votre plus beau roman d'amour

animal a écrit:

ah oui... j'ai du Tennessee Williams sur mes étagères... dont on m'a dit ne me confiant un exemplaire de La Nuit de L'Iguane que ça devrait me parler... allusion sans doute à certaines discussions... donc oui, cet auteur me chamboule... et les aléas de ... ? est ce que ça a un nom ? font que maintenant en plus d'être potentiellement chamboulé j'ai un rapport difficile à l'auteur car associé... c'est un mélange... "à part"...

...Pour me sentir plus moi même et en étrange je citerai aussi Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck, c'est aussi une forme de, ne trouvez vous pas ?

Oui, je crois que la littérature des auteurs du sud des Etats-Unis des années 30 à 60 est l’une des plus porteuse d’émotions que je connaisse, l’amour certes en fait parti mais souvent dans l’échec comme symbole d’une société « vérolée »…
Tennessee Williams en est effectivement une incarnation parfaite.

La Nuit de L'iguane, l’une de ces nombreuses pièces de théâtre est une superbe histoire d’amour dont je ne vous dirais rien mais qui mérite le coup d’œil avec une fin plutôt « happy » ; mon écrit préféré de Tennessee Williams, bien plus que son célébrissime Un tramway nommé Désir…
Une excellente adaptation au cinéma en a d’ailleurs été faite par John Huston avec Ava Gardner, Deborah Kerr et Richard Burton.

PS : Le prêtre défroqué et alcoolique de La Nuit de L'iguane incarne sûrement beaucoup mieux l’amour humain que Léon Morin, avec sa tronche de premier de la classe, si pur le pauvre chéri…

une tête de Belmondo jeune ? je te trouve un peu injuste avec ce Léon

Je vois que vous avez déjà cité des titres qui me seraient spontanément venus à l'esprit pour répondre à la question de Snark.

Le premier roman d'amour que j'ai dû lire et relire et aimer à la folie ce fut L'écume des Jours de Boris Vian.

Inévitablement, j'aurais moi aussi répondu Le Lys dans la vallée.

J'ai été agréablement surprise de voir que Chaperlipopette avait cité L'Astrée d'Honoré d'Urfé. J'avais l'impression que personne ne s'intéressait vraiment à Honoré d'Urfé, hormis les gens qui, comme moi, sont originaires de la même ville. En classe, on nous parlait beaucoup de cet auteur qui faisait la fierté de la région.

Il faut bien que j'ajoute au moins un titre à tous ceux que vous avez donnés...Alors ce sera L'éternité n'est pas de trop de François Cheng .

J'avoue que depuis mes Daphné Du Maurier de jeunesse et les romans de Jane Austen, (principalement Orgueils et Préjugés) qui savait mieux que personne disséquer les sentiments amoureux ou les sentiments tout courts d'ailleurs, je n'ai pas lu de roman d'amour qui m'ait réellement "transportée" depuis un moment...

Suis un peu difficile pour ce genre, craignant un peu la mièvrerie.
Si , me vient quand même à l'esprit un roman qui m'a retournée à sa sortie: "Sur la route de Madison" de Robert James Waller.
Et tout dernièrement un petit roman tout plein de romantisme et de poésie qui sans doute devrait plaire à Snark..."Blanche " de Patrice Pluyette.
Délicat, puissant, fulgurant comme l'amour, ici!

Sousmarin, moi-mm, je m’étais posé la question… J’ai hésité avant de choisir cette formule « roman d’amour ». Ça faisait trop harlequin, ou trop question-revue de mode cul cul. Je voulais dire : « roman où le thème principal est l’amour ». Mais c’était trop long.

D’ailleurs, je viens de me rappeler que j’ai lu non pas un, mais 3 romans d’amour. En plus de Tristan et Iseut, j’ai lu Lady Chatterley et Le Serpent à Plumes, romans du visionnaire D. H. Lawrence. Pour lui, l’amour semble être qqch d’impersonnel, d’avant tout sexuel et instinctif et, idéalement, nous élève « à cette fusion entre l’antique conscience instinctive du sang et la conscience intellectuelle et raisonnée de l’homme blanc. » Ces deux romans m’ont marqués et m’ont persuadé que tous les livres de Lawrence le visionnaire sont incontournables.

