| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Russell Banks | |
|
+35églantine pia Heyoka shanidar Esperluette san.romain petitepom Igor eXPie Bibliophile odrey Marko Avadoro Arabella Bédoulène topocl darkanny krys jack-hubert bukowski domreader Sophie Marie lyana79 Jade Queenie Chatperlipopette soliman kenavo Fantaisie héroïque Acta est fabula kathel Le Bibliomane coline Aeriale sousmarin 39 participants | |
Auteur | Message |
---|
jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Russell Banks Lun 25 Jan 2010 - 8:41 | |
| - Citation :
- Cet auteur a jusqu'ici toujours été un régal pour moi (un bémol toutefois pour le Pourfendeur de Nuages que j'avais trouvé trop long) - Je compte bien lire tous les livres de Banks. Y-aurait-il de l'étoffe de Nobel dans Russell Banks ?
Si vraiment Banks est un grand auteur, alors il a sûrement tendance à jouer du registre. Ce que je constate, c'est qu'il semble avoir une capacité de se renouveler livre après livre. Ma question, suite à ce commentaire émis par domreader, se trie sur deux volets : d'une part, est-ce que Pourfendeur de nuages se serait inspiré de Confessions de Nate Turner de William Styron, et d'autre part, quel serait votre palmarès des oeuvres de Banks? Pour le moment, il me semble entrevoir que American Darling, Sous le règne de Bone et Pourfendeur de nuages sont les livres qui ressortent le plus de son oeuvre. Qu'en dites-vous? | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Russell Banks Lun 25 Jan 2010 - 14:41 | |
| Vous me faites bien envie avec ce Pourfendeur de nuages ! J'ai lu seulement De beaux lendemains (super !) et La Réserve (moyennement aimé, mais de belles descriptions) | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 7 Fév 2010 - 13:32 | |
| De beaux lendemains
J'ai lu tout le fil sur cet auteur , je ne le connaissais que de réputation , par contre le sujet du livre je le connaissais par coeur ayant vu l'adpatation filmée deux fois .
J'ai donc lu ce livre très rapidement (trop ?) et bien sûr le souvenir de cet épisode si dramatique ( l'accident de bus ayant entraîné la mort de 14 enfants) a vite refait surface . Mais je dois dire que je n'ai pas trouvé la grâce , ni l'intensité d'un point de vue émotionnel que m'avait procuré le film .
Les thèmes de responsabilité - culpabilité sont bien abordés mais un certain nombre de détails ou de digressions m'ont un peu gênée . Les voix de Dolorès Driscoll(la conductrice) et de Nicole Burnell (une des rescapées) ont en quelque sorte sauvé ma lecture et mon intérêt pour ce sujet si fort.
J'en venais à me demander ce qu'aurait donné ce thème sous la plume de Marie Ndiaye .....
Don un peu mitigée sur ce livre , ça tient plus au style de l'auteur en fait .
Dernière édition par darkanny le Dim 7 Fév 2010 - 18:54, édité 1 fois | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 7 Fév 2010 - 17:58 | |
| Comme tu le pressentais tu es un peu sur ta faim Darkanny. Et c'est vrai que la comparaison avec le film est en sa défaveur, à mon goût aussi. Atom Egoyan en avait fait quelque chose de très puissant, je me souviens d'être restée avec une boule dans la gorge pendant un moment.
On ne sent pas la même... dévastation? ce mot est peut-être un peu fort, en tout cas la même violence -sourde et donc pire- dans les pages du livre, Russell Banks se contente de retranscrire froidement les états d'âme des personnages, son écriture est très sobre. C'est sûr que Marie Ndiaye en aurait fait autre chose!
Mais j'aime tout de même vraiment beaucoup cette distance qu'il crée, il y a cette atmosphère qu'il dépeint très bien, très lourde, de cette communauté un peu oubliée dans ses terres, qui pèse sur le récit et cela ne donne pas le même ressenti. Dans le film il y a le choc des images. Dur de rivaliser sans doute... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: American darling Dim 12 Juin 2011 - 10:11 | |
| American darling Je dois en être à un peu plus de la moitié, et mon intérêt ne décolle pas. - kathel a écrit:
- [...]
