Hong Sang-soo

C'est pour ça que je disais qu'il pouvait être intéressant d'y aller, il y a des découvertes à faire, tout en se laissant la possibilité de souffler devant un un petit Hong Sang-soo.

Hong Sang-soo a obtenu le Léopard d'Or pour son dernier film, Jigeumeun matgo geuttaeneun teullida (Now, Wrong Then).

Citation :

Palmarès de la Compétition :
Léopard d'or
JIGEUMEUN MATGO GEUTTAENEUN TEULLIDA (Right Now, Wrong Then) de Hong Sang-soo, Corée du Sud

Prix spécial du jury
TIKKUN de Avishai Sivan, Israël

Léopard de la mise en scène
Andrzej Zulawski pour COSMOS, France/Portugal

Meilleure interprétation féminine
Tanaka Sachie, Kikuchi Hazuki, Mihara Maiko, Kawamura Rira pour HAPPY HOUR, de Ryusuke Hamaguchi, Japon

Meilleure interprétation masculine
Jung Jae-Young pour JIGEUMEUN MATGO GEUTTAENEUN TEULLIDA  (Right Now, Wrong Then) de Hong Sang-soo, Corée du Sud

Mentions spéciales
Pour le scénario de HAPPY HOUR de Ryusuke Hamaguchi, Japon
Pour la photographie de Shai Goldman de TIKKUN de Avishai Sivan, Israël

(source et commentaires à lire sur : http://www.telerama.fr/cinema/coree-israel-japon-les-echappees-belles-du-festival-de-locarno,130258.php )

L'Asie a toujours le vent en poupe dans les festivals.

eXPie a écrit:

Hong Sang-soo a obtenu le Léopard d'Or pour son dernier film, Jigeumeun matgo geuttaeneun teullida (Now, Wrong Then).

Ils ont fait un bon choix à Locarno (même si je n'ai pas encore vu le film ). Même si je ne pense pas que cela change quoi que ce soit à la diffusion des films de Hong Sang-soo.

Le nouveau film de Hong Sang-soo, récompensé à Locarno sort la semaine prochaine :




Le cinéma Reflet Médicis à Paris fait une mini rétrospective cette semaine, un film par jour, présenté par un spécialiste ou passionné.

Plus d'infos ici

Je l'attends !

Moi aussi. J'ai vu hier Woman on the beach, qui faisait partie des rares pas encore visionnés, et comme toujours ce fut un immense plaisir. Je compte revoir Turning Gate mardi, qui est un de mes préférés.

Un jour avec, un jour sans

Un parfum de déception ? Parce que j'ai raté, pour cause de roupillon, comment se fait l'articulation entre les deux parties du film et parce que Hill of Freedom m'avait fait attendre mieux.

Ces deux jours d'un réalisateur qui vient présenter un film, délaissant l'assistante pour une peintre rencontrée par hasard, passent par le restaurant et la soirée imbibée. J'ai retrouvé aussi l'abominable musique (c'en est criminel !) et l'image numérique sitcom-like.

Là où je me suis perdu c'est que je n'ai pas retrouvé le naturel attendu et qui emportait finalement la sympathie d'en Hill of Freedom. Ils sont fringués comme dans les sitcoms, on enlève l'alcool et la clope du point de vue des dialogues... Et puis c'est tellement naturel : bonjour, je suis réalisateur. bonjour, je suis peintre.

En fait le vrai problème n'est pas dans la répétition, ni même peut-être dans le côté trop sitcom, même pas dans la musique. Plutôt l'excès d'économie, à moins que ce ne soit un abus de recettes, qui se mélange mal avec les personnages qui m'ont paru, en fait, ben... une variante sur le thème de la potiche et une variante sur le thème du type antipathique.

Certes il y a un jeu sur les personnages et les apparences qui passent ou qui cassent, ça fait partie du film. Mais une tendance romantique est-ce que ça peut vraiment passer dans ces conditions ?

Alors le léopard d'or et le meilleur acteur... chacun ses croquettes !

Je vais essayer de le voir bientôt.

Il ne passera à côté de chez moi qu'en mars, je ronge mon frein. Parce que je sais que je vais adorer.

Animal, les personnages masculins chez Hong Sang-soo, ne sont pas sympathiques, mais pathétiques. Le film que tu as vu précédemment, était plutôt exceptionnel, parce que le personnage principal était japonais, et il laisse le bénéfice du doute aux étrangers, en quelque sorte.

J'en dirai éventuellement plus après l'avoir vu.

pas impossible non plus que j'ai du mal à soigner mon allergie au cinéma coréen.

