle d'un Balzac par exemple. Il séduit peu à peu le lecteur et le fait basculer avec lui dans ce monde de débauche. On est happé par un réalisme qui nous plonge au coeur du second Empire, et on est comme hypnotisé par cette montée en puissance absolue et pas la force de destruction dont Nana est capable, par le seul moyen de sa légéreté, et sans même un dessein de méchanceté conscient. Vraiment, n'hésitez pas à lire ce roman, la justesse des lieux, des ambiances, des caractères et des personnages est impressionnante ! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 16 Mai 2010 - 19:33 | |
| Le Rêve Emile Zola
Voilà bien longtemps que je n’avais pas lu un roman de Zola, et alors là, surprise !! Je n’avais pas souvenir que Zola avait pu être aussi mélodramatique….En plus, je l’ai lu en direct sur le net dans une édition super-kitchouille art nouveau sur le site de Gallica, je vous mets le lien pour que vous alliez voir les gravures qui illustrent le livre, ça vaut le détour….ICI
En très bref, le thème : Angélique est une enfant trouvée adoptée par un couple d’artisans brodeurs qui n’ont jamais pu avoir d’enfants. Elle est élevée dans un univers clos, seules sorties : la messe et la lessive trimestrielle. Elle est pieuse, encline à la rêverie et elle lit et relit La Légende Dorée de Jacques de Voragine car elle est fascinée par la vie des saintes martyres. Cela fait d’elle une jeune fille exaltée, qui rêve, et croit à ses rêves. Elle rêve qu’elle épousera un prince, jeune, riche et beau….et elle rencontre un jeune et beau jeune homme, verrier de son état, dont elle tombe amoureuse, mais il n’est pas celui que l’on croit. Alors le conte tourne à l’amour impossible, mais le Rêve la porte…
Eh bien pour tout dire, je suis déçue par ce roman de la série des Rougon Macquart, j’avais un autre souvenir. Mais comme tous les romanciers Zola a écrit des livres inégaux en qualité. Celui-là est vraiment atypique, assez loin du naturalisme, sauf peut-être dans sa description (un peu manichéenne) des classes sociales de l’époque. Plus qu’un bon roman de Zola celui-là est une curiosité. Il n’a pas très bien vieilli je pense. J'ai vu plus haut qu'Arabella disait qu'il l'avait écrit à la façon conventionnelle de l'époque car il visait une entrée à l'académie, ceci explique celà !
Je continuerai avec La Bête Humaine que je n'avais pas lu non plus. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 16 Mai 2010 - 19:45 | |
| Moi aussi j'avais été déçue par celui-ci. J'ai fait plusieurs tentatives et impossible d'aller jusqu'au bout. J'ai trouver ce roman rasant. C'est le seul de Zola qui m'est fait cet effet là. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 16 Mai 2010 - 19:53 | |
| - odrey a écrit:
- Moi aussi j'avais été déçue par celui-ci. J'ai fait plusieurs tentatives et impossible d'aller jusqu'au bout. J'ai trouver ce roman rasant. C'est le seul de Zola qui m'est fait cet effet là.
Oui...c'est vrai, la seule chose qui m'a portée jusqu'à la fin ce sont les gravures trop kitsch de l'édition de 18oo et quelque, sinon c'était un peu gavant, je te l'accorde ! | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 16 Mai 2010 - 19:56 | |
| J'ai pas eu la chance de la lire dans une édition illustrée (elle a l'air un peu dépressive la fille de ton illustration d'ailleurs). C'est pour ça que je n'ai pas sais toute la portée de ce roman. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 16 Mai 2010 - 23:27 | |
| je n'ai pas trop aimé "le rêve" non plus, il est trop romantique et un peu neuneu il faut bien le dire...
La Bête Humaine, c'est aussi un de ceux que j'aime le moins, je l'ai toujours trouvé peu crédible, mais Zola poursuit son portrait d'une famille marquée par une tare héréditaire, et c'est le pauvre Jacques qui en fait les frais. | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Emile Zola Jeu 20 Mai 2010 - 18:49 | |
| J'ai découvert aujourd'hui Le paradis des chats, d'Emile Zola, conte ou nouvelle extrait d'un recueil de Zola : Nouveaux contes à Ninon.
La nouvelle est racontée par un chat qui est " le chat le plus gras et le plus naïf qu'on pût voir." Il y a beaucoup d'humour dans ce conte, tout au long duquel Zola s'amuse à pasticher les "règles" en vigueur dans les contes et autres fables de son époque ; jusqu'à la morale finale, qui ne concerne que les chats : "Je parle pour les chats".
