[2013] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

animal a écrit:

il faut faire confiance à traversay pour voir les sorties, deuxième message sur la page 1 : ici

Merci Animal, j'avais raté ça !

Comme un lion de Samuel Collardey

Citation :

Mitri a 15 ans et vit dans un village au Sénégal. Comme tous les jeunes de son âge, il joue au foot en rêvant du Barça et de Chelsea. Lorsqu’un agent recruteur le repère, Mitri croit en sa chance. Mais pour partir à l’assaut des grands clubs européens, il faut payer. La famille se cotise et s’endette pour l’aider. Une fois à Paris, tout s’écroule : Mitri se retrouve abandonné sans un sou en poche, et ne peut imaginer affronter la honte du retour au village. Une odyssée faite de débrouilles commence alors. Mais son rêve de foot le rattrapera au coin d’une rencontre.

L'histoire est somme toute relativement banale dans le monde du sport. Celle d'un jeune surdoué du foot, dans son village d'Afrique, qui ne rêve que de grands clubs européens, et se laisse embarquer par un entremetteur marron qui lui promet la lune et toutes les étoiles en sus. Comme un lion, qui a le mérite d"une certaine modestie, n'est jamais hors jeu, loin de là. Le souci documentaire est là et la vérité sociale bien présente. Samuel Collardey dirige son film avec autorité sur une base réaliste qui sonne juste tout du long. A quelques naïvetés près qui lui confèrent un aspect de conte avec un happy end un peu plaqué. Pas de quoi lui infliger un carton jaune mais c'est l'âpreté de Comme un lion que l'on préfère, son envie de ne pas tomber dans les clichés du rêve devenu, comme par miracle, réalité. Si l'interprétation est parfois défaillante, les matches de foot sont eux, et c'est relativement rare au cinéma, assez bien filmés.

Une histoire d'amour de Hélène Fillières

Citation :

Elle l’a rencontré un soir de printemps, elle est devenue sa maîtresse.
Il lui a offert un revolver, elle une combinaison en latex.
Imprudent, il lui a proposé un million de dollars.
Insatiable, elle est venue lui rappeler ses promesses...

Sado et Maso sont dans un grand studio. Maso tombe à l'eau, qui donc reste ? Une vision d'un fait divers mortel, cavalière, mais qui vaut bien celle de Régis Jauffret dans son livre "Sévère" et de Hélène Filières dans l'adaptation ironiquement (?) intitulée Une histoire d'amour. Déjà, en exergue, cette phrase sentencieuse donne le ton : "Les histoires d'amour sont des planètes privées." Dans ce cas, pourquoi faire un film dans une affaire dont ne connait pas véritablement les tenants et aboutissants ? Les mystères de l'âme humaine et de la passion fascinent mais ne souffrent pas d'explications. Hélène Fillières n'en cherche pas, livre des éléments dans une narration déconstruite, stylise à outrance dans des tons gris et noirs, élude toute émotion, introduit des personnages périphériques sans étoffe (le compagnon de la jeune femme, l'homme dans l'avion). L'atmosphère délétère fascine et agace dans cet ouvrage qui tourne à vide et se nourrit de fausses audaces sulfureuses. Poelvoorde impressionne, Casta intrigue. Glacial, désabusé, Une histoire d'amour est un objet sophistiqué, sans âme et auto-destructeur. Comme cette relation sordide entre un banquier et une call girl. Qui n'appartiendra jamais qu'à eux.

coline a écrit:

Vu ce soir Renoir...Un film pour rien!...Si ce n'est pour la peau et la lumière...
Qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer!

J'ai finalement vu Renoir et mon avis sera semblable à ceux de Coline et traversay. La mise en scène est transparente et le projet a la facture d'un passable téléfilm....même sur le plan esthétique, la lumière me semble assez terne et bien loin de faire honneur à une inspiration picturale. Les acteurs ne déméritent pas mais leur rôle manque en effet d'épaisseur, de conviction. Le réalisateur s'est attaqué à un sujet qu'il ne parvient pas à traiter sous un angle pertinent et artistique.

