Guillaume Brac

Le premier long métrage de Guillaume Brac, Tonnerre, sort le 8 janvier.

On peut l'écouter présenter son film.


Et, peut-être après avoir vu le film (vu qu'il répond à des questions liées au film) :

Merci eXPie, c'est noté !
Mais pour la date de sortie, sur plusieurs sites, c'est indiqué le 29 janvier ?

Bon j'arrive toujours avec un siècle de retard : toujours pas de cinéma dans les montagnes !     
Je viens de regarder "Un monde sans femmes" :je viens de lire vos analyses et commentaires et je partage votre opinion sur la qualité sans conteste de ce petit film émouvant ,doux-amère , tout en retenue , léger et grave à la fois .....
Guillaume Brac excelle pour dépeindre  la trivialité de la vie à laquelle personne n'échappe  : un regard neutre , d'une objectivité effrayante pour moi....
Non la vraie vie me suffit !!!!  et j'attends du cinéma une touche artistique qui permet de transcender le réel .... 

_Tonnerre-




J'attendais ce premier long métrage avec curiosité, je n'ai pas été vraiment déçue, même s'il lui manque un peu de rythme et qu'il s'étire trop dans la deuxième partie, lorsque le héros bascule. Tout se passe encore dans un petit village de l'Yonne, Tonnerre, réputé bien calme et oublié du monde. Vincent Macaigne compose ici un rockeur trentenaire, à la gaucherie sympathique, venu chercher l'inspiration chez son père (Bernard Menez, excellent) tout aussi lunaire et décalé. Lors d'un interview, il tombe raide dingue de la jeune journaliste dépêchée par le journal local. Mais la fraîcheur de leurs émois va virer à du plus sombre lorsque celle ci s'évanouit subitement sans laisser de nouvelles...

C'est filmé avec beaucoup de spontanéité, les acteurs, tous très justes, paraissent ici encore être suivis par une caméra à leur insu tant leurs dialogues sonnent naturels. On est immédiatement en empathie et les regards de l'acteur parlent d'eux mêmes. Les rapports entre père et fils sont suggérés finement, on imagine des non dits et un passé pas bien résorbé, même si une réelle affection les unit qui se passe souvent de mots. Quant au brusque dérapage de Macaigne, il m'a fait penser (en bien plus violent, bien sûr) à la scène finale d' Un été sans les femmes. Sous leur apparente douceur, ces deux personnages ne sont pas loin de partir en vrille et leur folie passionnelle apporte d'un coup une densité inattendue qui ouvre pas mal de réflexions.  

Guillaume Brac est décidément à suivre, un cinéaste fortement sympathique qui semble ressembler à son interprète comme deux gouttes d'eau!

Ton commentaire donne envie Aeriale. Je vais le voir demain.   

J'ai aussi pris beaucoup de plaisir à ce film. Désolé d'avoir peu de temps en ce moment pour développer davantage. J'ai aussi aimé Lulu femme nue et Ida dans des registres différents.

Moi aussi j'ai bien aimé Tonnerre....Déjà je craque devant Vincent Macaigne et mine de rien, il nous embarque et nous surprend bien ce chouette petit film!

Aeriale a écrit:

_Tonnerre-




J'attendais ce premier long métrage avec curiosité, je n'ai pas été vraiment déçue, même s'il lui manque un peu de rythme et qu'il s'étire trop dans la deuxième partie, lorsque le héros bascule. Tout se passe encore dans un petit village de l'Yonne, Tonnerre, réputé bien calme et oublié du monde. Vincent Macaigne compose ici un rockeur trentenaire, à la gaucherie sympathique, venu chercher l'inspiration chez son père (Bernard Menez, excellent) tout aussi lunaire et décalé. Lors d'un interview, il tombe raide dingue de la jeune journaliste dépêchée par le journal local. Mais la fraîcheur de leurs émois va virer à du plus sombre lorsque celle ci s'évanouit subitement sans laisser de nouvelles...

