Le Zappa du jour

C’est drôle, une fois de plus, cette façon de raconter chacun la même histoire!

animal a écrit:

l'oreille reconnait encore des choses, mais ça dégénère. ça explose en quelque sorte, et puis c'est le même qu'hier en fin de compte. quand on y pense ça fait un très drôle de mélange, contrasté et détonnant !

huhu.  

Zappa appelait ça: CONCEPTUAL CONTINUITY!!! avec comme noyau central: THE BIG NOTE!

Marie a écrit:

Le concerto pour deux bicyclettes, pas trouvé, c'est dommage, ça avait l'air rigolo.

Here his coming!

C'est Zappa le petit jeune bien propret et sans moustache?!?
C'est à la hauteur de ce qu'on imaginait en écoutant à la radio
(je vais être honnête: je n'ai pas écouté les 16 minutes!  )

topocl a écrit:

(je vais être honnête: je n'ai pas écouté les 16 minutes!  )

Hé hé, même pas les 3 premières... C'est le truc fallait avoir 15 piges devant son meuble TV au moment! 

Petite remarque très ironique de Mlle topocl arrivant juste à ce moment-là:
"Ah!chouette ! J'arrive juste pour Zappa ! »
Les jeunes n'ont plus de respect…

Bon, ne nous laissons pas démonter, aujourd'hui, c'était "Go to hell", Zappa, témoin politique de l'histoire des États-Unis, qui défend non des idées, mais des droits et des libertés dans un activisme civique qui fuit le drapeau.

L'enfance de Zappa bien sûr organise sa pensée : issu de la petite bourgeoisie italo-catholique récemment immigrée, il connaît un grand nomadisme du fait de la profession de son père. Solitaire, sans repères durables,  il honnit l'institution scolaire, jusqu'à incendier les toilettes de son collège, et se construit une analyse distanciée,basée sur la satire. Les premières appétences musicales de Zappa prédisent déjà ses prises de position, puisque son premier orchestre est multi-racial, blanc, latinos et noir, au scandale de l'Amérique ségrégationniste de l'époque.

Adepte d'une bohême frénétique, d'une expérimentation à tout va, avec ses fréquentations multiraciales et sa dégaine « inquiétante » il est suspecté d'activités louches par la police de San Bernardino, qui le coince en lui envoyant un inspecteur déguisé en loueur de voitures pour lui commander un film porno. Zappa concocte celui-ci avec sa petite amie et cela lui vaut une arrestation, un jugement, une condamnation à 6 mois de prison dont 10 jours fermes. Cette incarcération sera l'un des éléments fondateurs du rapport de Zappa à la société et aux institutions américaines.

À Los Angeles, il adhère à la sensibilité freak, qui refuse l'American Way of Life et la wasp attitude. Ses premières productions sont des "manifestes politiques, des tables de désorientation, les manuels d'un terrorisme jubilant".
Personne  n'y échappe : les hippies et leurs petites fleurs, l'hypercontrôle et  l'omni surveillance, la télévision qui diffuse le discours du pouvoir , la question religieuse (il a rompu à l'adolescence avec le catholicisme intransigeant de sa famille au profit d'un "paganisme solaire et d'un athéisme jovial"). Richard Nixon (ricky Dick) est une de ses cibles favorites. Il sait aussi réagir à chaud à l'événement comme par exemple face aux émeutes noires de Watts.
Il crée toute une série de personnages récurrents avec lesquels il joue au fil de ses concerts (le policier, le publiciste, le politicien, l'amour, l'homme de pouvoir, les hippies

Pourfendeur  du conformisme, image du triomphe de la liberté dans les pays de l'Est, Zappa est acclamé dans l'enthousiasme par les foules  en Tchécoslovaquie à l'occasion de la levée du rideau de fer, où il sympathise avec Vaclav Havel

Demain, Zappa et les mauvais genres, Mlle Topocl n'a qu'à bien se tenir !
(et pour moi ça sera vendredi)

Topocl: tu m'éblouis!
 

Séquence trash dédiée à ANIMAL qui n'a peur de rien!

Ya Hozna"  Them Or Us Album - Bruce Bickford animation:

Igor a écrit:

Topocl: tu m'éblouis!

remarque t'apporter une petite lumière, c'est un peu le but!  

Igor a écrit:

Séquence trash dédiée à ANIMAL qui n'a peur de rien!

J'aime bien ce genre de truc. le final est infernal (et la pâte à modeler hypnotique).