Simplement pour relayer un point de vue entendu au Masque, tout à l'heure, où se disait que le fait de ne pas donner de nom aux personnages qui sont réduits à leur seule appartenance sociale ou individuelle affichait une trop grande distance par rapport au thème traité : la consommation de la chair.

Mundane History d'Anocha Suwichakornpong

Citation :

Dans la grande maison bourgeoise thaïlandaise qu’il partage avec son père, Ake est rivé à son lit, paralysé par un accident. Dépendant et mutique de colère, ses journées s’écoulent péniblement. Un aide-infirmier, Pun, est engagé pour s’occuper de lui. Les deux hommes communiquent peu. Pourtant au contact de Pun, l’univers d’Ake se fait de moins en moins immobile.

Tiger Award du Festival international de Rotterdam en ... 2010, Mundane History sort dans une unique salle à Paris. La trame du premier film d'Anocha Suwichakornpong est au départ on ne peut plus réaliste et psychologique : la relation compliquée entre un jeune handicapé moteur et son infirmier, issus de deux classes sociales opposées. Mais, très vite, le film perd son caractère terre à terre et s'envole à travers des visions hallucinées et cosmogoniques. La représentation bouddhique de la naissance, de la mort et de la renaissance, croit-on comprendre. Prêts pour un trip à la Tree of Life ? Mundane History efface les repères et n'est plus qu'un recueil d'images onirico-mystiques. Troublant, mais surtout déconcertant. Les amateurs du cinéma de Weerasethakul devraient apprécier le voyage. Les autres resteront sur le quai.

1 salle à Paris! Je sens que je vais devoir attendre le DVD...

L'homme qui viendra de Giorgio Diritti

Citation :

Pendant l’hiver de 1943, Martina, fille unique d’une humble famille de paysans, a huit ans et vit sur le flan du Monte Sole. Plusieurs années auparavant, elle a perdu un petit frère, né depuis à peine quelques jours, et depuis, elle est mutique. Sa mère est de nouveau enceinte et Martina vit dans l’attente de l’enfant qui va naître, tandis que la guerre avance et que la vie devient de plus en plus difficile. Dans la nuit du 28 au 29 septembre 1944, l’enfant voit enfin le jour. Au même moment, les SS se livrent dans la région à une descente sans précédent inscrite dans l’histoire comme le massacre de Marzabotto.

Trois ans après sa présentation en Italie (Donatello du meilleur film), L'homme qui viendra est enfin sur les écrans français. Le film de Giorgio Diritti raconte les mois qui ont précédé le massacre de Marzabotto, équivalent de celui d'Oradour, dans les Appenins, entre Emilie-Romagne et Toscane. Le quotidien des paysans est décrit avec une extrême minutie, au sein d'une population pris en otage entre les partisans, qui obéissent aux ordres "d'en haut" et les nazis, de plus en plus menaçants alors que la débâcle finale se profile. Cette guerre sourde est vue à travers les yeux d'une petite fille de 8 ans, muette depuis sa naissance. Sobre, lente et ample, L'homme qui viendra est une ode naturaliste et poétique qui va plonger dans l'horreur. Elle est réalisée par un artisan qui sculpte dans l'argile des jours une oeuvre exigeante et lancinante. Diritti se maintient à distance des événements, trop, sans doute, par peur de l'émotion "facile". Dans le cas contraire, on le lui aurait reproché de vouloir tirer les larmes. Il est difficile de trouver un équilibre dans la description d'une tragédie absolue.

