Le Zappa du jour

Sortie de concert :

Christophe Delbrouck a écrit:

Alors seulement commence le gouffre  d'un silence interminable au long de la route qui mènera Franck à son hôtel, au coeur de la nuit. La réalité d'une solitude. Effroyable.

On veut en savoir plus !

Pour ça aussi on veut en savoir plus : FRANK ZAPPA / JEAN LUC PONTY Sweden 1973 : Greggery Peccary

comme qui dirait clicable par toute la famille, on encourage !

Le mot "famille" est-il un attrape-topocl?

animal a écrit:

On veut en savoir plus !

Le chapitre finit ainsi, et hop , on tourne la page et c'est reparti pour une folle tournée (il y a dans le livre 4 sous-parties (9 dans al trilogie) intitulées "la vie en tournée peut vous rendre dingue")

tant que ça attrape ! les deux choses qui m'ont tout de suite marqué dans le précédent lien ce sont la rythmique de maniaques (qu'il me semble avoir entendu "en l'état" ou tout comme chez Magma) et cette évidence de cousinage au pays des cordes entre le violon et la guitare électrique. Et clicable par toute la famille parce que c'est de l'instrumental et à la croisée de beaucoup de chemins, intense mais pas forcément extrême dans un genre ou un autre.

autre style, presque, et déchainés : San Ber'dino

Steve Vai :

Citation :

Nous autres musiciens, nous travaillions jusqu'à n'en  plus pouvoir. Il y allait de notre fierté. Frank n'attendait pas des choses que nous ne pouvions pas faire. Il demandait auparavant : « Peux-tu jouer ça? ». Rien qu'à imaginer la déception de ne pas pouvoir, nous nous disions: « Il faut y arriver !» (...) Alors nous trouvions l'énergie nécessaire pour travailler et réaliser des choses dont on ne se serait jamais crus capables.

donc quand on veut on peut !

à voir (et écouter) ce qui traine comme enregistrements le planning des tournées (en plus des albums) avait l'air copieusement soutenu.  

faut que je tente spécifiquement des morceaux avec Steve Vai histoire de.

F.Z.

Citation :

La plupart des nations du monde ont des cultures millénaires. La nôtre n'a que deux siècles et elle leur arrive à peine au nombril. La plupart des trucs qui nous font bomber  le torse ont été piqués quelque part. Mais ça ne nous empêche pas de vouloir infliger notre non-culture aux populations du Grand Ailleurs International - tous ces gens que les Américains considèrent comme moins qu'humains (ce qui n'est vrai que pour les Anglais, bien entendu). Franchement les mecs, vous trouvez ça sérieux ? Si nous avions voulu, nous aurions pu paraître un peu plus respectables au plan international - peut-être même plus crédibles -, il aurait suffi de faire quelques uns des trucs que les autres font depuis des millénaires, pour donner un peu moins l'illusion que nous sommes presque comme eux - presque civilisés, en somme. Ils auraient alors presque pu parler avec nous, au lieu de parler de nous.

Parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas pensé à lui et que ça ne peut pas faire de mal.

F.Z.

Citation :

Ma musique a été écrite dans les vestiaires d'un gymnase. Il faut l'aborder avec ce point de vue pour réellement comprendre mes motivations. Ça n'a rien à voir avec l'académisme. Il n'existe pas de critique rock suffisamment au fait de la théorie musicale, comme il n'y a pas de critique classique qui connaisse assez le rock, pour comprendre ce que je fais. Ce qu'ils écrivent à mon sujet est erroné

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Après les vestiaires , les halls d'aéroports:
Chad Wackerman

Citation :

Certains pourraient croire que Zappa écrivait des choses complexes juste pour le plaisir ou comme s'il s'agissait de formules mathématiques. Mais il entendait sa musique avant de l'écrire. Je l'ai vu faire des choses incroyables, comme écrire un arrangement très fouillé pour un musicien, en pleine répétition, sans se servir d'un piano, ou mieux, écrire une pièce de musique contemporaine pour un orchestre complet dans un hall d'attente d'aéroport. C'était pendant la tournée de 1981, je venais d'entrer dans le groupe. Ça m'a marqué.

un morceau assez rapide (qui change de vitesse(s) en fait) et varié (avec plusieurs motifs, en assemblage qui se retrouve pas si hétéroclite, et associations) ?

