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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 407 Inscription le : 01/11/2012 Age : 32
Sujet: Re: Lire en musique Dim 30 Déc 2012 - 18:40
J'écoute souvent de la musique lorsque je lis, mais je m'en passe aussi très bien. Disons que c'est pour me mettre dans l'ambiance même si parfois la musique ne colle pas vraiment avec l'univers du livre en cours, c'est aussi parce que j'ai envie à la fois d'écouter une mélodie tout en voulant avancer dans ma lecture. Niveau musiques, j'écoute aussi bien du rock, des BO, des musiques sans paroles que du rap ou de la pop. La seule chose qui me déconcentre c'est lorsque les paroles sont en français (normal me direz-vous).
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Lire en musique Jeu 14 Nov 2013 - 13:17
J'ai toujours pensé que le violoncelle était l'instrument le plus érotique de l'univers musical, à cause des vibrations 'ventrales' qui en jaillissent et ne parlent ni à mes oreilles, ni à mon cœur mais bien à mes entrailles... Quel plaisir donc de lire les pages que consacre Cécile Ladjali au violoncelle dans son livre : Aral. Son jeune protagoniste, devenu progressivement sourd à l'âge de dix ans est violoncelliste et compositeur. Et c'est grâce aux vibrations de son instrument qu'il peut entendre sa musique. Et quand il ne compose pas, Alexeï fait l'amour...
alors évidemment :
et un extrait de la page 101 :
Elle se concentre sur le morceau. Elle est avec moi et je n'ai pas besoin de voir son visage pour le sentir. Lorsque j'entame la seconde variation du thème principal et que la colère m'a quitté, je contemple sa nuque, sa nuque blanche piquée de soies rousses, et je me dis que la beauté de Zena et le grand thème de ma vie. Zena est cette note manquante entre les deux touches d'un piano. Elle est une modulation infinie. La perfection faite nuance. Je ne pourrais jamais me passer d'elle. Elle est le diable en musique. 666. Cette tierce imparfaite, difficile à tenir, presque fausse, que tous les musiciens recherchent. La beauté se superpose, par ondes, par ombres et nombres. Zena et ma musique sont dissonantes. En cela, elles sont les plus fidèles traductions du monde plein de chausse-trapes et de mensonges. Je surnage au milieu de ce maelström sans boire la tasse, parce que mes notes de liège me maintiennent la tête hors de l'eau. L'illusion et le détour me sauvent de la noyade. Je ne regarde jamais Méduse en face. La réalité pétrifie. Je la contourne et la décline. J'ai besoin d'une autre version que l'originale pour croire au film de ma vie. Moi, le sourd, je crée des sons et le sens ne se dévide pas comme dans une phrase : il s'additionne au silence pour l'absoudre.
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Lire en musique Mer 9 Juil 2014 - 10:51
extrait de la page 89 de Alejandra - Ernesto Sabato :
Citation :
Vania apporta la vodka et dit en les servant : - Maintenant l'appareil marche très bien. J'ai le concerto pour violon de Brahms. Voulez-vous que je le mette ? Heifetz, pas moins. Quand il s'éloigna, Alejandra déclara : - Tu vois ? Il est la générosité même ! Apprends qu'il a été violon au théâtre Colon, mais maintenant c'est pitié de le voir jouer. Et pourtant il vient t'offrir un concerto de violon avec Heifetz.
Alors évidemment l'enregistrement craque un peu (il date de 1935), mais je le trouve idéal pour lire les aventures étranges de Martin Castillo au côté de l'intrigante Alejandra.
églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
Sujet: Re: Lire en musique Mer 9 Juil 2014 - 10:57
shanidar a écrit:
extrait de la page 89 de Alejandra - Ernesto Sabato :
Citation :
Vania apporta la vodka et dit en les servant : - Maintenant l'appareil marche très bien. J'ai le concerto pour violon de Brahms. Voulez-vous que je le mette ? Heifetz, pas moins. Quand il s'éloigna, Alejandra déclara : - Tu vois ? Il est la générosité même ! Apprends qu'il a été violon au théâtre Colon, mais maintenant c'est pitié de le voir jouer. Et pourtant il vient t'offrir un concerto de violon avec Heifetz.
Alors évidemment l'enregistrement craque un peu (il date de 1935), mais je le trouve idéal pour lire les aventures étranges de Martin Castillo au côté de l'intrigante Alejandra.