Attention, ce qui suit contient des spoilers (pour peu que l'on suppose qu'il y a du suspens dans ce film, bien sûr).

animal a écrit:

Un parfum de déception ? Parce que j'ai raté, pour cause de roupillon, comment se fait l'articulation entre les deux parties du film et parce que Hill of Freedom m'avait fait attendre mieux.

Eh bien, l'articulation est pour ainsi dire inexistante : après la projection de son film, le réalisateur s'en va.
Hop, fini.
Et de nouveau : le titre du film, c'est reparti pour un tour.

L'effet est très curieux, surtout quand on ne s'y attend pas. Je n'avais rien lu avant, la surprise a donc été totale. Et, après, on revoit le même film, ou quasiment. Et là, le spectateur attend, il se dit qu'il va y avoir un détail qui va tout faire changer, une réponse qui va changer, et le train de la vie va emprunter d'autres rails. Eh bien non et pourtant oui, et c'est ça qui est perturbant dans ce film. Le deuxième film est quasiment le même que le premier ; les caméras ne sont généralement pas disposées exactement de la même façon, les dialogues sont un petit peu différent (je me suis demandé quelle était la part d'improvisation et celle d'écriture, parce que les plans-séquence, avec caméra quasiment fixe, sont parfois très longs, c'est du théâtre).

L'acteur principal, Jae-yeong Jeong, est très bon, aussi bien sobre que bourré.

Après le film, je me suis demandé où HSS voulait en venir. Dans Les Inrocks, ils parlent de variations... d'accord, on le voit bien, mais ça ne fait pas avancer le schmiblick.
Par contre, Frédéric Strauss dans Télérama écrit ceci :

Citation :

Et puis, après une heure et pour une heure, le même cinéaste rencontre la même apprentie peintre, commente ses tableaux avec une franchise presque déplacée, se saoule, se vautre par terre chez des amis, avant un delirium tremens en forme de strip-tease. Il en devient presque irrésistible pour la jeune fille qui s'attache tendrement à lui.
Etre sincère jusque dans nos défauts, c'est la seule façon de révéler nos qualités. La morale de la double histoire est limpide, mais le mystère n'en est pas moins grand : comment, en suivant deux fois le même chemin, a-t-on pris une autre direction ? Ici et là, un aveu ou un silence en plus ou en moins ont changé la donne, sans crier gare. Faite de longs plans fixes, la mise en scène cultive une pureté minimaliste qui évoque Eric Rohmer.

( http://www.telerama.fr/cinema/films/un-jour-avec-un-jour-sans,502592.php )
Et ça doit bien être ça, ou quelque chose approchant. Le réalisateur se montre un peu désagréable mais lui-même, honnêtement, et finalement la fille s'intéresse à son cinéma, elle va voir son film. Alors que dans la première partie, il n'y a que celle qui appréciait déjà son oeuvre qui y assiste (et elle ne vient pas dans la deuxième partie : le réalisateur s'était montré désagréable mais il n'avait finalement fait que confirmer ce qu'elle pensait savoir).

J'ai beaucoup aimé ce film. Il est souvent amusant, très bien interprété, très bien réalisé, et il a ce petit quelque chose rare qui fait que le film n'est pas fini après la fin de la projection. Le projecteur est encore allumé dans ma tête, je cherche à totalement comprendre les liens entre les deux parties, identiques et différentes.

Même le titre est bizarre. Un jour avec, un jour sans... mais quoi ? On pourrait croire, avec un tel titre, que cela allait être évident, mais non (peut-être est-ce "avec" et "sans" sincérité ?). Et le titre en anglais : Right then, wrong now...

Le titre Right Now, Wrong Then semble aussi indiquer une correction, un rattrapage dans une perception de soi qui permet une ouverture à l'autre plus franche, plus émouvante même si un malaise et un doute sont toujours présents.

J'aime toujours chez Hong Sang-Soo les détours inattendus que prennent des scènes qui s'étirent. Les paroles et les gestes semblent se contredire, des apparences s'effondrent peu à peu et l'extrême solitude des personnages devient une évidence. Mais une dimension presque burlesque introduit sans cesse une légèreté, et chaque moment semble le prétexte d'une réinvention ou la promesse d'une porte de sortie.
Hong Sang-Soo compose à nouveau une balade affective autour de variations infimes, avec une rigueur et une précision impressionnantes tant la structure de l'ensemble est troublante à travers cette répétition en décalage. La force du film est de conserver une spontanéité sensible, qui s'épanouit au fur et à mesure que la mécanique du récit se dévoile.

Citation :

Le projecteur est encore allumé dans ma tête

il devait et doit toujours me manquer des ampoules.

et merci pour l'éclaircissement sur la non-articulation. !

animal a écrit:

il devait et doit toujours me manquer des ampoules.

Dire que ce ne sera que jeudi pour moi.