C'était chouette ce soir, peut-être le format des morceaux se prête mieux au format de l'émission ? et puis quand on a les oreilles avec un penchant pour l'électrique on est servi.

Le principe de passer les sources d'inspirations avant les morceaux de zappa est assez efficace. pour les morceaux comme "trouble every day" j'ai mis un peu de temps à recoller que je connaissais surtout la reprise de George Thorogood. Il y a un autre passage d'un autre morceau que je crois avoir entendu ailleurs aussi, chez Hawkwind ? c'est qu'il y a un courant progressif dans cette cuisine.

L'autre avantage c'est que plus ça pourrait ressembler moins on sait d'où ça pourrait revenir. Inspiration ou reprise il y a aura de toute façon autre chose, un maquillage, une déformation, une hybridation.

Et la langue qui revient, je m'habitue à force (je suis plus habitué à des braillements avec le hard), en plus des paroles gratinées il y a surtout que c'est présent, que ça participe de la rythmique (on a parlé de rap plus haut ? mais tout ce qui va avant et avec).

Ça donnait plus dans des sonorités et des formes de musiques populaires ce soir mais il m'a semblé, encore différemment d'hier. Faussement plus conforme, franchement joueur musicalement, et avec des textes... Une sorte de joyeux bordel qui joue avec et se joue des codes avec une science de l'instant et de la fluidité. Ce qui permet les ruptures, les cohabitations, les bizarreries. Et certains émerveillements.

Mes oreilles me jouent des tours, toujours des ressemblances qui se mélangent. Et les fichues guitares... 

ça mériterait bien de gratter sous la poussière et de se paumer en variantes et reprises de rock, blues et compagnie... 

topocl a écrit:

remarque t'apporter une petite lumière, c'est un peu le but!

Une petite lumière? Tu plaisantes, c'est une vraie thérapie, le protocole de Zappa! Tu surdoses un peu, et c'est bon. Tu vas pouvoir publier

D'ailleurs, dans quelque temps, voilà la nouvelle coiffure d'Igor:



On sent en Animal un véritable amateur. Et connaisseur.. Un vrai interlocuteur

J'ai écouté, mais l'ambiance autour de moi ne s'y  prêtait pas !
Heureusement qu'encore une fois, tu as tout résumé, topocl!

Et sur le plan musical, rien n'a tellement retenu mon attention. A part Clarence Gatemouth Brown



Et pour Zappa, ils passaient les morceaux en entier, donc il suffit d'écouter l'émission.

Oups, trouvé ça, Zappa, Lennon et Yoko Ono :shock:L'image est très mauvaise, tant pis !

Je crois que Zappa aimait bien Lenon. Moins Mc Cartney qui lui avait dit concernant la pochette de "Where only it for the money" (pastiche de "Sergent Pepers): Nos avocat vont régler çà et auquel Zappa aurait répondu: nos avocats font ce qu'on leur demande.

Bref, concernant la performance avec Lenon/yoko Ono : Scum bag & A Small eternity whith Yoko Ono. Le tout fut bien sûr enregistré et on retrouve cet "inoubliable" passage sur l'album "Playgroun Psychotics". Répétition j'usqu'à plus soif de "Scum Bag", à tel point que Zappa se paye une petite annonce vers le public du Fillmore expliquant que rien n’étant prévu on retiendra ce refrain facile et que tout le public st convié à reprendre en cœur le Sum Bag du jour... et c'est reparti jusqu'à plus soif!!!

ça dépotait pas mal ce soir dans ce "zappa et l'image" si on veut. Les pochettes, les films, le sexe, les comics et beaucoup de mélanges ? Musicalement sur de la variante rock c'est plutôt facile à écouter, avec quelques bizarreries, un peu d'exotisme (orientalisant) et d'imagination.

il est un peu tard pour décortiquer plus, mais un peu de musique ? Stevie's Spanking

il y a des trucs auxquels on s'habitue, il faudrait y revenir aussi.

Citation :

ça dépotait pas mal ce soir

Ca dépotait grave, oui! Le problème, c'est qu'ils n'ont pas mis la play list sur le site, et que là, je suis bien embêtée..
En tout cas, c'est resté très soft sur certains sujets, comme le disait Angelier, un 15 août au milieu de l'après midi sur France Culture, difficile !

J'ai retenu le goût de Zappa pour le cinéma populaire fantastique: the cheaper they are, the better they are!

