Lire en musique

je me demandais si parfois, souvent, toujours ou jamais vous écoutiez de la musique en lisant ? je me demandais si certaines de vos lectures étaient associées à une musique, à un musicien, un groupe, un instrument ?

C'est le plus souvent ma pratique.
Quand je choisis, c'est plutôt quelque chose de cool genre jazz classique mais le plus souvent c'est France Musique comme cela je n'ai pas à changer...
Et quand ça deviens insupportable je l’éteint!
Mais je n'associe pas le lecture à un musicien en particulier, et si je décide d'en écouter un, là je ne lis pas.

ça m'arrive de lire en écoutant de la musique mais j'aime tellement la musique qu'elle risque souvent de me déconcentrer dans ma lecture, de prendre le dessus. J'ai plutôt tendance à associer des romans, des films et des musiques découverts à la même époque. Et lorsque j'entends telle musique je replonge dans mes sensations de tel roman ou les images de tel film. Je vais réfléchir à quelques exemples. Par contre lorsqu'une musique en fond sonore correspond bien au climat du livre le mélange peut se révéler très agréable mais c'est rare.

P.S. Le 1er exemple récent qui me vient est l'association entre La Prisonnière de Proust et L'île des morts de Rachmaninov qui illustre musicalement le film de Chantal Akerman "La captive" qui s'en inspire. C'est parfaitement en phase même si Proust parle plus volontiers de Wagner.

je fonctionne un peu comme toi Igor, je mets un jazz cool qui ne parasite pas la lecture mais la berce, l'accompagne, mais pas la radio, plutôt un CD qui passe en boucle.
Je disais hier que la lecture de Pierre Pelot C'est ainsi que les hommes vivent est une sorte de mix entre Nils Petter Molvaer (que j'ai beaucoup écouté ces derniers temps) et Hildegard von Bingen, en effet le livre est à la fois situé dans les années 1600, pendant la guerre de Trente ans et à l'époque actuelle, du coup il y a un entrechoquement des narrations, un travail phénoménal sur la langue parlée au XVIIème siècle et la langue d'aujourd'hui, sur les patois, les vieilles expressions (les cucendrons, les trousse-pète et autres belles paroles), un enlacement des temps qui donne quelque chose qui pourrait ressembler à Officium de Garbarek et du Hilliard Ensemble. D'autant plus que l'une des héroïnes de Pelot vit dans un couvent dont elle doit devenir l'abbesse à la mort de celle en fonction.



cependant il manque à cette musique le côté débridé, foisonnant de la langue de Pelot... je cherche encore ce qui pourrait correspondre et je me heurte à une certaine impossibilité de fusion, réussi dans l'écrit et pour moi encore introuvable en musique...

et bien pour le coup Rachmaninov est toujours pour moi associé à Karen Blixen et La ferme africaine... et au film Out of Africa !

Tout comme Marko, je ne peux pas lire et écouter de musique en même temps. Le sonore prend le pas sur le visuel, je n'arrive plus à me concentrer sur la lecture. Pour moi, cette dernière doit se faire dans le calme. Et surtout pas du jazz ou de l'apparenté ! C'est une musique que j'adore, que j'ai tenté d'apprivoiser en amateur. Je recherche le phrasé de chaque jeu, la variation par rapport au thème, et surtout, surtout, le nom du thème- c'est encore plus important pour moi si je le jouais auparavant. Et comme mon anglais est quasi-nul, c'est terrible !
En fait, c'est partout pareil. Même dans un restaurant, une musique de fond peut me détacher sans que je le veuille de la conversation.
Donc, pas de musique (ni de fond sonore, quel qu'il soit) quand je lis.
(Cela me fait penser que ça fait - trop - longtemps, que je n'ai pas écouté de musique. Il faut que je m'y remette sérieusement !)

Moi non plus je ne peux pas écouter vraiment de la musique tout en lisant. En général, je n'entends très vite pas la musique, si le livre est prenant, je fais abstraction de tout ce qui est autour. Pour moi la musique n'est pas un fond d'ambiance, elle réclame toute mon attention. Et donc si le livre n'est pas terrible le risque est de ne plus imprimer ce que je lis, et de me focaliser sur l'écoute. Je ne peux pas vraiment faire les deux en même temps avec un degré d'attention suffisant.
Donc pas réellement d'association entre musique et oeuvre littéraire.