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, le personnage d'Hanna apparaît assez froid, les autres personnages pas forcément sympathiques, mais à partir du moment où la narratrice raconte ce qu'elle a vécu en Afrique, au Libéria, il devient passionnant et difficile à "lâcher", même s'il fait froid dans le dos par moments ! Il permet aussi de découvrir l'histoire compliquée du pays où elle est arrivée, sans l'avoir choisi, et où elle a malgré tout, fait sa vie... Je trouve qu'au contraire le roman s'enlise de plus en plus. Bon la guerre civile est sur le point de démarrer, et peut-être que là, je vais avoir le déclic... mais n'aurais-je pas dû l'avoir avant ? - Acta est fabula a écrit:
- [...]
Comment cet homme a pu, a su si bien se mettre dans la peau de cette femme et nous livrer autant d'informations politiques sur les E.U. de l'époque, le Libéra, etc. En effet Hannah pârait dur, terrible, intrangisante mais se révèle en fait terriblement humaine quand elle s'occupe de la réserve de singes. Et elle croit en ses idées ! [...] Justement... Ce qui me gêne un peu c'est toute la passivité d'Hannah, dès le départ : Je suis là, je m'engage dans telle organisme, ou dans tel style de vie, je suis le mouvement auquel je suis attachée... Tout semble la fatiguer, à chaque fois on a l'impression qu'elle passe à côté de sa vie, de ses propres envies. Qu'elle ne se pose pas les bonnes questions et trouve les mauvaises réponses. - sentinelle a écrit:
- [...]
American Darling est un magnifique portrait de femme qui veut se poser en tant qu'actrice dans une vie où finalement tellement d'événements historiques, culturels, politiques et sociaux vous broient et vous entraînent tel un fétu de paille prit dans la tornade. Beaucoup de thèmes seront abordés dans ce roman : la question de l'identité (qui suis-je ? qu'est-ce qui fait que je suis moi ? mes choix ? mes parents ? ma famille ? mon pays ? mon époque ? ma culture ? ma couleur de peau ? quel est mon espace de liberté dans la constitution de mon identité ?), la question raciale, l'engagement politique, les différences culturelles, la maternité, l'impérialisme américain, la manipulation, la difficulté de respecter ses propres engagements.
Un roman percutant qui peut se résumer en une simple phrase : quelle est notre marge de manœuvre dans le cour de l'histoire ? [...] C'est clair qu'au niveau documentation et imbriquement de l'Histoire dans l'histoire, c'est superbement maîtrisé. Mais... j'ai la sensation d'être devant un documentaire avec un de ces animateurs-baroudeurs qui me montre sa vision du Liberia et des conflits : un regard extérieur, admiratif malgré une vie bien moisi et une mentalité corrompue du "Vrai peuple" libérien. La question de l'identité et à notre place et pouvoir à agir sur l'Histoire est amené, mais ça me rappelle vraiment trop les occidentaux qui, de loin, agisse pour les autres alors que, finalement, ils agissent surtout pour eux-même. Mais... c'est vrai, aussi, que c'est souvent la seule façon que l'humain peut trouver pour agir : une sorte d'équilibre entre le monde entier et soi. C'est juste troublant dans ce livre, parce qu'Hannah semble souvent indifférente au monde qui l'entoure. Seuls ses chimpanzés semblent lui réveiller quelques sentiments. Elle agit pour des idées, froidement. C'est presque cynique, désabusé. Démoralisant. Et en plus, elle aurait ses idées par rapport à un règlement de compte avec son passé (comme le dit Marie : c'est une américaine, enfant pourrie gâtée). - domreader a écrit:
- [...]on ne m'ôtera pas de l'idée que cet homme là est un grand la littérature américaine contemporaine, ses livres sont fouillés autant pour ce qui est du contexte, que de la complexité toujours humaine de ses personnages ou encore de la construction à la fois subtile et équilibrée de ses livres.[...]