Ultimo Elvis d'Armando Bo

Citation :

A Buenos Aires, Carlos Gutiérrez est Elvis, à l'usine comme sur scène où il officie pour une agence de sosies. Plus qu'une passion, Elvis est pour lui un mode de vie. Voilà qu'un accident l'oblige à endosser un nouveau rôle, celui de père, quand sa fille, Lisa Marie, a besoin de lui…

Carlos Gutierrez, simple ouvrier argentin, a consacré sa vie au King. Plus qu'un imitateur ou sosie -physiquement, c'est discutable, vocalement, en revanche, c'est étonnant-, il est Ultimo Elvis, son existence entière tourne autour de l'icône de Memphis, surtout quand il monte sur scène. Et à 42 ans, l'âge ou Presley a disparu, il est temps pour lui de faire le pèlerinage dans la maison où s'est éteint son idole. Le héros du premier long-métrage d'Armando Bo, co-scénariste de Biutiful, n'est jamais pathétique même s'il vit par procuration de façon obsessionnelle. Le réalisateur le regarde avec une tendresse amusée, ce personnage inadapté à toute relation sociale ou sentimentale. Malgré un évident manque de rythme et une mise en scène tout juste passable, Ultimo Elvis est un film touchant et lucide au dénouement poignant. Il bénéficie de la performance "habitée" de John McInerny, lui-même sosie officiel, dans la vraie vie, de Presley. Love me tant d'heures !

La parade de Srjan Dragojevic

Citation :

En voulant sauver son pitbull chéri et contenter sa fiancée capricieuse, Lemon, parrain des gangsters de Belgrade, se voit obligé d’assurer la sécurité de la première Gay Pride de Serbie.
Pour l’aider dans cette mission impossible, il part à la recherche d’anciens mercenaires. Serbes, musulmans, bosniaques, albanais du Kosovo et combattants croates se retrouvent aux côtés des militants homosexuels. Comment cet équipage hétéroclite qui n’aurait jamais dû se rencontrer va-t-il arriver à transcender les frontières et leurs différences ?

shanidar en a parlé en avant-première, en septembre dernier :

Citation :

Un film complètement fou, sauvage, endiablé, barbare et tendre.
Un film burlesque à la mode des premiers Kusturica. Déjanté, tendre, violent, survolté, incandescent, Parada est extraordinairement vivifiant et drôle, sarcastique et bouleversant. Un film qui parle de sujets sensibles, tourné avec humour, un peu de dérision et une tonne d'humanité. Des acteurs avec des gueules incroyables, des situations rocambolesques, une farce tournée à 220 à l'heure qui fait rire et pleurer et qui a le charme slave, barbare, espiègle et tourmenté des films à message.

La cause est plus que bonne. La lutte contre l'homophobie en Serbie reste plus que jamais d'actualité avec des skinheads qui adorent casser du gay avec une violence inouïe. Autant dire que La parade de Srdjan Dragojevic attire d'emblée la sympathie. Le problème est qu'un film militant, et c'en est un, se doit de ne pas (trop) verser dans la caricature et de garder un certain sens des nuances. En jouant sur le registre de la farce "hénaurme", La parade prend un parti pris risqué qui aurait pu fonctionner avec un minimum de mise en scène et de subtilité dans ses dialogues. Le film en est grandement dépourvu, versant dans un humour fruste et se complaisant dans une dualité virilité/homosexualité qui est la source de tous les gags, exécutés avec une grâce pachydermique. Certaines scènes, quand l'agitation et la logorrhée s'éteignent, surnagent tout de même. Mais elle sont l'exception dans une oeuvre qui a choisi sciemment des armes triviales pour faire passer son message. A juste titre si l'on en juge par le succès du film en ex-Yougoslavie.

Merci pour ta critique, Traversay. C'est parfois difficile de savoir si les critiques sont bonnes pour la cause défendue par un film, ou pour le film lui-même.
Tu es plus clair !

Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay:



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Les premiers avis...par Aériale et coline!

Im Sang-Soo le 23 et Loznitsa le 30

Marko a écrit:

Im Sang-Soo le 23 et Loznitsa le 30

Et ne surtout pas oublier celui-ci, dès mercredi :

Je ne sais pas si c'est le bon endroit, mais j'espère que l'un de nos spécialistes es cinéma pourra me répondre. Connaissez vous le film Les habitants d'Alex Van Warmerdam (1995) ? Et si oui, est-ce que cela vaut le coup d'aller le voir ? D'avance merci.