Pour tout dire: les Nouvelles... [INDEX 1ER MESSAGE]

Mary GAITSKILL: La faille (nouvelles)
traduit de l'américain par Madeleine Nasalik

Différentes situations qui révèlent la fragilité des êtres et des relations humaines, qui nous rappellent que tout équilibre est instable.
Avec subtilité et efficacité, l'auteur(e) nous fait ressentir ce malaise, ténu ou pesant et qui, en faisant écho aux failles qui peuvent exister chez chacun, provoque en nous rejet ou empathie pour les personnages mis en scène..

Extrait:
"Il n'aurait su dire à quel moment précis la métamorphose avait eu lieu mais Kitty, sa jolie petite fille pleine de joie, s'était muée en une ado aussi lugubre qu'étrange (...) on aurait dit qu'elle dérobait sa beauté à ses parents, leur autorisant quelques coups d'œil les rares fois où elle ne pouvait éviter de baisser la garde (...) Dans ces instants là, son charme dormant brisait le cœur de son père  et en même temps il l'irritait."

peut-être son gain va amener des lecteurs réticents à cette forme de littérature de tenter l'expérience

Lecture un peu dure pour un matin mais très efficace pour vous mettre les pieds sur terre.
Les fourmis: nouvelle de Boris Vian.
Un soldat lambda traverse les lignes de front sans se poser de question. Sa vision des évènements rend la guerre plus atroce encore.
Aucune distance, aucune réflexion de sa part; on imagine aisément qu'il y en avait des centaines des petits gars comme lui.
Du Boris Vian comme je l'aime avec assez d'insolence et de liberté pour provoquer l'émotion.

Extrait:" On est arrivé ce matin et on a pas bien été reçus, car il n'y avait personne sur la plage que des tas de types morts ou des tas de morceaux de types, de tanks et de camions démolis."
C'est ainsi que commence le récit du petit soldat!

Personne n'a parlé de Gogol ?

Jimmy a écrit:

Personne n'a parlé de Gogol ?

comme tu peux voir dans le premier message de ce fil, il a été mentionné,
je viens de parcourir le fil, Bix l'a en effet seulement mentionné, sans en parler plus

J'ai constaté que personne jusqu'à maintenant n'avait évoqué Yasunari Kawabata. Pour une perle comme La danseuse d'Izu. Mais il a écrit des nouvelles en abondance tout le long de sa vie, je viens de lire un recueil intitulé Récits de la paume de la main.

Nouvelle décapante et surprenante signée Boris Vian: Blues pour un chat noir.

I

Peter Gna, de mauvaise humeur, sort du cinéma avec sa sœur.
Dans le quartier des Folies Bergères les prostituées sont, à leur place, sous les réverbères.
"- Tas de vérolées, maugréa le Gna.
- Toutes? demanda sa sœur.
- Toutes, assura le Gna(...)"

II

Et puis, lui, sur le trottoir: le chat, excédé par un coq aux cris stridents.
S' en suit une bagarre toutes griffes et bec dehors.


Nouvelle extrêmement courte en deux parties qui nous incite à faire un parallèle entre les deux évènements.
Le Gna et le chat ne seraient ils qu'un?
C'est ce que je me suis plu à imaginer car  tout le sel de ce texte de moins de soixante lignes, réside dans le champ que laisse au lecteur l'absence d'explication et le saugrenu des scènes présentées.
Du Boris Vian tel qu'on l'attend pour notre plus grand plaisir.

Cette nouvelle est extraite du recueil "les fourmis"

J' ai cité quelques uns de mes auteurs de nouvelles favorits sur la page 2 du fil.

trop contente, cela parle de nouvelles ces derniers jours...
Alice Munro était déjà notre liste, mais Guðrún Eva Mínervudóttir vient de s'ajouter à l'index dans le premier message de ce fil   

j'ai ajouté le nom de Giuseppe Antonio Borgese dans le premier message de ce fil, un "monstre" de la nouvelle

je viens de réaliser que j'avais oublié de mettre Sait Faik dans l'index au premier message... il fait quand même partie des maîtres de cette forme littéraire