Eat that question

4 au 8 avril 1984
9éme Convention di l’American Society Of  University Composers

F.Z.

Citation :

Je n'appartiens pas à votre organisation. Je ne sais rien d'elle, et elle ne m'intéresse pas. Pourtant, j'ai été sollicité pour prononcer ce qui est censé être un discours d'ouverture. Mettons les choses au clair : je parle crûment, et je vais vous dire des choses qui ne vous  feront pas plaisir, avec lesquelles vous ne serez pas d'accord. Non, ne vous sentez pas agressés, je ne suis qu'un simple bouffon et vous êtes tous des compositeurs américains sérieux. Pour ceux d'entre vous qui l’ignoreraient, je suis moi-même compositeur. J'ai appris mon métier tout seul, en fréquentant les bibliothèques et en écoutant des disques. J'ai commencé à l'âge de 14 ans et je fais ça depuis 30 ans. Je n'aime pas les écoles. Je n'aime pas les professeurs. Je n'aime pas la plupart des trucs auxquels vous croyez - et comme si ce n'était pas assez, je gagne ma vie en jouant de la guitare électrique. Par convenance, et sans vouloir offenser votre confrérie, j’utiliserai le mot nous quand je parlerai des compositeurs. Certains de ces nous auront un sens général, d'autres non. Et maintenant, voici mon speech. Je l'ai intitulé : quelle place pour la nouvelle musique dans une société industrielle?… L'aspect le plus déconcertant de cette question de pertinence industrialo-américaine peut s'énoncer ainsi : pourquoi des gens continuent-ils à composer de la musique et à l'enseigner à d'autres, alors qu'ils savent que tout le monde s'en fout ? […] Le consensus général semble considérer que la musique écrite par les compositeurs vivants, non seulement n'a plus aucune raison d'être, mais est en plus franchement insupportable à une société qui ne consomme que des produits jetables. Nous devrions sûrement être punis pour avoir gâché le précieux temps de nos contemporains avec une forme d'art si peu utile et si vaine dans l'ordre des choses. Posez la question à votre banquier - ou à votre conseiller financier ; ils vous répondront ceci : Nous sommes de la merde. Nous sommes la lie de la société. Nous sommes nuisibles. Nous sommes d’inutiles glandeurs. Peu importe le nombre de postes que nous arrivons à soutirer aux universités, nous élaborons nos incompréhensibles et fades paquets de merde sans valeur. Nous avons au plus profond de nous que nous ne valons rien. »

Il paraît qu'il faut que je mette la suite

Citation :

