Lecture en commun - Mervyn Peake : Titus d'Enfer

Queenie a écrit:

shanidar a écrit:

elle est énorme la scène de la cuisine, très rabelaisienne et étrange, j'ai relu plusieurs fois le passage sur ceux qui sont accrochés à la poutre (le poissonnier pourri, entre autre m'a fait un drôle d'effet). On ne comprend pas toujours tout ! mais c'est aussi bien !

C'est clair je l'ai relue trois fois !

En fait... ils sont bien morts ?
Ils vont servir de repas ?
Ou ils sont en sommeil ?

Citation :

Quizz:

Question numéro un : qui est "mon petit sac de bile de chat" ?

Ça ressemble à tous ces petits noms d'amour que sort Craclosse (notamment à Finelame).

oui c'est Finelame ! et je crois qu'ils dorment, comme dans les châteaux hantés... arrimés à une poutre, ivres-morts !

shanidar a écrit:

Queenie a écrit:

shanidar a écrit:

elle est énorme la scène de la cuisine, très rabelaisienne et étrange, j'ai relu plusieurs fois le passage sur ceux qui sont accrochés à la poutre (le poissonnier pourri, entre autre m'a fait un drôle d'effet). On ne comprend pas toujours tout ! mais c'est aussi bien !

C'est clair je l'ai relue trois fois !

En fait... ils sont bien morts ?
Ils vont servir de repas ?
Ou ils sont en sommeil ?

Citation :

Quizz:

Question numéro un : qui est "mon petit sac de bile de chat" ?

Ça ressemble à tous ces petits noms d'amour que sort Craclosse (notamment à Finelame).

oui c'est Finelame ! et je crois qu'ils dorment, comme dans les châteaux hantés... arrimés à une poutre, ivres-morts !

Sauf les Laveurs gris qui finissent en rang d’oignons sous la table. Ignorés de tous.

C'est Lenflure qui nomme Finelame "mon petit sac de bile de chat"

ça peut toujours resservir ce qualificatif...

Comme vous j'ai trouvé énorme la scène de la cuisine, rabelaisienne oui shanidar, et puis ces gnômes accrochés à la poutre et les Laveurs gris ivres morts sous la table, quel délire, quel tableau !
Effectivement on se demande s'ils ne sont pas voués à être mangés, il y a une sacré dose de fantasmagorie dans tout ça, ça dépasse quelquefois l'imagination, ça déborde d'excès dans cette cuisine.

Pas encore commencé avec un boulot monstre. Et ce soir à l'opéra! Je vais sacrément être à la traine...

shanidar a écrit:

elle est énorme la scène de la cuisine, très rabelaisienne

Ah oui ! Il me va bien ce qualificatif pour désigner cette grande cuisine. Superbe cette scène.

Queenie a écrit:

En fait... ils sont bien morts ?
Ils vont servir de repas ?
Ou ils sont en sommeil ?

J'aurais bien pensé morts et attendant de servir d'ingrédients à un plat quelconque.
J'avoue ne pas avoir bien compris.

J'ai lu 80 pages pour le moment. J'en suis à la fin du repas de Lord Tombal et de son vis à vis Grisamer.
Effectivement, je me demande où est passé Finelame. Dans quelle pièce exactement a t-il été précipité par Craclosse ? Pour le moment, je n'en sais rien.

Génial cette succession de tableaux : on commence par l'extérieur, au-delà des remparts, puis la basse cours, la galerie des sculptures, les couloirs menant à la grande cuisine, la cuisine elle-même, le dédale sombre de pierres, la pièce octogonale et Finelame qui mate par le juda, la chambre de la comtesse... etc. Un peu comme une pièce de théâtre avec un baissé de rideau à la fin de chaque scène et un nouveau décor dans le tableau suivant.
Mon passé de biologiste m'a également conduit à voir la grande cuisine comme une fourmilière. Une foule frénétique d'être remuant en tout sens, des être spécialisés et dédiés à une tâche précise (les laveurs gris).

Je verrai bien une adaptation cinématographique par un gars un peu déjanté comme Tim Burton. Ou avec l'atmosphère un peu absurde d'un Jean-Pierre Jeunet : ambiance La Cité des Enfants perdus ou Delicatessen.