Je vous conseille, pour découvrir ce Zola-là, ce recueil de nouvelles, qui montre une facette méconnue (enfin, je ne la connaissais pas) de cet auteur. | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Emile Zola Dim 13 Juin 2010 - 9:55 | |
| J'avoue deux choses: 1- je n'ai jamais lu les contes à Ninon et Steven me donne envie de le faire 2-je n'ai pas eu le courage de lire tous les posts de ce fil alors je vais peut-être répéter ce qui a déjà été dit à propos de L'Argent L'Argent est le 18ème volume de la série des Rougon-Macquart. On y retrouve le personnage de la Curée, Saccard. Ce roman décrivait déjà les procédés spéculatifs du Second Empire (la spéculation due aux grand travaux d'Hausmann). Ici, Zola fait de l'argent le thème principal en prenant pour cadre la Bourse et en parlant de spéculation boursière. Le Second Empire a vu la création de nombreuses banques, le développement de la Bourse et, ce n'est pas sans rappeler notre époque, la délinquance en col blanc. Comme à son habitude, Zola a nourri son roman d'une documentation importante qui peut sembler pesante car elle noie le lecteur sous un flot de chiffres, d'opérations financières complexes, de vocabulaire spécifique au monde boursier. On se sent ainsi aspiré par cette fièvre spéculative qui va emporter les personnages. Que les parfumés se rassurent, l'auteur parvient à rendre passionnants ces procédés car il leur insuffle de la vie à travers ses personnages montrant ainsi que derrière l'abstraction économique il y a des humains. | |
| | | LunaStella Envolée postale
Messages : 224 Inscription le : 11/04/2010 Age : 30 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Emile Zola Mar 20 Juil 2010 - 23:03 | |
| Alors , alors , que dire sur l'Assomoir à part que c'est le roman le plus noir , le plus horrible , le plus pathétique et le seul qui m'ait plongé dans une si longue dépression ? Il n'en reste pas moins , selon moi , le meilleur roman de Zola . La déchéance de ce couple pourtant si prometteur au début est tellement bien décrite , que nous , lecteurs impuissants , par la seule force de la pensée , tentons d'arracher Gervaise et Coupeau aux vices auxquels ils s'adonnent presque involontairement semble - t -il . Cependant nous savons qu'il est déjà trop tard . Le personnage principal de Gervaise m'a beaucoup marqué , car au début très attachée à elle , je la condamnai déjà lorsqu'elle s'enfonçait dans la paresse , la gourmandise , qui étaient moins des plaisirs qu'un véritable gâchis de sa vie . Mais c'est beaucoup plus nuancé que ça : malgré ce comportement , je ne peux m'empêcher de penser que Gervaise est avant - tout une victime de sa propre vie , où les malheurs se succèdent de manière fulgurante . Néanmoins , une autre partie de moi tend à l'accuser plutôt que de la défendre : n'avait -elle pas le choix ? Bien sûr que si , on a toujours le choix . Après tout , c'est elle qui avait décidé d'organiser ce dîner pantagruélique , qui signait autant son apogée sociale , financière , morale , que sa déchéance dans les mêmes domaines . C'est également elle qui , certes lasse de la vie , mais déjà gagnée par la paresse , avait décidé de s'enfoncer dans sa propre saleté , son alcoolisme et de ne plus se battre pour ce qu'elle avait de plus cher . La fin du roman est particulièrement touchante , surtout avec cette note mélodramatique qu'est la mort de la petite Bijard , symbole du courage et par une certaine façon , victoire du "mal". De plus , ce qui m'a vraiment bouleversée ( je viens d'apprendre que dans ce mot , il y avait un "e" entre le "l" et le "v") , bref , ce qui m'a vraiment bouleversée , outre cette misère noire qui nous plonge dans les quartiers les plus sombres de Paris , c'est que ces malheurs , tous ces vices qui rongent peu à peu leurs vies pourtant honnêtes au début , eh bien on peut encore les appliquer aujourd'hui . N'y a t - il pas assurément de nombreuses personnes alcooliques , qui font supporter à leurs familles une vie infernale , qui les poussent à devenir eux mêmes immoraux ? Comme Nana qui déjà très jeune , a été confontée à l'idée d'infidélité : en effet , voyant sa mère s'en aller la nuit dans les bras d'un autre , cette scène est je pense déterminante pour le futur de la jeune fille qui deviendra une prostituée de luxe . Enfin , j'ai beaucoup apprécié ce roman car le langage qui y est employé n'est pas seulement argotique dans les propos des personnages , mais aussi dans la langue même du narrateur qui , grâce à cela , nous met en totale immersion dans cette société à part entière que constitue la classe ouvrière . En effet , on a l'impression que tous les personnages sont en dehors du monde normal , et cela se perçoit surtout dans la chapitre du mariage de Gervaise et Coupeau au Musée du Louvre , mais aussi dans ce langage grossier omniprésent et par cette constante comparaison entre animaux et les ouvriers , qui demandent simplement leur "patée" et une "niche" pour dormir . Je terminerai sur cette simple phrase , qui poour moi , montre bien ce réalisme , voire ce pessimisme qui donne cette noirceur au livre. Ici l'auteur nous raconte la découverte de la mort de Gervaise :
« Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu'on ne l'avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche. »
Excusez moi pour ce commentaire totalement brouillé et peut être même flou , mais c'est à peu près l'effet que m'a procuré ce livre : plein de sensations , d'idées , éparpillées en tous sens , impossibles à organiser .
Dernière édition par LunaStella le Mer 21 Juil 2010 - 13:04, édité 2 fois | |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 21 Juil 2010 - 9:32 | |
| Ton commentaire est très interessant LunaStella. Bravo ! | |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 21 Juil 2010 - 9:55 | |
| C'est d'abord Coupeau qu'il faut critiquer à cause de son accident qui l'empêche de travailler et qui se met à faire la trournée des bistrots et qui peu à peu devient un ivrogne. Gervaise avait d'abord de la volonté, elle était travailleuse, il fallait faire avec la jalousie des voisins et ensuite si elle ne peut plus compter sur son mari qui l'entraine petit à petit dans la déchéance pourquoi continuer à faire des efforts. La grande faute revient à Coupeau, leur vie aurait pu être meilleur si Coupeau l'avait voulu. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Emile Zola Mer 21 Juil 2010 - 13:21 | |
| Il y a aussi la fatalité, l'accident de Coupeau, et derrière tout ça, la dénonciation d'un système social ; à l'époque, pas de sécurité sociale, ni de prise en charge, pas d'accident du travail. Coupeau finit par se dire que ce n'est pas juste... | |
| | | LunaStella Envolée postale
Messages : 224 Inscription le : 11/04/2010 Age : 30 Localisation : Lyon
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