C'est fouillé, et en même temps, c'est presque un condensé de faits divers, de clichés pris sur l'instant, avec un regard ponctuel. C'est cet aspect documentaire dont je parlais plus haut. L'histoire est raconté. Y'a un peu d'humain dedans, mais il semble souvent désincarné. Pour moi, c'est là que ça pêche. Je vais continuer tout de même, parce que c'est bien écrit, que Banks a une écriture fluide, tranquille, et qu'il a des phrases qui font mouche. C'est juste que cette façon d'aborder le monde et l'Histoire ne me plait pas. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 17:48 | |
| - Queenie a écrit:
- Justement... Ce qui me gêne un peu c'est toute la passivité d'Hannah, dès le départ : Je suis là, je m'engage dans telle organisme, ou dans tel style de vie, je suis le mouvement auquel je suis attachée...
Tout semble la fatiguer, à chaque fois on a l'impression qu'elle passe à côté de sa vie, de ses propres envies. Qu'elle ne se pose pas les bonnes questions et trouve les mauvaises réponses. - Queenie a écrit:
- C'est juste troublant dans ce livre, parce qu'Hannah semble souvent indifférente au monde qui l'entoure. Seuls ses chimpanzés semblent lui réveiller quelques sentiments.
Elle agit pour des idées, froidement. C'est presque cynique, désabusé. Démoralisant. Tout à fait, et, c’est bien pourquoi beaucoup de lecteurs n’ont pas aimé ce personnage. Cette femme de bonne volonté au départ semble à chaque fois totalement dépassée par les événements qui l’entourent mais il ne faut pas oublier que nous ne prenons connaissance de son histoire qu’après-coup : Hannah nous en parle des années après les faits, elle en connait tous les aboutissements et donc cela amène une tonalité extrêmement désenchantée tout au long du roman. Elle s’est plantée et elle le sait, elle n’est pas tendre du tout envers elle-même, elle nous dresse son portrait sans concession ni apitoiement et je crois que c’est cela que j’ai aimé en elle. Une sorte de bilan testamentaire désenchanté mais franc et honnête. Ce côté cynique comme tu dis, je le vois plus comme une tentative de ne pas se disculper, elle a décidé de tout nous dire alors elle y va à fond, froidement pour toi, sans affectation ni hypocrisie en ce qui me concerne. Son indifférence n’est pour moi qu’apparence, une protection lorsqu’elle se rend compte que tout la dépasse et qu’elle ne maîtrise plus grand-chose. La seule fois où elle se permet de manifester des sentiments sont effectivement pour ses chimpanzés dans la mesure où ce fut peut-être la seule fois où elle a crû qu’elle pouvait enfin aboutir à quelque chose. J’ai trouvé aussi qu’il y avait beaucoup de Russell Banks dans ce bilan désabusé et tous ces rendez-vous manqués d’Hannah. Extrait d’une interview de l’auteur : - Citation :
- […] j’ai une vision très pessimiste de la capacité des hommes à contrôler leur existence, à dépasser les entraves que la vie oppose à leurs désirs et à leurs actions, accablés qu’ils sont par les conditions économiques dans lesquelles ils vivent et par la marche de l’histoire. Sans doute ce pessimisme traverse-t-il toute mon œuvre romanesque. Mais elle est aussi habitée par la colère – la colère de voir l’inhumanité avec laquelle les hommes agissent les uns envers les autres.
- Citation :
- […] je crois de moins en moins à la capacité de l’homme à vaincre ces forces insurmontables qui l’oppressent. Chacun de nous prend la mesure du monde en fonction de ses origines, de sa propre expérience. C’est peut-être, d’ailleurs, la seule façon de dépasser ses propres limites.
Source : www.telerama.fr/livre American darling, c'est aussi et avant tout peut-être les illusions perdues de Russell Banks... - Queenie a écrit:
- C'est juste que cette façon d'aborder le monde et l'Histoire ne me plait pas.