Et pour poursuivre les contrastes, il y a les domestiques surbooké (Nannie Glu qui presse sa jeune maitresse de lui dire pourquoi elle a sonné car elle est très pressée) et ceux qui n'en glande pas une (le conservateur de la galerie des sculptures).

J'aime beaucoup l'emploi du temps minuté du comte. Rituels ultra compliqués déterminés par sa taille, la couleur de ses yeux... et dont certaines étapes n'ont plus lieu d'être (descendre un escalier qui n'existe plus depuis 70 ans).
Tout à fait absurde !

Ce bouquin dénote fortement d'avec ce que je lis habituellement : c'est un choc !

oui, et le médecin Salprune qui a plutôt l'air d'être un bon observateur (fin psychologue) plutôt qu'un bon praticien... et puis cette impression que le Comte, son épouse et sa fille vivent dans des lieux distincts, bien séparés les uns des autres, des lieux qui ne s'interpénètrent pas (la fille n'étant même pas au courant de la naissance de son petit frère, donc de la grossesse de sa mère !?!). Tout cela est bien étrange. Mais nous avons tous l'air plutôt mordus, pour l'instant. J'ai hâte de retrouver Fushia dans son grenier...

shanidar a écrit:

J'ai hâte de retrouver Fushia dans son grenier...

C'est le chapitre que je vais commencer également.

C'est marrant j'en suis là aussi

J'ai lu quelque part que Mervyn Peake était né en Chine et que le modèle de Gormenghast serait d'inspiration chinoise.
Le château est un personnage à part entière, tout le monde l'a compris, et comme dit Shanidar, les gens vivent sous le même toit mais ne se fréquentent pas ou peu tellement ils sont affectés à une tâche précise et sont assez déboussolés quand ils doivent se rendre dans une pièce qui ne correspond pas à leur rituel.

D'où l'importance de l'événement de la naissance de Titus qui va chambouler tout ça.

Pas grand chose à ajouter à ce qui a été dit, peut être aussi je m'interroge sur les Brillants Sculpteurs, à l'approche du château on s'attendrait à trouver des paysans et là les voisins pauvres sont des artistes, le monde de de Mervyn Peake semble dans son ensemble fantasmagorique. Et aussi pourquoi Titus effraie ou déplaît, le seul détail étant qu'il a les yeux violets, ce qui semble bien peu pour provoquer des réactions négatives.

Et malgré mon questionnement est comment l'auteur va arriver à faire avancer tout cela, parce qu'un décor, aussi génial soit-il ne suffit pas à tenir en haleine pendant 600 pages.

Alors je ne sais pas où tu en es mais il y un long moment où l'auteur pose le décor et s'attarde sur les différents personnages pour nous familiariser avec cet univers en quelque sorte.
Faut pas oublier qu'il s'agit d'une trilogie, les événements (car il y en a et pas des mineurs) arrivent peu à peu, mais on n'est pas dans un polar, faut pas s'attendre à une péripétie/minute non plus.

J'ai fini le chapitre dans lequel Nannie Glu est allée chercher la nourrice pour Titus. Pour le moment c'est chouette, mais je commence à vouloir imaginer l'évolution.
Et je regrette de ne pas avoir les dessins de l'auteur, cela m'aurait vraiment intéressé de voir une traduction en images, par celui qui a imaginé tout cet univers.

Tu peux en voir quelques uns sur le net en tapant le mot clé et google image.

Oui, je suis allée voir, cela complète bien le récit.

j'aime tout dans ce livre, le style avec ces descriptions si originales, les personnages complètement déjantés, les rencontres (le coup de l'oeil dans la serrure m'a beaucoup amusée !),le rituel du comte. Bien sûr le jeu de Finelame qui cherche à s'assurer des entrées dans la société du château, est excellent ! quelle rouerie, quelle finesse !

L'univers est vraiment particulier, avec d'un côté le village des paysans et les Brillants Sculpteurs, qui eux aussi d'ailleurs vivent selon un rituel très contraignant, semble-t-il.

On sent, on attend, que la venue de l'enfant va bouleverser tout ce monde bien établi, mais finalement, pour l'instant, c'est plutôt Finelame qui se distingue.