Maintenant, je ne peux plus lire en musque; mon cerveau a du mal à faire le tri, et va plus facilement vers elle, que vers le livre.
Il me faut du calme.

La musique, c'est rien que la musique !!! Et si par hasard, il y avait un fond sonore, surtout pas de voix, et encore moins d'un animateur qui vient parasiter la musique.

Donc pour résumer : rien pour lire de préférence, sinon, que de l'instrumental, calme ( pas de boum -boum dans les oreilles), et pas trop complexe ( du genre musique de chambre, ou piano), apaisant ( genre saxo , clarinette.....)

Exini, Arabella, mimi, je comprends vos réticences, il m'arrive le plus souvent de ne pas écouter de musique pendant mes lectures, pour revenir à Pelot, ses phrases sont un peu complexes et il faut être absolument concentré pour ne rien perdre de la saveur du récit, en revanche son style me fait penser à de la musique. Le nom de Quignard est associé à celui de Marin Marais (Tous les matins du monde). Celui de William T. Vollmann à Dimitri Chostakovitch (Central Europe)... Si j'entends les noms de Verlaine ou Rimbaud, immédiatement j'entends la voix de Barbara...

Moi Verlaine ce serait plutôt Fauré.

Il y a toute une série d'oeuvres musicales qui utilisent la littérature et en particulier la poésie, et dans ce cas là, en effet l'ouvre littéraire est associée à l'oeuvre musicale. Mais j'avoue que la musique a tendance à avoir la primauté pour moi et j'ai beaucoup de mal à ne pas entendre la musique devant une page, si la musique est vraiment belle. De cette façon Musset et Venise c'est Gounod, Beaudelaire Duparc, Gautier Berlioz....Et j'ai eu du mal à trouver de l'intérêt à Maeterlinck sans la musique de Debussy.

Après il y a quelques exceptions, j'aime bien le Werther de Massenent, mais c'est tellement différent et moins complexe que Goethe, que je ne fais pas l'association, ce sont deux choses différentes, même pas apparentées. La musique ne convient pas au roman.

mais ça ne marche pas toujours comme ça, par exemple si je dis Alejo Carpentier, il faudrait répondre Le Sacre du printemps de Stravinsky, or moi je pense invariablement à ça (une musique d'ailleurs que je pourrais aussi associer à Cortazar) :

Impossible pour moi de lire et écouter de la musique en même temps...En fait impossible pour moi de lire s'il y a mouvements et sons autour de moi...C'est la lecture qui en pâtit, je ne lui accorde plus ma concentration...La lecture est pour moi liée à la solitude et au silence.

Lier la musique à un texte, cela m'arrive pourtant. Mais pour une raison bien précise. Je le fais lorsque je dois préparer une lecture publique.
Un exemple: La symphonie n°3 (Sorrowfull songs) de Gorecki restera toujours liée pour moi à la lecture de La pleurante des rues de Prague .

Sorrowfull songs de Gorecki

C' est bon pour le cerveau mais mauvais pour la lecture. Par contre, on peut manger du chocolat en écoutant de la musique sans inconvénient majeur... Ou caresser le chat... Ou ce que vous voulez caresser !

Mais attention : qui trop embrasse manque le train !

bix229 a écrit:

Par contre, on peut manger du chocolat en écoutant de la musique sans inconvénient majeur... Ou caresser le chat... Ou ce que vous voulez caresser !

Jamais les deux en même temps, je peux faire plein de choses en écoutant de la musique et il peut y avoir du bruit et du mouvement autour de moi quand je lis (heureusement parce que je lis beaucoup dans les transports) mais musique et lecture ensemble, non, je n'arriverais pas à me concentrer sur le livre.

Je lis surtout des romans, donc rien d'essentiel. Le plaisir de lire des histoires et les accompagner de musique nuit rarement à leur compréhension.
C'est le plus souvent la musique qui en pâti.