Et donc King Kong
Et bien sûr Freaks

Comme illustration musicale, je n'ai retenu que cela: Suzy cream cheese

Et que pour compléter sur les Beatles, Zappa avait fait un film avec Ringo Starr,200 motels:?

200 Motels!
est supposé raconter l'histoire d'un groupe en tournée dans des bleds les plus paumes. la mise en scène raconte la misère sexuelle des groupies qui attendent les étalons musiciens. Une scène les montrent se préparent pour la virée "centerville" comme des chevaux derrière leur box avant le lâcher...
Ailleurs, les musiciens "classique" sont   parqués dan un camp de concentration...
Ringo joue le rôle de Zappa "Larry the dwarf", kheith Moon celui de la none lubrique. Parfaitement hilarant j'ai même un version cassette (vhs)  sous titrée. Elle devrait pouvoir tourner!

Citation :

Elle devrait pouvoir tourner!

Moui.. Je n'ai plus le matériel pour les VHS, Animal tu as?
Ce qui va devoir tourner aussi Igor, n'a rien a voir avec ce fil.. C'est ton film de Fellini sur la répétition  d''orchestre! Je croyais l'avoir trouvé, et commande annulée
Sors vite de ton bunker , je ne peux quand même pas rater ce film 
Comment ça, j'exagère, and Zappa is the best ?
Ok, je veux bien, mais quand même Fellini, c'est pas mal non plus!

Igor, je me suis engagée à écouter Zappa, à en parler, mais pas à recevoir l'intégralité de sa discographie et de sa filmographie, j'espère que tu en as pris bonne note  .

Cette fois, c'était Zappa et l' image, images fixes ou mouvantes, graphisme, cinéma, peinture… en privilégiant, c'est Zappa, quand même : l'image-mauvais genre avec un petit passage par le sexe.

Dès le début, Zappa, champion de la maîtrise on l'a dit, supervise l'entière élaboration de ses disques y compris la création des pochettes. Sa formation de graphiste lui permet tout à la fois d'informer, d'intriguer, de provoquer…mêlant aux photos de la star et de ses concerts, des techniques de collage néodadaïstes, de dessin, de fausses publicités…

Adepte de la culture pop, Zappa est sous l'influence des super héros des  comics, et des classiques du cinéma fantastique, tout particulièrement King-Kong, marionnette colossale, machinerie creuse, figure totémique du désir érotique à l'état brut. Il a aussi pour référence Freaks, de Tod Browning, son film préféré, empreint d'une marginalité inquiétante, basé sur le spectaculaire du monstre et des déviances anatomiques, cinéma-vérité, mettant en scène un fait divers sanglant et atroce dans le quotidien des monstres et des femmes à barbe. L'univers de Zappa emprunte aussi à Jérôme Boch et à Salvator Dali, aux films de série B (surtout B moins, voire Z, nous dit F Angelier).

Sur ce terreau va naître une multitude de projets,  avortés ou non, d'un grand opéra cosmique à une multitude de films pour lesquelles il  n'hésite pas à racheter des décors, mettre en scène une fusée en carton bouilli, créer des figures carnavalesques et mythiques, mêler le cinéma à la musique et au théâtre, marier une montagne à un arbre pour les faire partir dévaster les États-Unis .

Son projet le plus abouti, c'est de 200 motels, igor en a parlé, avec Ringo Star et le batteur des Who, tourné en 7 jours à Londres et exploité en salle. C'est l'histoire d'un groupe en tournée, pimentée de considérations surréalistes salaces, s'achevant dans une cité concentrationnaire où règnent les pom-pom girls, à la lumière d'une retraite aux flambeaux du genre Ku Klux Klan.

Dans ce délire d'images et de représentation, le sexe est la matière première de Zappa. Deux fois marié, père de 4 enfants, il n'est pas le poète de l'amour, mais un pornographe jovial et documenté qui propose une scénographie appliquée des pratiques érotiques. Voyeurisme, zoophilie, ondinisme, bastonnade, art de la fessée… sont les ingrédients les plus recommandables de son projet de critique sociale et de révolution poétique. Zappa sexualise tout, du masque à gaz à l'aspirateur et jusqu'au caniche, son animal fétiche, absurdement taillé comme un buis, icône mais aussi  sex-toy cher à l'artiste.


Prochain et dernière opus : cet après-midi : Zappa, le jazz, la guitare, les amitiés musicales.
Mais qu'est-ce que je vais faire,  moi, la semaine prochaine ?