Oui, je comprends bien qu'on puisse ne pas partager son point de vue. Quant à moi, il m'interpelle.
Dernière édition par sentinelle le Dim 12 Juin 2011 - 18:52, édité 1 fois |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 18:25 | |
| Oui, c'est vraiment étrange ce ton ... désabusé. Étrange parce que j'hésite vraiment à voir qu'elle "n'est pas tendre avec elle-même" : elle semble loin, complètement indifférente. Sans tendresse, mais sans brutalité ou colère non plus. Il me manque ça : un vrai regard impliqué.
En fait, peut-être que c'est plutôt positif que cette femme et sa façon d'être m'agace. C'est peut-être ce que voulait Banks, vu ce que tu cites Sentinelle. Le lecteur a une vraie liberté de jugement et de sentiments, ce qui est vraiment rare. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 18:43 | |
| - Queenie a écrit:
- j'hésite vraiment à voir qu'elle "n'est pas tendre avec elle-même"
Je pense que la toute fin ne laisse pas vraiment planer de doute à ce niveau, tu nous diras ce que tu en penses lorsque tu y arriveras. - Queenie a écrit:
- En fait, peut-être que c'est plutôt positif que cette femme et sa façon d'être m'agace. C'est peut-être ce que voulait Banks, vu ce que tu cites Sentinelle.
Elle est agaçante et loin des héroïnes habituelles de romans. Cela va te paraître curieux mais elle me fait un peu penser par certains côtés à Madame Bovary de Flaubert... |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 18:44 | |
| Je le voyais un peu comme Ms Dalloway. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 18:48 | |
| Argh, pas encore lu ce roman, ce parallèle me fait penser qu'il serait peut-être temps de le lire |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Russell Banks Dim 12 Juin 2011 - 18:55 | |
| - Queenie a écrit:
- Je le voyais un peu comme Ms Dalloway.
- sentinelle a écrit:
- Argh, pas encore lu ce roman, ce parallèle me fait penser qu'il serait peut-être temps de le lire
Et moi de lire Banks pour pouvoir faire le parallèle dans l'autre sens! - Spoiler:
Lis Woolf Senti!!! Lis Woolf!!! Lis Woolf!!!! Lis Woolf!!!! Lis Woolf!!!! Lis Woolf!!!! Lis Woolf!!!! Lis Woolf!!! ! Lis Woolf!!!!!! |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Russell Banks Lun 13 Juin 2011 - 22:36 | |
| Je vous mets un lien vers un blog qui retranscrit une interview de Russel Banks au Lutetia, organisée par Le Magazine Littéraire. http://www.incoldblog.fr/?post/2011/06/08/Rencontre-Magazine-Litt%C3%A9raire-Russell-Banks-au-Lutetia | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Russell Banks Mar 14 Juin 2011 - 8:07 | |
| Tout le monde s'est précipité sur American Darling, mais à vrai dire, pour moi, le meilleur c'est : Continents à la dérive. Donc, même si tu es déçue, Queenie, il ne faut pas rester là ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Russell Banks Mar 14 Juin 2011 - 8:20 | |
| - topocl a écrit:
- Tout le monde s'est précipité sur American Darling, mais à vrai dire, pour moi, le meilleur c'est : Continents à la dérive. Donc, même si tu es déçue, Queenie, il ne faut pas rester là !
Est-ce qu'il est plus court ? Parce qu'un livre de 500 pages que j'ai du mal à avaler, ça ne me donne pas du tout envie d'en tenter un autre de cet épaisseur... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Russell Banks Mar 14 Juin 2011 - 11:38 | |
| non, non désolée il est même plutot plus long... Il y a Histoire de Bone, qui est aussi un pavé, mais qui serait plus dans tes choix peut-être. Autrement en plus court de beaux lendemain, et il y a aussi des nouvelles. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Russell Banks | |
| |
| | | | Russell Banks | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|