Certains parmi nous fument la pipe. D'autres portes des vestes en tweed  garnies de pièces de cuir aux coudes. D'autres ont des sourcils ébouriffés de savant fou Quelques-uns arborent sans honte aucune des cache-nez invraisemblables, romantiquement noués sur leur pull à col roulé.Ce ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles nous méritons des représailles. Aujourd'hui, comme aux glorieux temps anciens, le compositeur doit se mettre au service du goût personnel du Roi - aussi mauvais soit-il - réincarné en producteur de télé ou de cinéma, en directeur d'opéra, en directrice d'une commission spéciale ou sous les traits de sa nièce Debbie.Y en a-t-il parmi vous qui ne connaissent pas Debbie? Ca ne m'étonne pas, vous ne négociez jamais avec des stations de radio ou des maisons de disques, parce que vous ne vivez pas dans le monde réel.Vous feriez bien pourtant d'en savoir un peu plus sur elle. Debbie a 13 ans.Ses parents se plaisent à croire qu'ils sont des Américains typiques, de race blanche et craignant Dieu. Le père est membre d'un syndicat corrompu - un fils de pub fainéant, incompétent, surpayé et ignorant.La mère est une mercenaire domestique, sexuellement mal dans sa peau. Elle vit dans l'unique but de claquer la paye de son mari dans des ensembles ridicules - qui lui donnent, croit-elle, l'air plus jeune. Debbie est incroyablement stupide. Elle a été élevée dans le respect des traditions et des valeurs que ses parents ont sacralisées. Parfois, elle fantasme sur un maître nageur qui l' embrasserait. Quand les gens du « Bureau où tous se décide » ont découvert son existence, ils ont sauté de joie. Ils l'ont trouvée parfaite. Elle était irrécupérable - exactement ce qu'ils recherchaient. Ils l'ont immédiatement engagée comme « Archétype de la consommatrice imaginaire de pop music » et « Juge arbitre des goûts musicaux de la nation tout entière ». Depuis lors, rien de musical ne paraît dans ce pays qui n'ait été mis en conformité avec ses besoins et ses désirs à elle, selon leur analyse. Les goûts de Debbie ont donc servi à définir la taille, la forme et la couleur de toute la musique diffusée et vendue aux États-Unis dans le dernier tiers du XXe siècle. Puis elle a grandi, elle s'est mise à ressembler à sa mère et a épousé un type comme son père. Elle a réussi à se reproduire. Les gens du Bureau secret ont  gardé un oeil sur sa fille. Et maintenant, en tant que compositeurs américains sérieux, vous sentez-vous vraiment concernés par Debbie? Ne me dites pas le contraire ! Puisque Debbie préfère les chansons courtes qui parlent de relations filles-garçons, interprétées par des androgynes au look SM, et puisqu'il y a de gros sous en jeu, les majors - celles qui investissaient dans des œuvres contemporaines quelques années auparavant - ont fermé leur département classique et n'enregistrent plus que rarement de la nouvelle musique. Les petits labels qui en produisent encore voient leurs circuits de distribution se casser la figure. D'où l'émergence d'un problème majeur chez les compositeurs en activité : ils veulent manger. Le boulot d'un compositeur consiste notamment à décorer des fragments de temps. Sans la musique pour l'habiller, le temps n'est qu'une ennuyeuse unité de mesure.[...]Les compositeurs en activité sont occupés à réclamer des indemnités pour l'utilisation qui est faite de leurs œuvres.[...]Quant au coûteux chef d'orchestre, débarrassé d'une partition problématique, il peut se concentrer tout entier à ses mimiques extatiques, pour le plus grand plaisir des dames de la Commission....] Il y a la menace constante de la critique négative, écrite par l'un de ces élitistes sourds qui profitent de chaque première d'une nouvelle œuvre pour affûter leur adresse à manier les mots. Il y a les concerts pourris donnés par des musiciens et des chefs qui préfèrent le son de la Mort réchauffée à toute œuvre récente.[...] Coiffez-les  au poteau, Mesdames et Messieurs ! Sanctionnez-vous les premiers avant qu'ils ne le fassent pour vous - si vous le faites en groupe, les droits télévisuels seront plus élevés. Commencez dès maintenant, vous serez prêts pour votre prochaine Convention. Changez le nom de votre organisation, passez de ASUC à We-Suck [NdA On craint], procurez-vous du cyanure, mélangez-le dans le bol à punch avec du bon vieux vin blanc, celui que les gens du milieu artistique apprécient tant.[...] Voilà mes amis, je vous ai tout dit. Faites travailler votre ciboulot, devenez agents immobiliers. Le moins que vous puissiez faire, c'est de dire à vos élèves : « Arrêtez tout ! Cessez cette folie ! N'écrivez plus une ligne de musique contemporaine !» Si vous ne leur dites rien, ces petits salauds pourraient bien en prendre de la graine et lécher plus de culs que vous, s'offrir une écharpe plus longue, plus romantiquement nouée que la vôtre, écrire de la musique encore plus incompréhensible et insipide que vous, et bingo ! Vous ne l'aurez pas volé. »
(...)

Bien entendu, il ne sera plus jamais invité à la Convention.

héhé, c'est vrai que c'est bien aussi la suite.

pour la ponctuation on utilise un morceau qui fait mauvais genre ? Wonderful Wino

(et on attend Dom ?)