C'est filmé avec beaucoup de spontanéité, les acteurs, tous très justes, paraissent ici encore être suivis par une caméra à leur insu tant leurs dialogues sonnent naturels. On est immédiatement en empathie et les regards de l'acteur parlent d'eux mêmes. Les rapports entre père et fils sont suggérés finement, on imagine des non dits et un passé pas bien résorbé, même si une réelle affection les unit qui se passe souvent de mots. Quant au brusque dérapage de Macaigne, il m'a fait penser (en bien plus violent, bien sûr) à la scène finale d' Un été sans les femmes. Sous leur apparente douceur, ces deux personnages ne sont pas loin de partir en vrille et leur folie passionnelle apporte d'un coup une densité inattendue qui ouvre pas mal de réflexions.  

Guillaume Brac est décidément à suivre, un cinéaste fortement sympathique qui semble ressembler à son interprète comme deux gouttes d'eau!

Aeriale a déjà dit beaucoup de choses pertinentes. Le grand intérêt du film, c'est vraiment le jeu d'acteur, les personnages qu'ils créent, tellement vrais qu'on imagine facilement les croiser dans la vraie vie. J'ai la sensation d'ailleurs qu'il doit y avoir des amateurs qui sont mélangés aux acteurs, et ils sont aussi incroyables, le gars qui fait visiter les caves de Chablis, le vendeur de sapins....ce sont des moments magiques, on capte une vie à la fois très réelle mais étrangement presque surréaliste, des sortes de silhouettes d'une grande poésie alors qu'on est dans le quotidien. Comme quoi, le quotidien, si on porte le regard adéquat, a sa charge de poésie, de mystère. Et les acteurs professionnels, Vincent Macaigne et Bernard Menez en tête sont époustouflants et terriblement touchants. Avec leurs faiblesses et leurs fissures colmatées tant bien que mal.

J'ai moins accroché à la partie policière de l'intrigue, cela faisait presque un autre film, avec la fin, un peu tirée par les cheveux, on peut partir aussi loin, et revenir ? Pas crédible. C'est comme si Guillaume Brac, une fois le cadre et les personnages posés et comment, avait eu du mal à savoir comment mener une intrigue pendant une durée de film normale. J'aurais préféré une autre tonalité, même s'il y a des morceaux touchants. Et que la fin, revenant à la tonalité de départ, est très réussie.

Peut être un petit défaut de jeunesse, mais comme Aeriale, je trouve que c'est un cinéaste à suivre, et j'irai voir le prochain film sans hésiter.

Tonnerre

Je partage globalement vos impressions. La coupure narrative de la seconde partie, si elle marque une prise de risques et une nouvelle trajectoire, apparait plus laborieuse et manque de crédibilité (de la construction de l'intrigue à la brève incursion dans le milieu du football).
Mis à part cette relative déception, Tonnerre a beaucoup à offrir tant Guillaume Brac cherche et parvient souvent à développer sa personnalité de cinéaste. L'attention aux décors, aux personnages est limpide grâce aux nuances d'une sensibilité et en étirant les scènes, les dialogues, Brac peut révéler la singularité des échanges. Les relations se nouent et se dénouent ainsi, en exprimant des fragilités, des manques, des inquiétudes. Vincent Macaigne et Bernard Ménez portent ce projet de en bout alors que la jeune Solène Rigot trouve aussi sa place.

J'aime bien ce changement de ton à la moitié. C'est très second degré avec pas mal d'humour. Qui n'a pas rêvé de contraindre la personne qui nous abandonne et devient soudain inaccessible à s'expliquer (même s'il n'y a pas vraiment d'explication au désamour)? Il en résulte dans le film un improbable soulagement qui va dans le sens décalé et humaniste du réalisateur. C'est plutôt jouissif et drôle avec beaucoup de tendresse. Un petit côté Rohmer loufoque.