Enfin, j’ai noté tous vos choix… à la bibli, je feuilletterai chacun d’eux… je choisirai celui dont le ton me parle instantanément.

Snark a écrit:

… J’ai hésité avant de choisir cette formule « roman d’amour ». Ça faisait trop harlequin, ou trop question-revue de mode cul cul. Je voulais dire : « roman où le thème principal est l’amour ». Mais c’était trop long.

T'inquiète Snark, nous avons tous compris ce que tu attendais sur ce fil...

Tiens...Je vais ouvrir un autre fil parallèle...

Snark a écrit:

...Le Serpent à Plumes, romans du visionnaire D. H. Lawrence. Pour lui, l’amour semble être qqch d’impersonnel, d’avant tout sexuel et instinctif et, idéalement, nous élève « à cette fusion entre l’antique conscience instinctive du sang et la conscience intellectuelle et raisonnée de l’homme blanc. » Ces deux romans m’ont marqués et m’ont persuadé que tous les livres de Lawrence le visionnaire sont incontournables...

Une future lectrice de cet auteur attend impatiemment que tu nous en dises un peu plus…tu sauras qui en cliquant ici
Si tu le souhaites, un p’tit fil serait le bienvenu…

J’avais l’intention dle faire quand je replongerai dans l’une de ses œuvres (Kangourou, je crois), càd bientôt… En attendant, voici un bon site sur Lawrence (pour toi Babelle) : http://www.dh-lawrence.org.uk/
Lady Chatterley est une figure mythique. Le roman a été adapté au cinéma 3-4 fois. Je n’ai vu aucune des 4 adaptations. À en juger par l’engouement (commentaires de coline, de Queenie, un article dans les Incorruptibles…) produit par la plus récente, ce sera tout un visionnement!

Pour en revenir à Lady Chatterley, j´aime bien ce que dit J.B. Pontalis d´elle:
"Elle aspire à une sexualité qui ne soit pas egoïste, qui ne soit pas "mécanique". Ce qu´elle veut, c´est autre chose qu´elle a du mal à faire comprendre: entrer en contact avec la vie. Elle trouve que les gens qu´elle connait ont tous la phobie du contact. Elle leur parle d´une "poétique du toucher". Ils ne voient pas ce qu´elle veut dire par là" ("L´enfant des limbes". J.B. Pontalis.)

Bonjour swallow,
Pontalis me semble avoir mit le doigt de son esprit pénétrant sur l’essence du désir de Lady Chatterley. Merci pour la citation.
Ce qu’elle recherche n’est pas sans lien avec ce que son auteur recherchait : « Cherchons la vie où on peut la trouver. Quand nous l'aurons trouvée, la vie résoudra tous les problèmes. » [David Herbert Lawrence]

À propos, une question me viens : pensez-vous (vous, les femmes) que Lady Chatterley exprime bien ce que recherche, d’une certaine manière, toutes les femmes? La plupart des héros des livres de Lawrence sont des femmes (c’est la cas de ceux que j’ai lu :Lady Chatterley, Serpent à Plumes, La Vierge et le Gitan, L’amazone Fugitive)*. Il n’est certainement pas l’unique auteur à tenter de sonder les ténèbres de la femme en en devenant « une »… mais c’est le seul auteur que je connais qui le fait avec autant d’insistance, aussi souvent et aussi bien… Voila ma question : reconnaissez-vous une part de vous-mm, dans Lady Chatterley? Selon vous, Lawrence parvient-il à exprimer certains désirs profonds et universels aux femmes?
Dans ses romans, Lawrence devient-femme (expression du philosophe Gilles Deleuze). Est-ce qu’il vous aurait semblez plus logique que Lady Chatterley soit écrit par une femme? Bref, je me demande si à votre avis, Lawrence a bien exprimé le (ou un) désir à la fois universel et essentiel de la femme.

*Tous ces romans ont eu sur moi l'effet escompté un peu par toutes les gens... Savoir, m'emporter. C'est avant tout sa vision de cyclope, ses mots d'une subtilité infinie qui me séduit chez lui...

Citation :

Voila ma question : reconnaissez-vous une part de vous-mm, dans Lady Chatterley? Selon vous, Lawrence parvient-il à exprimer certains désirs profonds et universels aux femmes?

Je vais provoquer des anathèmes sur ma pauvre tête: je n'ai jamais pu terminer "L'amant de lady Chatterley"!!! Va falloir que je m'y attelle à nouveau
En fait, j'ai du le lire trop jeune (j'étais en seconde) et je n'ai pas du tout "accrocher". Donc, je ne peux apporter mon grain de sel à la discussion proposée par Snark

Snark, tu poses des questions très intéressantes!Mais le problème est que moi aussi j'ai lu Lady Chatterley très jeune , uniquement d'ailleurs parce qu'il était interdit de le lire.Et que donc il me faudrait, il me faudra le relire.
Par contre, j'ai vu le film de Pascale Ferran récemment. Et je ne trouve pas anodin que ce soit une femme qui ait fait un tel film. Film qui n'insiste pas tant, à mon sens, sur la sensualité de la lumineuse héroïne ( magnifique Marina Hands!) que sur son besoin de fusion avec tout ce qui l'entoure.
Je crois que Pascale Ferran s'explique dans le supplément du DVD, je le regarderai et t'en dirai plus!

Snark, tout comme Marie, comme je l´ai déjà dit, j´ai lu Lady Chatterley très jeune. ( 16 ans?).
Je ne peux répondre directement à ta question sur les désirs profonds et universels des femmes.
Mais je ne fus pas insensible à l´attitude de Lady Chatterley au moment de ma toute première lecture.
Je decouvris enfin une femme qui prenait sa sexualité au serieux, sans peur ni gêne. Elle m´orienta. C´etait le BON moment pour le lire.

J'ai fait comme Marie et Swallow la lecture de ce roman lorsque j'étais très jeune et en une période beaucoup moins libérée qu'aujourd'hui...
Je n'ai pas, comme Chaperlipopette, abandonné en cours...Au contraire, ce fut un plaisir de lire ce roman qui passait pour être assez osé et que nous lisions comme tel avec le plaisir de goûter à un fruit défendu...En tout cas en ce qui me concerne...dans le cadre rigide de l'éducation que j'ai reçue. Je crois l'avoir lu en cachette...


Impossible de dire si le roman parle d'un désir universel des femmes...
Y a-t-il un désir qui soit universel? Je ne sais pas...Je connais le mien et la lecture de ce roman m'a "émue" par sa très "large" sensualité...
Une sensualité ... de tous les sens...Comme une célébration du corps, de son désir, de son plaisir sans que rien ne paraisse sale, honteux ou déplacé...Une sensualité pure en direction de son propre corps, de celui de l'autre et tout aussi bien de la nature. Ce que rend admirablement le film de Pascale Ferran d'ailleurs.
Cela pourra peut-être paraître étrange aux plus jeunes ce que je dis là mais il faut avoir conscience de l'évolution qui a eu lieu en une génération sur le plan de la sexualité.

cela fait quelques jours déjà que la question du plus beau roman d'amour me trotte dans la tête... en vain.

Curieusement, les noms qui me sont venus spontanément ne sont pas à proprement parler des romans d'amour : Un Amant très vétilleux, d'Alberto Manguel et Les belles endormies de Kawabata.

Bizarre. Je m'interroge encore.

Et pour L'Amant de lady Chatterley, comme Chatperlipopette, je n'ai jamais pu le terminer. Il faudrait que je voie s'il "passe' maintenant (maintenant que j'ai un peu vécu, quoi ! )